Témoignage d’Arnaud (Isaac)
Brieuc, On a tous ri de tes blagues. Certains se souviennent des soirées où tu nous invitais à regarder les Inconnus à la télé. T’appelais ça les « Soirées Inconnus ». Je sais que quand tu étais aux US tu as organisé des projections des « Bronzés font du ski» et du « Père Noël est une ordure ». Mais c’est surtout toi qui nous as toujours fait rire avec tes airs de grand guignol et tes répliques inimitables !
Encore l’autre jour, tu étais en train de ramasser des papiers par terre sur la place et tu m’as dit en riant : « Wouai, j’ai trouvé un nouveau boulot, j’crois que je vais laisser tomber l’Agreg ! »
Toujours positif, jamais pessimiste !
Pragmatique aussi ! A ton anniversaire quand tu avais cinq ou six ans, tu nous as annoncé avant de venir que ceux qui n’avaient pas de cadeau ne rentreraient pas. Pas de cadeau pas de gâteau. On n’a jamais su si c’était une blague, parce que tout le monde a apporté un cadeau, probablement de peur de ne pas pouvoir jouer à une partie des « gendarmes et des voleurs » que tu avais organisée et probablement gagnée !
Un sacré joueur Brieuc !
D’abord « Les Petits Pitous », des immenses batailles avec des centaines de soldats alignés minutieusement et des stratégies redoutables. Ensuite le « Risk » ou je pense que tu as toujours gagné. Il y a quelques temps à Izouard, on commence une partie d’un nouveau jeu que Brieuc ne connaissait pas. Au bout de cinq minutes, il voulait déjà changer les règles, et pendant toute la partie il nous a saoulé pour changer les règles. Finalement on ne les a pas changées, parce qu’il ne faut pas déconner non plus… Et il a gagné.
Pas d’cadeau, pas d’gâteau. Ce n’était peut-être pas une blague en fait, mais les mécanismes de la macro-économie que tu commençais à intégrer. Tu as vite fait des progrès dans le domaine. Faut dire que tu partais de loin. Déjà en 1990, tu avais inventé le partage du travail, c’était 10 ans avant les 35 heures. En 2013 tu as inventé les autoroutes électrifiées… Alors vous verrez en 2023 normalement, plus de gasoil dans les camions.
Alors tout cela c’est du pragmatisme !
(En Corse avec Pascale, mon frère Christian et ma belle-soeur Françoise)
Oui certes, mais surtout des utopies, des rêves et l’amour des autres. Toutes ces belles choses tu as toujours su les partager. Un jour tu m’as dit « chaque jour est un cadeau ». Et c’est vrai que chaque jour passé au grand air avec toi on pouvait t’entendre dire : « C’est le plus beau paysage de ma vie ». Et rebelote le lendemain ! Mais, Brieuc, « t’as déjà dit ça hier »… « Non, là c’est sûr, c’est le plus beau jour de ma vie ! ». Et tu étais parfaitement sérieux quand tu disais ça.
J’aimerais qu’on garde cette phrase en mémoire et qu’on se la dise quand on contemple la nature.
Merci Brieuc pour tous ces cadeaux que tu nous as faits.
Toi, là où tu es et nous ici, on va continuer à bien s’marrer et à contempler les plus beaux paysages de notre vie…
Témoignage de Manu (Emmanuel Chaponnière)
On se connait depuis longtemps, j’étais celui qui partait, tu étais celui qui restait et qui l’assumait. « La France c’est le plus beau pays du monde, Manu » ; « J’adore la vue d’Herbeys, regarde comme c’est sublime ! » ; quand on était en montagne « Que c’est beau !!! Quelle vue magnifique !! » ; au pique-nique «pousse-toi un petit peu, que je profite de la vue ».
Ton emphase, les superlatifs en montagne (tu resteras toujours le spécialiste du « beau »), c’était tout à fait toi; c’était complètement toi. Ton humour, ton bagout, ton sens de la répartie, de la fête, ton dynamisme, te mettaient toujours au centre du groupe dont tu étais le moteur.
J’ai tellement de souvenirs…
Je n’oublierai jamais nos discussions tardives sur la place des Trois épis en rentrant de la piscine de la Villeneuve (on s’installait parfois dans la 205 de ta mère pour être au chaud!!). Je n’oublierai jamais la nuit que nous avons passée avec Raph, trempés, dans une grotte des Dolomites à attendre la fin de l’orage pour pouvoir redescendre. Je n’oublierai jamais cette fois où tu es venu me chercher pour aller grimper avec Mado et une « copine » ; le plan foireux que tu avais commencé à me faire dans la voiture en vantant les mérites de cette « copine » tout en faisant mine de t’adresser à Mado : « depuis que je suis avec toi Mado, je ne rencontre que des filles extraordinaires !! ». Finalement tu avais vu juste, c’était Céline ; c’est ma femme…
Aujourd’hui je suis consterné ; pour toi, pour Mado, pour Mathilde et Alice, pour Françoise et Daniel, pour Pascale, pour Sylvain. C’est injuste, c’est trop tôt, il n’y a pas d’autre mot.
Adieu Brieuc.
Témoignage de Julie (avec Jean-Noël et Maxime)
Je ne suis pas la plus ancienne des nombreux amis de Brieuc.
Mais la vie m’a amenée à le rencontrer, avec sa femme Madeleine.
De cette rencontre est née une amitié unique et indéfectible.
C’est bien avec Brieuc et Mado que j’ai traversé les meilleurs comme les pires moments de ma jeune vie.
Et grâce à leur amour, à leur force, à leur passion et à leur optimisme sans faille, les pires moments sont devenus moins pires, la douleur s’est transformée en espoir, l’injustice est devenue acceptable et la vie a retrouvé sa force.
Aujourd’hui Brieuc n’est plus avec nous pour nous faire rire avec son humour unique, pour nous convaincre avec ses choix musicaux bien à lui ou pour nous parler de « son Izouard » mais nous l’avons tous avec nous, quelque part dans des souvenirs de fou rire, de soirées à Herbeys ou de randonnée…
Il sera toujours là, près de nous, à nos côtés pour que l’optimisme de sa vie soit plus fort que la douleur de son départ
Merci pour tout Brieuc.
(Julie était la compagne du meilleur ami de Brieuc, Raphaël Villard, quand celui-ci fut victime d’un accident mortel de circulation au Tadjikistan, où il se trouvait en mission. C’est Brieuc qui organisa en ce même funérarium la cérémonie d’adieux à son ami.)
Témoignage de Thomas Reverdy
Brieuc, je m’adresse à toi au nom de Cécile, Delphine, Pierre, Pascal, tes beaux-frères et tes belles-sœurs.Brieuc, tu étais profondément généreux et altruiste. Tu avais une complicité fraternelle avec chacun d’entre nous. Tu étais attentif et plein d’humour. Volontaire pour tous les projets, tu nous transmettais ton énergie.Tu as toujours investi avec enthousiasme tes projets professionnels. Tu savais nous faire partager ta passion pour les questions économiques dans le domaine de l’énergie ou le domaine des transports. Nos discussions étaient approfondies et passionnées, car tu avais le souci de la rigueur intellectuelle et de l’intérêt commun. Ta force et ta tendresse étaient si abondantes, qu’elles accompagneront toujours, Madeleine, Mathilde, Alice. |
Avec Bernard, employeur puis beau-père
Témoignage de Bernard Reverdy
Brieuc, il y a vingt ans tu t’inscrivais à l’Université où j’enseignais l’économie. Tu seras l’un de mes étudiants les plus brillants.
C’est pourquoi cinq ans après, je t’ai proposé de travailler avec moi dans mon bureau d’études, sur un grand projet de transport et ce fut le début de dix ans de travail en commun où ton indépendance d’esprit, ton exigence d’honnêteté intellectuelle, pas toujours partagée par nos clients, mais aussi ton imagination ont fait la réputation de notre équipe.
Cette complicité des « Reverdy Associés » se renforcera lorsque tu épouses en 2001 notre fille, Madeleine.
Ces dernières années, nous n’avons pas arrêté d’ouvrir de nouveaux champs de recherche sur des questions économiques ou des questions de société. Oui, je m’y engage, Brieuc. Tes interpellations seront reprises. Rien de ce que tu as lancé ne sera perdu…
Avec Madeleine et vos deux filles Mathilde et Alice, vous nous combliez de joie.
Brieuc, reste avec nous au plus profond de notre cœur.
Au chalet d’ Izouard
Témoignage de Mado
Merci à tous d’être là.
Personne ne maîtrise la montagne. Brieuc et moi nous n’avons pas su voir les risques lors de notre randonnée.
Brieuc était optimiste, engagé, dans la vie comme pour le ski et moi je l’aimais comme ça. Même si c’est difficile à accepter, nous avons notre part de responsabilité, Brieuc et moi. Je vous demande pardon.
Ensuite je n’ai qu’une seule prière : soyez dans la vie, tout ce que Brieuc vous a donné, tout ce que vous avez aimé chez lui, tenez-le au chaud dans votre cœur et partagez-le.
C’est ainsi que vous nous aiderez Mathilde, Alice et moi.
J’ai choisi un texte de Martin Gray, qui avait justement beaucoup touché Brieuc et que nous avions déjà choisi pour la mort de Raphaël :
Etre fidèle à ceux qui sont morts
Etre fidèle à ceux qui sont morts,
Ce n’est pas s’enfermer dans la douleur
Il faut continuer de creuser son sillon
Droit et profond
Comme ils l’auraient fait eux-mêmes
Comme on l’aurait fait avec eux, pour eux.
Etre fidèle à ceux qui sont morts
C’est vivre
Comme ils auraient vécu
Et les faire vivre avec nous
Et transmettre leurs visages, leurs vies
Leurs messages aux autres.
Aux fils, à un frère, ou à des inconnus,
Aux autres, quels qu’ils soient
Et la vie tronquée des disparus,
Alors germera, sans fin.
Martin Gray (Le livre de la vie)
A Izouard avec Elisa, Alice, Carla et Julia
Brieuc, tu étais pour moi le meilleur des hommes et pour tes filles le meilleur des pères. Tu étais d’une grande attention pour les autres, et en même temps tu traçais ton chemin avec conviction.
Tu étais le bonheur incarné. Cette dernière journée en montagne avec toi était magnifique à l’image de tout ce que nous avons partagé. Je t’aime.
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