Le problème moral de l’euthanasie (3)

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La Croix de ce mardi 21 février revient sur la récente loi Claeys-Leonetti (2016), à propos des « directives anticipées » dont la ministre Marisol Touraine rappelle l’importance : la précédente loi Leonetti de 2005 laissait au médecin le soin d’apprécier ces directives, et éventuellement la possibilité de les négliger ; le pouvoir médical demeurait le seul, en dernière instance, à disposer de la situation (et des volontés) du patient. Le nouveau cadre législatif remet clairement cette décision au patient, en rendant ces directives plus contraignantes.

Ces aménagements toutefois ne font pas l’unanimité et, pour les demandeurs d’un libre accès à la mort, ils demeurent trop frileux face à leur attente : la « sédation prolongée » aboutissant au décès offre certes la garantie de ne pas souffrir, mais elle n’est accordée qu’en dernière extrémité et sa prescription par l’équipe médicale peut encore signifier, pour le patient, un parcours de soins indésirables et trop pénibles. La Croix de ce matin insiste d’autre part sur la nécessité, pour chacun, de rédiger ces directives quand il en est temps, et de s’y montrer aussi précis que possible (des formulaires-guides sont proposés dans ce sens) ; mais la ministre souligne aussi le petit nombre des déclarations enregistrées, et on peut avec elle s’en étonner : pourquoi cette méconnaissance de la loi ? Serait-ce que la mort, pas plus que le soleil selon la célèbre maxime de La Rochefoucauld, « ne se laisse pas regarder en face » ?

On répugne en effet, tant qu’on est bien portant, à imaginer cette extrémité. Mais une autre objection peut surgir, selon laquelle on ne voit pas les choses de la même façon, en bonne santé (on se déclare favorable à une certaine forme atténuée d’euthanasie), ou malade. Mis au pied du mur, beaucoup changent d’avis ; malgré les injonctions de la conscience, leur corps veut vivre quand même ou à tout prix… Ce que prévoit d’ailleurs la loi, en réservant à chaque rédacteur des directives la possibilité à tout moment de se rétracter.

Si la demande de mort est une des plus graves qu’un sujet puisse formuler, il est choquant qu’on lui oppose une réponse du type « Allez voir ailleurs », et j’ai sur ce sujet exprimé dans mes précédens billets notre désillusion face à l’unité, par ailleurs excellente, des soins palliatifs du CHU de Grenoble. Durant les deux semaines de son séjour en juin 2016, Françoise y fut retapée moralement, psychologiquement ou, je dirais, spirituellement. Son corps allait certes de plus en plus mal (les métastases osseuses prospéraient) mais son esprit demeurait net, et elle accueillait en souriant les visites. En bref, elle demeurait pleinement acteur de sa vie, ce qui définit précisément la charte des soins palliatifs.

Or cette maîtrise par le patient de sa propre volonté devrait précisément conduire à la respecter, lorsqu’elle est formulée de façon claire, devant témoins et réitérée. Au contraire et dans la mesure où Françoise semblait justement « bien vivante », sa demande de mort assistée n’était pas recevable par les responsables de ce service des soins. Le care ne s’étendait pas jusque là, ce qui me semble en contradiction avec l’idéal proclamé (faire de chaque patient un sujet, et non l’objet passif de l’acharnement thérapeutique). L’argumentaire du médecin-chef reprenait en somme trois excellentes déclarations du serment d’Hippocrate : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément », sans voir que cette troisième maxime peut entrer en contradiction avec les deux premières.

Ou pour le dire en d’autres termes : le médecin ne considérait que l’état du corps de Françoise (« Votre femme en a pour deux mois », en se trompant d’ailleurs lourdement puisqu’elle devait décéder naturellement quatre jours après sa sortie), il ne prenait nullement en considération l’état de son âme, de sa volonté ou de son désir. Or l’évaluation de « ce qui reste à vivre » n’est pas l’affaire d’une médecine paternaliste ni ne relève de son domaine ; le sentiment ou ce que j’appellerai le génie de vivre (le « conatus » de Spinoza ?) habite très variablement en chacun, il constitue notre réserve propre, notre trésor le plus intime. Au nom de quoi substituer la volonté médicale à celle du patient, sinon parce qu’on s’en remet dans ce domaine à une très ancienne tradition venue des pères, des prêtres ou des « patrons » ?

Face à leurs pouvoirs, la demande de mort assistée semble aujourd’hui encore trop individualiste, ou libertaire – alors que je ne peux m’empêcher de penser que la libre disposition par chacun de sa mort, dans de bonnes conditions, constituerait en effet un formidable progrès de civilisation, comparable à la maîtrise accordée aux femmes, en 1974 avec la loi Weil, sur leur fécondité ou leur désir d’enfants. Le parallèle entre ces deux domaines paraît fort éclairant : ne va-t-on pas mourir aujourd’hui en Suisse comme on allait, avant 1974, y avorter ? Auprès de l’association « Dignitas » par exemple, où cette demande alimente un lucratif business…

J’ai compris que notre demande de juin 2016 ne pouvait, dans le cadre de la loi, être prise en compte. La peur des poursuites judiciaires passe avant la compassion (la loi devant répondre à la difficile équation de libérer le malade tout en protégeant le médecin). L’euthanasie, selon son concept pourtant, est cet acte pratiqué par un tiers pour provoquer la mort du sujet à sa demande (clairement formulée, et répétée) ; elle consiste donc, disais-je plus haut, à mettre la fin du patient en continuité avec sa vie, à faire de sa mort un acte qu’il puisse s’approprier, choisir et jusqu’à un certain point maîtriser. On a coutume de dire ou de penser « ma mort », étrange usage du possessif si l’on songe que cette mort nous arrive généralement du dehors, aussi imprévue que subie ; et comment dans ces conditions la rendre « mienne » ? Si les soins palliatifs visent à maintenir le malade en position de sujet jusqu’au bout, l’euthanasie aussi ; il n’y a donc pas lieu de les opposer, celle-ci faisant partie des ressources thérapeutiques au sens large (des outils du care) de ceux-là.

Care et cure : cette opposition des deux mots a surgi en anglais sous la plume de Winnicott, et semble très éclairante : to care relève de la médecine au sens étendu des soins, qui s’imposent lorsqu’on ne sait guérir (to cure), mais le périmètre des soins n’est pas clair, il ne se laisse pas délimiter techniquement puisqu’il relève typiquement des relations « pragmatiques », des relations que je définis comme celles de sujet à sujet, auxquelles les études médicales (avant tout soucieuses de précisions et de performances techniques) ne forment pas vraiment… Leur partage a tendance à se calquer sur une hiérachie assez familière : aux médecins le cure, aux infirmières ou à divers bénévoles des soins palliatifs le care.

Pourquoi l’euthanasie n’entre-t-elle pas mieux dans ce dernier cadre ? Elle suppose pourtant un appel au dialogue, à une conscience élargie ; la loi belge que j’ai présentée plus haut, à la suite du livre de Corinne Van Oost qui l’expose et la discute en détail, prévoit autour d’elle des témoins, l’assistance de deux médecins et quelques délais de réflexion ; la décision ne se prend pas dans l’urgence, ni l’isolement. Y recourir constitue (disais-je plus haut) un moment éthique par excellence. Et la publicité (au sens kantien de l’Öffentlichkeit) lui est essentielle ; contrairement au suicide pratiqué clandestinement ou sur le mode « Après moi le déluge », le candidat à l’euthanasie consulte ses proches, il les réunit autour de lui pour un dernier adieu. Dans le cas de Françoise, non seulement les enfants mais quelques amis avaient été prévenus, et tous avaient donné leur accord.

En bref, la question de l’euthanasie me semble marquer un tournant important dans la réflexion sur les soins, sur la fin de vie et la dignité du sujet, mais cette réflexion chez nous n’a pas abouti à des lois du type belge, pourquoi ? L’archaïsme français rélève-t-il d’un blocage paternaliste, du corporatisme d’une profession ou d’une logique techniciste qu’il serait urgent dans plusieurs domaines (pas seulement médical) de dépasser ? La culture catholique lui serait-elle hostile ? En Belgique statistiquement, les Wallons ont moins recours à la loi que la partie flamande de la population.

Sans prétendre conclure prématurément un débat long et épineux, je dirai en m’appuyant sur le récent livre de Véronique Fournier La Mort est-elle un droit ? (La Documentation française) que deux conceptions, depuis ou malgré la dernière loi Leonetti-Claeys, demeurent en présence et se heurtent irréconciliablement, le laisser-mourir (toléré) et le faire-mourir (toujours légalement proscrit) ; soit la revendication d’un libre mourir (droit jugé par certains trop individualiste, mais que formulait Françoise), distincte de la peur d’un mal mourir, à laquelle répond la nouvelle loi en instaurant la sédation profonde, continue et finale. On se contente de faire dormir, sans souffrances, on se garde de provoquer la mort : Leonetti-Claeys poussent à sa limite la première possibilité (en considérant par exemple l’hydratation et l’alimentation comme des traitements qu’on peut suspendre en invoquant l’obstination déraisonnable), sans franchir la ligne rouge d’une aide active, ni d’une intention ou décision positives. Et ils rendent plus contraignante pour le médecin l’observation des directives anticipées. Ce compromis sera-t-il bien tenable et durable, en l’état des mentalités ?

On me dit qu’il n’est pas besoin de légiférer davantage, que les médecins savent ce qu’ils ont à faire et que la plupart procèdent en conscience, et dans le secret du rapport clinique, aux gestes nécessaires. Peut-être ; et l’exemple du praticien finalement appelé au chevet de Françoise, et auquel je rends hommage dans mon précédent billet, va dans ce sens. Mais le secret dont ce geste s’entoure n’est pas satisfaisant. Notre éthique décidément a des progrès à faire, et ne le pourra que dans la discussion et la « publicité », sans moraline ni grands principes aveugles aux cas, et à une demande explicite.

Au vu du dernier état législatif (2016), je repose donc ici la question : pourquoi cette frilosité ? Pourquoi la France ne s’est-elle pas encore dotée d’une loi plus libérale et au fond plus humaine, du type de celle de nos voisins belges ?

 

 

 

31 réponses à “Le problème moral de l’euthanasie (3)”

  1. Avatar de Colibri
    Colibri

    « pourquoi cette frilosité ? Pourquoi la France ne s’est-elle pas encore dotée d’une loi plus libérale et au fond plus humaine, du type de celle de nos voisins belges ? »

    Parce qu’il n’y a pas assez de monde concerné? Parce que les préoccupations actuelles de beaucoup de Français sont tournées vers d’autres choses plus préoccupantes? Par peur de réveiller des affrontements entre Français sur ce sujet qui divise et oppose? Par crainte de dérives? Parce que chaque mort est individuelle et difficile à codifier par une loi? Chaque mort est une histoire différente difficile à prévoir?

  2. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    A quoi cela sert d’être philosophe, de citer Kant pour arriver à être finalement admiratif des belges? La société belge est dans un état de décomposition morale et législative avancée, sur le plan de la mort et du droit de la filiation. Cela s’explique par son histoire d’unité contradictoire, de création d’un royaume sans raison autre que d’être un désordre incapable de menacer la Tamise. A quand une vraie réflexion philosophique qui ouvre son horizon au delà des Lumières et retrouve sur de pareils sujets les racines de la sagesse antique, grecque et sémite, de la Bible aux classiques, des moines au juristes anciens? Entre licéité et opportunité le chemin est difficile. Mais la force de l’Etat et des institutions du soin est telle qu’une défaillance de la licéité peut faire craindre le pire.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Je comprends mal cette charge globale contre les Belges, ne pouvez-vous admettre que sur le point de leur loi de 2002, leur effort législatif est supérieur au nôtre, et que nous pourrions prendre exemple sur eux ? Et pourriez-vos développer ces « sagesses » que vous énumérez sans rien expliciter ?

  3. Avatar de desideriusminimus
    desideriusminimus

    Bonjour,

    En réitérant mes remerciements pour vos billets je vous exprime toute mon approbation à vos derniers développements ainsi qu’à votre questionnement concernant la « frilosité » du droit français devant le peu de reconnaissance de la volonté du patient.

    Sans doute en effet cette substitution de « la volonté médicale » à la liberté du patient vient-elle en partie d’une « très ancienne tradition » d’abus de pouvoir, héritée « des pères, des prêtres ou des « patrons », et de leur influence sur une conception du droit.
    C’est sans doute ce genre de paternalisme qui, jusque dans les moments les plus grave de leurs vies, infantilise les personnes, les aliène et empêche de « faire de chaque patient un sujet ».

    Sur tout cela, je suis entièrement d’accord.

    Je me permets cependant de revenir brièvement sur les remarques que je vous proposais dans mes commentaires à votre deuxième article du mois de juillet.

    http://media.blogs.la-croix.com/le-probleme-moral-de-leuthanasie-2/2016/07/29/

    Même si vous parlez de « demande de mort assistée », il me semble que le terme « euthanasie » que vous employez aussi prête à confusion.
    Car, dans les débats et les « affaires » récentes, l’euthanasie est hélas loin d’être seulement « cet acte pratiqué par un tiers pour provoquer la mort du sujet à sa demande (clairement formulée, et répétée) ». Le « cas Bonnemaison » en particulier nous a montré qu’on peut la pratiquer sans souci de cette demande ni de celle des proches lorsque le patient n’est plus en mesure de l’exprimer.

    Et, lors du premier procès de 2014, la mobilisation de la plupart des associations « pro-euthanasie » en soutien de ce genre de pratique (mobilisation qui fut pour beaucoup dans l’acquittement) pose de graves questions : qu’entendent par ce terme nombre de ceux qui défendent « l’euthanasie » ?

    Car si je partage entièrement vos vues sur la question de la « mort assistée » ou de « l’assistance au suicide », il est pour ma part beaucoup plus grave « d’euthanasier » une personne sans son consentement ou celui de ses proches que d’accompagner sa fin de vie dans le cadre de la loi Claeys-Léonetti, en dépit de ses carences.

    Sans doute le terme « suicide » dans l’expression « suicide assisté » pose-t-il problème du fait d’une certaine violence. Et peut-être pourrait-on lui substituer un autre vocable moins marqué. Une expression plus juste est encore à chercher.

    Mais je persiste à penser que, du fait des graves ambiguïtés qui subsistent à son sujet, le terme « euthanasie » devrait être évité dans les discussions concernant la fin de vie.

    Cordialement,

    Desideriusminimus

  4. Avatar de J2B
    J2B

    Bonjour,

    C’est triste de lire une telle tribune vantant l’euthanasie et le suicide assisté sur un blog de la croix.
    Quelle desespérance…

    Bonne journée

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Monsieur, C’est votre commentaire qui est « triste » ; de quelle vision du monde vous réclamez-vous ? J’ai défendu sur ce blog l’idée que l’euthanasie (ou de quelque nom qu’on appelle cette mise à disposition pour chacun de sa propre mort) est au contraire une conquête de l’humanité, ou un progrès de civilisation. Lisez peut-être le livre de Corinne van Oost, que je donne en référence, qui vous expliquera la loi belge, et pourquoi elle pratique cet acte en tant que médecin et catholique.

  5. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    L’auteur que j’aime lire à ce sujet est Damien LE GUAY. C’est un philosophe qui par hasard s’est préoccupé du tournant des pratiques liés aux défunts dans les années 60.
    Quant aux anciennes sagesses, pour répondre, c’est une évocation de philosophes et d’auteurs qui ne voit pas dans le serment d’Hippocrate de contradiction invalidantes.
    Votre blog me laisse sur ma faim et me déçois.
    Vous ne pouvez faire du respect de la vie à la suite d’Hippocrate un élément culturel relatif. Je sais bien que les amoureux du doute pense que les institutions peuvent changer comme le traitement de souffrants, mais il existe un invariant, la hiérarchie entre tuer un homme, un animal, une plante ou un minéral.
    Ici en philosophe vous montrez un enclin à autoriser une politique des petits pas vers de l’inhumain dont vous semblez ignorer l’étendu.
    Tant que vous n’aurez pas évaluer la responsabilité des philosophes en morale et en politique, le percepteur d’Alexandre (décrit comme fou par le Bible au début du livre des Chroniques), par exemple, vous me laisserez en lecteur amer.
    Lisez donc Damien LE GUAY, il est philosophe et chrétien. Cela change.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Je lirai volontiers Le Guay si vous me donnez un titre de référence.
      Sur le fond : la vie est-elle un fétiche inattaquable ? Evidemment non, et l’image de soi de la personne peut l’emporter sur la continuation de cette vie à tout prix. Je réfute donc comme inébranlable le commandement « Tu ne tueras point », cela dépend des circonstances, comme le montre la vie de tous les jours… J’ai proposé de mieux distinguer le sujet, ou la personne avec ses valeurs, ses choix éthiques et existentiels, et la vie qui demeure une valeur abstraite – même si cette « vie » se rappelle à nous et résiste très fort ou terriblement à l’occasion… De quel progrès vers « l’inhumain » êtes-vous inquiet ? Je ne vois pour ma part dans l’euthanasie (telle que l’aménagent par exemple les Belges, avec évidemment quelques précautions) qu’une conquête vers davantage d’humanité.

  6. Avatar de desideriusminimus
    desideriusminimus

    En réponse à J2B: pour moi qui ne suis pas un lecteur assidu de « La Croix », c’est au contraire une joie de constater qu’un journal puisse avoir le courage d’échapper aux doctrines « standard » et à la langue de bois d’un certain catholicisme pour publier des articles tels que ceux de M. Bougnoux. Cela me donne envie de le lire plus régulièrement.
    Merci M. Bougnoux ! Merci « La Croix » !
    Quelle espérance….

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci à vous, Minimus !

  7. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Pour un article de Damien, taper son nom et euthanasie sur moteur de recherche, par exemple, « L’arbre de l’euthanasie et la forêt du mal mourir » ou ses contributions à suivre sur le site atlantico, dans la collection du cerf « Qu’avons-nous perdu en perdant la mort ? » ou « Le fin mot de la vie » et son excellent « La mort en cendres ».

    Quant au médecin belge catholique, elle représente bien votre point de vue, à mon sens qui risque de se perdre dans une impasse. Si vous avez suivi son témoignage, dans la presse et à la télé, si vous pouvez suivre sa logique, vous aurez passé le moment où je me suis senti bien mal à l’aise. Elle se justifie d’une situation injustifiable, intrinsèquement piégée. Maintenant, si vous dites que vous voyez clair avec elle, nous sommes en désaccord de foi.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Oui, j’ai trouvé éclairant le livre de Corinne Van Oost, et je ne vois pas à ce stade ce que vous lui objectez. La « situation injustifiable » est celle créée par la loi belge ? Cela embarque beaucoup de monde, et dépasse sa personne. En quoi est-elle « intrinsèquement piégée » ???

  8. Avatar de Jean Claude Serres
    Jean Claude Serres

    Je partage pleinement les propos de Daniel Bougnoux. Voir mes témoignages dans ses articles précédents. Je partage aussi l’idée de ne pas utiliser les termes d’euthanasie ou de suicide assisté pour évoquer la demande consciente et répétée de vouloir arrêter de vivre. Je trouve aussi une belle idée et un esprit d’ouverture de laisser développer ce débat d’idée dans les différentes communautés de pensée et de croyance dont le journal « La Croix ».

    Il me semble intéressant, par rapport à la frilosité du droit français de poser le débat à un autre niveau. Chaque citoyen de la république dispose de la liberté d’opinion et d’idées, de partager ses opinions dans le respect mutuel des convictions de chacun. Il est différent du fait de légiférer dans le cadre de la république française laïque. La loi de 1905 si essentielle soit elle, n’est pas de grande aide dans ce domaine de législation qui concerne la vie privée et les différentes convictions philosophiques ou religieuses de chaque citoyen. Je me contenterai de poser quelques questions :

    Est-il normal et démocratique qu’une loi concernant l’avortement ou la PMA soit votée par une majorité d’hommes à l’assemblée nationale ?

    Est-il normal et démocratique qu’une loi concernant le mariage entre homosexuels soit votée par des hétérosexuels ?

    Est-il normal et démocratique qu’une loi concernant la fin de vie pour des citoyens athées ou agnostiques soit votée par des députés appartenant à une communauté religieuse ?

    Autrement dit, dans une société française multiculturelle (incluant les diversités d’appartenance confessionnelles athée ou agnostiques il n’existe pas un étage de lois fondées sur le principe de subsidiarité et rattaché à l’espace du droit privée et familial ?

    Et une dernière question : A quel âge (15 ans, 16 ans, 18 ans ?) un jeune homme ou une jeune femme peut il être capable d’être reconnu légalement responsable du choix de ses convictions de vie alors que sur un autre plan certains voudraient le voir responsable pénalement face à certains délits ?

  9. Avatar de Cécile d'Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    … il me reste à vous souhaiter la mort prévue selon vos principes, monsieur Emmanuel .
    Et surtout, puisse-t-elle ne pas être trop solitaire et désespérante !
    Mais par Grâces, ne nous laissez pas voler avec de mauvaises et fausses considérations les derniers instants de notre passage sur terre. Car si la Vie continue dans un après éternel … ? Il y a plus que de bonnes raisons pour ne pas la commencer entre rictus et douleurs dégradantes …

    Merci au Randonneur et aux participants du blog pour leurs réflexions courageuses.

  10. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Madame Cécile, que me chantez vous là? Qu’est-ce que cette musique de souhait mortifère et d’écho que l’on n’a plus de principe devant la mort? Ce n’est pas en considération d’un au-delà que je respecte l’humanité. D’ailleurs cette question n’est pas première dans l’appétit de piété.
    La champ moral ne doit pas être effacé du débat ni de la loi ,au risque de perdre le sens du bien et du mal en situation.
    Je vous invite à lire Damien LE GUAY dans son article sur le rapport SICARD de 2012.
    https://www.valeursactuelles.com/larbre-de-leuthanasie-et-la-foret-du-mal-mourir-48783

  11. Avatar de Cécile d'Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    La démarche de Corinne Van Oost s’enracine avec justesse dans la réflexion des soins palliatifs ( préconisés par D.Le Guay dans le mal mourir ). Comme médecin, elle s’applique à réfléchir, puis à rechercher, avec l’équipe médicale qui l’accompagne, les meilleurs soins et attitudes pour soulager le grand malade qui lui est confié.

    Et je me réjouis qu’à l’heure du grand passage, sa Foi personnelle ait interpelé l’Espérance chrétienne comme viatique pour celui qui s’en va et pour… ceux qui restent.

    Lisez son témoignage paru en 2 014. Son propos n’est ni glauque, ni mortifère à nos petites oreilles. Et la démarche belge y est expliquée avec sa rigueur …

    Le mourir nous attend chacun à notre tour. Pour moi, autant apprivoiser l’anxiété qui s’y ajoute.
    Et que voguent nos journées !!! Je viens de lire avec émotion le dernier livre de Gabriel Ringlet qui y ose une parole forte et engagée.

    L’un et l’autre se coltinent une rude tâche : penser et panser. À ce moment de l’existence qu’est la fin de Vie, l’heure n’est plus de croire à une médecine toute-puissante, mais d’espérer un accompagnement humain fraternel et serein. Un défi … avec toutes les impuissances rencontrées.

    Je me réjouis d’y cheminer avec les passants du blog du Randonneur …

  12. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Les médecins belges tuent des personnes vivantes en réponse à la question de la souffrance. Cette action est destructrice pour eux mêmes et pour la société. Je comprends que cela peut sembler attrayant d’éviter l’agonie dans la souffrance, de passer sans payer le prix sur l’autre rive, de refuser le combat contre la souffrance, mais avec Damien Le Guay ou Marie de Hennezel et l’ensemble des équipes de soins palliatifs, à Jeanne Garnier et ailleurs, je suis convaincu que se joue là un combat au coeur de la syndérèse, le sens du bien et du mal, de l’humanité. C’est pour moi une évidence, comme X=X. Je suis frappé de voir la force et la puissance d’entraînement du dernier avatar de la sociologie sans archive, donner la mort en réponse à la souffrance à l’abri d’une licéité, auprès d’âmes dotées de bonnes indentions ou des meilleurs esprits ayant achevés un long parcours d’excellence parmi les philosophes. Si la médecine tombe dans ce piège, alors elle tombe tout court.

  13. Avatar de Cécile d'Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    J’ai fréquenté Jeanne Garnier, pendant plusieurs mois, pour y accompagner une belle-sœur. Quel a été l’office de cette petite trousse noire, bien discrète, d’où partait le stock de perfusions ?
    Eh … eh … soyez réaliste !

    Vous arrangez tout autant, vis à vis des médecins belges – que vous dénigrez – une vérité qui convient à votre discours. Là où vous considérez qu’il y a meurtre, j’y vois … non, une transgression mais un abandon de Toute-Puissance pour éviter à celui qui meurt quelques heures de souffrances, aussi terribles qu’inutiles.

    Si vous m’objectez une nécessaire Rédemption, elle se vit bien plus difficilement, au quotidien , dans l’accueil fraternel de ce que chacun peut assumer ou pas, au long de son existence. Y compris dans la route vers Sa propre mort.

    Ne pas oublier cette dernière échéance à laquelle aucun de nous n’échappera.

    Car anxiété, peurs, détresse sont aussi partagées par de pieuses personnes, qui autrefois se voulaient rudes et capables de supporter n’importe quel malheur. D’où l’utilité bienveillante du secours d’autrui. Non ?!

    Et encore une fois, je vous engage à lire de vos yeux les réflexions menées par Corinne Van Oost et Gabriel Ringlet. Vous conserverez votre sévérité pour autrui, quand il s’agit de défendre un point de vue. Mais vous ne pourrez qu’être soulagé en imaginant votre propre fin de Vie.

  14. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Gabriel est un prêtre en conflit ouvert avec la doctrine catholique.

    Je m’adresse ici à Daniel Bougnoux à partir du fait qu’il a publié un blog relayé par La Croix et qu’il est dans une démarche de recherche.

    Je n’ai pas la force ni le gout pour l’affrontement contre des militants aveugles sur les dérives des lois belges. Là je vous renvoie aux textes des évêques de ce pays.

  15. Avatar de Cécile d'Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    L’Esorit souffle où il veut … Et grand merci ã lui pour les voix dissonantes aux discours établis et intransigeants.

    Vous ne me rendrez pas raison, même devant des mitres. Comme ã vous, je leur donne rendez-vous à l’heure de la grande faucheuse :  » Vous me coucherez nus sur la terre nue ».

    On se retrouvera peut-être en Enfer.. Moi,, pour une attitude compassionnelle que vous dėdaignez, vous-même raide de principes jamais remis en jeu. Qui alors nous sauvera ?

    Bon vent pour la suite de votre rēflexion. De ma part, je vous ai envoyė quelques grains de poivre qui vous ont fait éternuer. Ne m’oubliez pas …

    Peu m’importe comment vous cataloguez Gabriel Ringlet. Il manque beaucoup ã ma chère Église de cette trempe d’hommes qui ouvrent nos regards à la compassion de l’Evangile.

    Pendant ce temps, quelques évęques s’interrogent sur des lieux de cultes vides … ã vendre.

  16. Avatar de Cécile d'Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    car, l’Esprit souffle où il veut …

    * même quand les touches de l’IPad s’emballent.

  17. Avatar de Colibri
    Colibri

    « De la crise d’aujourd’hui émergera une Église qui aura perdu beaucoup. Elle deviendra petite et devra repartir plus ou moins des débuts. Elle ne sera plus en mesure d’habiter la plupart des édifices qu’elle avait construits au temps de sa prospérité. Et étant donné que le nombre de ses fidèles diminuera, elle perdra aussi une grande partie des privilèges sociaux … mais malgré tous ces changements que l’on peut présumer, l’Église trouvera de nouveau et avec toute l’énergie ce qui lui est essentiel, ce qui a toujours été son centre : la foi en Dieu Un et Trinitaire, en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, avec l’Esprit Saint qui nous assiste jusqu’à la fin des temps.
    Elle ressurgira par les petits groupes, les mouvements et une minorité qui remettra la foi et la prière au centre de leur vie et expérimentera de nouveau les sacrements comme service divin et non comme un problème de structure liturgique.
    Ce sera une Église plus spirituelle, qui ne s’arrogera pas un mandat politique flirtant de-ci avec la gauche et de-là avec la droite. Elle fera cela avec difficulté. En fait, le processus de la cristallisation et de la clarification la rendra pauvre, la fera devenir une Église des petits, le processus sera long et pénible … mais après l’épreuve de ses divisions, d’une église intériorisée et simplifiée sortira une grande force.
    Les hommes qui vivront dans un monde totalement programmé vivront une solitude indicible. S’ils ont perdu complètement le sens de Dieu, ils ressentiront toute l’horreur de leur pauvreté. Et ils découvriront alors la petite communauté des croyants comme quelque chose de totalement nouveau : ils le découvriront comme une espérance pour eux-mêmes, la réponse qu’ils avaient toujours cherchée en secret… Il me semble certain que des temps très difficiles sont en train de se préparer pour l’Église. Sa vraie crise est à peine commencée. Elle doit régler ses comptes avec de grands bouleversements. Mais je suis aussi tout à fait sûr de ce qui restera à la fin : non l’Église du culte politique … mais l’Église de la foi. C’est sûr qu’elle ne sera plus la force sociale dominante dans la mesure où elle l’était jusqu’il y a peu de temps. Mais l’Église connaîtra une nouvelle floraison et apparaîtra comme la maison de l’homme, où trouver vie et espérance au-delà de la mort »

    Joseph Ratzinger, « Foi et Avenir », Paris, ed. Mame, 1971, traduit de l’allemand par P. Chambard

  18. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Comme vous y allez. Ni inteangisant ni complaisant, sans idée métaphysique ou système transcendant, juste pour maintenant, ici, du point de vue humain, avec une sensibilité au droit et à la logique, l’expérience belge montre petit à petit un monde ou le médecin hésite entre son rôle strict défini par Hippocrate et donner la mort, et cette possibilité une fois ouverte n’a plus de limite et se trouve sans (…). Parler d’après la mort dans une situation infernale où la faiblesse est traduite par une solution de mort et la peur de la mort par une précipitation vers la mort. Ce n’est pas par durete que je vois cela ni par intelligence. C’est par une sensibilité et une attention aux plus faibles. je dois prendre soin et ne pas voler l’ultime instant de vie. Surtout si je suis médecin et mène si cette vie vous dégoûte. On ne tue pas quelqu’un qui meurt Même pas

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Emmanuel, revoyez ce texte qui ne me semble pas clairement lisible.

  19. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Pour Daniel, je veux bien reprendre mes lignes envoyé dans le train…

    Chère Cécile, comme vous y allez: les mitres, l’enfer, la perspective de la mort ! J’ai fait référence à la situation particulière du père Gabriel pour vous rappeler que ce favori des médias n’est pas une référence neutre mais un Mgr Gaillot belge ami des libres penseurs. Et ce combat-là nuit à la sérénité de la réflexion.
    Mon propos n’est ni intransigeant ni complaisant, sans idée métaphysique ou système transcendant, ni doctrine à respecter à la lettre. La loi française a d’ailleurs été prudente en la matière.
    Mon propos est juste pour maintenant, ici, du point de vue humain, immanent, avec une sensibilité au droit et à la logique : l’expérience belge montre petit à petit un monde ou le médecin hésite entre son rôle strict défini par Hippocrate et un rôle où il a la droit de donner la mort, et cette possibilité une fois ouverte n’a plus de limite comme le montre les derniers débats sur la mort avancée de mineurs ou de déficients mentaux.
    Parler de la question « après la mort » n’est pas pertinent ici. La mort fait partie de la vie et le refuser nous amène ici dans une situation infernale où la faiblesse trouve une solution de mort et la peur de la mort devient une précipitation vers la mort.
    Ce n’est pas par dureté que je vois cela ni par intelligence ou à cause d’idées. C’est par une sensibilité et par une attention aux plus faibles. Personne ne doit craindre d’aller à l’hôpital comme c’est le cas aujourd’hui. Personne ne doit craindre l’arrivée d’une blouse blanche. Le droit doit être clair et toujours devoir prendre soin et surtout ne pas être tenter de voler l’ultime instant de vie.
    Si vous êtes médecin et même si cette vie vous dégoûte ou qu’en scientifique vous avez perdu le sens du pathos, vous ne tuez pas quelqu’un qui meurt, même pas. Et le mourant doit en être garanti par la loi.
    Sur cette question, je souhaite que la loi actuelle en France puisse s’appliquer et porter ses fruits sans avoir à aller dans le sens de la loi belge. Ce n’est pas une question de « progrès » mais une question de type de loi. Si la foi et l’Eglise entrent en jeu ici, c’est juste pour l’usage d’une sagesse. Je les crois de plus grand intérêt ici et maintenant.

  20. Avatar de Cécile d'Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Préférence pour la sédation prolongée de la loi française ou acceptation de la loi belge qui reconnaìt l’acceptation de l’euthanasie, sous conditions médicales ?

    Ma rėflexion se sera enrichie. Il me reste moi-même à me garder d’une forme de glossolalie qui oublierait la personne affrontant douleurs et angoisse !

    Ne méprisons pas le libre-penseur « bon et honnête homme » quand il ne manque pas de « Tartuffe » parmi quelques gens pieux. Et, sans doute, serez-vous surpris de lire qu’on parle encore de l’éviction de Mg Gaillot comme d’une souffrance.

    Eh oui, Emmanuel, les lecteurs de La Croix ne partagent pas des choix uniques. Espérons toujours qu’un dialogue y soit possible …

  21. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Il ne faut pas confondre l’objet de la médecine avec la demande très ambiguë de mourir. Ce ne sont pas des mots. Vous avez raison de comparer l’euthanasie et la sédation car cela pose la question du vol d’un moment de vie ultime et fait écho plus ou moins voulu à un dégoût du corps. L’idée de l’homme augmenté ou artificiel, défait de son corps est ici présente. Je vous renvoie au travail fait avec le soutien des évêques anglais http://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Les-chretiens-britanniques-pionniers-laccompagnement-2017-03-17-1200832616. C’est bien le signe qu’en la matière la prudence et le pragmatisme, au delà des mots, doivent s’allier. La démarche qui permet de relier la culture, la science et la foi est source de paix. Dans ce pays, l’Angleterre, les chrétiens apportent un sens de l’humain irremplaçable avec une sensibilité au respect de leur conscience digne de la tradition de John Henry Newman.
    Si à la suite de Paul VI, les chrétiens sont devenus des vigies de l’humanité et que cela correspond à un sens unanime de la foi, c’est que quelque chose est en jeu et non pas le retour de Tartuffe.

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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