Le turbo de La Méthode

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J’ai beaucoup cheminé dans la pensée d’Edgar, qui s’est tressée pour moi à celles de Derrida, d’Aragon ou avec des questions de poétique, de pragmatique puis de médiologie qui surgissaient dans le champ de mon enseignement, les sciences dites « de la communication ». L’intériorisation des pensées d’un autre est un phénomène insidieux, mystérieux, bien digne d’émerveillement quand on ne sait plus clairement démêler le tien du mien, au fil de ce qu’on appelle aussi l’influence.

On entend dans ce dernier terme un flot, propice au mélange, une impureté foncière qui fait aussi la vitalité ou la vertu nourricière de ce comble de la relation : contaminé par Edgar, je ne distingue plus clairement ce que je lui dois, mais je lui serai jusqu’à ma mort reconnaissant pour ce qui, au tournant des années quatre-vingts, a débordé de lui en moi.

Et cette reconnaissance à son tour constitue un mot lourd d’énigme, quel est ce tour d’écrou ou ce redoublement que le petit préfixe re-opère sur la connaissance ? Au prix de quels retours sur soi une connaissance peut-elle tenir, ou devenir avérée ? La « connaissance de la connaissance » commande et conditionne ainsi cette gigantesque entreprise de refondation appelée (après Descartes) « La Méthode » ; en nous invitant à ne pas oublier l’autoréférence – la considération de ce que nous sommes avec nos mots, nos moyens, nos médias, nos schèmes logico-affectifs – dans l’acte même de la connaissance ou dans la saisie du moindre phénomène extérieur, Edgar brouille quelques frontières et routines familières.

Car comment, pratiquant ce double pilotage ou cette vision binoculaire, distinguer le dehors du dedans, le propre de l’impropre, le réel de l’imaginaire, voire parfois la raison de la folie qu’on enferme ? Il y a beaucoup d’ironie, et de subversion, dans le programme de La Méthode ; et les pédagogues qui s’en emparent vont compliquer, ou complexifier, leurs contenus de cours. Mais les tourbillons, les rotors et les boucles étranges qui peuplent ces gros livres sont toniques aussi, et roboratifs, car la circularité et l’autoréférence se trouvent incluses dans le moindre élan des vivants. Comme le soutient Boris Cyrulnik dans le Cahier de l’Herne consacré à Morin, rien n’est plus simple ou aisé peut-être que la pratique de la complexité, c’est facile comme vivre, grandir, ou faire un pas ! Et nous respirons, à la lecture d’Edgar, d’un souffle plus large.

Régis Debray et Edgar Morin (1960)

Notre raison (théorique, instrumentale) ne peut que segmenter ou démembrer ces boucles trophiques ou vitales d’une connivencequ’on sent active, très en deçà des opérations de nos connaissances proprement dites, lesquelles se voudraient déclaratives ou logico-langagières. Nos techniques de même prélèvent, isolent, extraient et dénaturent… Cette prétention logocentrique, tenace préférence pour un logos qui tresse indissociablement langage, calcul et raison, néglige l’incurable retard des mots, ou de nos cartographies mentales, sur les opérations de nos corps vivants ; nous oublions à quel point notre connaissance objective, émergence tardive, se dresse sur un fonds indistinct et plus difficile à penser de connivences impures, inconscientes mais combien vivifiantes pour nos équilibres physiques et psychiques…

Re-connaissance : il aura fallu beaucoup d’enfance à Edgar pour se lancer dans ce retour, ou repartir ainsi ab ovo. Le retour par exemple – considérons la gravure d’Escher sur la couverture du tome 1 – de cette main dessinant… la main qui la dessine. Je me revois plongé dans ce premier volume, à la fin des années soixante-dix, alors que (parce que) je venais d’avaler le formidable Gödel Escher Bach de Douglas Hofstadter ; les mises en abyme et autres paradoxes fixés par l’artiste néerlandais ne me faisaient plus peur, j’en ressortais pétri ! Et de Doug à Edgar une enfance circulait pareillement, reprenant ses rondes et ses tours. Face à cette couverture placée sous le signe d’Escher, je retombais dans la sidération éprouvée jadis devant l’emboîtement des médaillons de Vache-qui-rit, mais aussi dans d’obscurs retours de canons, de refrains, de comptines, de rimes… Et j’éprouvais devant la gire (impensable) de ces deux mains toute la force d’un tourbillon, d’un maelström au ralenti – de la récursion (le feed-back nomme le retour de l’information, la récursion celui de l’énergie quand l’effet rentre dans sa cause), boucle nodale ou fondatrice qu’aucune connaissance positive, aucun appel à la raison classique ne parviendront à stabiliser.  Ce qui m’a lié à Morin fut d’abord l’évidence de cette turbulence, une vertu développée chez lui à tous les sens du mot. Et de la turbulence à l’accélération du turbo, il n’y avait qu’un pas.

Douglas Hofstadter

Par un autre tour ou détour étymologique, turba c’est aussi la foule, la masse, le bruit de fond qui ne s’oppose pas à l’information si l’on veut bien considérer les paradigmes de « l’ordre à partir du bruit ». Et c’est encore la tourbe des marais, le fond ou fonds nourricier sous-jacent à toutes les figures individuées, organisées. Une certaine sociologie décidément démocratique (sans tête dominante, sans méta-niveau de contrôle ni rigide hiérarchie) donnait ainsi la main, c’est le cas de le dire, aux boucles et aux interactions tapies dans la formation des corps physiques ou biologiques, depuis la forge des étoiles ou d’un cosmos en feu jusqu’aux plis et replis de l’être cellulaire. La Nature de la nature puis La Vie de la vie me préparaient à relire, et à mieux comprendre, Autocritique ou L’Esprit du temps.

J’entends encore, écrivant ou me rappelant ceci, un conseil lancé par Edgar à je ne sais quelle occasion, « Plonge-toi dans Wagner – il t’apprendra tout ! ». L’injonction m’avait laissé perplexe, l’acquisition des connaissances ne passant guère alors pour moi par la musique. Comment des accords et des mélodies, même riches de paroles, auraient-ils pu rivaliser avec la construction théorique d’un savoir ? A l’écoute de Wagner pourtant, dont je suis devenu un adepte fervent, je trouve à ce mot d’Edgar la saveur d’un koanzen : le brassage ou les puissantes coulées harmonique de Wagner, l’emboîtement et les transformations insidieuses de ses leit-motives, ses accords ou ses désaccords générateurs non seulement m’enchantent, mais me communiquent l’expérience d’une sympathie tourbillonnante, d’une croissance continuée.

Il devenait tentant, à partir de là, de subsumer les intuitions ou les amorces qui précèdent dans quelques « Prolégomènes à une science de la communication ». J’ai longtemps, enseignant les SIC (Sciences de l’information et de la communication), fait un détour ou une introduction obligée par La Méthode, que mes étudiants recevaient avec un certain plaisir. Ce terme de communication, qui donna son titre à une importante revue conjointement dirigée par Edgar, accumule en effet les difficultés et les défis, galvaudé qu’il est dans les médias ou par quelques professionnels de la pêche en eau trouble – les spin doctors, les conseillers et les pullulantes boîtes de com… Ne pourrait-on cependant bâtir sur cette communication humiliée quelques (comme disait Descartes) savoirs ou pensers plus relevés ?

Georg Wilhelm Friedrich Hegel

Traitée dialectiquement, cette « mise en commun » bouleverse en effet plusieurs catégories de l’ontologie traditionnelle qui postule un sujet séparé, et séparateur, mais qui, en isolant l’individu, ne permet d’expliquer ni sa raison, ni ses désirs… Son action sur les autres, ses relations pragmatiques, sociétales, politiques de même lui échappent, et relèvent bien plutôt d’une efficacité médiatique, ou médiumnique, qui reste à conceptualiser.

« La » communication ne constitue certes pas un domaine disciplinaire clairement délimité, mais plutôt un impératif intellectuel, ou une heuristique de la recherche propre à nous mettre en garde contre les routines simplificatrices, disjonctives ou réductrices ordinaires : nous n’avons que trop tendance à raisonner sur des entités prématurément closes, sur des données arbitrairement découpées. Réinjecter de la liaison et de l’interaction semble donc salubre, inconditionnellement. Communiquer nous rappelle au principe de complexité, en élargissant la fenêtre des phénomènes, ou la profondeur de notre vision, toujours inférieure au contexte ou aux cadres réels.

Cornelius Castoriadis

Ce paradigme communicationnel vient forcément tard, car pour commencer à penser il faut isoler, circonscrire et clore le champ opératoire. Inlassablement Morin nous rappelle que l’exigence de comprendresignifie prendre ensemble, ou tenir les chaînes des actions et des réactions, des causes et des conséquences sous un même regard. Ainsi La Méthode affirme l’intelligence comme force de liaison et de cohésion, initiant une en-cyclo-pédie qui est aussi une pédagogie du cercle, et de la boucle spirale.

Ce paradigme façonne un espace de circulation ou de dialogue entre les savoirs ; une carte hologramme où chaque intersection, chaque bifurcation semblent un nœud gros de tous les autres… Le fantôme de l’unité hante ici les parties, mais sans faire appel au fantasme d’emprise ni d’achèvement totalitaires ; les valeurs de la coopération dominent, au rebours du schème stalinien (particulièrement examiné dans Autocritique) qui exclut et disqualifie l’adversaire. Contre cette mutilation, toute l’œuvre de Morin démontre au contraire le bon usage (dialogique, dialectique) de l’opposant. Hantée par l’infinie complexité du territoire ou du réel, la carte ne sera jamais qu’une approche, notre connaissance ou nos représentations verbales se contentent d’approximations. D’où la grande tolérance de Morin (qui irrite plus d’un spécialiste) aux innovations et formulations déviantes ou « imaginaires », aux jeux de mots, aux intuitions recueillies par la culture dite « de masse », ou par l’esprit du temps.

Il semble spécialement fécond, pour qui entreprend de penser communicationnellement, de repartir du biologique, soit des logiques du vivant combinant l’auto-éco-organisation. Au tome II de La Méthode, « La Vie de la vie », Morin analyse ce tissage, toujours inséré dans un milieu vivant, et surtout vital pour comprendre ce que communiquer veut dire. Rappeler que le sujet de la vie communicante est complexe, c’est le définir comme décentré et pluriel, donc aléatoire, dépendant de son contexte dans l’espace et dans le temps – sensible au lieu et au moment. Après avoir réfléchi en sociologue sur la rumeur, sur la culture de masse et « l’esprit du temps », Morin élargit ou radicalise son enquête en examinant les fondements épistémologiques de cet écheveau de liaisons physiques, biologiques, cognitives qui nous constituent comme sujets. Une pensée de la communication plonge à ces nœuds gordiens du bios, ces réseaux ou correspondances que la vie ne cesse de tramer entre l’individu et son milieu, son espèce ou son genre.

Gregory Bateson

Dans son concept d’écologie de l’esprit, Gregory Bateson décelait la présence de ce dernier dans des interactions apparemment matérielles, comme par exemple l’évolution écologique d’une forêt de séquoias. Morin de même propose d’enraciner notre connaissance très « bas », dès la computation d’une cellule qu’on peut déjà décrire comme un sujet. L’activité mentale émerge des opérations inconscientes d’un tissu vivant qui la préfigure. Très en deçà du langage et de la conscience proprement dite, ou de ces médias qui forment l’éco-système de notre esprit, la communication s’observe dans les solidarités et les constructions affinitaires du vivant et de son milieu, partout où il y a association, solidarité, résonance… Notre connaissance, vitale, commence avec ces boucles trophiques, ces jeux d’inclusion et de rejet, ces alternances d’assimilation et de répulsion qui sont le lot et le souci ordinaires du moindre vivant.

Communiquer recouvre ainsi l’ensemble de la sphère sémiotique, qui inclut les échanges et traitements de signaux olfactifs, chimiques, nerveux…, tout un trafic primaire enfoui sous la conscience d’un sujet qu’on ne se hâtera pas de définir nécessairement ni prioritairement commeparlant. Non seulement les animaux, mais les végétaux et jusqu’à la moindre cellule savent discriminer leur soi d’un non-soi, et accueillir ou rejeter en conséquence leurs éléments nutritifs ou informationnels. Aucune vache n’est assez stupide pour brouter ses propres pattes ! Une auto- ou endo-communication a donc commencé par discriminer intimement le soi du non-soi, fortifiant l’identification d’un organisme à soi-même ; c’est à partir de ce corps perçu dans son unicité que s’étend un « monde propre », celui des adjuvants, des pertinences ou des correspondances extérieurs sans lesquels le sujet n’existerait physiquement pas – même s’il demeure particulièrement délicat, face à la dualité symbiotique de l’individu et de son milieu, de délimiter nettement un dedans d’un dehors, ou de discriminer un corps propre de ses multiples ramifications.  Capillarité de la pensée d’Edgar !

Il est stimulant, lisant La Méthode, de voir ainsi se décentrer, se disséminer et se ramifier le sujet computant, et de remettre en continuité, sans les disjoindre ni les confondre, les formes supérieures et inférieures de la vie. Notre organisation pas plus que notre pensée ne forment un empire dans un empire. En suivant le fil des solidarités retracées par Morin, plus d’un lecteur sans doute se trouvera pris de vertige devant l’ouverture abyssale de ces livres : quelles sont les limites du monde propre ou du comme-un de chacun ? Comment découper ou saisir l’unité ? Et jamais refermer ou borner la turbulente Méthode ?

Richard Wagner

(à suivre)

35 réponses à “Le turbo de La Méthode”

  1. Avatar de Gérard
    Gérard

    Bonjour!

    Ah, quelle suite!

    Voici notre maître queux qui met le turbo, tel Michel Serres dans « La naissance de la physique dans le texte de Lucrèce » dont le sous-titre s’intitule « Fleuves et turbulences »

    Revenons au mot « Méthode » avant de mettre les pieds dans le plat…de turbot, cela s’entend, si ce n’est un chaud far ou un kiwi, palsambleu!

    Puisque le petit poisson et le petit oiseau s’aiment d’amour tendre du côté d’Escher, quand ils ont voix au chapitre d’une « Métaphysique quantique », me revient quelque remembrance.

    Escher, un nom qui me rappelle ces belles lettres manuscrites, comme une symphonie venue de ce pays où les voix se mêlent aux cordes d’une harpe pour offrir dans la chanson des trésors de richesses infinies.

    Un professeur de logique qui portait le nom du plus beau mot de la langue française, selon Gaston Bachelard, que mon correspondant se plaisait tant à me citer, avec Douglas, Henri et autres bruiteurs…vecteurs d’ordre.

    C’était dans les années quatre-vingt.

    Oui, la Méthode…Parlons-en! L’auteur de « La connaissance de la connaissance » s’en explique dans son Introduction générale.

    Ce mot ne signifie pas une méthodologie et son but est d’aider à penser par soi-même.

    La communication, très cher orpailleur du mot, l’idée est à la page deux cent cinquante-six de « La Nature de la Nature » avec tant de questions sans réponse.

    J’ai reçu, il y a quelques heures une copie corrigée d’un élève de quatre-vingt-seize ans. Je me dois de la corriger à mon tour.

    Comment, cher Zadig de cette randonnée carnavalesque inachevée, ne point rouvrir « La complexité humaine », page 342, pour y lire ces mots justes : »Notre esprit produit à la fois l’erreur et la correction de l’erreur »? Autant écrire pour une femme, non pour un correcteur, précise encore Michel Serres.

    Je me souviens des mots qui dansent de V…la fille d’Edgar, me parlant d’un pronom d’une chansonnette, que l’on trouve dans le Château, de Kafka. Je me souviens avoir imaginé cette bouteille promise qui a touché le commensal dans un restaurant parisien du XV ème arrondissement.

    Et dans le tourbillon de la vie, ces quelques mots simples et complexes en même temps.

    J’aimerais finir ce petit commentaire sans queue ni tête par un brin de musique, comme L’Or du Rhin, choisi un jour, par notre ami R…parlant dans le poste.

    A défaut de fascination musicale, une petite apostille s’impose à la table d’existence d’Edgar. Quand le vingt est tiré, il faut sinon le boire, du moins en parler, nous dit le professeur agrégé, champion de France et du monde des dictées de compétition, vingt dieux!

    Pour lui, c’est sûr, les années quatre-vingt, Monsieur notre Maître, ne prennent pas de s final :

    « on écrira alors, et en dépit du fait que vingt est multiplié, la « page quatre-vingt », les « années quatre-vingt » (Bruno Dewaele)

    Je suis d’accord.

    Mais quand la langue tire la science (J-M Lévy Leblond), on se doit de poser la question :

    Le sirop de l’abbé Morin peut-il, avec le temps, devenir le sirop typhon pour sortir de leur misère tant et tant de pauvres gens qui tirent le diable par la queue?

    Sous les tonnelles, on attend toujours le passage d’un jupon…soutane, sayon ou robe de fin surah.

    Au prochain billet de notre échanson!

    Bonne nuit avec la page blanche du beau livre « Amour Poésie Sagesse », page 80 (Edgar Morin)

    Gérard

  2. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Bonjour!

    Bien sûr, c’est un excellent billet mais ce n’est pas facile et dans l’eau de la fontaine de la simplicité de la complexité, on ne voit pas beaucoup de baigneurs, Madame, Monsieur!

    Je décide cette nuit de me jeter à l’eau pour essayer d’y voir plus clair en espérant que le maître-nageur viendra à mon secours, si ça tourne mal dans « l’esprit de la vallée »

    Monsieur Gérard en rajoute dans son commentaire, en s’imaginant, peut-être, que Monsieur Tout-le-Monde a lu « L’esprit de sel » avec lequel l’auteur du commentaire sirote un diabolo-menthe aux couleurs de l’abbé Morin, quelque part du côté des Muses où son correspondant ami qui veut allier science, culture et société, envisage de leur re-construire un temple. Un Musée, pour quoi faire, mon bon Monsieur?

    Revenons à nous, à notre cher Edgar Morin.

    Dans votre pénultième billet, Monsieur le randonneur, vous mentionnez l’éthique de la connaissance de Jacques Monod et à la page 109 de « La Méthode 4 – Les Idées », on peut lire une citation faite du célèbre essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne « Le hasard et la nécessité » :

    « Il faut considérer l’univers des idées, idéologies, mythes, dieux issus de nos cerveaux comme des existants, des êtres objectifs doués d’auto-organisation et d’autoproduction, obéissant à des principe que nous ne connaissons pas, et vivant des relations de symbiose, de parasitisme mutuel et d’exploitation mutuelle avec nous ».

    Un grand spécialiste d’Edgar Morin, Robin Fortin, dans son livre « Comprendre la complexité – Introduction à la Méthode d’Edgar Morin » met en partie cette citation en exergue, au chapitre 5 sur l’organisation des idées ou noologie. Citation que l’on trouve aussi dans les travaux de Gauthier d’Ydewale sur les « Portraits photographiés de livres ».

    Pour ne rien vous celer, je n’ai pas trouvé cette citation attribuée à Jacques Monod dans son livre référencé « Le hasard et la nécessité »

    Mais je n’ai pas des yeux de Lincée et mes pauvres bésicles peuvent me jouer des tours dans le clair-obscur de la chambre isolée de ce prieuré.

    Que Monsieur Bougnoux, autre grand spécialiste de notre estimé penseur, nous apporte confirmation ou non de la présence de cette citation dans « Le Hasard et la Nécessité » avec le numéro de la page, absent dans « Méthode 4 » et dans le livre de M.Fortin, susmentionné!

    Mme Roselyne Le Gall qui pose la question : « L’éthique de la connaissance proposée par Jacques Monod est-elle suffisante pour fonder l’éthique? » ne parle pas de cette citation, ni d’ailleurs M.Raphaël Josset qui en connaît un rayon en matière d’inconscient collectif et noosphère.

    De l’exactitude, encore de l’exactitude…Il me semble que c’est important pour aller plus loin, plus profond encore pour y pêcher en tels fonds abyssaux quelque très belle perle, zée clair dans les thonaires de l’univers irrésolu¨. Une anagramme étonnante nous dit que « les trous noirs » aussi « sont irrésolus ».

    Bonne nuit avant la sonnerie du réveille-matin.

    Kalmia

  3. Avatar de m
    m

    Bonjour!

    Puisque vous parlez d’exactitude, chère Madame, essayons alors de préciser, sans le moins du monde vouloir égratigner notre cher Edgar, qui en a vu d’autres, bien évidemment!

    Le fameux breuvage transformé en typhon ou diabolo-menthe par les deux précédents commentateurs n’est autre que « le Sirop de Sirop méthodologico-biologico-écologico-etc de l’abbé Morin » dixit Jean-Marc Lévy-Leblond dans son livre « L’esprit de sel -Science, Culture, Politique », page 192 où l’on peut lire sa « Lettre à M.C., directeur de recherches au CNRS », suite à l’envoi par icelui de son livre « Le triomphe de l’Ailleurs ».

    Je ne serai étonné mais n’en suis pas certain que ce Monsieur C. soit Olivier Costa de Beauregard, un correspondant dont j’ai conservé les lettres manuscrites dans une vieille armoire, au grenier. Mais oncques, il n’a écrit un livre portant ce titre. Cependant, nous trouvons son nom et le titre de son livre en référence dans la bibliographie de « La Méthode » 1 -La Nature de la Nature-« , page 393.

    Ah, l’Ailleurs! Nous le voyons passer dans un livre où il veut vivre suivi d’un lutteur sans triomphe, quelque part dans les Vosges.

    Brisons là.

    Revenir à Edgar Morin et à Jacques Monod? Pour quoi faire si ce n’est que raconter encore et encore des trucs d’universitaires, de gens qui sont en colloques et qui font des livres? Oui da! Mais comment s’y prendre autrement pour avancer en connaissance, Madame, Monsieur, qui avez raison de vous rebeller contre de telles redondances?

    Un jour attablé pour une « science de l’homme », E.Morin a cité Michel Serres : »Le problème n’est pas de maîtriser la nature, mais de maîtriser la maîtrise » Et Jacques Monod à ses côtés de partager l’opinion de Maurice Godelier : « on devrait arriver à définir les conditions anthropologiques d’une véritable démocratie ».

    C’était en septembre mil neuf cent soixante-douze. Quatre ans plus tard sortait « Démocratie française » et notre Zadig, souriant et grave, n’était pas encore né.

    Un an de plus et c’est l’oiseau et l’enfant… « Dieu est avec nous ». Passe le temps et comme un prêtre dans la mine, il fait son numéro sur un plateau mais les récalcitrants d’en bas qui ne traversent pas la rue pour aller acheter le numéro de Zadig (19 e) où il parle de sa haute culture, ne sont pas prêts d’envoyer Astérix pour lui dire, agenouillé, leur étrange défaite : « Digne vers toi, glorieux César! » dont une mystérieuse anagramme, sortie de je ne sais quel chaudron magique, se donne en « Vercingétorix, roi des gaules ».

    Impossible trait d’union.

    Seule une fable peut nous instruire encore mais ce n’est qu’une fable et deux petits animaux : la colombe et la fourmi.

    Si peu, mais bon, on ne sait jamais! En clair ruisseau ou en siloé…

    m

  4. Avatar de Jacques
    Jacques

    Bonjour la compagnie!

    On peut se demander pourquoi, il y ait si peu de contributeurs pour discuter ce billet sur ce « cher Edgar », comme ils disent!

    Les commentaires vont à peu près dans le même sens…L’auteur de « La Méthode » tient le haut du pavé et pas question d’aller l’y déloger.

    On aimerait entendre une autre voix, suivre une autre voie…Tout simplement pour tenter l’Aventure en matière de complexité.

    J’ai reçu d’un correspondant ami un document qui traite justement de la chose. A mon sens, il ne messied pas de le porter à votre connaissance.

    L’auteur est un universitaire honoraire, comme M.Bougnoux. Il est mentionné dans le livre du physicien Bernard d’Espagnat « Penser la science ou les enjeux du savoir » et si je comprends bien, il est considéré par l’auteur qui a lu les Contes d’Andersen, comme un cygne acceptable.

    Dans ce même ouvrage du physicien, Edgar Morin est lui aussi cité par l’auteur, en ce livre susmentionné, qui fait tout un chapitre sur l’objet et la complexité.

    Marc Beigbeder qui m’a fait connaître « La Méthode » – 3 – dans les années quatre-vingt, est cité en référence dans la bibliographie de « La Méthode » – 4 – avec son livre : « Contradiction et nouvel entendement »

    Nous sommes donc, sans nulle conteste, entre gens de bonne compagnie et sur ces entrefaites, je vous laisse lire la conclusion de l’argumentaire de Monsieur Jean-Marc Lévy-Leblond, professeur émérite de l’Université de Nice, directeur de la revue « Alliage », auteur entre autres livres de « L’Esprit de sel » qui a déjà été servi à cette table

    Je précise que le texte « Complexity & Physics » est en anglais, document que j’ai pu traduire en français, Internet aidant. Le français, cette langue belle qui ravissait Charles Dickens :

    « La difficulté d’écrire l’anglais m’est extrêmement ennuyeuse – Ah, mon Dieu! si l’on pouvait toujours écrire cette belle langue de France! »

    Je vous laisse avec le drensitement du bel oiseau de la science des Muses, comme pour faire signe à la chouette effraie sur la couverture du quatrième tome de « La Méthode » :

    « Il faut donc admettre que la physique, sinon une science
    du complexe, est bien une science complexe.
    Mais ce n’est guère une déclaration profonde, car cela
    montre seulement que si ça vaut certainement la peine
    de reconnaître la complexité comme une caractéristique
    de l’activité scientifique, le mot ici peut difficilement
    aller au-delà de son sens dans le langage ordinaire
    et ne peut acquérir lui-même un contenu scientifique
    ou philosophique. » (Fin de citation)

    Je vous laisse composer une ballade, paroles et musique, sur cette image puisque « L’inconscient est un lac obscur ».

    Et vous connaissez, comme un autre physicien, l’anagramme de cette expression entre guillemets.

    « Blanc inconnu sous clé stricte » Oui et alors, cette transposition de lettres pour quoi faire?

    « La culture scientifique, pourquoi faire?  » C’était la question, en mars deux mille quatorze, de Jean-Marc au moment même du lancement de la chaire d’Edgar sur la complexité.

    Hasard! Vous avez dit « hasard »?

    A vous de répondre en quelque crypte heureuse, si par bon heur vous randonnez par là.

    Jacques

  5. Avatar de Gaston
    Gaston

    Pourquoi, dites-vous, Jacques?
    Peut-être parce que c’est toujours la même chanson.
    Je n’ai pas lu tous vos livres, Madame, Monsieur, et je ne vais sûrement pas me mettre martel en tête pour discuter la méthode. Je n’ai ni marteau ni maître et n’ai pas tiré le rideau de ma fenêtre pour voir passer dans la rue de Martel, le visiteur du jour.
    A côté de chez moi, il y a quelqu’un qui vient d’écrire sur un cahier les dix raisons pour lesquelles, il a décidé de voter pour une personne et pour son parti sur les plans régional et national. Et c’est tout à fait son droit.
    Sa voiture est en panne et c’est son proche voisin, d’origine berbère, qui va l’accompagner en son lieu de réunion.
    Que vont-ils se dire, ces deux amis, durant tout le trajet? L’un et l’autre en ont sans doute plus que marre, d’entendre dire qu’il n’existe pas de solutions simples à des problèmes complexes et qu’une « simple loupe », c’est en ses lettres « le populisme »!
    J’imagine, à l’arrière, « l’homme à la loupe » qui est regard frais devant objet neuf.
    Merci de votre attention.

    Gaston Plaquovid

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Bienvenue à Gaston, dont c’est ici le premier « commentaire », même si quelque parenté se décèle entre les lignes avec Jacques, M, ou m… Je suis actuellement en Corse, chers passants de ce blog, avec un internet limité qui ralentit les échanges. Et puis, la nature (montagne et mer, entre lesquelles je me trouve posé) est belle et invite à délaisser les écrans…

  6. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    En avril 2020, le journal Le Monde faisait paraître un entretien d’Edgar Morin inspiré par Nicolas Truong. Tract de crise offert par Gallimard sous le titre «  Un festival d’incertitudes ».Ce texte mettait des mots sur les boule versements de l’arrivée inopinée du Covid. Depuis … depuis l’absence ou les difficultés de contacts dans les maison de retraite et l’impression d’un territoire qui se restreint sont devenus la norme à accepter. Quand se raidir et se rėvolter semblent alourdir les contraintes, que retenir à travers vos deux textes, cher Daniel ?

    Je m’associerai en pensée à la date du 100ème anniversaire d’Edgar. Et à ce colloque que vous annoncez …

    Quelques phrases écrites par vous retiennent mon attention : E.Morin rend contagieux son étonnement ou sa jubilation devant la possibilité de la connaissance. /…/ Comment penser sans se mutiler, ni se recroqueviller ? Dans un mouvement conjoint où ma randonnée de connaissance m’embarque dans “l’objet et le sujet de la connaissance”. Mieux observer la notion de sujet et ce qu’exprime le pręfixe “auto” , autonomie, autoréfęrence, etc. Plus loin, je peux entrer dans un tressage productif où moi, petit lecteur, je n’ai pas l’obligation de me noyer.

    “Urgence d’une pensée qui relie”

    Lecture à poursuivre, crayon en main.

  7. Avatar de Gérard Fai
    Gérard Fai

    Eh bien Gaston, vous voyez, faut pas désespérer, y’a au moins quelqu’un qui répond! ET puisque vous êtes là-bas en votre île de beauté, cher Maître, allez donc faire un tour du côté de Pietra di Verde. Le docteur Claude Saliceti vous parlera de son dernier livre sur ce qui nous fait « Humain ». Il me l’a envoyé l’autre jour et c’est à lire. C’est lui, le questionneur dans le livre « Candide et le physicien » qu’il a écrit avec Bernard d’Espagnat.
    Un correspondant de longue date de la région parisienne, l’un des premiers à oser parler de M.Heidegger dans « Médium » (numéros 7 et 14) vient de m’envoyer un mot qui va plaire aux passants du blogue :
    « Ce billet sur Morin m’a beaucoup plu : sa logique des contraires (dialogos et non dialectique à la Hegel), ses références à Héraclite et à Pascal, il aurait pu ajouter Lao tseu. »

    Quant à citer Edgar Morin à tout bout de champ, je suis d’accord avec Gaston, c’est bien joli mais ce n’est que psittacisme sans résultat au bout du compte.
    Monsieur Bougnoux dans la forêt corse, vous penserez, peut-être, à ces ombrages incertains, chers à P de Ronsard, cité par le physicien dans son « Incertaine réalité ».
    Quant à y trouver le château de la belle endormie, c’est une autre histoire et un rosalbin perché sur votre monture, mon bon Seigneur, ne saurait vous indiquer le chemin escarpé qui mène en ce lieu caché dans les ronces.
    Au manoir oublié des faits, on veut du réel pur et dur et non des contes à dormir debout…Pas sûr que Cerisy soit le meilleur itinéraire pour réaliser un rêve, comme force de la nature, nous donner le réveil naturel…N’est-ce pas Gaston?
    Au lecteur ou lectrice d’ouvrir l’album de leur enfance pour y « re-trouver » peut-être, une plume qui chante, telle une source au milieu du bois!

    Gérard Fai

  8. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Sur Internet, François Armanet du journal l’Obs fait l’éloge d’Edgar Morin : «  Grand penseur qui nous offre cent ans de savoir-vivre. L’homme questionne l’imprévu et l’incertain, réflexions précieuses en temps de crises ».

    Les fêtes du bel anniversaire du 100 ème anniversaire sont annoncées.

    Que nous dit / ou dirait ce penseur désigné comme â contre-courant de la bien-pensance actuelle.?

    Pour aujourd’hui se plonger dans l’instant présent avec l’eau, l’air, la lumière qui nous sont offerts.

    Les propos de Gérard, m et M, Jacques rejoint par Gaston me font l’effet d’une tarentelle tantôt joyeuse, tantôt délirante. Pas facile d’en attraper la cadence …

    « Simple loupe » sur la vie ? Edgar Morin aura tenté de nous convaincre du contraire. Rejoindre la perspicacité qui fait Sagesse du vieil écrivain .

    Vous nous avez annoncé un 3ème texte, Daniel. Je l’attends.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Oui chère Cécile, notre Edgar fut tenace et perspicace, joyeux aussi face aux tribulations… Il était hier soir à la Grande librairie, que je ne capte pas en Corse mais que je verrai dès mon retour dimanche en replay. Et mercredi 16 s’ouvre le colloque à Cerisy, où il viendra peut-être. C’est de là que je posterai mon troisième billet.

  9. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Eh … heureusement que pour fêter les cent ans d’Edgar Morin, ce sont ses écrits qui tiennent le devant de la scène. Gérard, vous parlez de contes à dormir debout : avez-vous suivi les réflexions récentes de notre sociologue émérite ? Le texte d’avril 2020 offert par Gallimard m’accompagne dans dans la compréhension “des incertitudes” de l’époque actuelle. Bernard Espagnat ( 1921- 2015 ) n’a pas connu les tribulations actuelles, le livre “Candide et le physicien “ étant édité en 2008.

    Vous dites souhaiter “ du réel pur et dur, le monde sociologique serait resté figé depuis plus d’une décennie ?

    Un psittacisme ? Le trait est vexatoire … Mais nous parlons d’Edgar Morin dont je salue le parcours intellectuel tenace et grandiose. Ne serait- ce que sa volonté d’avoir fait face aux aléas de l’existence avec une pointe d’humour tranquille !

  10. Avatar de Gaston
    Gaston

    Bonsoir!

    Je ne sais s’il y a quelque chose à ajouter, enfin quelque chose qui sort du festival des incertitudes pour nous apporter du nouveau, de l’inattendu, un peu de fraîcheur tout simplement.
    Une tarentelle comme trait d’union ou petit pont de bois pour aller vers « l’être » au sens que donne au mot le physicien du réel voilé, est une très belle image.
    Accepter la danse c’est très bien mais faut-il encore apprendre les pas!
    Monsieur Morin est un maestro extra-ordinaire mais dans la salle des pas cadencés, Madame la lectrice, Monsieur le lecteur d’Eaubonne ou d’ailleurs, on fait tapisserie.! On…C’est qui, c’est quoi au juste? Peut-être une attente de quelque rhapisma pour confirmer dans les profondeurs de la conscience collective un marcheur comme un prêtre dans la mine. Mais qui porte la mitre en telle nature religieuse pour exercer cette administration?
    Ite missa est.
    Je viens d’ouvrir à l’instant la revue n° 10 de « Zadig » où je trouve, page 32, un très bel article de Danièle Sallenave (présentée comme « écrivaine » ) sur le silence des dominés. Elle parle de l’homme d’études et de l’homme d’en bas en citant le tome 2 de
    « Histoire de la révolution française » et termine par cette longue phrase :
    « Et que la rigueur de la langue écrite accueille et soutienne toutes les puissances d’une oralité dévastée par les avilissements marchands d’une novlangue numérisée »
    Brisons là.
    Et revenons à nous.
    Vous connaissez à Eaubonne et ailleurs des « je » d’en haut qui sont des sujets du verbe étudier? Vous les voyez se confondre en exercice avec les gens du peuple?
    Enchanter les peut-être avec le principe d’incertitude, à L’Académie, sur les plateaux de télévision ou dans un colloque à Cerisy, c’est sans nulle conteste une très bonne chose, mais ça ne donne pas du rêve aux gens qui ont des souvenirs cassées ni de la dentelle bretonne à ceux qui ont des habits troués….Une chansonnette non plus!
    Ce soir, elles seront les plus belles pour aller danser, quelque part en France.
    Un tiercé gagnant et juste une petite valse, celle des mots, comme de bien entendu.

    Gaston

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Il est au moins un point sur lequel Daniele Sallenave et moi sommes d’accord, ce sont les bienfaits inconditionnels de l’éducation. Or Morin est un maître-éducateur, il faut donc se remettre à l’étude de ses livres, et les répandre. Pardon pour cette validation tardive cher Gaston, j’étais en Corse avec peu d’internet, votre commentaire du 10 dernier est resté en stand-by – trois jours déjà…

  11. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Joyeuse la tarentelle, Mme Cécile? Quand on regarde toute la misère proche et lointaine, on peut en douter!
    Délirante? Oui, vous avez sans doute raison…Dé-lirante, devrais-je écrire, en pensant au délire Delteil, noces entre l’atome et les constellations, et cavalcades rocambolesques entre l’imagination et le vent. Lire Delteil, délirer avec Delteil, c’est entrer dans le Désir total, écrit Kenneth White.
    Est-ce dépenser 700 euros pour passer la semaine prochaine en colloque à Cerisy pour écouter des « hommes d’études  » (L’expression est de Jules Michelet repris par Danièle Sallenave) nous parler d’un au-delà de la chronique d’un été?
    Dépliez le programme et voyez si vous y trouvez des « gens d’en bas »! Néant…Je vous en donne mon billet.
    Alors, autant aller se reposer, à distance, en ce coin de paradis fleuri d’Eure-e Loir, qui m’arrive, ce jour, par cette fenêtre.
    Tous ces mots pour ne rien dire, ne rien changer…Et court, court, court le Guépard du cinéma, Madame, Monsieur!
    Du chroniqueur au président, ils en savent des choses et surtout, ils savent les nommer. Ce dernier tout récemment dans une revue nommée « Zadig » a cité Brice Parain, à ce propos.
    Mais pour les gens d’en bas qui ne seront pas au château, la semaine prochaine, ce sera fenêtre fermée et volets clos.
    De quelle urne murrhine sortira la voix du peuple…non récusable?

    Kalmia

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Pour votre information Kalmia, le séjour du colloque Edgar Morin (une semaine au château de Cerisy) ne coûte pas 700 mais 0 euros aux participants : je n’aurai à payer que mes frais de voyage. Dans quel but ce colloque ? Réaffirmer (approfondir) notre attachement à une pensée qui nous est chère, qui à moi semble exceptionnelle et qui a orienté ma vie. Je serai donc heureux d’y côtoyer d’autres fans (dont votre ami Etienne Klein) avec qui échanger. Cela ne changera pas le cours du monde ? C’est certain ; mais une meilleure diffusion et compréhension de cette oeuvre peut, auprès de quelques-uns, faire beaucoup.

  12. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Pfutt … rien à dire à l’écoute d’Edgar Morin ? Balade ou ballade ! Que non … mais un partage pour faire entendre les facettes multiples de sa longue existence. Un grand merci à François Busnel ( Grande Librairie de TV5 ) d’avoir mené l’interview avec gentillesse et déférence. Monsieur Edgar Morin ne cachait pas son plaisir d’être parmi nous, dans une conversation qui rassemblait souvenirs et choix de vie. C’est encore possible d’en goûter les divers aspects en Replay jusqu’au 9 juillet : Itinéraire d’un enfant du siècle. Ou de lire ses derniers ouvrages …

    Joyeusement surprise, je suis conquise et … admirative de son appétit pour aller au devant des mondes rencontrés. Tant de découvertes heureuses ou décapantes avec toujours de goût d’enfoncer vaillamment les talons pour avancer dans son sillon.

    Ah Oui ! … un jeune homme de 99 ans qui pour nous convaincre de prendre l’existence à bras le corps nous a offert un visage lumineux et tonique !

  13. Avatar de m
    m

    Bonjour!

    Je suis d’accord avec vous, Monsieur Bougnoux, Edgar Morin est un maître-éducateur. On ne vient pas à La Méthode comme par enchantement. Il faut sur son chemin rencontrer des éclaireurs. En mon cas, ce fut Aimé Michel, Marc Beigbeder.
    Mademoiselle Kalmia a quelques problèmes avec sa lettre « e », voyelle ou nombre vedette.
    Elle n’a pas tort concernant la note de frais pour le colloque à Cerisy. Le monastère s’est renseigné et voici les informations données :

    « PARTICIPATION AUX FRAIS
    Arrhes d’engagement : 125 € (étudiant de moins de 30 ans : 60 €)
    Séjour complet (7 jours) : 700 € (Étudiant de moins de 30 ans : 350 €)
    Séjour fractionné : 125 € par jour (Étudiant de moins de 30 ans : 60 € par jour)
    Organisme déclaré au titre de la Formation professionnelle continue,
    enregistré sous le numéro : 25 50 00326 60 »

    Pour les gens d’en bas qui n’ont pas trop de sous, un séjour complet d’une semaine, c’est un peu difficile, quand même!

    En relisant Kalmia, je m’interroge et me demande si, sur la place populacière, on trouve les amis de Monsieur Etienne Klein et des lecteurs de « Zadig »…Si je n’étais pas ermite, j’irai là-bas pour poser une question qui fut reprise en son temps par Edgar Morin lui-même : « Qui éduquera les éducateurs? » (question -riposte de Marx à Feuerbach, page 293 du livre « Le vif du sujet »)
    La matière à travers la danse, trouve ou se donne une âme, écrit René Lenoir dans son livre « A la recherche du sens perdu »
    A Cerisy, on ne danse pas la tarentelle et si la contrebasse se fait entendre dans une question de temps, il n’est pas impossible qu’un « Je » nous donne une réponse.
    Bon voyage, Monsieur Bougnoux et bon colloque sur le pont made in Normandie

    m

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      J’ai participé à une quinzaine de colloques à Cerisy, et en ai dirigé cinq, je connais, j’apprécie donc ces séjours. J’ai l’habitude de dire qu’ils ne sont pas chers : quel hôtel de la région vous propose une pension complète (trois repas et chambre dans un cadre magnifique) au prix journalier de 100 € ? Car on plus, j’ajouterai qu’on y mange bien… Il est vrai qu’il faut ajouter l’inscription de membre, 50 €, moyennant quoi n’importe qui peut, en se contrefichant des conférences et tables rondes, y prendre pension.

  14. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Je ne serai pas au colloque de Cerisy … Dommage ! Je connais certains de mes amis capables d’économiser sou à sou pour « se payer » une semaine de ces rencontres choisies. Ah ! l’argent … Comment dire argent en langage soutenu ? À nous de trouver ! Avoine, blé, oseille, radis …
    Pour le jeu de Scrabble hebdomadaire, je n’oublie pas Thune et flouze car bien placé cet argent-là enrichit chaque partenaire. Mais il y a aussi ferraille, pognon, frusquin pour ces lettres qui obligent à se tordre les méninges. Sans oublier viatique … C’est à dire ce qui reste quand chacun a nourri sa famille et a payé son dû à la société . Lequel de nous a désormais la chance d’accumuler quelques « ronds » dans un bas de laine ? Rat de la ville ou rat des champ … Que nous dirait La Fontaine en 2021 ?

    Bonne occasion de lire et relire le dernier livre d’ Edgar Morin : « Leçons d’un siècle de vie ». L’écriture est tout à la fois dense et fluide pour dérouler un cheminement qui l’a conduit entre euphorie et désenchantement à un travail sur la pensée complexe. Une avancée sur le fil avec tous les incidents de parcours que chacun subit. Des témoignages fondateurs qui renvoient au questionnement sur nos choix anciens et actuels.

    Des choix subis ? Non pas. J’entends avec Edgar Morin l’invitation à ne pas se perdre dans la facilité des jours. La rêverie au bord de l’étang est nécessaire, mais ne doit pas évacuer la poursuite de nos questionnements. « Que puis-je connaître, que dois-je faire, que m’est-il permis d’espérer » ai-je entendu à l’interview d’E.Morin â l’émission de la Grande Librairie.

    Comme ce compagnonnage inattendu est vivifiant ! Daniel … si vous avez la chance de croiser votre ami, dites-le lui et remerciez-le de ma part !

  15. Avatar de Gérard Fai
    Gérard Fai

    Bonjour!

    Au petit matin de ce quatorze juin, ce petit message pour notre randonneur.
    Puisse-t-il être le porte-parole des silencieux au colloque Edgar Morin à Cerisy-la-Salle!
    Le peuple veut du pain et des jeux. Autrement dit de l’argent pour faire ses courses au supermarché, mettre du carburant dans le réservoir de la voiture et regarder son match à la télé. C’est schématiser, certes, mais c’est quand même ça!
    Que sait-on vraiment ou plutôt réellement du peuple, de ses profondes motivations? Et si au fin fond du granite immatériel, il y avait comme un cri, celui du bûcheron en quête de sa cognée et qui implore Jupiter de lui donner.
    Cette cognée, n’est-elle pas tout simplement ce sens perdu que les gens sans en être tout à fait conscients recherchent malgré tout?
    Quelque chose qui dépasse le mur de l’argent, quelque chose comme une espérance commune, une présence qui n’est pas quelque part sans une volonté d’intellectualité.
    Et c’est la raison pour laquelle, les participants du colloque sont ici indirectement interrogés sur l’énigme qui a voix au chapitre sur le temps. Edgar Morin demandait un effort pour communiquer avec cette énigme qui ne se résout pas dans le devenir.
    Un vendredi 14 juin, Edgar écrivait :
    « Être conscient du moment où j’écris (je vis). Nous sommes à la fin d’une Histoire, et en même temps déjà dans la préhistoire d’une ère possible. (…)
    L’amitié implique un peu de réciprocité intellectuelle. Zut. Sans intérêt.
    Où faire provision de courage pour poursuivre la méditation? Quitter Paris quinze jours.  » (Fin de citation)
    Passe le temps et nous voici à l’ère des soulèvements (On en parle à cet instant précis, à la télévision, avec un auteur qui s’explique sur l’anomie)
    Quitter Paris, le Vaucluse ou L’Isère, quelques jours, pour Cerisy.
    Notre héraut, porteur du message des gens d’en bas qui n’ont pas d’argent pour faire les grands voyageurs, avec sérénité, bénévolence et allégresse, saura, nous en sommes sûrs, poser la vraie question, celle de l’événement/ sphinx. Il ne s’agit plus de s’orienter vers une scienza nuova mais de l’exprimer, comme s’exprime le vol de l’oiseau dans le ciel.
    Faire advenir…Avènement. De grâce, essayez de nous répondre, chers participants!

    Bonne et belle semaine.

    Merci Daniel

    Gérard Fai

  16. Avatar de E M
    E M

    Après le match nul de ce soir, je relis les précédents commentaires et m’arrête sur celui de Madame d’Eaubonne qui parle de sous.
    Je le trouve structuré et de belle allure.
    Il m’a fait rouvrir les Fables de notre bon Jean de La Fontaine pour m’instruire de nouveau avec Le coq et la perle. Tout compte fait, moindre grain de mil et moindre ducaton sont l’affaire de tant de gens qui en oublient les ultimes richesses. Perle et manuscrit rares ne sont pas toujours dans les bas de laine, que je sache!
    Autant préférer, Madame, « la fine lingerie » dont l’anagramme la trouve « légère à l’infini ».
    Insoutenable peut-être mais si parfaitement tissue.

    Gaston

  17. Avatar de Gaston
    Gaston

    Monsieur Bougnoux, outre le fait que les prix pratiqués sont très raisonnables, il y a une simplicité et une gentillesse d’accueil au château, qui ont été reconnues et fort appréciées par plus d’un hôte.
    Mais ces belles choses étant dites, reste un autre fait que nul ne saurait contester.
    Tant que les femmes de ménage, les ouvriers d’usine, les paysans de France et de Navarre et autres travailleurs manuels ou retraités vivant avec des pensions inférieures au seuil de pauvreté, n’iront pas en tel lieu, pour « s’exprimer » comme dit Gérard, il ne messied pas de dire haut et fort que nos éducateurs, fussent-ils passés maîtres en la matière, ont terriblement échoué et la critique argumentée de Monsieur François Jullien sur tous ces colloques sera toujours d’actualité.
    Beaucoup d’ardeur et d’allégresse, Monsieur le randonneur en escale à Cerisy, dans la rédaction sur place de votre prochain billet.
    Bonne semaine à tous.
    Bien cordialement

    Gaston Ekklert-Miron

    P.-S : Merci à M…de faire passer le message qui emprunte quelques-unes de ses expressions. Je n’ai pas d’ordinateur, à l’instar de mon mentor Christian Bobin .
    Ma façon à moi, peut-être, de faire de la résistance!

  18. Avatar de Cècile d’Eaubonne
    Cècile d’Eaubonne

    Une pensée amicale vers les participants du Colloque de Cerisy …

    Quant aux difficultés des retraites à percevoir, la pensée complexe y serait-elle de quelques utilités et ouvertures ?

    Je relis sur Internet l’histoire des retraites depuis 1930. Une épopée au long cours …
    Répartition, distribution … Comment atteindre l’équité en supposant que les jeunes générations contribuent encore aux financements de nos retraites ?

    Un colloque à Cerisy pour que s’y expriment le paysan, l’ouvrier et n’importe qui ayant souffert de maigres rétributions du temps de leurs activités professionnelles s’entendent dire qu’ils n’ont pas assez « cotisé ».

    Des actions comme celles des luttes syndicales peuvent-elles trouver place dans un lieu culturel de type associatif.

    MAu cours des décennies, Cerisy tient vaillamment sa mission et je m’en réjouis. Et lui souhaite d’équilibrer le budget pour sa pérennité .

    Ben oui … ce ne peut être une œuvre de bienfaisance. Mais il y aurait à y réfléchir ?

    Une caisse de solidarité pour 2 ou 3 personnes ? Cela se pratique déjà probablement .

  19. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Mon commentaire

    Très intéressant le commentaire de Mme Cécile d’Eaubonne.
    On y lit une empathie non feinte pour les plus faibles, les exclus du système et son élan solidaire est tout à son honneur.
    La pensée complexe peut-elle en effet porter secours aux gens dans le malheur, en ce bas monde? Pourquoi pas?
    Soyons pour le moins pragmatiques! Les oubliés dont il est question ignorent l’existence de ce colloque et pour tout dire, ils s’en fichent royalement!
    Mais il n’est pas improbable que dans un tel système, l’exception confirmant la règle, le tiers exclu s’invite par une fenêtre dérobée et fume le calumet de la paix avec le chef de la tribu. Pourquoi pas?
    Point d’inégalités sociales sur le plateau des discussions mais plutôt une fleur, à défaut de miron mort ou vif, du célèbre physicien autrichien, cité dans six livres de ce cher Gaston Bachelard, l’allumeur de réverbères qui sait qu’elle est rouge la petite fleur bleue.
    Mon petit doigt me dit que le chapitre sur le tiers exclu, inclus du « Parasite » de Michel Serres, illustré par une fable de Jean de La Fontaine « Le villageois et le serpent » sera certainement à l’ordre du jour, non sans faire observer la petite confusion de l’auteur, page 201, avec une autre fable, très instructive « L’homme et la couleuvre ».
    A cette page, on parle d’une réponse physique et métaphysique à la fois, d’un écart d’exigence, d’exactitude et d’existence.
    Peut-on imaginer une telle visitation, à la sortie du café des artistes par la grande baie du château normand? Un manant qui descend de sa machine agricole pour aller, de ce pas, serrer la pince au gentil organisateur. Très incertain mais pourquoi pas?
    En ce jour de dix-huit juin, il n’est pas dit qu’un gaullien révolutionnaire, quelques jours avant l’été, ne défraye la chronique, là-bas…Qui sait?
    Fiction et réel intimement liés.
    Champion des anagrammes, j’imagine Monsieur Klein, participant au colloque, en train de méditer sur « La fin des nobles à la fête » et de retrouver les mêmes vingt et une lettre dans « Les fables de La Fontaine ».
    Et de terminer par ces mots : Parler de loin ou bien se taire.

    Kalmia

  20. Avatar de Gérard
    Gérard

    C’est ce jour que se termine, je crois, le colloque de Cerisy-la Salle consacré aux travaux d’Edgar Morin, à sa vie de la vie, à sa méthode, à son siècle.
    Un aréopage de penseurs, des travailleurs de la cité de la preuve se sont écoutés, parlé, interrogés durant une semaine.
    Alors pour quoi faire? Un compte rendu, quelques vidéos, un livre peut-être ?
    Oui, c’est très bien mais le peuple dans tout ça, l’éducation du peuple et celle de sa délivrance?
    Marianne et Gavroche sont restés chez eux; ils ne se sont pas déplacés.
    Ils s’ennuient à mourir.
    Anne ou Phèdre, du haut de la tour ou sur la scène, regardent au loin…

    Une métalepse de Jean Racine :

    « Dieux ! que ne suis-je assise à l’ombre des forêts !
    Quand pourrai-je, au travers d’une noble poussière,
    Suivre de l’œil un char fuyant dans la carrière ? »

    Impossible quête et randonnée toujours inachevée.

    Gérard

  21. Avatar de Gérard
    Gérard

    Bonjour !

    Dans un train bleu qui m’emmène d’une abbaye à une autre, je viens de recevoir une copie d’un message envoyé aux Don Quichotte de la Manche, commensaux d’un colloque, du côté de Cerisy-la-Salle, autour du centenaire d’Edgar Morin.
    Je ne saurais en parler, fût-ce de loin, alors je me tais.
    Bien à vous tous

    Gérard

  22. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Bonjour à chacun
    Bel hommage dans la presse sur les années de travail d’Edgar Morin.

    Quel a été l’apport en fin de colloque de la philosophe Cynthia Fleury ?

    Merci

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      De quel hommage ou quelle presse parlez-vous, Cécile ? Je n’ai pas vu cela (ne lisant pas la presse), mais l’hommage fut copieux et fervent tout au long de cette semaine ceriséenne… La conférence de Cynthia, la dernière, me parut particulièrement réussie, et j’ai fait la connaissance de cette femme, que je reverrai à Paris en septembre, car nos pensées sont assez recoupantes. Donc, plus bientôt sur tout ceci, je néglige beaucoup mon blog ces temps-ci, les jours à venir devraient être plus tranquilles, donc favorables.

  23. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Disons que l’évènement d’être “un centenaire aux capacités intellectuelles brillantes “ vaut les applaudissements. J’ai repéré un article dans le journal Libération en juin, un hors-série du journal Le Monde en juillet. Et quelques autres coupures de presse ….
    Je rends Grâces pour les soins affectueux de son épouse Sabah qui participe à son élégance vestimentaire discrète et soignée. Une autre image d’un vieillard abîmé par le grand âge !

    J’ai acheté son dernier livre “Leçons de vie” et y trouve une belle manne. Celui de “ Les souvenirs viennent à ma rencontre” me renvoie à son histoire personnelle dans la grande épopée de l’Histoire gënérale. Il a été et se raconte avec jubilation et complaisance. Amis, ennemis … Au- delà de la drague, séduction joyeuse et malheurs, puisse-t-il trouver une paix qui ne se justifie pas dans quelques paradis herbeux.

    Lui enverrais-je quelques vœux d’anniversaire sur une carte italienne.
    Pour en dire quoi ? C’est à réfléchir …

  24. Avatar de Jacques
    Jacques

    La manne, c’est quoi?
    On attend la nourriture de notre tintinien randonneur colloquant chez les cerisyais.
    Puisse-t-il, en notre désert, dans l’esprit de la vallée de la Méthode, nous apporter quelque chose
    qui fait du bien au cœur et au corps.
    Quelque chose de l’au-delà en sachant raison garder…
    Point de leçons, juste un tout petit miracle.
    On m’a dit, mais c’est à vérifier, que notre échanson du blogue, émérite professeur, était quelque peu thaumaturge.
    Bientôt, peut-être, dans l’espace d’une fenêtre…
    Bonne nuit à tous.
    Jacques

  25. Avatar de Gérard Fai
    Gérard Fai

    Madame d’Eaubonne, pourriez-vous, s’il vous plaît, préciser votre pensée sur les « paradis herbeux ».

    Vos lecteurs, sans nulle conteste, apprécieront votre éclairage.

    Merci d’avance

    Gérard Fai

  26. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Quelques paradis ? Je vous invite à rejoindre l’épopée de monsieur Edgar Morin. Et ainsi à vous faire votre opinion personnelle …

    Et nous lirons aussi la philosophe Cynthia Fleury. Faire du bien au cœur et au corps ? Penser, c’est toujours panser les duretés du quotidien. Donc … tout à gagner.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Pardon pour mes fidèles co-randonneurs, j’ai été longtemps absent de ce blog, retenu par le colloque Edgar Morin de Cerisy, dont je voudrais précisément ici rendre compte (Cynthia Fleury y participait). Et il y eut aussi la cérémonie funéraire de Gérard Fromanger, et diverses péripéties liées à Woody Allen, dont j’espère aussi parler – dans de proches billets…

  27. Avatar de M L
    M L

    « J’étudie ! je ne suis que le sujet du verbe étudier.
    Penser je n’ose.
    Avant de penser, il faut étudier.
    Seuls les philosophes pensent avant d’étudier. »
    Gaston Bachelard, La flamme d’une chandelle.

    Quant aux paradis, il en est un onirique et cruel qu’une parfaite anagramme

    nous fait découvrir dans la Critique de la raison pure.

    Le paradis terrestre, d’aucuns l’ont vu en plâtre de terrassier.

    Les mains qui dessinent manquent à la pelle.

    M L

  28. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Mais oui … monsieur ML, savez-vous que j’ai vu le paradis terrestre grâce aux pelles de «  mes » terrassiers qui ont trouvé, sur la base de leurs réflexions et de leur opiniâtreté, la cause d’une partie des inondations récurrentes qui nous pourrissent l’existence depuis 5 mois.

    Penser c’est à dire réfléchir me semble absolument nécessaire pour mener les tâches d’un maçon. Et comme j’applaudis à cette intelligence pratique qui commence par observer avant de faire.
    « On réfléchit … » m’ont dit ces hommes aguerris aux lourdes tâches physiques. S’interrogeant mutuellement et confrontant leur perception des difficultés rencontrées. C’est tout à fait dans la dynamique de penser.
    Et ce qu’ils avaient étudié dans leur jeunesse aurait été insuffisant pour le défi posé par notre demande réparatrice.

    Une leçon d’humilité … un exemple de solidarité dans la qualité du travail qu’ils mettent à mon service.

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  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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