C’est vendredi 25 à la bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon (en face de la gare), de 15 à 17 heures, à l’invitation de Catherine Goffaux, nous parlerons Philippe Forest et moi de « Vérités et vertiges » d’Aragon, puisque nos deux livres sont sortis en parallèle (le sien chez Cécile Defaut, le mien à « L’un et l’autre ») en octobre. Philippe a également participé à l’édition Pléiade des romans d’Aragon, tome 1 et 5, où il s’est occupé de Théâtre/Roman. Nous avons déjà eu l’occasion de partager cette passion pour notre cher A. au micro de Caroline Broué, « La grande table » un peu avant Noël, à la libraire La Hune en décembre (à l’invitation d’Isabelle Etienne), et aussi, autour d’Isabelle Etienne déjà, au Centre national du livre, rue de Verneuil, le 22 octobre (séance racontée par Pierre Assouline dans son blog). Beaucoup de prises de parole pour moi depuis la parution de ces livres, mais à chaque fois assez nouvelles : il y a tellement à dire sur Aragon, et je n’arrive pas à me lasser du personnage…
Ajoutons (pensée de l’escalier) que samedi 26 janvier de 10 h. à 16 h. environ, nous tenons notre séminaire de l’ITEM (Institut des Textes et Manuscrits) à la salle Beckett de l’E.N.S. rue d’Ulm ; les deux séances de cette journée seront entièrement consacrées à la correspondance d’Aragon envers Breton, et seront ouvertes par un exposé d’Henri Béhar, qui occupera la matinée. Ces lettres d’Aragon à Breton, du plus haut intérêt, ont été révélées dans le volume publié en 2011 à la NRF (coll. blanche) par Lionel Follet (qui sera sans doute présent) ; il est scandaleux que la presse, petite ou grande, n’ait fait pratiquement aucun écho à cette publication, à part un article de Philippe Lançon dans Libération. On y voit se former littéralement le surréalisme, à travers une amitié des plus orageuses, mais qui nous en apprend beaucoup sur le mouvement, et bien sûr sur les psychologies si différentes des deux hommes : confronté entre 1917 et 1932 à ce mentor dominateur, Aragon « se débat sous le mal d’apparaître » comme écrivait, je crois, Mallarmé d’Hamlet, combat biaisé, tordu, parfois cocasse et toujours émouvant dans ses ruses et ses retournements. J’avais chroniqué ces 170 lettres pour le site « La Vie des idées », et j’ai repris le dossier pour en faire un chapitre de mon livre Aragon, la confusion des genres où je le confronte à différents auteurs, Althusser, Derrida, Breton… Je dépose ci-contre mon analyse, pour encourager les curieux à rejoindre ce séminaire, d’entrée libre à tous, où l’on parle sans jargon, avec le souci de mieux comprendre la formation d’un homme de génie. Ses « années de formation » trouvent dans ces lettres un document génétique capital, et très paradoxal si l’on songe que le même homme qu’on voit parfois ici malheureux, hésitant ou défait écrivait parallèlement des textes aussi éclatants que Anicet, Les Aventures de Télémaque ou les contes du Libertinage…
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