La bataille de vivre

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Où les mots du titre, comme calligraphiés,

s’accrochent en grappe

Sommes-nous vraiment « en guerre » ? La formule mobilisatrice de notre Président lui a été ici et là reprochée, peu importe. À nous, heureux vivants qui n’avons pas connu de guerres, la bestiole invisible et omniprésente qui infecte à présent nos espaces publics et privés place chacun en état d’alerte ; que cela plaise ou non, il faut faire attention car nous pouvons tous en mourir, ou faire mourir à notre insu. Et cette menace, d’abord brocardée, n’est plus à prendre à la légère.

Je ne documente pas sur ce blog « ma vie au temps du confinement » (comme on le fait beaucoup sur la radio), mais j’aimerais y donner le goût de certaines lectures, ou d’œuvres fortes. Par exemple de ce dernier livre de François Jullien, De la vraie vie, qui risque de rester pour la plupart lettre morte, et qui me frappe moi par son actualité en ces temps d’inquiétude et de combat : que veut dire « tenter de vivre », ou vivre enfin ? François a consacré à cette question toute une série d’ouvrages, dont ce dernier culminatif ou récapitulatif, qu’est-ce qui pousse si fort notre philosophe à ainsi penser, écrire ou, d’ailleurs, courir (car je le sais adepte d’un jogging quotidien) ?

Je l’ai déjà dit : Jullien part en guerre (et nous met en garde) contre l’enlisement qui menace naturellement, ab ovo (depuis le début) et nécessairement nos vies. Il tente de décrire et de s’expliquer, après les romanciers et les poètes (Proust, Maupassant, Flaubert, Hölderlin, Rimbaud ou Mallarmé), le processus fatal du recouvrement, de la résignation ou d’une insidieuse déchéance qui nous ronge, et aboutit au triste mot d’ordre de la non-vie, « C’est la vie ! » prononcé en voûtant les épaules sous le poids des fiascos et des renoncements.

Il nous rappelle en d’autres termes que notre vie est d’abord un combat, à reprendre sans relâche contre l’ennemi accommodant, voire souriant de la pseudo-vie.

Cette dernière s’épanouit partout, elle s’étale dans les séductions de la consommation de masse, de l’opinion, des spectacles véhiculés et nourris par les médias, partout où l’on nous tend les simulacres ou les semblants propices à nous « éviter d’avoir à vivre » (page 190). Ou à penser.

Cette solidarité du vivre et du penser est longuement interrogée par lui, contre Valéry notamment (« tantôt je pense et tantôt je vis »), et sa conclusion « vitaliste » du Cimetière marin ici analysée et critiquée. Refusant de se laisser emporter par la véhémence magistrale des décasyllabes fortement ponctués, « Brisez, mon corps, cette forme pensive ! / Buvez, mon sein, la naissance du vent ! », Jullien reproche à Valéry de mettre trop vite en opposition, ou en alternative, vivre et penser. Et certes, on ne pense pas la vie, vivre n’est pas affaire de connaissance, ni la « vérité » d’une vraie vie de l’ordre d’une doctrine, d’un raisonnement ni d’un apprentissage. « Le temps d’apprendre à vivre… », j’ai déjà cité et commenté ici, après Jullien, le vers célèbre d’Aragon. Mais disjoindre vivre et penser serait ruineux, en nous faisant basculer dans une jouvence naïve, préculturelle ou se voulant immédiate ; comment prononcer un oui à la vie qui ne serait pas passé par les épreuves du non et toutes sortes de résistances ? Dans les dernières pages de son essai l’auteur y revient, y insiste : il n’y a pas de donation originaire, « rien n’est jamais acquis » mais conquis, construit. Contre les démons d’une première, et donc fausse, évidence. Penser résiste à la non-pensée comme la vraie vie à la pseudo-vie, deux abîmes par lesquels nous sommes également guettés.

Soit l’exemple (rebattu ?) de cet arbre dans le pré, ou là-devant, à travers ma fenêtre : avons-nous vraiment commencé d’entrer en présence de cet arbre (page 192) ? Comment faire le tri entre sa présence rugueuse, obstinée, et nos représentations prévenantes, pré-cadrantes ? Car nous vivons moins dans l’immédiateté (de la présence sensible, du présent vivant) qu’à coups de médiations sédimentées, accumulées, dont les couches encrassent nos perceptions et nos représentations, comment jamais en nettoyer notre pensée ?

En changeant de langue (pour prendre du recul avec la médiation par excellence que les mots entretiennent, au plus intime de nous-mêmes), en regardant par-dessus l’épaule des peintres (que Jullien collectionne), en écoutant avec les poètes. L’art en effet dé-sédimente nos perceptions, il s’attaque aux socles de l’enlisement ordinaire qu’il fissure d’écarts, d’éclairs ou de vibrations.

Cézanne, les premières pommes comme on ne les a jamais vues

La vraie vie commence avec cet appel, non d’un au-delà mais d’autres façons de vivre, et de penser ; elle passe par la défection des premières apparences ou des opinions ordinaires, qu’on croit immédiates alors qu’elles sont gorgées de médiations secrètes, moins trompeuses d’ailleurs que banales, confortables – et conformisantes. L’art, comme l’amour, nous confronte d’abord au sentiment tenaillant de l’absence. « La vraie vie est ailleurs » (Rimbaud), « l’absente de tous bouquets » (Mallarmé), « dans mes bras je te tiens absente » (Aragon)… On n’en finirait pas de citer ces assauts contre un semblant de réel, contre les évidences de la pseudo-vie.

Jullien y insiste, mieux je pense et mieux je vis ; et cette exigence ne fera de lui un détestable intello que pour les nigauds. L’important est de ne pas se rendre, par exemple au discours des médias, qui empilent jour après jour leurs évidences convenues dans nos têtes. Il y aurait beaucoup à dire sur ce soupçon médiologique, et Jullien ne dénonce qu’en passant ces « gestionnaires accrédités de l’aliénation collective réifiant nos vies » (page 148). Comment sommes-nous formatés par la presse, les réseaux sociaux, internet… ? Comment la haute et la basse culture, également dite « de masse », s’opposent mais parfois se combinent ? C’est tout l’objet des recherches en sciences de l’info-com, qui alimentent elles-mêmes de trompeuses évidences tantôt pliées au service de l’ordre dominant et de sa propagande, et qui tantôt, plus ou moins savamment tentent de le déconstruire. De desserrer son étreinte.

« Il faut tenter de vivre » (Valéry) – et tenter de penser. Je ne sais qui entrera dans ce livre, s’en emparera pour mieux vivre, ou vivre enfin. En ces temps de confinement, au lecteur placé au carrefour de l’ennui et de l’exaspération, je recommande ce texte de combat pour ses vertus de descellement, de dessillement : nous ne sommes pas seulement emmurés dans nos maisons, mais bien plus anciennement, plus intimement dans notre langue, et nos routines mentales. Encroûtés de bonnes paroles, confinés dans de faux savoirs. Comment les secouer ?

10 réponses à “La bataille de vivre”

  1. Avatar de E M
    E M

    Bonsoir,

    Je voulais répondre, aujourd’hui… à Cécile, à notre guide de randonnée inachevée et pour d’autres peut-être, qui restent dans l’ombre et lisent quand même les réactions en ce blogue nécessaire et vital.
    Mais bon, j’ai coupé mon bois par ce temps de bise que la bande à Éole ne s’interdit pas, palsambleu!
    On ne peut être à la fois au four et au moulin.
    Pour les personnes intéressées et notamment pour Mme d’Eaubonne, je me permets d’envoyer à titre personnel à Monsieur Bougnoux , ce qu’une association propose en ce temps d’enfermement non pour tuer le temps mais pour le retrouver. Un petit exercice de langue française qui invite au voyage…
    Celles et ceux qui le souhaitent pourront ainsi s’adresser à notre randonneur qui leur transmettra, s’il est d’accord. Je le remercie par avance, au passage, pour son aimable diligence…
    On médie comme on peut! l’ordinateur souligne le mot d’un trait rouge alors que ce n’eût été le cas si j’eusse écrit « médit » . Médier n’est pas médire et reportez-vous, de grâce, à la page 191 du livre de F.Jullien « De la vraie vie » pour connaître le sens de ce verbe!
    Pour celui ou celle qui connaît les livres bibliques, le voyage en Médie, exige une rencontre, un guide…
    On aimerait tant, en chemin, trouver dans l’onde pure, matière à remédier à nos maux.
    Qui saura? Qui saura?
    Oui, dites-moi!

    E M

  2. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Salut cordial à chacun !

    Nuit d’insomnie … C’est cela aussi une vie vraie. Alors bien sûr, penser aura été la grande occupation des heures vécues comme incroyablement longues. Noirceur de l’ombre à éparpiller au plus vite.
    Hier, j’ai pu conclure la journée avec le livre de F.Jullien. Le philosophe fait le job pour nous emmener dans une promenade dense et bavarde. Étape d ‘un premier chapitre … à poursuivre.
    Daniel, j’y reviendrai et avec d’autres contributeurs sur le blog, j’espère.

    Préciser qu’un clic pour la formule e-book me fut un effet magique !

    Une “Vraie vie “, cherchons-nous ? Selon moi, la présence de chacun Ici-bas indique que toute vie est vraie, et non pas fantomatique.D’où la notion de dignité de toute personne humaine.

    Mais, j’accole à la notion de “vraie vie » celle du désir de vouloir et se vouloir rester vivant quand les années tassent les vertèbres et dessèchent un certain nombre d’enthousiasmes.

    Je me suis posée la question à l’issue de ma vie professionnelle. Que faire quand l’emploi du temps cesse d’être contraint ? J’ai tant aimé faire le métier choisi comme un plein de vie, avec ce que cela m’offrait aussi de satisfactions sociales.
    J’ai tant voulu de cette existence-là . Et des enjeux menés bravement ! Pourtant trop d’amis ont rêvé aussi d’un temps de vacances éternel qui s’est transformé en piège à ennui. La cause ? moins de forces et d’audace pour s’aventurer hors d’un périmètre connu et protecteur.

    Que me réserve la suite de la lecture du livre de François Jullien ? Est-ce que j’aurai droit à un satisfecit pour l’existence somme toute modeste que je peux mener. Où le seul impératif non marchand est de mettre de la vie dans chaque heure. Si j’aime les journées ensoleillée, je sais que je me dois d’accueillir la pluie du jour, le vent qui chasse les nuages, etc …etc. Et les regrets de la violette qui a disparu de la pelouse .

    *De la vraie vie » ou l’Art de magnifier le quotidien avec un œil créatif. Le jour s’est levé …

  3. Avatar de E M
    E M

    Bonsoir, chères lucioles rencontrées sur le bord ce cette sente!

    Je me souviens d’un commentaire de Mme Simone Manon, je crois, qui s’exprimait en ces termes :

    « L’art n’est pas de l’ordre du dire de telle sorte qu’il y a souvent, pour moi, quelque chose d’insupportable dans la logorrhée dont les œuvres font l’objet ».

    Je me souviens aussi de ce passage des « Fragments d’une Poétique du feu », pages 52 et 53, de ce cher Gaston Bachelard :

    « Il y a un mot grossier, un mot d’asile pour condamner l’exubérance des paroles comme une « logorrhée ». Il (le psychanalyste) croit aisément que l’excitation à parler est une excitation substitutive, jamais il ne pense au bienfait direct que reçoit un psychisme.(…) Il cherche au-dessous de l’image pour « expliquer »; il ne pense guère à aller au-dessus. (…) En lisant les poètes on a mille occasions de vivre en un langage jeune. »

    Dans « L’eau et les rêves » du même auteur, page 253, on peut lire ces mots de toute beauté :

    « Ô chant de la rivière, merveilleuse logorrhée de la nature-enfant! »

    Est-ce pour autant qu’il faille de ce pas, courir vers l’onde pour en rejaillir vivant? Relisons, s’il vous plaît, la page 160 de « De la vraie vie » en nous instruisant des questions finales qui nous invitent à la résistance ou plutôt à une attitude néguentropique, comme dirait un autre sur son chemin de vie de la vie.

    Eau pure, eau bonne, eau lustrale…A la claire fontaine m’en allant promener…

    Il y a vingt-trois ans, il revenait de son île et fit halte à la maison. Il, c’est-à-dire, l’ami de Gaston Bachelard, Jean Lescure.

    Il est l’auteur de la partie « Introduction à la poétique de Bachelard » qui suit « L’intuition de l’instant ».

    Je le revois dans la cuisine, parlant, parlant, parlant…Je l’ai laissé avec le journaliste local et suis parti avec son épouse voir les animaux de la ferme.

    Il a précédé, céans, notre ami commun, cher guide randonneur, dont vous connaissez celle qu’il a « pourchassée cinquante années durant pour n’étreindre au finale que son ombre ». (Il écrit finale avec un e final…Voir « Madame H. », page 151)

    Restons avec lui pour répondre à la question posée, avec beaucoup d’élégance et de pertinence, sur le danger de l’orthographe, par notre gente dame de randonnée:

    « L’apprentissage de l’orthographe est peut-être le B.A.Ba de l’esprit d’orthodoxie, mais ce qui est sûr c’est qu’un illettré sera plus facilement victime des docteurs de la loi qu’un alphabétisé » ( Critique de la raison politique, page 363) L’éditeur aurait pu écrire correctement b.a.-ba, quand même!

    Revenons à nous : notre vie réelle, telle qu’elle est : la vraie vie, la vie vraie, précise A. Comte-Sponville.

    On relit la page 41 de « De la vraie vie » sur l’envol, l’essor…On pense alors à ces mots justes du physicien dans ses propos sur le réel voilé :

    « Il ne faut point s’élever trop vite dans la nuée. Reprendre pied est souvent nécessaire et l’on doit craindre le sort d’Icare! »

    Autant sur la pointe des pieds, retrouver, incontinent, l’alcôve pour être sûr de ne point tomber des cimes d’un beau rêve.

    Portez-vous bien et soyez prudents, amis parisiens et d’ailleurs!

    E M

  4. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Bonjour à chacun
    Une écoute avec les podcasts de France Culture ( replay )

    « De la vraie Vie » .
    Quitter son lieu fixe, prendre des chemins de traverse …

    La conversation scientifique d’Etienne Klein

  5. Avatar de E M
    E M

    Pour entendre une belle anagramme :
    « La vraie vie est ailleurs » là où « La rivière suit sa vallée »

    EM

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Renversante anagramme, palsambleu ! La pêchez-vous dans Klein ou dans votre propre curiosité fertile ? Comment de tels hasards sont-ils possibles ? Je vous en signale une autre que m’envoie notre ami commun Philippe R., tirée me dit-i du chat de Geluck : soigner / guérison. Mais non, ça cloche, une lettre (u) ne rentre pas…

  6. Avatar de E M
    E M

    Bonjour!

    L’un de nos amis évadés du blogue vient de me faire une remarque sympathique :

    « Ton commentaire est compendieux, on reste sur notre faim »

    Je pensais que c’était toujours mieux que rien, mais bon!

    Merci Madame d’Eaubonne pour cette excellente indication sur notre chemin de randonnée.

    Ce sentier qui bifurque vers la station de radio de la conversation scientifique, nous a donné le plaisir d’ouïr la Rêverie de Claude Debussy. Je ne résiste pas, à mon tour, de vous proposer de regarder et d’entendre ce lien suivant d’une beauté incomparable qui se termine par une citation de Gaston Bachelard.

    Lisez et oyez bonnes gens ! _ :

    « Rêverie de Claude Debussy – Alain et ses roseaux enchantés »

    Je me souviens d’un jour de juin, quelque part dans le Quercy, au bord d’une petite rivière.

    A deux pas, la maison natale de celui à qui S.Ortoli et J-P Pharabod ont dédié leur livre sur les nouveaux mystères de l’espace et du temps : « Métaphysique quantique » et avec lequel E.Klein a publié « Regards sur la matière – Des quanta et des choses – »

    Sur les berges de cette rivière où le physicien pérorant avec Ondine évoquait la double libération qui rend légitime une haute rêverie « à la Rousseau », qui prend totalement au sérieux des horizons bien plus porteurs de sens que ceux du quotidien et de l’objet.

    Et les derniers mots du physicien furent ponctués d’un « ploutch » sonore de la fée qui disparut, laissant une onde circulaire de belle ampleur se dessiner sur ladite rivière.

    Ma nuit d’hôtel qui suivit cette petite et discrète visite, fut consacrée à l’écriture d’un poème à l’homme des lieux qui, vingt-sept ans plus tôt, m’écrivait de Figeac, des mots si justes sur mon propre milieu. Des mots qui accompagnent, rassurent…Et qui révèlent la nécessité intérieure de continuer la route.

    Citant René Thom dans son essai sur l’organisation du vivant, Henri Atlan écrit :  » Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n’est-il pas souhaitable que d’aucuns, qui le peuvent, rêvent? (…) la rêverie n’est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s’initie la connaissance? » (Entre le cristal et la fumée, page 229)

    Brisons là.

    Revenons à nous, à ce beau livre nécessaire : « De la vraie vie ».

    Intelligemment, Monsieur Klein a voulu insister sur l’hiatus entre penser la vie et vivre sa vie en citant Régis Debray.

    (J’écris l’hiatus contrairement à Monsieur Debray qui persiste dans « le hiatus » comme par exemple dans « L’obscénité démocratique », pages 13 et 26.) F.Jullien écrit lui aussi « le hiatus », page 52 de son livre susmentionné.

    Dans un numéro de la revue Médium (35) D. Bougnoux s’interroge : « Comment penser en art l’enchevêtrement paradoxal de la rupture et de la continuité? Prendre soin de sa vie serait peut-être un élément de réponse. Ce qui ne veut pas dire « se la couler douce ». L’aventure, « ça marche » autrement, palsambleu!

    Retenir de cette belle émission qu’un morceau de musique choisi, est-ce bien raisonnable?

    Je suis tenté d’aller quérir la réponse dans « La force majeure » de Clément Rosset qui sait écrire les notes…

    A chacun son lac et son intime révolution!

    Il disait que « la nature agit toujours par les voies les plus courtes et les plus simples » et le pianiste et le physicien d’ajouter qu’on lui doit ce principe. Il? « Pierre de Fermat » qui ne tint pas une ferme mais « préféra méditer ». Quatorze lettres entre guillemets pour une autre anagramme.

    Reste à Étienne et à Jacques à trouver le cryptonyme d’un « il » qui préfère couper son bois…

    Seul le résultat fait chanter les oiseaux-lyres.

    Bonne fin de nuit à tous.

    E M

  7. Avatar de E M
    E M

    Bonsoir à tous!

    Je veux bien essayer de répondre…

    Pour l’anagramme, elle est bien d’Étienne Klein qui l’a clairement dite au cours de son émission radiodiffusée, consacrée à « la vraie vie » et au sujet de laquelle, je n’ai point entendu de commentaires particuliers de Messieurs Jullien et L’Yvonnet, ses invités.

    Elle n’apparaît pas dans « Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde » (Étienne Klein – Jacques Perry-Salkow) où nous trouvons, page 107, une question de « Étienne et Jacques » à laquelle, j’ai répondu par une anagramme, à ma manière.

    Concernant ces auteurs admirables prénommés, vous qui connaissez, cher Daniel, la langue de Shakespeare, n’avez-point remarqué que l’anagramme du prénom et du nom de l’un, nous renvoie à quelque chose de numéral et l’anagramme du nom de l’autre au travailleur qui joue…

    Alors vous me posez la question : « Comment de tels hasards sont-ils possibles? Je suis désolé mais ce n’est à moi, mon bon capitaine, à qui il faut poser telle question! Mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest, vous me mettez en peine, que voulez-vous que je vous dise, palsambleu!

    Vous avez eu beaucoup de flair en allant quérir quelque indice du côté de chez Monsieur Philippe R…

    Il y a un physicien helvétique de renommée mondiale qui a dans son bureau la photo du chat de Geluck. Cet homme de science est l’auteur d’un livre intitulé « L’impensable hasard » préfacé par un autre physicien qui m’a envoyé, un jour de septembre mil neuf cent quatre vingt-deux, de son laboratoire d’utilité publique, une lettre de trois pages manuscrites, accompagnée d’une revue pour m’instruire sur l’expérience qui porte son nom.

    Est-ce par hasard si…? De grâce, ne tombons pas dans les rets des marchands du temple et appelons un chat un chat!

    Je me suis retrouvé, un jour, dans les pages d’un livre d’un universitaire rencontré par hasard, en quelque colloque de la région parisienne, un matin d’automne, il y a sept ans déjà…Un indien dans la ville ou dernier Mohican? Allez savoir ou voir ça ! Et relisons dans la foulée les pages 177 et 178 de « De la vraie vie » et laissons le hasard faire le reste…

    Puis retournons, s’il vous plaît, au pays merveilleux de l’enfance avec ces mots de la petite aventurière :

     » (…) mais ce souris de chat sans chat! c’est bien la chose la plus curieuse que j’aie contemplée de ma vie! »

    Ici même, on aimerait tant, en telle belle randonnée rencontrer pour de vrai Alice et son petit félin.

    Que sait-on, finalement, de la grammaire des possibles et des capacités? Comment découvrir l’inespéré qui est hors de toute atteinte et de toute attente? Ben voyons, par une folle espérance…Tout simplement.

    Bonne nuit à tous…en rêvant d’ailes.

    E M

  8. Avatar de E M
    E M

    Post-scriptum (enfin, si l’on peut dire!)

    Peut-être des « ougriens » seraient-ils plus à même de répondre sur le comment de la vraie vie que tous nos universitaires réunis?

    Je ne sais…Je pose seulement la question à celles et ceux qui s’intéressent aux réflexions par-delà la nature et la culture.

    Avec des ailes ou non, on rêve tous de « guérison »…Celle de l’âme… une âme qui a du corps.

    Encore faudrait-il trouver un bon « soigneur », palsambleu!

    Au fait, cher guide de randonnée, n’avez-vous point remarqué que les trois mots plus haut entre guillemets comportent les mêmes huit lettres. Impensable hasard ou fantaisie de la grammaire? Je ne sais toujours pas…

    Il faudrait en parler à Monsieur Philippe…

    Madame d’Eaubonne, si vous me lisez, sachez qu’il est des absents qui attendent dans leur ferme, prieuré, abbaye ou autres lieux vos commentaires, autrement dit votre partition. A quand la reprise? Ils attendent votre retour, comme d’autres, bien sûr!

    Pour l’heure, confiné dans mon espace restreint, je viens de recevoir de la mairie d’une ville lointaine, un lien pour donner un peu de couleurs au temps qui court. Il peut intéresser plus d’une personne qui voudrait sans enfreindre la loi, sortir de la maison…(Isaïe, chap.26, verset 20)

    Voici ce lien :https://www.facebook.com/Ville.de.Bressuire/posts/2960470080714430

    Bonne après-midi à la campagne ou à la ville

    E M

  9. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Rêves d’ailes nous propose EM !

    Je vous emmène volontiers dans un merveilleux petit livre :
    “ Anagrammes pour lire dans les pensées”.
    – D’abord, une série d’aquarelles où domine le noir, noir d’encre de Chine peuplé de silhouettes pensives ou joyeuses et d’animaux immobiles. De Chen Jiang Hong
    – Puis, 148 anagrammes à la savoureuse pertinence.
    Au hasard de l’ouvrage :
    *Et la mort n’est rien pour nous // Empruntons la route et …rions !
    *La minute de silence // Calme, dense, inutile
    *Un maître à penser // Un ami à présenter
    *Penser contre soi-même //Comme serpenter en soi
    Et encore …
    *On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve // La vague sans fin modifiée emmène nos jeux de sable.
    Proposées par Jacques Perry-Salkow qui « se joue d’un monde rempli d’apparences trompeuses et … prometteuses. »

    Fin de journée ensoleillée ! Goût de bonheur d’un dimanche ordinaire.
    Avec, en volonté, l’oubli des annonces sinistres sur tous nos écrans …
    De la vraie vie …en confinement.

    « Tout philosophe, écrit Raphaël Enthoven, est un résistant qui persiste à tenir pour énigme l’univers qui semble aller de soi »

    C’est sous les lampes flottantes que ce philosophe, 3ème contributeur de ce livre, accompagne une pensée toujours en mouvement et un talentueux artiste qui fait danser les mots.

    De la vraie vie !

    Aujourd’hui, j’ai rêvé dans une journée de soleil avec les dernières tulipes qui ont su résister au vent. J’ai soupiré d’aise au milieu de mots et de traits d’encre.

    Voyage à poursuivre ? Je l’imagine.

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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