Les yeux ouverts de Vincent Lambert

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Les lecteurs qui me font l’amitié de suivre ce blog  savent comment, lors de la mort par cancer de ma femme Françoise en 2016, j’ai clairement pris position ici pour l’euthanasie, et rappelé quelques principes à mon avis de base pour s’orienter dans ce (douloureux) débat. Le cas de Françoise, qui m’a opposé aux médecins et à l’équipe des soins palliatifs du CHU de Grenoble, ne faisait pas problème puisque c’est elle-même qui réclamait tout arrêt des soins, et appelait de ses vœux, en pleine conscience et devant témoins, le recours au pentobarbital de sodium, que je m’étais procuré mais que nous n’avons pas eu à utiliser, comme je le raconte ici.

https://media.blogs.la-croix.com/le-probleme-moral-de-leuthanasie-1/2016/07/19/

L’affaire Vincent Lambert, qui a touché cette semaine la France entière, ne fait à ce point problème que par le défaut de « directives anticipées » laissées par le sujet, ouvrant ainsi la longue série d’ordres et de contre-ordres arrachés tantôt par sa femme et tantôt par ses parents… Pénible, très pénible feuilleton que je me garderai de trancher, même si le lecteur devine quel camp aurait mon soutien. Je voudrais juste apporter, en marge de ce débat (qui servira peut-être ou pour finir, après tant de rebondissements, la cause des fins de vie volontaires en France ?), une observation : sur une photo aperçue de lui dans la presse, Vincent Lambert garde les yeux ouverts. Et c’est très impressionnant.

Que regardent ces yeux, dont nous savons par l’histoire des arts plastiques, de la poésie ou de la photo qu’ils sont communément célébrés comme le siège de l’âme ? Vincent Lambert regarde, et ne voit rien ; ce miroir aux reflets qui fonctionnent normalement dans les deux sens (du dehors, du dedans) demeure sans images. Mais, objecterez-vous, que savez-vous des états intérieurs de cet homme ? Comment pouvez-vous penser pour lui, ou substituer votre jugement au sien ?

Selon moi, Vincent Lambert ne pense justement à rien. Il ne manifeste aucune réaction autre que réflexe, il n’entre donc dans aucun partage, aucune relation. Si la clinique désigne (étymologiquement) l’état allongé d’un corps et sa relation au médecin (la fameuse relation clinique), Vincent Lambert demeure (depuis onze ans) en état de mort clinique. Inaccessible à toute rééducation, ou amélioration de son état, interdit de toute communication. Ses poils et ses ongles poussent, son estomac digère, point barre. Et c’est cela d’abord qui effraie, me semble-t-il, dans les images diffusées de cet état : un homme si proche, qu’on touche et manipule, mais infiniment loin et coupé de tous. Indéfiniment installé « entre la vie et la mort », ce qui définit aussi l’état du spectre, ou du zombie (dont on fait ces jours-ci des films).

Nous soutenons mal cet entre, nous n’avons pas pour lui de définition ni de catégorie mentale ; mais seulement de l’effroi, ou une vague pitié. La vie/la mort sont des concepts tranchés, clairement opposés croyons-nous – même s’ils se trouvent étroitement enlacés par tout processus vivant, qui se nourrit de la mort d’autres vivants, tandis qu’inversement nos morts nous doivent une vie posthume qui aide à soutenir la nôtre : chacun, à mesure qu’il vieillit, entre dans une société croissante de morts qui l’accompagnent…

Ce n’est pas de cela que nous entretient le visage de Vincent Lambert, mais d’une énigme : où se tient cet homme ? De quel côté des portes « d’ivoire et de corne » ? Insituable, il dérange ; il donne à voir le cadavre, sans s’y identifier tout-à-fait puisqu’il respire. Dirons-nous qu’il sent, jusqu’à quel parcelle, peut-être infime, de cette fonction vitale qui nous constitue ? Partage-t-il avec nous, a minima autant qu’on voudra, quelque chose du propre de l’homme ? Nul n’en sait rien, qui peut répondre ? Si vivre c’est communiquer, comme je m’en persuade par ma carière d’enseignant-chercheur dans cette discipline dite de l’info-com, si le propre d’un monde intérieur est précisément de remuer l’extérieur, d’y affleurer ou de s’y manifester par quantité de signes, je dirais que Vincent Lambert ne présente qu’un simulacre de vie. Mais le doute subsiste. Quoi qu’il en soit, le « cas Lambert » est bien digne de faire sensation (médiatique), et pierre d’achoppement pour nos débats éthico-philosophiques.

Nos médias (étymologiquement ce qui se tient entre) seront eux-mêmes et de plus en plus « entre la vie et la mort » : d’abord parce qu’ils se nourrissent de faits divers sanglants, la guerre entre les vivants ou la mort des autres font vendre… Ensuite, comme le remarque Derrida dans Echographies de la télévision, parce qu’une quasi résurrection des vivants post mortem, par le truchement de leurs voix ou de leurs images fixes et mobiles enregistrées avec une précision croissante, peut nous plonger, face à certains documents, dans la déroutante expérience appelée par Freud de l’inquiétante étrangeté. Qu’il définit par la confusion de l’animé et de l’inanimé (dans le cas de la poupée Coppélia), ou du vivant avec le mort. Nos médias, résume Derrida, seront de plus en plus spectraux : aptes à confondre cela ou ça, un mélange que notre culture s’efforce de démêler ou de partager par les rites de l’ensevelissement et du deuil. Un cimetière est une place rassurante, on y enfouit les corps pour qu’ils n’en reviennent pas. Jamais. Quelle horreur ce serait de croiser ici ou là leur fantôme ! Expérience limitée aux cauchemars, à Hamlet ou aux films de zombie.

Il faut donc que Vincent Lambert se tienne quelques temps encore entre la vie et la mort, dans l’effigie étrangement inquiétante du zombie. Et je me dis qu’il n’est pas le seul, mais qu’il nous renvoie un inquiétant miroir : combien d’entre nous voient sans voir, ou reçoivent comme lui quantité de soins sans aucunement les partager ? Combien se tiennent inaccessibles, rebelles et sourd à d’élémentaires communications de base, indifférents à l’événement, au monde commun ou partagé ?

Tu as bien mérité des médias Vincent Lambert, citoyen d’honneur de l’internationale des zombies !

150 réponses à “Les yeux ouverts de Vincent Lambert”

  1. Avatar de Marmotte
    Marmotte

    Ce regard vide ……aucune expression de vie …

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Sans doute, Marmotte, et cela saute en effet aux yeux (aux nôtres !). Mais il n’y aurait pas tout ce débat si l’on s’accordait sur le point de savoir ce qu’est, au juste, une « expression de vie ». Entendons : d’une vie humaine et non végétative, d’une vie qui vaut la peine d’être vécue… Plusieurs médecins penchés sur Vincent Lambert ont conclu à son état de mort clinique au jour d’aujourd’hui ; les adversaires de l’arrêt des soins se battent en revanche pour défendre d’éventuelles améliorations futures, ou des percées médicales à venir qui lui rendraient quelques progrès… Que conclure ?

  2. Avatar de Rosalie
    Rosalie

    Je pense a sa femme, ça doit être dur, moi je nr veux en aucun cas, si cela devait m’arriver, que mes proches me laissent comme un légume en train de pourrir.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Rosalie, avez-vous bien pensé pour cela à rédiger vos « directives anticipées », et les avez-vous confiées à une personne sûre ?

  3. Avatar de Nanabean
    Nanabean

    Le drame c’est que cet état végétatif soit maintenu artificiellement à grands frais , et quoi qu’on en dise ou pense, ne subsisterait pas sans ces artifices médicaux. Le pire est l’enjeu et l’emprise de pouvoir sur ce pauvre être sans défense par une famille sectaire qui ose déclarer « on a gagné ! » quand des responsables administrativo-judiciaires trouvent la faille dans une masse de papiers qu’ils osent appeler dossier… Où est l’être humain en peine dans aucun monde ? Sachant qu’aucune vérité n’existe et ne dure à l’aune de l’infime durée humaine. Cet acharnement morbide dans une pure mécanique de pouvoir mental, est à la fois pitoyable, lamentable et pourtant caractéristique d’une société soumise à de fausses valeurs « démocratiques » et de vrais mensonges dogmatiques…, dont ce pauvre être est à la fois la proie et la victime.

  4. Avatar de Fanny
    Fanny

    Merci Vincent, grâce à vous j’ai fait le nécessaire pour mourir avec dignité.
    Puissiez-vous trouver bientôt le repos éternel en espérant que votre épouse et votre fillette trouvent le courage pour cette ultime séparation qui a commencé de façon si tragique il y a plus de 10 ans. Vos pourrez alors leur transmettre la paix que vous aurez enfin trouvée.

  5. Avatar de Fayfranzie
    Fayfranzie

    C’est beau un blog de journal « catholique » … un homme maintenu en vie à grands frais ! L’argent, l’argent ….que faites-vous de ces personnes comme Mounira Abdullah qui se sont reveillees apres 27 ans de coma, de Carola Thimm apres 5ans de vie branchée, en ayant au passage donné naissance a une petite fille et qui aujourd’hui est comme vous et moi, d’Angele LIEBY déclarée morte cerebralement qui a vécu un enfer durant 12 jours où elle entendait TOUT à commencer par les médecins qui parlaient de la debrancher devant ce qu’ils consideraient comme une morte vivante. C’est une larme arrachée par sa fille lui annonçant qu’elle desirait attendre un 3e enfant qui va la sauver. Ayons donc un peu de respect pour ce mystère de la vie au lieu de vouloir jouer à Dieu. Pour mémoire, Vincent Lambert n’est relié à aucune machine à grands frais, en revanche devenu symbole retenu prisonnier au CHU de Reims, il n’a pas pu beneficier des soins de rééducation proposés par d’autres structures. Il n’est pas en fin de vie, il est fortement handicapé.

  6. Avatar de Jean Claude Serres
    Jean Claude Serres

    Le regard vide de Vincent Lambert nous donne à penser de l’entre deux, de la finitude, de l’insondable et de l’inouï. Ce corps non communicant est-il de l’ordre de l’humain ? Notre langue qui assigne vie, mort, nous procure bien du mal à entendre, à percevoir l’entre deux de ce corps sans âme : objets inanimés avez vous donc une âme ? Ni objet, ni sujet, ni humain, ni animal car même les animaux communiquent et possèdent une âme, une brillance de conscience perceptibles dans leurs yeux. Un OVNI, un Objet Vivant Non Identifié, non animé.

    Ce regard vide nous donne à penser sur la souffrance ressentie des personnes aimantes, c’est-à-dire empreint d’acceptation de ce qui est pour la personne concernée, de ce qui pourrait arriver et surtout de ce qui est enlevé à d’autres car cet acharnement a un coût et des organes sains sont potentiellement disponibles pour d’autres. Comment donner du sens à cette tragédie ?

    Ce regard vide nous donne aussi à penser sur le désarroi de l’équipe médicale et l’impuissance politique réduite à sa bureaucratie. Comment cette équipe médicale peut-elle encore fonctionner, avoir des convictions professionnelles ? Elle aurait pu démissionner en bloc et changer de métier devant l’incurie bureaucratique. Cela fait 10 ans que cela dure !!! Ce n’est plus de la conscience professionnelle, c’est un entre-deux professionnel vide de sens mais porté par un conditionnement psychosocial mortifère du même ordre que ce regard vide de Vincent Lambert. Le sens du sacrifice peut-être, porté par notre société judéo-chrétienne ?

    L’impuissance politique à acter des décisions qui par essence sont indécidables et injustes mais indispensables à prendre pour un vivre ensemble sociétal possible. Pourquoi pas un principe de subsidiarité de justice nationale indépassable dans ce type de situation et une assignation par défaut de l’équipe médicale ou du conjoint de la personne-référent ? Peut-être aussi une obligation de désigner un référent pour avoir droit à une carte vitale ?

  7. Avatar de Maman
    Maman

    Mon commentaire : impossible de comprendre la démarche, pratiquement pathologique de ces parents, qui occupent leur fin de vie de façon négative, et surtout pas par amour pour leur fils et sa famille, qui devrait être prioritaire lors des consultations… Les années passent et le temps passe très tristement. .il suffisait d’accepter… la mort

  8. Avatar de Thorketill
    Thorketill

    Les yeux de Vincent Lambert ne sont pas vides ! il suit du regard les objets qui lui sont montrés ( vidéo ) – cet article est affreux, et l’ensemble des commentaires aussi … et vous vous dites  » chrétiens  » ?? – ici, seul Fayfranzie a parlé juste, à fait preuve d’empathie: la charité consisterait premièrement à le changer de structure d’accueil: il faudrait qu’il puisse prendre le soleil, promené sur un fauteuil au milieu des arbres, être plongé dans une piscine, aquathérapie, kinésiologie, massages, ostéopathie, musique, etc … bref un environnement stimulant.
    Là réside le premier scandale: le garder dans un CHU alors qu’il n’a besoin que de nourriture et d’hydratation … et d’amour.
    Mais non ! les gens parlent et parlent et veulent l’euthanasier, créant ainsi une jurisprudence dont, n’en doutons pas, l’on se servira.
    Je suis soufflée ! et c’est le journal La Croix ? je rêve !
    ps: je ne suis pas contre les soins palliatifs, ni le fait de laisser mourir en cas de terribles souffrances : mais ici, la souffrance n’est pas tant physique que morale, cette attente sans fin … quel vide, quelle croix ! mais sortez-le de là ! voilà ce qu’il attend sans pouvoir dire: aidez-le ! si vous souffriez autant au-dedans, croyez-vous que votre regard pétillerait de joie de vivre ? ? il a le regard d’un malheureux, qu’on maintient sur un grabat, alors qu’on pourrait faire mieux, et moins cher.
    Ses yeux sont vigilants, son âme est présente et non, il n’est pas un zombie !
    Tuez-le avec une hache, s’il vous dérange ! Ayez le courage du sang.

  9. Avatar de Vavervie
    Vavervie

    Vincent Lambert n’est pas un zombie. Il est vivant et tant que Dieu lui prête vie, nul n’a le droit de dire qu’il doit ou qu’il veut mourrir. « La croix » journal de quoi? Ni catholique, ni chrétien ! Journal de mort.
    « Tu ne tueras point ! » Point final.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Réponse groupée à Vavervie, Thorketill et Agnès : Pourquoi ces cris d’orfraie, pourquoi cette levée d’indignation ? Un peu de calme SVP, et reprenons : premièrement, vous n’êtes pas en lisant ce blog en train de lire « La Croix », journal qui m’héberge sur son site, non dans ses pages papiers, depuis 2013 (à l’invitation de Jean-Claude Raspiengeas et François Ernenwein), en me laissant une parfaite liberté d’expression, dont je ne crois pas avoir abusé.
      Vous m’attribuez une ligne favorable à l’euthanasie dans le cas douloureux de Vincent Lambert, un choix que dans mon billet je me suis gardé de faire : je souligne au contraire que, même si la mort clinique semble avérée, un doute subsiste. Mon article sur le fond défend une thèse qu’on pourrait résumer en philosophie comme hostile à l’intériorité : je ne crois pas à l’âme séparée du corps, donc à la persistance d’une vie intérieure plus ou moins riche quand rien n’en transparaît au dehors. Vivre (on s’épuise à définir clairement ce verbe), c’est aussi ou d’abord communiquer. Je suis, si vous voulez, behavioriste ou comportementaliste sur ce sujet : si VL voit, on doit le voir ou s’en apercevoir, s’il pense on doit pouvoir nouer avec cette pensée un rapport minimal. Je ne connais pas le dossier médical et je ne prends donc pas position sur le fond. J’ai lu en revanche un texte de son premier médecin (dont le nom m’échappe), très catholique lui-même, mais qui préconisait le débranchement. Je trouve que, par les temps difficiles que traverse l’Eglise, les « cathos » devraient adopter un profil plus modeste ou moins catégorique que vos trois commentaires. Je supporte mal ce dogmatisme, cette conscience unilatérale qui regarde de haut et écrase l’opposant. Mon papier se voulait nuancé, sensible à la complexité d’une situation qui met la pensée ou la décision en échec. A cet égard le terme de zombie que j’emploie n’a rien de péjoratif, il reflète l’effroi que nous ressentons devant cet homme ainsi placé, vraiment, entre la vie et la mort. C’est ce mot, « entre », qu’il faudrait un peu méditer (avec Edgar Morin, ou François Jullien), pour suggérer quelques pistes de réflexion qui échapperont aux anathèmes faciles et à un prosélytisme de sacristie.

  10. Avatar de Agnès
    Agnès

    Je suis très choquée par cet article et les commentaires. Merci à Fayfranzie et Thorketill de me remonter le moral. Cet homme a une âme, comme vous et moi, et mérite d’être respecté et qu’on essaye de le rééduquer. »Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » Le journal La Croix ne me semble pas être catholique, cela m’attriste.

  11. Avatar de Francy
    Francy

    « ON A GAGNÉ  »
    Quelle honte! On croirait voir les fans d’un match!
    Que voudrait Mr Lambert, s’il pouvait communiquer? Vivre tel un légume, ou rejoindre Dieu et ses Anges , puisque les parents, fervents catholiques, doivent certainement croire au paradis?
    Je suis maman mais je ne pourrais pas souhaiter une telle « non-vie » à mes enfants. Nos enfants méritent notre respect, et ce respect ne peut être dicté par des lois catholiques, quand on voit comment certains prêtres se comportent en s’attaquant à des enfants et des religieuses.
    Ça me rend triste de voir la vie qu’on impose à ce pauvre homme!

  12. Avatar de Agnès
    Agnès

    Cet homme est handicapé. Ce n’est pas la faute de ses parents. Ils souhaitent juste l’entourer d’amour et de soins, ce qui n’est pas possible dans ce CHU. Je ne sais pas ce que vous appelez des lois catholiques. Jésus dit: « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Tout ce qu’on peut faire lorsqu’une personne est malade ou handicapée et de l’accompagner du mieux que l’on peut avec le plus d’amour possible. C’est Dieu qui a créé Vincent, ce n’est pas à des hommes de décider de la fin d’une vie, on le voit bien, cela divise. Il y a tant de situations si difficiles et délicates, comment prendre la bonne décision? Si l’on considère que la vie est tellement sacrée qu’on la respecte sans acharnement mais jusqu’à son terme même en cas de grand handicap cela évite de telles bagarres. Remettons nous à Dieu avec confiance, son amour est tellement grand. Jésus a connu toutes les souffrances par Amour pour nous et est ressuscité. Il nous ouvre les portes du Ciel et nous le verrons face à face. Prions les uns pour les autres.

  13. Avatar de Marie-Françoise
    Marie-Françoise

    « C’est Dieu qui a créé Vincent, ce n’est pas à des hommes de décider de la fin d’une vie, … »
    Ce n’est pas non plus à des hommes, ni à des femmes, de décider du prolongement « artificiel » d’une vie !…

  14. Avatar de Agnès
    Agnès

    Bien sûr Marie-Françoise, c’est extrêmement délicat. Cependant cet homme n’est pas en fin de vie. Je pense qu’il ne faut juger personne. Je pense juste que toute personne, même handicapée, a besoin de respect, et son entourage aussi, que ce soit son épouse ou ses parents. Je suis catholique et j’ai confiance en Dieu. Je réalise que c’est un immense cadeau pour moi de me savoir autant aimée et jamais seule.
    J’en profite pour vous recommander le film Lourdes, dont les réalisateurs n’ont pas la foi, et qui peut parler à tous. Il est magnifique et a beaucoup de succès! Je vous souhaite à tous une très belle journée! En toute amitié.

  15. Avatar de Albatros8
    Albatros8

    Heureusement qu’il y a quelques commentaires rassurants. Je voulais seulement apporter mon soutien à ceux qui les ont écrits.
    Cet article commente une photo : figée, comment peut-on en tirer des conclusions ? Comment juger de ce regard s’il est vide ou non ? Il existe des vidéos de Vincent : ce ne sont pas des « films de zombies » ! N’avez-vous rien de mieux pour lui que lui décerner un titre de « citoyen d’honneur de l’internationale des zombies » ? Et vous aussi, ne vous servez-vous pas de lui pour poser vos conclusions sur le « miroir qu’il nous renvoie » ?
    Dans votre réponse aux commentaires, qu’entendez-vous par être « entre » la vie et la mort ? Vincent est vivant ou ne l’est pas. La mort clinique n’a jamais été avérée : Vincent respire sans assistance.
    Enfin, si vous ne croyez pas à l’existence de l’âme, la discussion sera plus difficile. C’est parce que les catholiques croient à cette existence, et à la vie éternelle, qu’ils sont, et cela devraient ouvrir les yeux du monde entier, les seuls à défendre la vie de la conception à la mort. Pas de combat idéologique là-dedans, ni de prosélytisme de sacristie. À l’heure où nos sociétés aseptisées se scandalisent de la moindre atteinte aux minorités, on trouve normal qu’elles pratiquent l’avortement, et pour certains pays, l’euthanasie : parler de l’avortement ici n’est pas décalé ; il s’agit simplement du combat pour la vie, de la défense des plus faibles. Et ne croyez pas que les catholiques emboîtent le pas sans réflexion : des médecins, des aide-soignants catholiques sont confrontés à la difficulté de semblables situations. L’enseignement de l’Église s’appuie sur leurs témoignages.
    Le monde matérialiste s’inscrit dans une logique de rentabilité : les hommes sont jaugés à leur utilité. Cette logique est en train de devenir l’arbitre de la fin de vie : et c’est ce que nous ne voulons pas. Nous voulons que chaque vie soit respectée. Et je suis sûr que c’est au fond votre souhait aussi. Alors défendez Vincent, ne restez pas dans le doute.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Encore une fois, toute la question ou le « cas VL » vient de ce que la notion de vie n’a pas la clarté imprescriptible que vous lui prêtez. Pas plus que celle d’une âme séparée du corps. Le fossé est profond entre vous et moi, il ne justifie pas les anathèmes rageuses que j’essuie sur ce blog.

  16. Avatar de Denys Perrin
    Denys Perrin

    Contradiction : « Comment pouvez-vous penser pour lui ? », et à la ligne suivante :
    « Selon moi etc.  » Non seulement vous pensez pour lui, mais vous DÉCIDEZ pour lui ».
    Rappel : le zombie est un mort réanimé et sous le contrôle total d’un sorcier, ou quelqu’un qui survit en se nourrissant de la chair humaine des vivants
    Vous êtes un sorcier, ou alors Dieu le Père ?
    Honte à vous

  17. Avatar de Odt
    Odt

    Ces propos sont inacceptables,  » internationale zombie » sur ce blog. La Croix???

  18. Avatar de Dawid
    Dawid

    Monsieur Bougnoux, je vous décerne la palme de la charité fraternelle pour votre fort aimable « zombie » dont vous affublez avec force courage un homme qui, de fait de son état de grand handicapé, n’a pas la capacité de vous répondre…
    De plus, vous osez justifier l’injustifiable dans votre réponse à Vavervie, Thorketill et Agnès en défendant votre insulte.
    Bien entendu, ceux qui trouvent à y redire car voulant sauver Vincent de la mort, sont qualifiés de « dogmatiques ». Quel puissant argument, en effet !
    Mais, le plus grave, c’est votre propre dogmatisme idéologique qui ne s’embarrasse pas de s’enquérir de la réalité de la situation médicale de Vincent.
    NON, Vincent n’est pas « branché » comme vous persistez à le faire croire : il n’est relié qu’à une sonde gastrique, C’EST TOUT !
    Vos mensonges éhontés n’y feront rien, Vincent N’EST PAS EN FIN DE VIE :
    si c’était le cas, cela ferait 11 ans que cela durerait !
    Or, au printemps 2013, Vincent a résisté à 31 jours consécutifs sans alimentation et avec un verre d’eau quotidien : c’est la preuve factuelle et objective qu’il s’accroche à la vie !
    Finalement, entre Vincent et vous, je me permettrais moi aussi d’affirmer que le plus vivant, ce n’est certes pas vous !

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Réponse groupée à Dawid, Odt et Perrin : Eh bien, vos trois « commentaires » ne s’embarrassent pas de nuance, sur un sujet qui pourtant devrait en réclamer ! Et vous frôlez l’insulte, ce que je me garderai de faire. Pour mémoire ou pour recadrer un peu les choses : si j’avais prévu que mon billet soulèverait une telle tempête (près de 30000 visites depuis samedi, chiffre pour moi inimaginable), je ne l’aurais pas exactement écrit e la même façon. Mais je ne le regrette pas, et voici pourquoi.
      Sur le fond, je suis parti d’une photo (supprimée depuis au nom du respect de VL) pour le rédiger, d’où son titre. Le terme de « zombie » vous choque ? J’avoue qu’il est un peu fort, mais je n’emploie pas ce mot au sens technique (du mort ramené à la vie et instrumentalisé par un sorcier…), mais dans son acception courante : celui qui traverse le monde sans réactions, sans rien y remarquer… Je me questionne moi-même, à partir de là, sur l’étrange miroir que tend ce visage à nos propres absences au monde qui nous entoure, et qui aurait souvent bien besoin de notre attention.
      Un autre terme impropre que vous me reprochez est « débrancher », et c’est vrai que le corps de VL n’est pas appareillé au sens strict, pas d’assistance respiratoire ni de perfusion, seule une sonde gastrique pour l’alimenter… Mais j’ai dit débrancher au sens général de suspendre les soins. Ce dernier mot aussi m’est contesté, on ne le soigne pas ? Si, sans l’assistance que j’imagine assidue des infirmières, masseurs, kinés ou que sais-je, VL dépérirait.
      Ceci dit, je trouve très surprenante cette agitation autour de mon billet ; je n’y tranche pas le cas sur le fond, je ne sais ce qu’il faut faire de Vincent Lambert et je ne connais pas, je le répète, son dossier médical, à part l’avis des experts qui ont écrit : « état végétatif chronique irréversible ». Votre terme (opposé à ce diagnostic) de « handicap » paraît pour le moins un euphémisme.
      Dans ce texte que vous incriminez si fort, je n’ai voulu que réagir à la photo des yeux ouverts : quelle énigme nous pose ce visage ? Et pourquoi, la semaine dernière et ces jours-ci autour de mon blog, cet acharnement médiatique ? Il faut que la question posée à chacun soit bien grave, ce que je crois ; d’où l’intérêt de problématiser un peu les termes du débat, plutôt que de manier les catégories forgées à priori de « vie », d’âme ou d’articles de foi que ce cas très douloureux remet en question, ou complique il me semble…

  19. Avatar de Col. Gordon Cooper
    Col. Gordon Cooper

    Un texte un peu surprenant dans un journal « catholique »… Rapellons que la mort cérébrale n’est pas prouvée et qu’une jurisprudence irresponsable sur ce sujet serait très dommageable à la Société. Seuls ceux qui sont proches de lui et qui l’aiment devraient avoir droit à la parole, et de façon mesurée.

  20. Avatar de Versorem
    Versorem

    Il ne m’appartient pas de vous convertir. Mon devoir est de témoigner. De dire que lorsqu’un frère est dans l’erreur d’aller le voir et le lui faire savoir… D’y retourner éventuellement avec d’autres frères. Mais le libre arbitre de chacun est essentiel dans la foi catholique.
    Donc je témoigne et l’Esprit Saint fera le reste:
    Je vois mon beau père en train de décliner dans le cadre d’une maladie neurodégénérative.
    Quelques années en arrière quand il était en pleine forme il exposait volontiers et clairement à ses enfants de le débrancher au plus tôt en cas de coma ou maladie grave… de lui éviter de devenir un légume. Mais au fur et à mesure de son vieillissement il s’est arrêté de tenir ce discours.
    Dans ses moments de lucidité il témoigne de son amour de la vie à tout prix. Dans la peur de la mort. Dans la peur de souffrir. Dans toutes les peurs de ceux qui souffrent…. mais dans le désir de vivre encore un peu. A entendant Agnès Buzyn et les tenants des « directives anticipées » on aurait dû « faire mourir » mon beau père depuis longtemps.
    J’ai donc le sentiment que les directives anticipées permettent de faire dire à des bien-portants qu’ils désirent mourir en cas de maintien artificiel… Mais c’est tout. Et alors ? Çà nous avance à quoi ? Bien sur que je vais dire de pas s’acharner, de ne pas insister car c’est rationnel.
    Mais je vous garantis que si on me liquide sur cette seule assertion fut elle signée de mes mains je considérerai qu’on m’a assassiné.
    Car j’ai déjà changé d’avis dans ma vie. J’évolue. Je partage, je me transforme, un jour je déprime, un autre jour non… Je vis quoi !
    Que savons nous de la décision d’un comateux, quand il ne peut plus parler, de l’avant dernière seconde du débranchement ?
    Quand je lis ce blog et ce qu’écrit monsieur Bougnoux je ne comprends rien. Il y a certes un gros travail d’écriture, d’expression intellectuelle, de philosophie aussi mais je ne comprends rien.
    La vie est la vie et la mort est la mort. La sur-mort ou la sous vie sont des débats labyrinthiques.

    La seule vraie inquiétude est de s’assurer que quelqu’un est bien mort avant de l’incinérer ou de l’enterrer. Mais tant qu’il n’est pas mort il est vivant et rien ni personne ne peut le faire mourir. En revanche dans la mesure du possible nous devons atténuer ses souffrances physiques ou morales. Nous devons veiller, compatir, accompagner nuit et jour. Ne pas compter ni les moyens ni les heures. Et cet effort même est source de fécondité.

    Tout le reste participe d’un désir de classement de dossier pour la tranquillité de tous.
    Et le drame des dossiers c’est qu’ils doivent obéir à des règles.
    Et le drame des règles, des normes c’est qu’on finit par les subir en ayant oublié pourquoi elles existent. Le rêve d’un dictateur est d’enfermer chacun dans une norme définitive.

    Chaque personne est unique. AUCUNE ne doit finir en dossier. Vincent Lambert pas plus qu’une autre. Regardez comme sa vie est féconde dans tous ces débats sur notre condition; le sens de la vie; regardez comme la question du sens de la vie s’incarne pour nos contemporains très éloignés de Dieu. Regardez comme ceux qui vont bien sont péremptoires et ceux qui souffrent de maladie ou les retraités sont plus prudents. Regardez comme on n’entend pas du tout certains, et regardez la virulence de ceux qui sont sûrs que la mort gérée est une bonne solution.
    Nous devrions prier le petit et saint curé d’Ars car il nous ferait savoir bien vite vers qui tourner son cœur pour combattre cette envie de mort pour Vincent Lambert.
    Mais je dois être un ultra hyper catholique intégriste pour oser dire tout ça.

    Mettons la vie en premier et rangeons nos dossiers autrement qu’en tuant. C’est cela faire la paix dans le monde.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci Versorem pour cette mise au point personnelle, touchante, profonde, mais avec des points qui suscitent chez moi le désaccord. Vous ne comprenez rien à ce que j’écris ? Vous exagérez ; disons que vous maniez une dichotomie absolue des catégories la vie/la mort, un couple que je m’efforce de complexifier, à la suite d’Edgar Morin et de François Jullien ; car nos vies se nourrissent tous les jours de mort, et nos morts nous doivent leur survie posthume, parfois très relative… Et parce que aussi, après l’expérience de la mort de ma femme, que je relate sur ce blog, j’ai un peu médité ces questions.
      Vous avancez notamment l’argument du changement d’avis : que valent dans ce cas, en effet, des directives ? Et pourtant il faut s’engager ; et le bien-portant doit parler au nom du malade qu’il sera un jour ! Avec le même argument du changement inhérent à la vie, songez-vous que vous ruinez l’institution du mariage ? Ce qui m’étonnerait de la part d’un catho comme vous…

  21. Avatar de XAVIER
    XAVIER

    Votre analyse de la situation médicale de Vincent Lambert est fausse. Vincent Lambert n’est pas en fin de vie, il n’est pas « branché ». Il est gravement handicapé physique suite à un accident de la route. Le fait qu’il ne puisse plus communiquer, ne lui enlève pas sa dignité d’être humain au regard de Dieu. Libre à vous de dire que les handicapés doivent mourir mais que pensez-vous du commandement divin « Tu ne tueras point » ? est-il devenu obsolète ?

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      J’ai dit que je ne connaissais pas le dossier médical de Vincent Lambert, où je relève tout de même ceci, sous la plume d’un comité d’expert : « Etat végétatif chronique irréversible ». Mais franchement je n’ai pas pris parti ni ne sais ce qu’il conviendrait de faire de Vincent Lambert, ce n’est pas la question que je traite. Je suis parti de l’énigme posée par ce visage aux yeux ouverts, et aussi de l’acharnement médiatique que ce cas suscite (jusque sur ce blog). Quant au Décalogue, son commandement solennel n’a pas empêché hélas les Croisades, les guerres de religion, la « sainte »Inquisition et autres crimes de masse…

  22. Avatar de lilou
    lilou

    Ce que je trouve choquant dans cette histoire c’est qu’aucun de ceux qui se placent du coté du « droit à la vie » de vincent lambert ne semble se soucier de ce qu’il aurait souhaité lui en tant qu’individu. On en fait un debat sur le droit à la vie des handicapés et moins un debat sur sa vie à lui et sur ses choix potentiels puisqu’il ne les a pas exprimés par ecrit. La seule question qui devrait se poser est qui ecouter, dans cette situation, qui est le garant de sa parole, de son humanité?
    On nous presente les parents Lambert comme de fervents catholiques aimant leur fils, sans doute. Mais ce sont aussi des gens qui ont trompé leurs conjoint respectifs , fait des enfants hors mariages, menti à leurs enfants sur leurs origines pendant des années, enfants dont la plupart (à commencer par Vincent) ont pris leur distance avec eux. Où est passé vincent lambert l’homme de 42 ans dans la video larmoyante (datant de 2015, on n’est plus a un mensonge prés..) où on entend cette femme dire « maman et papa sont là, ne pleure pas ». Où est le respect de l’autre? Où est l’ecoute? Le aimez-vous les uns les autres?
    Toutes mes pensées à sa femme, à sa petite fille et à ses proches qui ne vivent que violence et negation de l’autre.
    Et sinon il faudra nous expliquer à nous autres non membres de la fraternité saint pie X pourquoi il etait heureux que 4 enfants et 1 sauveteur aient rejoint le ciel, un peu aidés par les negligences de l’abbé Cottard mais pourquoi ici le laisser partir (au paradis;)..) de Vincent Lambert n’est pas souhaitable…

  23. Avatar de Alix
    Alix

    Pour un journal soit disant catholique, ce blog est ignoble.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci de ce commentaire tranché, inspiré sans doute par votre foi catholique et l’amour du prochain ?

  24. Avatar de Dawid
    Dawid

    Lilou, votre manière de reconstituer à votre convenance le passé des parents de Vincent, pour mieux disqualifier l’intégrité de leur foi et, par là, la justesse de leur combat pour sauver la vie de leur fils, ne vous honore pas.

    En revanche, vous posez une excellente question de fond :
    « Qui est le garant de l’humanité de Vincent ? »
    L’être-même de sa personne humaine, et ce, quelque soit son état de santé.
    En effet, Vincent demeure un être humain à l’image de Dieu. Son handicap, si lourd soit-il, n’annihilera jamais cette identité métaphysique.
    Dès lors, nous sommes tous garants de l’humanité de Vincent, car nous la partageons avec lui.
    De plus, tous, nous pourrions un jour ou l’autre nous retrouver dans le même état que lui : un simple accident de la route y suffirait…

    Quant au commandement du Christ que vous rappelez : « Aimez-vous les uns les autres », il n’a jamais eu pour conséquence d’effacer le cinquième des Dix Commandements : « Tu ne tueras point ».
    Ce point reste et demeure non négociable, comme au sujet de l’avortement…

  25. Avatar de maisouibiensur
    maisouibiensur

    Tout ceci me rappelle la belle histoire de Kafka sur l’humanité.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_M%C3%A9tamorphose

  26. Avatar de saminne
    saminne

    ses yeux ne voient rien ? qu’en savez vous ? je me suis réveillée pendant une intervention lourde au visage qui a duré 4 heures (car il fallait me casser la machoire supérieure) mes pensées étaient claires, j’étais consciente que j’étais réveillée, je voulais le dire, mais ne pouvais pas à cause des produits paralysants injectés. Le cerveau de Vincent est prisonnier d’un corps qui ne réponds pas aux ordres donnés par le cerveau, la « connection » est coupée, il est capable d’ouvrir les yeux (un mort ne le peut pas) cela en dit long

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Le « vécu » de Vincent Lambert est une boîte noire, vous avez raison ; j’ai moi-même souligné l’énigme (voire l’effroi) de ce visage, de ces yeux apparemment vides, ouverts sur quoi ?

  27. Avatar de Kyra
    Kyra

    Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer : sur des photos, Vincent Lambert a les yeux ouverts, sur d’autres photos, il a les yeux fermés ?
    Je trouve très difficile d’arrêter les soins à une personne qui ouvre les yeux…
    Vincent Lambert a besoin de voir, de regarder… C’est un signe important tout de même !
    Personne ne peut savoir si c’est un regard vide, à part Dieu !
    Rédiger ses directives anticipées est très important afin d’éviter de partir dans la souffrance.
    Dans le cas de Vincent Lambert, on ne sait pas s’il souffre.
    En tout cas, lui-même, sa famille et le corps médical doivent vivre ce parcours.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Oui Kyra, mais votre commentaire intervient au moment où La Croix, avec mon accord, vient de supprimer les deux photos que j’avais postées du visage de Vincent Lambert, pour ne pas instrumentaliser davantage son cas.

  28. Avatar de Albatros8
    Albatros8

    En réponse à lilou
    Vous faites bien de dire « ne semble se soucier », car si, ils s’en soucient. La question pour vous est de savoir qui écouter : comme Vincent ne peut plus s’exprimer, et que ce qu’il a pu dire auparavant est resté d’ordre oral, et qu’on ne peut savoir s’il redirait la même chose aujourd’hui, il faut écouter la voix de la nature, de la prudence et du cœur. C’est ce que font ses parents : savez-vous ce qu’est perdre un enfant ? Eux l’ont déjà presque perdu, ce n’est pas au bout de tant d’années qu’ils vont le perdre définitivement parce qu’on a décidé de le laisser mourir de faim. Lors de leurs visites, ils ont su lire aussi les messages muets de leur fils ! Il mange, il dort ; son regard suit les personnes, il n’est pas vide ! Alors, pourquoi faut-il que cet homme meure tout d’un coup ? Parce qu’il coûte cher à la société ? « Maintenu en vie à grand frais », c’est ça le « drame » qui vous gêne, Nanabean? Belle mentalité !

    Certains prétendent qu’il est inconscient. Mais il ne peut l’être, vu ses réactions !
    Même en admettant qu’on ne sache pas s’il est conscient, pourquoi le laisser mourir ? Car s’il est inconscient, l’argument de dire que ce n’est pas une vie de rester ainsi dans un lit d’hôpital ne tient pas, puisqu’il ne peut se rendre compte de son état. Mieux vaut le laisser vivre. Et s’il est conscient, ce serait un meurtre monstrueux ! Il assisterait impuissant à sa mise à mort, ce qui a hélas déjà été le cas (merci Fayfranzie de nous rappeler Angèle Lieby !).

    « Maintenu artificiellement », « artifices médicaux » : le public s’est fait une idée — ou plutôt on a livré au public une idée fausse de l’état de Vincent Lambert : il n’est branché qu’à une sonde qui le NOURRIT. Il n’est donc pas en fin de vie. Le débat sur ce plan est faussé. S’il fallait débrancher toutes les sondes gastriques dans les hôpitaux, il y aurait beaucoup plus de mortalité… et beaucoup moins de frais.
    Mais dans le cas de Vincent, pas de maintien artificiel en vie. Et là encore, les médias trompent le public : il ne faut pas parler d’arrêt des soins, mais de l’hydratation et de l’alimentation. Et ce n’est pas la même chose ! Autre chose, incompréhensible : pourquoi le Dr. Sanchez s’obstine-t-il à vouloir garder Vincent dans son hôpital, si c’est pour le tuer ?

    Quant aux parents de Vincent, on ne peut présager de leurs erreurs passées la conduite qu’il doivent adopter aujourd’hui. Et en quoi êtes-vous habilitée à discerner la quantité de « respect » et d’ « écoute » chez ces personnes ? Moi non plus me direz-vous, mais je sens plus d’affection chez des parents qui se battent pour la vie de leur fils que chez ceux qui veulent sa mort. Et je trouve indécent qu’on invoque la fille de Vincent Lambert pour réclamer la mort de son père. Si ses défenseurs s’étaient avisés d’en parler les premiers, je suis presque sûr qu’on aurait crié à l’instrumentalisation.

    Pour finir, votre allusion à l’abbé Cottard me semble complètement décalée. Je n’ai jamais entendu dire qu’ « il était heureux que 4 enfants et 1 sauveteur aient rejoint le ciel ». Si ces propos ont été tenus, vous devez les sortir de leur contexte. Tout le monde je pense s’accorde pour dire que ce fut un drame, et de mon côté je considère aussi qu’il y a eu irresponsabilité.
    Non, les gens ne s’envoient pas au Paradis comme ça, ce serait trop facile.

  29. Avatar de Shifumi
    Shifumi

    « Électro-encéphalogramme plat ».
    Qu’est ce que vous n’avez pas compris dans ces deux mots ?
    Le corps de Monsieur Lambert est en vie tant que des interventions humaines l’empêchent de mourir, en le nourrissant et en l’hydratant artificiellement. Mais son cerveau, lui, est irrémédiablement mort.
    Et HEUREUSEMENT …
    Je m’interroge : si vous le pensez « vivant », qu’elle est donc votre conception de l’amour du prochain si vous souhaitez continuer à infliger un tel supplice à un être humain ? Si vous le pensez « vivant », vous devriez au contraire prier pour ses souffrances morales soient abrégées.
    Après, il reste la solution de la cryogénisation : qui sait si, dans quelques siècles, la science ne sera pas capable de régénérer des cellules cérébrales mortes ? (en fait, même ça, personnellement je n’y crois pas !) Mais alors, on bascule dans la science fiction …
    Monsieur Lambert n’est pas non plus handicapé, il est décérébré. Nuance. Comme les grenouilles dont nous étudiions les réflexes quand j’étais au collège : pardon pour l’image, mais il arrive un moment où il faut nommer les choses, aussi violentes soient-elles. Car sous les mots, il y a des réalités médicales, sociales et humaines, et il ne faudrait pas tout confondre, tout amalgamer. Du handicap, j’ai fait mon métier et je vous assure que, non, ça n’a rien à voir. Sachez que pendant ce temps-là, faute (paraît-il) de moyens les structures médico-sociales destinées à des personnes handicapées bien vivantes, ferment ou, au mieux, voient leurs moyens se réduire à peau de chagrin. Ça n’a a priori rien à voir, mais si …. Quand même … Et de cela je n’entends aucun écho.
    Ne vous trompez pas de combat. Pensez aux vivants. Les vrais …

  30. Avatar de Shifumi
    Shifumi

    Je réalise en revoyant mon commentaire que ce « vous » que j’emploie peut être mal compris. Ce n’est pas à vous que je m’adresse, M. Bougnoux, mais bien au contraire, à vos détracteurs -souvent violents, malheureusement- ….

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Je l’avais bien compris, Shifumi, et vous en remercie !

  31. Avatar de Azarias55
    Azarias55

    Bonjour je viens de m’abonner à la Croix numérique il y’a 3 jours et découvre effarée les propos d’une personne qui tient un blog et se permet sans aucune compétence médicale de traiter un grand handicapé de zombie ! Je suis médecin et ai travaillé 20 ans dans un Centre de réadaptation où existe une unité pour cérébro-lésés . Vincent Lambert devrait s’y trouver pour être dignement pris en charge : être promené sur la terrasse ou dans le parc, assister au concert spécialement organisé pour des patients comme lui… Les équipes sont formées aux problèmes posés avec les familles et savent trouver les mots justes pour que chacun trouve la paix, la force… le cas de Vincent Lambert renvoie à des milliers de jeunes polyhandicapés, de seniors déments dont les yeux vides ne sont pas ceux de zombies mais ceux de nos frères en humanité.

  32. Avatar de Jean-Marie
    Jean-Marie

    Vous confondez savoir et croyance. En fait vous croyez que Vincent Lambert n’a aucune conscience, etc., sans doute par confiance dans le savoir des médecins.

    Or ma fréquentation du monde médical m’a appris à me méfier de l’assurance des médecins, car leur science, incontestable, est statistique, et de fait inapte à saisir l’individu. Dans les cas normaux, ils sont très performants, mais dans les cas moins classiques ils sont dépouillés de leur savoir, aussi désarmés que nous, et donnent comme nous avec assurance des réponses disparates, plus fonction de leurs conceptions de la vie que de leur connaissance médicale.

    Personnellement je suis prudent sur le sujet de Vincent Lambert, et je m’étonne de la certitude de gens aussi ignorants que moi de la réalité du « cas Lambert ».

  33. Avatar de Baboune
    Baboune

    Bonsoir
    Merci pour vos réflexions sincères et profondes. Moi je me demande vraiment où est Mr Vincent Lambert ? Que vit il vraiment ? Et si simplement sa conscience extra neuronale ( comme le dit le Dr JJ Charbonier) si cette conscience ne lâchait pas le corps pour donner du temps à ses parents pour qu’ils acceptent la séparation…..et si de là où il voit et sent les choses ….il comprenait l’importance d’attendre …..et si…… laisse t’on un bébé sans soin sans nourriture et sans hydratation sous prétexte qu’il n’a qu’à le faire seul ? Vincent Lambert est dépendant de cela …..mais est ce suffisant pour le maintenir en vie ? Si vraiment il « voulait » mourir …..ne l’aurait il pas déjà fait ? un caillot ….une embolie….est si vite arrivée …..Donc laissons lui le droit de choisir de mourir ou pas, de quitter ou pas encore cette terre…….laissons sa vraie dignité de choix ….et simplement, pour nos consciences sans doute bien limitées….continuons à le nourrir et à l’hydrater…..lui seul doit et peut, peut être, choisir….

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Jean-Marie, je ne confonds pas savoir et croyance, même s’il faut souligner combien le préjugé accompagne le savoir de « experts » comme son ombre portée… Et je souligne, comme vous, que nous sommes devant le visage et la vie intérieure de Vincent Lambert confrontés à une « boîte noire » : qui peut dire ce qu’il ressent ?

  34. Avatar de Kyra
    Kyra

    Je pense que si Vincent Lambert était prêt à partir, il partirait. Ce qui n’est pas le cas. Son cœur pourrait lâcher… Ce qui n’est pas le cas. Et encore une fois, il ouvre et ferme les yeux.

    Ma maman est partie bientôt il y a deux ans, suite d’une maladie d’une pneumopathie interstitielle. Elle avait rédigé des directives anticipées, elle était contre la respiration artificielle. Les médecins étaient d’abord réticents pour l’endormir définitivement car elle avait toute sa tête. Mais son cœur n’a pas résisté, il s’emballait et la faisait souffrir. Les médecins ont eu la sagesse de mettre fin à ses souffrances. Je pense que l’âme de ma maman était prête. C’est son physique qui a parlé, en l’occurrence, ici son cœur.

    Quoique qu’il se décide pour Vincent Lambert sera juste. Je le pense ainsi car je le réécris, lui-même, sa famille et les médecins doivent vive ce parcours. Et nous-mêmes par la même occasion.

  35. Avatar de Eric Jacquinet
    Eric Jacquinet

    Cet article est un tissu de confusion. Qui sait ce que vit Vincent Lambert ? Qui peut prétendre accéder à sa conscience ? Comment peut-on publier un tel article dans une revue qui fait profession catholique, c’est à dire qui croit en la Parole de Dieu sur la dignité de toute personne humaine sans distinction ? La lecture de cet article me met très profondément mal à l’aise.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Je comprends mal, Eric, votre reproche, puisque j’abonde dans votre sens : nous ne savons rien des états de conscience de Vincent Lambert. Je répète ici que ce blog n’est pas le journal La Croix, qui se contente de m’héberger en me laissant toute liberté de publier à ma guise… Je ne crois pas avoir abusé de cette liberté avec ce dernier billet, qui aimerait faire un peu mieux réfléchir à ce qu’on appelle « vie », « âme » ou maîtrise de sa propre mort.

  36. Avatar de cassiopée
    cassiopée

    Le 10 septembre 2018, mon mari a reçu la sédation profonde et définitive, à sa demande : il n’en pouvait plus de souffrir des douleurs de son cancer des os puisqu’il était allergique aux morphiniques et aux opioïdes. Il se disait en enfer et demandait tous les jours « la fin de vie ».
    Il est parti le 12 septembre pour rejoindre l’éternité, enfin délivré des souffrances de la maladie.
    Que savons-nous des souffrances de Vincent Lambert, qu’elles soient morales ou physiques ? Rien.
    Que dire des douleurs musculaires et osseuses dues à sa position ?
    Peut-on imaginer un instant qu’il est heureux, allongé depuis 11 ans, incapable de communiquer, de manger, de boire, d’embrasser sa fille ?
    Qu’est-ce qui est le plus important ? La satisfaction égoïstes de ses parents d’avoir leur fils, un peu comme on possède un objet, toujours en « vie », c’est à dire dans un état qu’il considère comme la vie ?
    Vincent Lambert avait clairement dit que si un jour, il se trouvait dans un état désespéré, il refusait tout acharnement thérapeutique. Mais il ne l’avait pas écrit, pensant sans doute qu’il avait le temps… quand on est jeune, on a la vie devant soi, on a le temps. Malheureusement, le temps l’a rattrapé.
    Les parents de Vincent Lambert mènent une curieuse croisade qui n’aboutira nulle part. Sur terre, personne ne reste, on va tous partir un jour, certains partent bien trop tôt, d’autres beaucoup plus tard. Tôt ou tard, Vincent partira… c’est la seule chose importante que ses parents doivent, maintenant, accepter : le laisser partir !
    Les croyances religieuses ne changeront rien : personne ne reste !

  37. Avatar de jean-claude AUDIDIER
    jean-claude AUDIDIER

    J’accuse tous ces catholiques d’avoir tuer mon épouse :
    Mon épouse ne voulait absolument pas subir d’être sous perfusion etc… bref d’être maintenue artificiellement en vie. Elle ne croyait comme moi en aucune façon en Dieu et considérait que cela avait été au cours des siècles le moyen pour les hommes d’église de se faire entretenir.
    Donc elle aurait souhaiter avoir la certitude que lorsqu’elle le demanderait elle aurait droit à un poison. Voyant que c’était impossible elle a décidé de mettre fin à ses jours et m’a demandé de l’aider. Je lui ai fait un montage avec une bouteille d’hélium. Pourquoi ? parce que je voulais qu’elle ait une mort douce, effectivement la personne qui respire de l’hélium ou de l’azote ne ressent aucune suffocation ou gêne de quoi qu ce soit Ayant celle-ci, lui permettant de partir à son gré elle a repoussé pendant plusieurs années, mais comme elle avait 4,5g de choléstérol et que sa vie n’était plus agréable (polyatrhrite rhumatoïde) il y a maintenant un an et demi elle est passé à l’acte.
    Si elle avait eu la certitude que lorsqu’elle le demanderait on lui procurerait elle serait encore là.
    Bon une bouteille d’azote est plus commode car on dispose dun mano détendeur.
    Il est évident que j’ai eu droit à une garde à vue et un interrogatoire avec motif d’assassinat. Je suis quasiment sur que je ne me suis pas retrouvé aux assises uniquement pour ne pas avoir un procès qui m’aurait permis d’avoir une belle couverture médiatique.
    Je ferais la même chose.
    Les parents de Vincent Lambert sont pour moi des ordures. Ils ne respectent pas la volonté de leur fils.
    J’a maintenant la haine des catholiques car ils l’ont tuée

  38. Avatar de Dawid
    Dawid

    Monsieur Bougnoux, voici qu’à présent, pour qualifier  » le visage et la vie intérieure de Vincent Lambert  » vous utilisez le terme de « boîte noire »…
    Jusqu’où irez-vous dans l’abjection ?

    Tugdual Derville, lui, préfère parler du « mystère » de la vie intérieure de Vincent.
    C’est tout de même beaucoup plus respectueux de la personne de Vincent, lequel demeure, que cela vous plaise ou non, pleinement humain !

    Il se trouve que l’un de mes amis se trouve dans un état fort semblable à celui de Vincent.
    Aussi, devant un tel mystère, il faut savoir se taire et écouter le silence de ces frères handicapés, apprendre à les connaître, voire les contempler, car leur présence déroutante est bel et bien le signe d’une autre Présence : celle du Christ humilié et rejeté par les bien-portants, les bien-pensants, ces nouveaux pharisiens, auxquels, hélas, vous semblez bien appartenir, Monsieur Bougnoux…

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Dawid, Vos insultes au nom d’une charité évidemment chrétienne passent les bornes. Sachez que le terme de « boîte noire » n’a rien de désobligeant, il est couramment utilisé en cybernétique, et de là en sciences cognitives, pour désigner un processus qui demeure opaque, définitivement hors d’atteinte dans le système physique, ou du vivant… On dit ainsi que la vie intérieure d’un sujet est une boîte noire pour l’autre, voire pour lui-même. Mais à quoi bon argumenter ? Le Pharisien que je suis vous salue bien.

  39. Avatar de rootard
    rootard

    Fayfranzie, les cas que vous citez sont très différent:

    Munira Abdulla ne s’est jamais réellement « réveillée », tout simplement parce qu’elle est restée toujours consciente et le faisait savoir (elle pouvait notamment suivre des yeux).

    Angele LIEBY est atteinte d’une maladie extrêmement rare qui donne l’apparence du coma, et qui a donc été mal diagnostiqué.

    Carola Thimm a fait un AVC. Les textes étant en Allemand, je n’ai pas tout compris.

    Pour Vincent Lambert, il avait lui même été clair de son vivant: s’il se retrouvait dans cet état, il voulait qu’on le laisse « partir », c’est également ce que souhaite sa femme (qui est par ailleurs sa tutrice légale).

    Les volontés de Vincent Lambert ne sont pas respectées.

  40. Avatar de Dawid
    Dawid

    Monsieur Bougnoux, c’est vous qui ne cesser d’insulter Vincent en déployant toute une sémantique spécieuse pour ne pas le désigner en tant que personne humaine digne de vivre, comme vous et moi…

  41. Avatar de Frb
    Frb

    J’ai parcouru ces messages, et je ressens le besoin de partager mon avis de croyant en l’Homme.
    En l’absence de directive écrite « certifiée » (je viens de lire « témoignage de son épouse »), il convient de ne pas mettre fin à la vie de V. Lambert. Le ouï-dire en matière de vie et de mort (de mort en l’espèce) est trop risqué. Bien trop de victimes condamnées peuvent en attester.
    En outre, je lis que son état est irréversible d’après des experts … mais la partie à ne pas oublier est « en l’état actuel des connaissances ». Les vérités changent, la terre n’est plus plate, il est possible de survivre dans l’espace. Ayons la sagesse de douter. Est-il impossible que les appareils qui ne semblent plus mesurer aucune activité du cerveau de V. Lambert ne soient juste pas assez sensibles ?
    En conclusion, je parie sur l’espoir. Il a fallu aux premiers hommes des centaines de milliers d’années pour inventer l’écriture, quelques milliers d’années pour inventer l’imprimerie, puis quelques siècles pour inventer le vol, la transmission par ondes et l’ordinateur puis quelques décennies pour aller sur la lune puis quelques années pour créer des organes artificiels … Depuis peu d’irréversibles paraplégiques se déplacent à nouveau grâce en autres à des prothèses. De même des aveugles retrouvent ou découvrent des sensations visuelles.
    Voilà en l’absence de directive anticipée, je pense que notre devoir est de veiller sur les plus faibles, les plus vulnérables d’entre nous. L’Homme est capable de l’impossible (du meilleur et du pire hélas). Tant que l’étincelle de vie ne s’est pas éteinte, il faut la protéger au nom de l’espoir dans ce qui va advenir.

  42. Avatar de Yves Catholique
    Yves Catholique

    Comme il est triste de voir des frères en humanité se déchirer et s’insulter au sujet de ce qui est un drame pour les sens et un mystère inaccessible pour l’esprit. A quoi se référer ? Quelle boussole choisir ? Le catholique a posé l’acte de foi de croire en Dieu, principe universel de toute chose, principe de toute unité, tout bien et toute vérité, un Dieu qui s’est révélé comme étant Amour. Un tel Dieu ne peut nous tromper. Il prescrit :  » Tu ne tueras point  » ; en dehors du cas de légitime défense puisque chaque être recherche son bien et que le premier bien de chaque être est sa propre existence, nous avons à accueillir ce commandement tel quel, même dans les cas où notre cœur et notre raison chavirent. Je trouve opportun de reproduire ici un extrait de la XL ème homélie sur l’évangile de St Mathieu de St Jean Chrysostome, prononcée devant le peuple d’Antioche de Syrie :
     » Déférons à Dieu en toutes choses, et gardons-nous de le contredire, quand même ce qu’on nous annoncerait de sa part nous semblerait contraire au témoignage de notre raison et de nos sens : que l’autorité de sa parole prévale en nous sur ce que notre raison ou nos sens peuvent nous rapporter. Observons aussi cette règle à l’égard des mystères, en ne nous arrêtant pas aux apparences, mais en nous attachant surtout à sa doctrine. Car sa parole ne saurait nous tromper, au lieu que nos sens sont sujets à l’erreur « .
    Il me paraît contraire à la vertu d’humilité, car bien présomptueux et dangereux sur le plan de la foi et de l’état de grâce, de faire prévaloir à tout prix son opinion personnelle contre l’autorité de l’Écriture et de la Tradition venue des Pères.
    Pour autant, en dehors du catholicisme et de toute autre croyance de foi, toutes les opinions sont permises puisque notre triste époque a fait sienne la pensée illustrée par le sophiste Protagoras : « Le vrai est ce qui plaît à chacun ». Une pensée qui régresse de 2500 ans a quand même un petit côté affligeant…

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Oui Yves, excellente question :quelle boussole choisir ? Et où se place l’altruisme véritable ? Vous avez foi en Dieu, et vous nous rappelez le commandement intangible du Décalogue. Hélas, cela clairement ne suffit pas, il n’y aurait pas de « cas Lambert » ni cette bousculade médiatique (jusque sur ce blog) si la réponse était facilement disponible. Ceux qui, comme moi, sont sensibles à la complexité de la situation, et à l’insuffisance des réponses standard de la foi, ne sont pas à ranger dans le camp de Protagoras ou de quelque maxime du genre hédoniste : nous aussi nous cherchons, nous posons des questions qui ne sont pas frivoles.

  43. Avatar de Atagni
    Atagni

    Mon commentaire Ecrire « Pénible, très pénible feuilleton que je me garderai de trancher, même si le lecteur devine quel camp aurait mon soutien » (§ 2 de votre billet), puis « Vous m’attribuez une ligne favorable à l’euthanasie dans le cas douloureux de Vincent Lambert, un choix que dans mon billet je me suis gardé de faire »(votre réponse du 26 à 20h31) n’est-il pas quelque peu contradictoire ?

  44. Avatar de Yves Catholique
    Yves Catholique

    Tant qu’on cherche, on n’est pas frivole, mais malheureux car la vérité est le bien de l’âme.
    Comme vous dites, j’ai la foi, une voie vivante qui m’a été donnée par le Bon Dieu, car j’ai cru en sa parole
    Mathieu 7, 7-11
    7 Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira.
    8 Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et l’on ouvrira à celui qui frappe.
    9 Qui de vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ?
    10 Ou, s’il lui demande un poisson, lui donnera un serpent ?
    11 Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon à ceux qui le prient ?
    Je rappelle ici St Augustin (Homélies sur l’Évangile de Jean, Tract. XXIX, 6, p. 707)
    : « La compréhension est la récompense de la foi. Ne cherche donc pas à comprendre pour croire, mais crois afin de comprendre, parce que si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. »
    On saisit ici toute la difficulté qui réside dans l’acte de foi, pour une intelligence rationnelle ; c’est ainsi cependant, Dieu se donne, mais ne s’atteint pas par des efforts uniquement humains. Cela ne veut pas dire qu’il les méprise ou les compte comme inutile ! Bien au contraire, il met sa joie à les couronner…

  45. Avatar de Eagle
    Eagle

    Rarement lu un article aussi mal écrit, aussi vide sur le plan philosophique et aussi erroné sur le plan scientifique. Quand on prétend écrire un article relié au journal LaCroix, on se renseigne un minimum sur l’affaire pour éviter de désinformer les lecteurs. Non Vincent Lambert n’est pas en fin de vie, ce n’est pas un « légume » ni un « zombie » (les familles des centaines de personnes qui sont dans le même état médical dans des unités dédiées ou celles des personnes âgées dépendantes et déficientes mentales dand les ehpad apprécieront ce dénigrement ! ). Il n’est pas branché à une machine, il n’est pas en mort cérébrale ni dans le coma, il a seulement une sonde gastrique pour être nourri et hydraté mais il est capable aussi de manger à la cuillère comme l’a montré sa mère. L’IRM qu’il a passé il y a 5 ans ne permet de conclure sur sa « conscience » que lorsqu’il donne un résultat positif. Tous les médecins neurologues spécialisés dans ces cas-là réclament son transfert dans un service spécialisé car il ne relève pas des soins palliatifs. D’autre part l’état médical de Vincent Lambert est sujet à débat parmi les médecins, certains experts le considérant pauci-relationnel, c’est-à-dire capable de réagir à des stimulations avec ses proches et donc conscient. Il est resté 31 jours de suite sans manger et avec très peu d’eau en 2013, il n’était alors pas sous sédatifs. Quelle horreur infligée à un handicapé lourd ! Comment ne pas s’émouvoir qu’on laisse en France un patient handicapé mourir de faim et de soif pour l’euthanasier… Bref un article militant et sans rigueur informative qui n’a rien à faire sur un blog estampillé LaCroix. L’auteur et les lecteurs devraient regarder cette émisson SudRadio où interviennent l’avocat des parents et un médecin spécialiste des patients pauci-relationnels, cela leur « ouvrira les yeux » sur cette affaire : https://m.youtube.com/watch?v=CfUzJz5A9Fk
    Honteux que cet article apparaisse dans Google Actualités, il risque de désinformer encore beaucoup de lecteurs.

  46. Avatar de Melchior
    Melchior

    Monsieur Bougnoux, vous ne voulez manifestement pas le voir, mais vous avez vous aussi vos dogmes. Simplement, vous les avez élaborés seul, en composant à partir de votre expérience.
    Vous êtes parfaitement libre de faire vos choix en la matière, ça ne me pose aucun problème. Simplement, vous n’êtes pas catholique. Etre catholique c’est adhérer à une foi dont les points équivoques ont été longuement réfléchis puis tranchés dans les siècles passés, afin que chacun sache comment interpréter le quotidien à la lumière de l’Evangile. Ces précisions de foi et de morale oui été, oui, tranchées fermement, parce qu’elles ont été réfléchies en profondeur et avec précaution.
    Précaution, c’est sans doute ce qui, ici, vous échappe, car dans l’hypothèse où en effet, Vincent doive être considéré comme un handicapé lourd, ce que vous insinuez ouvre la voie à la reconsidération du cas de tous les handicapés qui ne peuvent communiquer. Vous voyez les conséquences?
    Peut-être que le problème c’est que vous vous projetez, un peu dans Vincent, un peu dans sa famille, un peu dans le législateur, un peu dans le médecin.

    Or, le fond de l’exigence catholique est un décentrement. Une sorte de faculté à penser l’autre pour lui-même et non par rapport à soi.

    Quant à être accablé de voir ce billet de blog sur le site de La Croix… Il y a encore des gens pour croire que La Croix est un journal catholique? 😀

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Pour la énième fois, je redis ici que vous ne lisez pas « La Croix » en lisant ce blog, où j’ai été invité voici six ans avec une totale liberté d’expression. Le décentrement ? Mon billet est parti, non d’une indignation devant l’acharnement thérapeutique, dont je n’ai rien dit, mais de mon étonnement devant l’acharnement médiatique (dont ce blog, si j’ose dire, profite : il en est inondé !). Pourquoi le « cas Lambert » touche-t-il à ce point les gens ? J’ai accroché cette question à celle de yeux ouverts, qu’on ne peut considérer sans effroi (à mon avis). D’où ce billet, plutôt modeste dans son propos : non dire ce qu’il faut faire de Vincent Lambert (je n’en sais vraiment rien), mais quelles sont les raisons qui motivent un tel intérêt. Il m’a semblé que l’effroi, attesté dans beaucoup de récits ou de films touchant les morts-vivants ou les états intermédiaires entre la vie et la mort, se trouve concentré ici. D’où notre fascination. Nous ne savons pas penser cet état (où il se tient), nos catégories morales ou philosophiques s’en trouvent durablement ébranlées. Sauf pour ceux qui font jouer la béquille religieuse, très nombreux et bruyants à intervenir ici.

  47. Avatar de Damwatts
    Damwatts

    Merci pour cet article qui amène une vrai réflexion sur le sujet. Malgré les commentaires des bien-pensants qui n’ont pour seul argument que la volonté de Dieu, il y a un vrai débat sur cet état de conscience minimale. Au delà des croyances que chacun est libre d’avoir (certains commentaires sont presque effrayant). Vincent avait clairement dit qu’il ne voulait pas d’acharnement thérapeutique. Il n’a, malheuresement pour lui, pas mis sur papier ses volontés. Dieu ou pas, si quelqu’un est libre de vie ou de mort sur notre propre personne, c’est bien nous-mêmes. A partir du moment où il avait fait part de ses choix à sa femme, il ne devrait pas y avoir de débat sur ce cas.
    C’est bien sa femme qui est à ses côtés depuis le début, qui a tout arreté, démenagé, pour venir près de lui. Contrairement aux parents, très médiatisés, qui viennent juste pour défendre leur dogme d’un autre temps, quand ça les arrange, et qui continuent leur vie auprès de leur « Fraternité ».
    Pour moi le débat ne devrait même pas avoir lieu pour Vincent, mais ses parents ont décidé de médiatiser l’affaire, au nom de leur intrégrisme religieux, et non de l’amour pour leur fils, et c’est bien triste.

  48. Avatar de Damwatts
    Damwatts

    Bien vu Eagle, ça ouvre vraiment les yeux de n’avoir qu’une partie des avis, de mettre de côté les avis divergent. A écouter seulement les avis qui vont dans notre sens, on ne fait que s’auto-persuader d’avoir raison. Si tous les gens qui ne sont pas d’accord avec vous sont « désinformés », ce n’est même pas la peine de participer à un débat

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci Damwatts ! Mais on sent bien que Eagle a choisi ce pseudo pour se persuader d’avoir un regard d’aigle…

  49. Avatar de Dawid
    Dawid

    Merci beaucoup à Eagle et à Melchior !

    En effet, Monsieur Bougnoux fait montre de fort peu de rigueur intellectuelle en omettant (volontairement ?) de se renseigner aux bonnes sources au sujet de l’état réel de Vincent…

    Se draper ainsi dans des oripeaux pseudo-philosophiques et un cache-sexe trompeusement littéraire pour mieux aller dans le sens du vent de la désinformation générale, relèverait d’une simple fumisterie de potache, si ce n’était LA VIE D’UN HOMME qui était en jeu !

    Or, comment Monsieur Bougnoux peut-il encore prétendre faire la leçon de charité chrétienne aux « cathos dogmatiques », lorsque l’ »humanisme » qui lui sert de piédestal s’avère autant vermoulu de suffisance, et pourri de « bonnes intentions » dont l’enfer est pavé…

    A moins que Monsieur Bougnoux n’envisage l’euthanasie comme un acte d’amour qui offrirait à sa victime « une mort miséricordieuse »…
    Après tout, c’est l’expression qu’utilisaient les nazis eux-mêmes dans leur propagande publicitaire Aktion T4 pour justifier l’assassinat de plus 70 000 handicapés, dont 5 000 enfants de moins de trois ans…

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Il faut beaucoup de bonne volonté, Dawid, pour « valider » des commentaires aussi nauséabonds que les vôtres, mais je le fais impartialement, pour laisser chacun juge des hauts et des bas d’un débat.

  50. Avatar de Dawid
    Dawid

    Damwatts,
    quant à la volonté soi-disant exprimée par Monsieur Lambert, avant son accident, de voir sa vie abrégée eu égard à son état actuel, outre que ce souhait n’a jamais été consigné par écrit par l’intéressé, et quand bien même il l’aurait effectivement été, il est avéré que les faits viennent contredire cette interprétation.
    En effet, Monsieur Lambert a déjà vu son alimentation arrêtée et son hydratation réduite à un verre d’eau quotidien pendant 31 jours consécutifs au printemps 2013.
    Le fait objectif qu’il ait résisté à un mauvais traitement d’une telle cruauté et aussi long, ne peut signifier qu’une chose : Monsieur Lambert tient à la vie, au point de ne plus la lâcher !

  51. Avatar de Dawid
    Dawid

    Monsieur Bougnoux, maintenant vous inversez les rôles, en bon idéologue manipulateur et « impartial »…

    C’est vous, hélas, qui avez publié un article « nauséabond » qui ne peut laisser indifférent les hommes « de bonne volonté »…

  52. Avatar de Dawid
    Dawid

    Monsieur Bougnoux, vous rendez-vous compte de ce que vous publiez ?

    Je vous cite :
    « Il m’a semblé que l’effroi, attesté dans beaucoup de récits ou de films touchant les morts-vivants ou les états intermédiaires entre la vie et la mort, se trouve concentré ici. D’où notre fascination. »

    Vous avez beau jeu ensuite, d’invoquer votre infaillible « rationalité » face à « la béquille religieuse » de vos contradicteurs !

    Car Vincent Lambert demeure un être humain à part entière qui ne saurait se laisser réduire à « un cas », prétexte pour votre logorrhée malsaine et morbide à force de narcissisme onaniste !

  53. Avatar de Mitroma
    Mitroma

    Cet article a manifestement été écrit sans avoir visionné la vidéo d’une minute et vingt-trois secondes, où l’on voit un homme exprimer une infinie tristesse, le front et la bouche contractés dans le signe bien connu des pleurs, ce que sa mère, à mon avis, interprète parfaitement. Regarder cette vidéo, voir l’expression de tristesse de Vincent, comparer son visage avec des photos où ce visage ici contracté par la peine est là détendu, sans ressentir soi-même de tristesse, c’est malheureusement se révéler à soi-même son incompétence en matière d’empathie, et le dire à tout le monde dans un blog.
    D’autres photos de lui montrent en effet son visage non contracté, et l’expression, ici, est hélas reconnaissable, et sa maman ne s’y trompe pas. Par ailleurs à la seconde 41, le mouvement de lèvres est net, il y a mobilité, bien plus qu’on ne le dit.
    Les seuls médecins compétents sont ceux qui ont déjà vu bien des cas de « Locked-in syndrome » dans leur vie professionnelle, car Vincent semble souffrir que quelque chose de comparable.
    La question, à mon avis, est de savoir ce que signifie cette tristesse
    Devant la tristesse exprimée par Vincent, il faut se demander si elle exprime la volonté de ne pas quitter ce monde (ses parents, au premier chef), ou si elle exprime la volonté inverse et est, dans ce moment absolument émouvant du « se quitter pour toujours » (pardonnez-moi, je laisse la paradis à ceux qui y croient), l’expression de ses adieux émus.
    Ce qui me semble inadmissible, c’est de voir que l’on nie l’évidence, et qu’on nie l’expression de tristesse de Vincent quand on lui annonce l’arrêt des soins. Or si cette tristesse est là, c’est bien qu’il comprend ce qui lui arrive et que sa pensée et ses sentiments se situent bien au-dessus du niveau des réflexes. tout le problème est là.
    Quand je parle, je prends des précautions élémentaires, comme savoir de quoi je parle, et au moins je regarde les vidéos disponibles. Même si celle dont je parle va sans doute bientôt être supprimée par décision de justice, et pour empêcher la polémique d’enfler, on n’empêchera pas de circuler la quantité de copies privées qui en a été faite. Or ce que l’on voit est terriblement impressionnant, et ne donne pas envie d’arrêter les soins. Pas du tout, même.
    Si le journal « La Croix » s’y met, c’est à désespérer de tout.
    Que Dieu nous garde et nous protège tous.

  54. Avatar de Eagle
    Eagle

    @Damwatts : L’émission SudRadio dont j’ai donné le lien est très objective puisque 3 journalistes sont là pour apporter la contradiction à Maître Jérome Triomphe, avocat des parents, et une médecin spécialiste de ces patients. L’avocat domine clairement le débat et permet de montrer que la plupart des personnes qui réclament le décès de Vincent Lambert ne connaissent pas son état médical réel ni l’application du droit.

    Si la société estime que ce patient doit mourir, alors elle doit être honnête sur les raisons qui poussent vers ce choix et transparente sur les moyens utilisés. En l’espèce force est de constater qu’on entend beaucoup de mensonges : d’abord en prétendant qu’il ne s’agit pas d’une euthanasie, ce qui est totalement faux car il s’agit de faire mourir un patient par déshydratation, en utilisant une sédation plus ou moins profonde qui peut elle-aussi provoquer un dysfonctionnement du cerveau ou un arrêt du coeur.

    Toutes les expressions utilisées dans les médias telles que « le laisser partir », le « débrancher », « un légume », « un mort-vivant » sont erronées. Un travestissement de la réalité est de faire croire qu’on arrête des « traitements », alors que les seuls soins reçus sont l’alimentation et l’hydratation. Faire croire qu’il serait en fin de vie ou en situation d’obstination déraisonnable est également un mensonge, les experts mandatés par les Tribunaux ayant certifié qu’il ne fait pas l’objet d’un acharnement thérapeutique.

    Si des informations fausses sont données sur cette affaire dans les médias, cela démontre qu’il est l’objet d’une instrumentalisation pour faire évoluer la loi. Quand on se situe du côté de la vérité, sans aucune considération religieuse ou dogmatique, on se rend compte que les parents ont parfaitement raison de demander son transfert dans une unité adaptée loin de toute cette pression et loin de la désinformation médiatique.

    Je vous conseille également le livre « Une larme m’a sauvée » d’Angele Lieby, qui raconte comment une personne dans le coma qu’on croyait en état de mort cérébrale pendant 6 mois entendait tout ce qui se passait autour d’elle et était parfaitement consciente de son état. https://www.youtube.com/watch?v=-Goot29b_gc

    Ce qui montre qu’en pareille situation il faut être très prudent et faire preuve d’humilité. Comme par exemple en s’abstenant de réclamer la mort d’un patient qu’on n’a pas rencontré !

  55. Avatar de Dawid
    Dawid

    Merci beaucoup à Mitroma et à Eagle pour leurs arguments solidement étayés.

    OUI, Vincent vient d’échapper de peu à une véritable euthanaZie !

    Et honte à ceux qui réclament sa mort, et veulent dénigrer les défenseurs de cet innocent !

    Car, demain, si Vincent est finalement supprimé, qu’adviendra-t-il des personnes âgées dépendantes, des grands handicapés ?

    La France légaliserait-elle l’euthanaZie des enfants, comme en Belgique ?

  56. Avatar de rootard
    rootard

    Eagle bonjour,

    Le cas de d’Angele Lieby est totalement différent et, à mon sens, pas du tout comparable.

    Cette femme a une maladie très rare et du coup mal diagnostiqué, qui donne l’apparence du coma, mais seulement l’apparence, elle a toujours été consciente et d’ailleurs a même pu pleurer.

    cette maladie porte un nom: le syndrome de Bickerstaff

    Rien à voir avec le grave traumatisme cranien qu’a malheureusement subi Vincent Lambert lors de son accident de voiture lors du choc avec un arbre.

    La cause de l’état étant radicalement différente, je pense que tout comparaison est malvenue, enfin c’est mon avis perso.

  57. Avatar de Cyril
    Cyril

    je suis catholique est pourtant (je vais me faire insulter par des catholiques mouhahaha).. comme je l’ai lu et je l’écris moi-même, je suis croyant et je crois donc à l’éternité de l’âme, à la résurrection des morts (et accessoirement à la résurrection des corps).

    donc si Vincent Lambert doit partir qu’il parte.. et s’il doit rester qu’il reste, de ce fait j’ai du mal à comprendre l’acharnement a ses parents, ou plutôt si, c’est celui du catholique qui s’accroche au dogme plutôt qu’a sa foi.

    j’ai donc prié pour VL bien-sûr, à plus d’une reprise d’ailleurs, comme je suis un homme de foi, aimer de Dieu, celui-ci a répondu, bien-sur Vincent n’a pas guéri sinon je pense que cela ne serait pas passé inaperçu, mais il a fait quelque chose de manière totalement invisible, il l’a touché.. et ça..! ça ne veut rien dire pour le néophyte lol, mais ce clin-d’oeil que Dieu m’a donné sur l’aboutissement de ma prière à pour moi une signification spéciale.. il peut partir.

  58. Avatar de Mitroma
    Mitroma

    La méconnaissance de la réalité de la situation de Vincent Lambert est à l’origine des errances actuelles, et des déclarations à la Diafoirus.
    Je ne donne pas le lien vers la vidéo où Vincent pleure, car elle pose des problèmes de droit. En revanche en voici une, ci dessous, où l’on peut voir réellement (enfin!) l’état de Vincent et se faire son avis personnel. Ne pas hésiter à la diffuser, elle est, elle, parfaitement légale et provient de la revue Valeurs Actuelle, seule publication à ma connaissance a s’être interdit d’utiliser l’expression parfaitement erronée (et ici idéologique) d’ »état végétatif » et qui utilise celle, parfaitement juste, d’ »état pauci-relationnel » (prononcer le « c » comme un « k » si on est pro-latin -paucus = peu-, et comme un « s » si on francise). Après avoir vu cette vidéo, on comprend mieux pourquoi certains considèrent qu’abréger sa vie serait un crime rappelant l’eugénisme nazi. Et je pèse ici mes mots. Ou alors, il faut prouver, vidéo à l’appui, que l’état de Vincent s’est nettement dégradé depuis. Je considère pour ma part que dans cet hôpital, Vincent est mis au supplice et que cela doit cesser. Et bien sûr pas par sa mort, que Dieu nous garde de cette folie furieuse qui a pris certains de nos concitoyens. Je précise que mon épouse travaille en MAS et que ce type de situation y est courant, on a des cas même plus lourds. Mon épouse ne comprend absolument pas pourquoi Vincent n’est pas « déclaré sortant ».
    Il semblerait que la société, (inconsciemment) s’apprête à sacrifier un innocent, bien vivant, pour faire passer une loi de mort. Si nous acceptons que Vincent soit tué, tout sera possible ensuite. Il faut absolument voir la vidéo suivante pour se faire son propre avis, contre tous les Diafoirus autoproclamés qui ignorent le locked-in syndrome (largement diffuser cette vidéo légale, merci):
    https://www.youtube.com/watch?v=OFPcHs_yU1g&feature=youtu.be&t=242

    L’objectif que je défends ici, c’est que Vincent soir placé, et d’urgence, dans de bonnes conditions en MAS, pour tenter avec lui tous les modes de communication auxquels les psychologues et personnels ont été formés ou dont ils ont l’habitude, pour essayer de mieux comprendre son cas. Toute situation est unique. L’hôpital est un lieu très inadapté pour cela. Depuis combien de temps Vincent n’a-t-il pas vu le printemps, dehors, entendu le chant des oiseaux, senti le vent tiède sur son visage? En MAS, tout ceci serait possible. Et encore une fois, je ne suis pas ici un défenseur fanatique et bigot de la vie à tout prix. Je vois simplement que Vincent n’est pas dans l’état qu’on nous dit, et qu’un immense mensonge généralisé s’est installé, qu’il faut détruire. Et souhaitons un bel été à Vincent.

  59. Avatar de Shifumi
    Shifumi

    Dans les yeux de Vincent Lambert, il y a apparemment le reflet de notre société : manque d’écoute, d’empathie, de respect, d’ouverture à autrui. Vous devriez conclure ce blog et le fermer, M. Bougnoux, ce débat n’en est plus un, mais je comprends mieux, grâce à vous, « le cas Lambert » après avoir lu les réactions exacerbées de certains ici.
    Merci à Damwatts d’y avoir mis tolérance et humilité.
    Et une pensée pour Mme Lambert dont la vie, la vraie, a été volée et détruite, sans présent et sans avenir, sans deuil possible ni reconstruction, au nom de grandes idées « humanistes », parfois assenées avec haine ….

  60. Avatar de Shifumi
    Shifumi

    IMMONDE ! J’étais sur le point de quitter définitivement ce blog, et j’ai quand même cliqué sur la vidéo proposée par Mitroma ….
    Mais comment pouvez-vous, pour défendre la pseudo vie d’un homme, exhiber ainsi sa totale déchéance ? Et la mère, cette abominable « mère », qui lui parle comme un tout petit-enfant, mais quelle honte !
    Mais non, Mitroma, il ne mange pas à la cuillère !! Il a des réflexes premiers. C’est tout, et je le maintiens : il n’a plus de conscience et HEUREUSEMENT ….
    Honte sur vous de montrer des images pareilles. Comme je regrette d’avoir voulu m’informer davantage, c’est insupportable, je vomis, oui, je vomis votre « compassion » qui n’est que voyeurisme et bêtise. Le LIS, ça n’a, en plus, rien à voir !! Et vous savez ce que c’est une MAS ? Je ne le pense pas, non … Renseignez-vous un peu avant de dire n’importe quoi et surtout ne colportez plus ces images infâmes.
    Je suis profondément en colère, et je regrette de me montrer à mon tour violente, mais non, ça, c’est trop. Vraiment trop …
    M. Bougnoux, je vous demande, s’il vous plaît, de supprimer ce lien indigne.

  61. Avatar de rootard
    rootard

    Mr Vincent Lambert avait fait part à ses collègues de son souhait de « partir » s’il se retrouvait dans cet état.

    Malheureusement, il n’a pas formalisé ce souhait (ce que beaucoup font désormais, suite à ce cas), du coup ce sont les intégristes catholiques (ses propres parents, qui plus est) qui décident à sa place.

    Il est où le respect…

    Ce n’est pas parce que vous avez peur qu’on vous laisse passer de l’autre coté en pareille circonstance, que vous devez empêcher les autres de faire ce choix, qui reste personnel selon moi.

    Enfin, c’est une histoire particulière, des situations comme celle-ci se passent sans tapage médiatique habituellement, et les volontés sont généralement respectées.

    J’espère pour Mr Vincent Lambert qu’il n’est pas conscient, quelle horreur sinon de prendre conscience que ses souhaits ne sont pas respectés, et puis que de souffrance inhumaine, ce n’est pas une vie !

  62. Avatar de pakato
    pakato

    Débranchons le et laissons faire dieu …
    (je sens qu’il va s’abstenir, comme toujours…)

  63. Avatar de Eagle
    Eagle

    @rootard : comprendre les arguments des contradicteurs et ne pas les déformer est indispensable à un débat sain et équilibré.

    Je n’ai pas pris l’exemple d’ Angele Lieby pour faire un parallèle ni une comparaison avec l’état de Vincent Lambert, j’ai pris cet exemple pour montrer qu’en médecine il faut être très prudent et très humble dans les cas où la présence d’une conscience est difficile à évaluer avec certitude. Angele Lieby a été victime d’une erreur de diagnostic puisque les médecins la croyaient en état de quasi-mort cérébrale, or elle était parfaitement consciente de son environnement et entendait tout.

    Pour Vincent Lambert certains médias ont déjà fait leur diagnostic et le traitent de « légume », or il faut être très prudent à ce sujet car un certain nombre de médecins le qualifient de pauci-relationnel et décèlent chez lui la manifestation d’une conscience qui fluctue avec le temps, comme les 1500 patients dans le même état médical. Par conséquent pour ne pas tomber dans l’obscénité consistant à demander le décès d’un patient qu’on ne connait pas soi-même, par déshydratation, et de le qualifier de comateux, de même que pour respecter ses parents qui constatent son état médical chaque jour, il faut s’abstenir de faire des conclusions hâtives sur ce patient et sur le degré de sa conscience ou de son éveil.

    Les personnes qui jugent a priori son « absence de conscience » ou encore son état « dit végétatif » en fonction de ouï-dires ou de propos rapportés et déformés dans les médias, de résumés journalistiques biaisés de rapports d’expertises que beaucoup n’ont pas lus, devraient faire preuve d’humilité et se taire, ou au moins montrer de la circonspection à ce sujet.

    Il existe d’autres exemples qu’Angele Lieby, comme cet homme qui était pendant 17 ans qualifié de « végétatif » et qui a montré des signes indiscutables de conscience en regardant une série : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/un-patient-dans-un-etat-vegetatif-s-eveille-grace-a-hitchcock_27851

    Ou encore ce Belge qu’on a qualifié de « végétatif » pendant 23 ans et qui était très en colère qu’on ne réalise pas son degré de conscience : https://www.lapresse.ca/international/europe/200911/24/01-924628-un-belge-se-reveille-apres-23-ans-dans-un-faux-coma.php

    Beaucoup de gens manquent de sagesse sur cette affaire, sans avoir essayé de lire tous les arguments adverses. Qu’il soit transféré dans une unité spécialisée est la plus sage des décisions.

  64. Avatar de La dignité est dans l'être
    La dignité est dans l’être

    Du point de vue chrétien, je trouve abominable cet article et de nombreuses réactions selon l’esprit du monde.

  65. Avatar de jACQUES VALADR
    jACQUES VALADR

    l’article n’a pas sa place dans les colonnes de LA CROIX, c’est une honte. Personnellement j’ai eu à vivre pendant 18 mois un cas presque semblable avec la maladie de ma femme (dans le lit sans bouger /sans communiquer verbalement) vivant grâce aux soins des infirmières (toilette/manger etc..) et à la présence de ma fille et de la mienne. Aucune réaction à part le regard ! et que voulez-il nous dire ????? je n’aurais jamais les réponses, malgré le dernier regard deux jours avant plus insistant . L’auteur pense ce qu’il écrit, mais ce n’est pas à sa place dans cette REVUE; c’est son opinion et je respecte, mais tant qu’il y a de la vie il faut espérer !
    merci

  66. Avatar de Mitroma
    Mitroma

    Voilà qu’au moment où le débat commence, certains proposent de le fermer, comme par hasard le jour où est déposé un lien vers une vidéo de Vincent en train de se nourrir à la cuillère, et de déglutir, de tourner la tête, etc. Lien posé par moi-même, qui n’ai rien d’un intégriste catholique et qui ne croit pas au paradis.
    Monsieur Bougnoux, des amis vous proposent de fermer ce blog pour qu’il n’y ait plus débat.
    Finalement, malgré la perte démocratique que représente toute fermeture de débat, ce n’est peut-être pas si absurde, car vous le « philosophe » :
    -soit vous avez parlé sans avoir vu la vidéo, ce qui est inqualifiable, car vous avez glosé sans savoir de qui vous parliez, ridiculisant une discipline sérieuse et pire, oubliant la personne de Vincent, votre prochain,
    -soit vous l’avez vue, et alors vous avez révélé publiquement que vous n’aviez aucune faculté d’empathie, que vous ne comprenez rien à la vie. On n’aimerait pas être votre enfant ou être embarqué avec vous sur un radeau de sauvetage un peu surchargé une nuit de naufrage.
    Je conserve pour ma part dès maintenant une copie informatisée de cette page, exceptionnelle de mauvaise foi et dans sa volonté de tromper autrui par un voile de fumée parfaitement vain d’ailleurs, par la volonté de son rédacteur principal, qui ne « randonne » pas, comme le titre de la page le laisse entendre, mais divague et erre dans des chemins dangereux. Ce n’est pas parce qu’on a eu une épouse décédée d’une maladie incurable et qui demandait consciemment la mort elle-même, que l’on a le monde droit, la moindre compétence, pour parler de la vie des personnes lourdement handicapées. C’est inadmissible, c’est scandaleux, c’est inhumain.

  67. Avatar de Mitroma
    Mitroma

    C’est fait. Je viens d’enregistrer cette page, afin que, si elle était supprimée, il en reste une trace pour toujours, pour dire ce que certains, prétendant être « philosophes » ont osé dire de l’humain, en France, au début du vingt-et-unième siècle. Traiter un handicapé de « Zombie » est inqualifiable, cela doit être conservé pour mémoire.
    Quel autre beau qualificatif, Monsieur Bougnoux, trouveriez-vous pour cette petite fille récemment décédée? Lisez-bien chaque mot de l’article, on y parle de vous.
    https://www.7sur7.be/faits-divers/effrayante-monstre-horrible-une-petite-fille-handicapee-victime-de-la-haine-sur-internet-est-decedee~a4c068ea/

  68. Avatar de Renaud
    Renaud

    – « C’est Dieu qui a créé Vincent, ce n’est pas à des hommes de décider de la fin d’une vie »: mais est-ce que l’inverse est vrai? Des hommes doivent-ils décider de prolonger une vie qui n’en est pas une? si on privait cet homme de l’assistance dont il bénéficie, il s’éteindrait de lui-même. Il me semble que c’est là même le cycle de la nature pour tout être en incapacité de se subvenir à lui même. Alors pourquoi s’acharner à le maintenir en vie dans un corps qui est devenu une prison pour lui???
    – en imaginant qu’il ait une conscience, mettez-vous 2s à sa place et songez au calvaire qu’il doit vivre, prisonnier de son corps 24h/24, sans possibilité aucune de communiquer, de bouger, de manifester une quelconque émotion, de vivre en résumé…
    – enfin, il était apparemment infirmier et avait selon des informations que j’ai pu lire, émis le souhait s’il lui arrivait ce genre d’accident, de ne pas être maintenu dans un état végétatif. Alors pourquoi ne pas respecter son souhait?!

  69. Avatar de Mitroma
    Mitroma

    « Assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je me ferai un plaisir de dégonfler ». Voici le bienveillant programme de Monsieur Bougnoux, en haut et à droite de cette page. Monsieur Bougnoux n’imaginait peut-être même pas que l’on puisse considérer son travail comme faisant partie de ces médiocres baudruches à dégonfler. Cet article est en effet un travail extrêmement médiocre, indigne d’un agrégé de philosophie, et pour tout dire nauséabond. Mais dans cette page simpliste, tout est simple, et la baudruche se dégonfle toute seule. Il suffit de lire l’article, de suivre les liens, et de comparer les commentaires. Le coeur et l’esprit de chacun lui dira ce qu’il a à faire.
    Merci à La Croix d’accepter d’héberger de tels blogs, c’est tout à son honneur : la pitié pour son prochain est une belle chose.

  70. Avatar de Mitroma
    Mitroma

    Pauvre Monsieur Bougnoux, vous n’avez même pas compris les derniers mots de votre épouse mourante;
    « Sauve-moi, sors-moi d’ici -m’as-tu supplié le dimanche matin en tentant d’arracher tes tubes, et ce furent tes dernières paroles, après quoi tu ne devais plus reconnaître personne, tu étais partie. »
    Pénétré de mort comme tant d’autres prétendus philosophes, vous n’avez pas retenu que c’était un cri absolu de vie !
    Elle partit sans avoir été comprise. Elle attendait de vous l’amour, pas la mort.
    Votre position au sujet de Vincent est donc ancrée profondément et ne changera pas, car en vous quelque chose souffre trop par là. Vincent vous rappelle votre erreur, et vous préféreriez donc le voir mort comme votre épouse. Par logique intérieure, pour vous rassurer. Merci de bien vouloir laisser ceux qui aiment la vie et l’amour s’occuper de Vincent.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Mitroma, Vos deux derniers « commentaires » passent les bornes de l’odieux. Faut-il répondre ? Ainsi, vous avez à m’instruire ou me faire la leçon sur ma conduite envers ma femme, décédée en juin 2016 ? Vous étiez présente quand je la veillais jour et nuit, vous écoutiez aux portes pour savoir ce quelle souhaitait, ce qu’elle me disait ? Comment osez-vous vous arroger une telle position ? Je valide vos interventions, pour que chacun juge (et puisque ce blog demeure une archive à ciel ouvert) jusqu’à quel degré de bassesse peut descendre un débat.
      Quant à la vidéo que vous nous enjoignez de consulter d’un Vincent Lambert nourri à la petite cueillère par sa mère larmoyante, là aussi c’est franchement indigne : nous avons retiré, La Croix et moi, les deux photos postées d’abord sur mon blog, ce n’est pas pour leur substituer ce soi-disant document dont je vous défie de tirer la moindre preuve allant dans votre sens.

  71. Avatar de Melchior
    Melchior

    Cyril, pourquoi opposez-vous les dogmes à la foi, exactement ?
    Chaque dogme n’est rien d’autre qu’une affirmation de cette foi. Au sens strict, même, de ces « jugements sûrs », ne sont considérés comme dogmes que ceux qui sont enracinés directement dans l’Ecriture. C’est par extension qu’on a qualifié aussi de dogmatiques les jugements indirectement connectés à cette Ecriture.
    Remettre en cause le principe de l’existence de dogmes, ça me va (pour ceux que ça branche je veux dire), mais à nouveau, prenez la mesure des conséquences : jusqu’où êtes-vous sûr de votre foi ? Que considérez-vous comme indiscutable ? Que Dieu soit ? Qu’il se soit incarné ? Vous verrez vite que vous en avez aussi, simplement n’ont cette autorité que les intuitions produites par votre libre examen.
    Or cette distinction, ici, est importante, parce que l’appréciation du problème soulevé par ce cas est très différente selon qu’elle vient d’une réflexion profonde, collégiale, rationnelle, en tenant compte de manière posée des affects engagés (et il est possible d’admettre des excès de toutes parts dans ce drame), ou d’une réflexion personnelle, qui a sa légitimité, mais aussi ses limites, spécialement la sidération que peut nous valoir le constat de son état, auquel aucun d’entre nous n’aspire.
    Très singulièrement, si l’on veut tenir honnêtement compte des émotions de tous: Vincent, parents, épouse, frères et soeurs, ainsi que les autres concernés: autres patients dans son état et leurs familles, c’est essentiel de justement ne pas céder à l’émotion, la nôtre je veux dire, sinon l’empathie. Car nous sommes tous impressionnables et cela affecte notre appréciation des faits et notre sens des responsabilités.
    Aucun problème pour écouter le point de vue d’un médecin qui remettrait en cause l’interprétation du regard et des expressions faciales de Vincent mais dans ce cas, la question est: qu’est-ce que la vie? Activité du cortex? Du tronc cérébral? Aux professionnels de répondre.

    Mais que la réponse quant au maintien de Vincent (ou, selon d’autres, du seul « corps de Vincent ») provienne d’émotions personnelles juxtaposées, c’est inacceptable. Ca doit être réfléchi ensemble, et le fruit d’une telle réflexion, si elle parvient à une conclusion sans ambiguïté, c’est, comme vous diriez, « dogmatique ». Ce mot n’a rien de péjoratif, sauf quand on veut à soi seul remettre en question l’intelligence de tous les autres, spécialement de ceux qui nous ont précédés. Ils n’étaient pas forcément plus bêtes que nous, et de plus, la plupart du temps, avant d’arriver à une proclamation dogmatique, ils se sont âprement opposés, mais à coups d’arguments, et d’une hauteur à laquelle bien souvent, ni vous ni moi ne saurions accéder. A tout le moins, ils ont longuement étudié la question. Je ne connais aucun dogme qui ait été bâclé (alors que de nos jours, bien des affirmations sont complètement inconsidérées, légères, peu étayées, et proclamées avant même d’avoir réfléchi à leurs conséquences, que ce soit en termes de contradiction avec la foi, avec la morale, ou avec le sens commun, l’intérêt d’autrui et l’intérêt général).

  72. Avatar de Melchior
    Melchior

    J’ajoute, sur la question de savoir ce qu’est la vie, qu’il peut y avoir deux conclusions selon la réponse: soit Vincent est encore vivant, soit ce n’est plus que son corps qui est vivant.
    Si ce n’est plus que son corps, alors Vincent n’est pas emprisonné dedans, il est libre depuis longtemps, et le problème n’est plus l’empathie à l’égard de Vincent mais l’acceptation du maintien de ce corps, avec toute l’importance que cela revêt pour une partie de son entourage.
    Si Vincent est toujours là, certes prisonnier d’un corps qui ne peut plus communiquer ou très peu, alors il n’est pas en fin de vie. Il ne peut s’alimenter et s’hydrater seul, ok, mais il n’est pas le seul, alors quid des autres?
    Alors finalement la question est: est-ce que Vincent souhaite, accepte, refuse de vivre sous une telle dépendance et avec de telles difficultés de communication (de lui vers les autres, car allez savoir ce qu’il perçoit de ce que les autres lui communiquent, par la voix, le contact, la présence)?

    Chacun peut être glacé d’effroi en pensant qu’il pourrait être à sa place. Personne ne veut ça. Donc on préférerait, si c’était nous, que tout finisse plutôt que d’en être là. C’est ce qu’on se dit quand on est en assez bonne santé, en tout cas. Moi-même je crois que je détesterais, c’est vrai.

    L’accès de Vincent à l’eau et la nourriture est conditionné. Vous ne le voyez peut-être pas, mais le nôtre aussi, cet accès est à la merci de la décision d’autrui (le distributeur) et si pour la plupart d’entre nous, cet autre accepte toujours de nous fournir, il suffirait d’une famine ou une guerre -ou simplement que nous n’ayons pas d’argent- pour que cette décision change.
    Donc, le fait que l’accès à la nourriture et l’eau dépende d’autrui, suffit-il à affirmer que la vie n’est plus supportable?
    Outre cette dépendance au bon vouloir d’autrui, Vincent (ou 95% de son corps, pour ceux qui sont de cet avis) n’est pas sur le point de mourir. Pas plus que vous ou moi.
    Donc la décision de ne plus l’assister pour son alimentation doit être considérée avec ses conséquences éthiques. Le patron du supermarché pourrait avoir le même questionnement à notre sujet, après tout.

    L’hypothèse que Vincent préférerait mourir que d’être frappé d’un handicap aussi lourd, soulève la question du suicide, et en l’espèce, quand la personne n’a plus les moyens physiques d’y parvenir, de l’assistance d’autrui dans cette démarche.

    D’une part, la loi à ce jour ne le permet pas. Mais mettons qu’elle évolue, il reste une question: Vincent veut-il se suicider?
    Manifestement, il a signifié à son épouse que oui, probablement, il préférerait. Il aurait dit ça quand il était en bonne santé, et qu’une telle situation ne pouvait lui inspirer, comme à nous aujourd’hui, que de la peur. Qu’en est-il aujourd’hui ? Et là le gros problème, c’est l’incertitude. Si vous vous plantez, certes il ne pourra pas dire un mot pour s’y opposer, mais c’est un meurtre.
    Cela soulève une autre question : sans doute qu’aucun d’entre nous n’aimerait être frappé d’un handicap lourd: paraplégie, tétraplégie…. Brrrrr…. Sans doute aussi qu’en pleine possession de nos moyens, nous ne trouverions pas la force, et préférerions que le sort nous conduise à la mort plutôt qu’au handicap. Seulement voilà, on ne choisit pas. Si l’accident ou la maladie vous frappe d’un handicap, sans vous tuer, on peut pester, rager, mais c’est malheureusement ainsi. Qu’on veuille mourir, ça se comprend, et j’imagine que bien des handicapés ont dû avoir des idées noires.
    Mais d’autres sont rayonnants, alors qu’on n’accepterait pas le quart de leur handicap.
    Qui peut affirmer ce que veut Vincent _aujourd’hui_ ? Personne, et c’est bien le problème.

    Est-ce qu’il souffre physiquement? Mentalement? Si la souffrance physique était avérée, on ne pourrait même pas le mettre en état de sédation telle que sa vie s’achèverait sans douleur, parce que justement, sa vie ne s’achève pas.
    Mais elle n’est même pas avérée.
    Souffre-t-il mentalement?
    Si oui, alors, faut-il envisager une telle sédation pour une personne lambda en grande souffrance mentale, sachant qu’en outre elle n’en mourra pas, et qu’il faudrait une euthanasie active? Quelles conséquences sociétales aurait ce geste?
    Et enfin… si Vincent ne souffre pas mentalement?
    Même des directives anticipées ne répondent pas à un tel cas. C’est l’histoire de la détresse de l’homme face à la mutilation non létale. La réponse n’est pas forcément la mort, malgré la peur et les idées noires. Et en l’état de la loi, ce n’est, à coup sûr, pas la mort.
    En fait, il n’y a qu’en légiférant sur l’euthanasie des personnes très lourdement handicapées et ne pouvant s’exprimer, qu’on laisserait une place à un autre choix que le seul qui se présente dans le cas de Vincent: la prise en charge en unité spécialisée.

    Ce qui nous fait vouloir la mort, ou la délivrance, de Vincent, c’est notre rage contre le sort qui n’a pas permis qu’il meure de ses blessures, ou contre l’équipe qui l’a pris en charge sur la route ce jour là. C’est ça qui nous flanque une trouille bleue et nous fait nous projeter dans sa situation, de manière beaucoup plus émotionnelle que rationnelle.

    Alors l’autre question qui surgit c’est: faut-il légiférer sur ce que doit faire le SAMU face à un blessé très grave, entre le laisser mourir ou le ramener à l’hôpital? Question particulièrement délicate si le blessé justement ne meurt pas sur place, parce qu’on ne va peut-être pas l’achever. Quelle loi pourrait demander ça à un médecin? Et donc, quel autre choix a-t-il que de le ramener en réa?

    C’est rageant, oui, ça me fait peur aussi. Mais malheureusement, c’est la vie, et ses accidents tragiques.

  73. Avatar de rootard
    rootard

    Eagle je suis d’accord avec l’ensemble de votre dernier post grosso modo, sauf le:

    « respecter ses parents »

    Là, non. Je n’ai pas de respect pour eux, désolé.

    Ils ne respectent pas les volontés de leur enfant, et on peut se demander s’il en aurait été de même si Fondation Lejeune ne leur payait pas les avocats…

    En parlant d’avocat, j’ai encore moins de respect pour ce profiteur, fier de la (je cite) « Remontada ».

    J’ai beaucoup plus de respect pour la femme de Mr Vincent Lambert, au moins elle, elle reste digne et souffre en silence, on ne lui paye pas l’avocat…

    La pauvre imaginez vous dans quel état psychologique elle doit être ?

    Elle a ouvert une cagnotte, pour faire face aux frais à venir…

    Il n’y en a que pour les parents dans les médias…

    La Fondation Lejeune, qui donne a ses derniers autant d’argent tout les ans (allez, rentrons dans les détails, environ 100000 euros annuel, oui oui…) est contre l’IVG et l’euthanasie…

    Le pire pour moi, le plus abject, ça reste quand même l’attitude de l’avocat… « Remontada » bordel !

    Cette affaire est un mélange de religion intégriste et d’affaire de gros sous (avocats et médias), rien d’autre. Enfin c’est mon sentiment profond à l’heure actuelle…

    Sur le fond, je crois que les parents de Mr Vincent Lambert se font abuser à la fois par leur avocats, et par la Fondation Lejeune, sur terrain idéologiquement favorable bien sûr (catho intégriste).

    Ensuite, sur le plan médical, peut-être que Mr Vincent Lambert pourrait un jour redonner un petit signe de réaction à un stimuli, mais ça fait bien longtemps que l’on en a aucune preuve formelle, médicale.

    Et de toute façon sa volonté en pareille circonstance était parfaitement connu, il ne voulait pas que l’on le laisse en vie.

    Ce ne sont pas les parents qui n’ont pas été respectés dans cette bien triste histoire, mais surtout et en premier lieu leur fils !

    Sans parler de sa femme !

    En tout cas, je voulais surtout dire que je trouve cette histoire extrêmement triste, et glauque à cause de ce qu’il se passe autour, les avocats, médias et Fondation Lejeune se comportent comme des vautours, je trouve cela abjecte, profondément irrespectueux envers le principal intéressé 🙁

    Et les parents manquent singulièrement de pudeurs… La vidéo où la mère pleure… Elle cautionne visiblement la diffusion… (et non, le principal intéressé ne pleure pas, il ne regarde même pas sa mère)

    Personnellement, si je « vis » en état « pauci-relationnel », je préfère ne plus vivre du tout, c’est mon droit non ? C’est le droit de tout un chacun, non ?

    Ce sont les autres qui doivent décider pour nous ? Je rappel que le tuteur légal du principal intéressé, ce ne sont même pas ses parents pourtant. C’est sa femme.

    Cette famille est complètement déchirée, déchirée à cause des avocats et de cette abjecte fondation Lejeune !

    Je ne comprends pas ceux qui peuvent cautionner cette Fondation qui a une idéologie si rétrograde…

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Bonjour Rootard, pleinement d’accord avec vous. Vous m’apportez des éléments que je ne connaissais pas (Fondation Lejeune, Valeurs actuelles…) qui m’éclairent un peu sur le « succès » tellement paradoxal et triste de ce billet de blog : je suis submergé de réactions, dont beaucoup haineuses et désobligeantes, je les valide pourtant pour que cette archive demeure à ciel ouvert, comme un témoignage des dérapages de pensée (et de mots) autour de l’infortuné Vincent Lambert. Oui, plaignons-le sincèrement, lui et sa femme Rachel !

  74. Avatar de Mary
    Mary

    Promouvoir l’euthanasie sur un blog relayé par La Croix, qui plus est en instrumentalisant la situation de cet homme dont je n’ose même pas écrire le nom… Je ne comprends pas… Quelle tristesse… Cher journal, vous êtes en pleine dérive nihiliste, réveillez-vous!
    « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. »

  75. Avatar de Eagle
    Eagle

    @rootard : vous parlez sans savoir, sans aucune retenue sur son état médical. Les avocats des parents se sont déjà expliqués sur le terme « Remontada », notamment dans l’émission SudRadio et dans l’émission CàVous sur France 5 : il fait référence à leur bataille judiciaire et non à l’état médical de Vincent Lambert. Les mêmes qui se disent « choqués » de ce terme ne sont pas choqués qu’on puisse laisser décéder un patient de faim et de déshydratation sans qu’il ait donné son consentement et contre l’avis de ses propres parents. En 2013 il est déjà resté 31 jours sans manger et en sous-hydratation ! (sans sédatifs) Sur les vidéos publiées dans Valeurs Actuelles, ce patient pleure lorsque sa mère lui dit adieu.

    Personne ne peut dire les volontés de ce patient à sa place alors qu’il est dans l’incapacité de s’exprimer.

    Vous avez beaucoup de jugements de valeurs agressifs : « cathos intégristes », « abject », « profiteur », ces propos virulents montrent que vous n’avez pas le recul nécessaire pour avoir une pensée objective et rationnelle sur cette affaire. D’autre part vous tombez dans le biais que je dénonçais : se prononcer sur l’absence de conscience d’un homme sans l’avoir rencontré et sans connaître son état médical précis, alors que de nombreux experts expliquent qu’il répond à des stimulations de ses proches et montre des signes de conscience. D’autre part pour être stimulé il faudrait qu’il soit transféré dans une unité pour handicapés lourds, les unités de soins palliatifs ne sont pas faits pour stimuler un patient mais pour l’accompagner vers son décès.

    Je vous conseille vraiment de visionner l’émission SudRadio dans son intégralité, mais pour étudier longuement les arguments adverses il faut une certaine humilité, que vous n’avez pas visiblement.

  76. Avatar de Mary
    Mary

    Extraits de l’avis dissident de 5 juges de la Cour Européenne des Droits de l’Homme

    « Nous regrettons de devoir nous dissocier du point de vue de la majorité. Après mûre réflexion, nous pensons que ce qui est proposé revient ni plus ni moins à dire qu’une personne lourdement handicapée, qui est dans l’incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l’eau, et que de plus la Convention est inopérante face à cette réalité. Nous estimons non seulement que cette conclusion est effrayante mais de plus – et nous regrettons d’avoir à le dire – qu’elle équivaut à un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu’ici offerte aux personnes vulnérables.

    Nous voudrions préciser d’emblée que, s’il s’était agi d’une affaire où la personne en question (Vincent Lambert en l’espèce) avait expressément émis le souhait qu’il lui soit permis de ne pas continuer de vivre en raison de son lourd handicap physique et de la souffrance associée, ou qui, au vu de la situation, aurait clairement refusé toute nourriture et boisson, nous n’aurions eu aucune objection à l’arrêt ou la non-mise en place de l’alimentation et de l’hydratation.

    Selon les éléments disponibles, Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif chronique, en état de conscience minimale, voire inexistante. Toutefois, il n’est pas en état de mort cérébrale – il y a un dysfonctionnement à un niveau du cerveau mais pas à tous les niveaux. En fait, il peut respirer seul (sans l’aide d’un respirateur artificiel) et peut digérer la nourriture (la voie gastro-intestinale est intacte et fonctionne), mais il a des difficultés pour déglutir, c’est-à-dire pour faire progresser des aliments solides dans l’œsophage. Plus important, rien ne prouve, de manière concluante ou autre, qu’il ressente de la douleur (à distinguer de l’inconfort évident découlant du fait d’être en permanence alité ou dans un fauteuil roulant).

    Nous sommes particulièrement frappés par une considération développée par les requérants devant la Cour dans leurs observations du 16 octobre 2014 sur la recevabilité et le fond (paragraphes 51-52). Cette considération, qui n’est pas réellement contestée par le Gouvernement, est la suivante : « La Cour doit savoir que [Vincent Lambert], comme toutes les personnes en état de conscience gravement altérée, est néanmoins susceptible d’être levé, habillé, placé dans un fauteuil, sorti de sa chambre. De nombreuses personnes dans un état similaire à celui de Monsieur Lambert, sont habituellement résidentes dans un établissement de soins spécialisé, et peuvent passer le week-end ou quelques vacances en famille (…). Et, précisément, leur alimentation entérale permet cette forme d’autonomie. Le docteur Kariger avait d’ailleurs donné son accord en septembre 2012 pour que ses parents puissent emmener Monsieur Vincent Lambert en vacances dans le sud de la France. C’était six mois avant sa première décision de lui supprimer son alimentation… et alors que son état de santé n’avait pas changé ! »

    Il ressort des éléments soumis à la Cour que l’alimentation par voie entérale occasionne une atteinte minimale à l’intégrité physique, ne cause aucune douleur au patient et, avec un peu d’entraînement, pareille alimentation peut être administrée par la famille ou les proches de M. Lambert (et les requérants se sont proposés pour le faire), même si la préparation alimentaire doit être élaborée dans une clinique ou dans un hôpital.

    Dans ce contexte, nous ne comprenons pas, même après avoir entendu les plaidoiries dans cette affaire, pourquoi le transfert de Vincent Lambert dans une clinique spécialisée (la maison de santé Bethel) où l’on pourrait s’occuper de lui (et donc soulager l’hôpital universitaire de Reims de ce devoir) a été bloqué par les autorités.

    En d’autres termes, Vincent Lambert est vivant et l’on s’occupe de lui. Il est également nourri – et l’eau et la nourriture représentent deux éléments basiques essentiels au maintien de la vie et intimement liés à la dignité humaine.

    Nous posons donc la question : qu’est-ce qui peut justifier qu’un État autorise un médecin (le docteur Kariger ou, depuis que celui-ci a démissionné et a quitté l’hôpital universitaire de Reims, un autre médecin), en l’occurrence non pas à « débrancher » Vincent Lambert (celui-ci n’est pas branché à une machine qui le maintiendrait artificiellement en vie) mais plutôt à cesser ou à s’abstenir de le nourrir et de l’hydrater, de manière à, en fait, l’affamer jusqu’à la mort ? Quelle est la raison impérieuse, dans les circonstances de l’espèce, qui empêche l’État d’intervenir pour protéger la vie ? Des considérations financières ? Aucune n’a été avancée en l’espèce. La douleur ressentie par Vincent Lambert ? Rien ne prouve qu’il souffre. Ou est-ce parce qu’il n’a plus d’utilité ou d’importance pour la société, et qu’en réalité il n’est plus une personne mais seulement une « vie biologique » ?

    Ainsi que nous l’avons déjà souligné, il n’y a pas d’indications claires ou certaines concernant ce que Vincent Lambert souhaite (ou même souhaitait) réellement quant à la poursuite de l’alimentation et de l’hydratation dans la situation où il se trouve à présent. Certes, il était infirmier avant l’accident qui l’a réduit à son état actuel, mais il n’a jamais formulé aucune « directive anticipée » ni nommé une « personne de confiance » aux fins des diverses dispositions du code de la santé publique.

    Or, pour des questions d’une telle gravité, il ne faut rien moins qu’une certitude absolue. Une « interprétation » a posteriori de ce que les personnes concernées peuvent avoir dit ou ne pas avoir dit des années auparavant (alors qu’elles étaient en parfaite santé) dans le cadre de conversations informelles expose clairement le système à de graves abus. Même si, aux fins du débat, on part du principe que Vincent Lambert avait bien exprimé son refus d’être maintenu dans un état de grande dépendance, pareille déclaration ne peut, à notre avis, offrir un degré suffisant de certitude concernant son souhait d’être privé de nourriture et d’eau.

    Comme les requérants le relèvent aux paragraphes 153- 154 de leurs observations – ce qui, encore une fois, n’a pas été nié ou contredit par le Gouvernement : « Si réellement M. Vincent Lambert avait eu la volonté ferme de ne plus vivre, si réellement il avait « lâché » psychologiquement, si réellement il avait eu le désir profond de mourir, M. Vincent Lambert serait déjà, à l’heure actuelle, mort. Il n’aurait en effet pas tenu 31 jours sans alimentation (entre le premier arrêt de son alimentation, le 10 avril 2013, et la première ordonnance rendue par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, le 11 mai 2013 ordonnant la remise en place de son alimentation) s’il n’avait pas trouvé en lui une force intérieure l’appelant à se battre pour rester en vie. Nul ne sait quelle est cette force de vie. Peut-être est-ce, inconsciemment, sa paternité et le désir de connaître sa fille ? Peut-être est-ce autre chose. Mais il est incontestable que, par ses actes, Monsieur Vincent Lambert a manifesté une force de vie qu’il ne serait pas acceptable d’occulter. À l’inverse, tous les soignants de patients en état de conscience altérée le disent : une personne dans son état qui se laisse aller meurt en dix jours. Ici, sans manger, et avec une hydratation réduite à 500 ml par jour, il a survécu 31 jours. »

    En aucun cas on ne peut dire que Vincent Lambert se trouve dans une situation « de fin de vie ». De manière regrettable, il se retrouvera bientôt dans cette situation lorsqu’on cessera ou qu’on s’abstiendra de le nourrir et de l’hydrater. Des personnes se trouvant dans une situation encore pire que celle de Vincent Lambert ne sont pas en stade terminal.

    Les questions relatives à l’alimentation et à l’hydratation sont souvent qualifiées par le terme « artificiel », ce qui entraîne une confusion inutile, comme cela a été le cas en l’espèce. Toute forme d’alimentation – qu’il s’agisse de placer un biberon dans la bouche d’un bébé ou d’utiliser des couverts dans un réfectoire pour amener de la nourriture à sa bouche – est dans une certaine mesure artificielle, puisque l’ingestion de la nourriture passe par un intermédiaire. Mais dans le cas d’un patient se trouvant dans l’état de Vincent Lambert, la véritable question à se poser (dans le contexte des notions de proportionnalité et de caractère raisonnable qui découlent de la notion d’obligation positive de l’État au regard de l’article 2) est celle-ci : l’hydratation et l’alimentation produisent-elles un bénéfice pour le patient sans lui causer une douleur ou une souffrance indue ou une dépense excessive de ressources ? Dans l’affirmative, il y a une obligation positive de préserver la vie.

    À notre sens, toute personne se trouvant dans l’état de Vincent Lambert a une dignité humaine fondamentale et doit donc, conformément aux principes découlant de l’article 2, recevoir des soins ou un traitement ordinaire et proportionné, ce qui inclut l’apport d’eau et de nourriture.

    Cette affaire est une affaire d’euthanasie qui ne veut pas dire son nom.
    Il s’agit de « précipiter un décès qui ne serait pas survenu autrement dans un avenir prévisible. »

    Le fait d’alimenter une personne, même par voie entérale, est un acte de soins et si l’on cesse ou l’on s’abstient de lui fournir de l’eau et de la nourriture, la mort s’ensuit inévitablement (alors qu’elle ne s’ensuivrait pas autrement dans un futur prévisible). On peut ne pas avoir la volonté de donner la mort à la personne en question mais, en ayant la volonté d’accomplir l’action ou l’omission dont on sait que selon toutes probabilités elle conduira à cette mort, on a bien l’intention de tuer cette personne.

    En 2010, pour célébrer son cinquantième anniversaire, la Cour a accepté le titre de Conscience de l’Europe en publiant un ouvrage ainsi intitulé. Nous regrettons que la Cour, avec cet arrêt, ait perdu le droit de porter le titre ci-dessus. »

  77. Avatar de rootard
    rootard

    @Eagle:  » vous parlez sans savoir, sans aucune retenue sur son état médical »

    Il est dans un état médical qui justifierait qu’on le laisse enfin partir, selon SES PROPRES volontés !

    Il en avait déjà discuté avec plusieurs collègues, il n’y a aucune ambiguité là dessus, et c’est aussi le souhait de sa femme.

    J’espère me tromper, mais j’ai l’impression que vous êtes quasiment en admiration devant ses parents, et dans le dénigrement des volontés clairement exprimées de Mr Vincent Lambert, ainsi que de sa femme, du moins c’est l’impression terrible que vous donnez.

    « ne sont pas choqués qu’on puisse laisser décéder un patient de faim et de déshydratation sans qu’il ait donné son consentement et contre l’avis de ses propres parents. »

    Les parents ne devraient rien avoir à dire contre:

    1-) la volonté exprimé de leur fils
    2-) la volonté de sa femme

    Et c’est pour cela que je n’ai aucun respect pour ces « parents », leurs fils était adulte, marié, et de surcroit sa femme est sa tutrice légale je le rappelle.

    Le terme « Remontada » a beau faire référence à leur bataille judiciaire et non à l’état médical de Vincent Lambert, je le trouve profondément indécent je suis désolé…

    Quant à voir Mr Vincent Lambert pleurer, je suis encore désolé, mais j’ai trouvé la vidéo opportuniste, et le patient ne pleure pas… Retirez le son et vous ne serez plus parasité par la mise en scène de sa mère…

    Je ne me prononcerais pas sur « l’absence de conscience d’un homme », mais je me réfère à ses volontés exprimées de son vivant et celles de sa tutrice légale, sa femme..

    Vous parlez d’humilité, vous en avez vu beaucoup chez les parents ? Chez leur avocat ?

    Trouvez-vous normal qu’une fondation intégriste catholique donne 100000 € par an aux parents, et rien pour la femme du principal intéressé ?

    Désolé mais oui, il y a beaucoup d’abject dans cette affaire 🙁

    Je trouve que Mr Vincent Lambert n’est pas du tout respecté voila tout et ça me dégoute, il est mis en scène de façon opportuniste par sa mère, cette dernière financée par la Fondation Lejeune, excusez-moi mais tout ça pue…

    D’où l’intérêt de formaliser son désir d’être « laissé » en cas de situation similaire, beaucoup ont eu cette prise de conscience … grâce à Mr Vincent Lambert.

    Merci à vous Mr, même si malheureusement vous en payez le prix fort, ainsi que vôtre femme que vous ne pouvez même plus défendre contre les intégristes (Fondation Lejeune) et les rapaces (avocats/medias) !

  78. Avatar de et la bannière
    et la bannière

    Tout ce qu’il y a à espérer est que cette femme (la mère) disparaisse rapidement
    que son fils puisse être enfin en paix

  79. Avatar de brin d'herbe
    brin d’herbe

    Mes propos vont choquer. Tant pis ? Tant mieux.

    Quels souvenirs la fillette peut-elle garder de son père ?
    Le plaisir impossible de pouvoir jouer joyeusement et naturellement avec un père grabataire ?
    Une détresse incommensurable face à un regard absent et devant un corps inerte qui ne répond pas ?
    Une douleur silencieuse et inexprimable, indicible , enfouie au plus profond de son être et qui ne la quittera jamais, l’empêchant de vivre normalement ?
    Souvenirs insupportables, frustrations majeures.
    De plus, salie et encombrée malgré elle, par les éclaboussures des arrogants, des prétentieux et des suffisants qui s’arrogent le droit de savoir où est la vérité, la fillette saura-t-elle, pourra-t-elle, à l’âge adulte, se débarrasser de toutes ces querelles sordides, pourra-t-elle se délivrer de tant d’orgueil mal placé, se libérant ainsi d’un fardeau qui, à l’évidence, n’est pas pour elle, mais que l’on fait peser sauvagement sur ses frêles épaules ?

    Il y a 25 ans, j’ai vécu une situation similaire auprès de mon mari défunt devenu grabataire, entièrement paralysé, à la suite d’une sclérose en plaques gravissime qui évolua sur 7 ans , et qui fut probablement ( je dis probablement car je ne peux pas le prouver, hélas, et les médecins se sont bien gardés de le préciser ou de l’infirmer), déclenchée par la vaccination obligatoire contre l’hépatite B. (obligatoire car il était éducateur auprès de personnes valides, porteuses d’un handicap mental lourd, ces personnes sont toujours en vie, tandis que lui est mort depuis 25 ans privant ainsi ses 3 filles de leur père bien-aimé devenu « un pauvre hère » comme il se qualifiait lui-même restant toujours conscient jusqu’au bout.

    Aujourd’hui, avec le recul, 25 ans après son décès de mort naturelle après une crise d’urémie provoquée par une énième infections urinaires, je SAIS par expérience et non par prétention intellectuelle erronée ou bornée, je vois , je constate, j’observe que mes 3 filles, qui étaient alors âgées de 4ans, 7 ans et 9 ans au début de la maladie de leur père, et qui ont désormais atteint la quarantaine, ont été marquées à vie par cette situation familiale immensément dramatique et douloureuse. Elles ont été impactées par cette situation cruelle. Elles sont pourtant, à ce jour, bien insérées dans la vie active. Silencieuses et courageuses , elles ne se font pas remarquer, elles travaillent péniblement.
    Durant leur enfance, personne ne s’est soucié de leur sort, personne n’a mesuré le degré de leur souffrance, personne ne leur a tendu la main , personne ne les a soutenues ni épaulées. Orphelines de père, elles ont tout simplement été oubliées ! Elles sont restées invisibles.

    En est-il de même pour la fille de Vincent Lambert qui se retrouve orpheline d’un père vivant ?

    Vincent Lambert est papa.
    Papa peut-il donner la main à son enfant ?
    Papa peut-il chanter uns chanson douce à son enfant ?
    Papa peut-il regarder le visage de son enfant et lui sourire ?
    Papa peut-il la prendre dans ses bras affectueusement ?
    Papa reconnaît-il son enfant qu’il ne voit pas grandir ?

    « Viens papa, on va courir ensemble, et faire du vélo » disait ma troisième fille à son père qui ne pouvait plus courir, marchant très difficilement au tout début de sa maladie.

    « Maman, c’est qui mon papa ? »

    Pour les amateurs de versets bibliques : bible de Jérusalem, page 1142
    Sagesse de Salomon chapitre 4, versets 7 à 14 

    La mort prématurée du juste.
    « Le juste, même s’il meurt avant l’âge, trouvera le repos.
    La vieillesse honorable n’est pas celle que donnent de longs jours,
    elle ne se mesure pas au nombre des années ;
    c’est cheveux blancs pour les hommes que l’intelligence,
    c’est un âge avancé qu’une vie sans tache.
    Devenu agréable à Dieu, il a été aimé, et, comme il vivait parmi des pécheurs,
    il a été transféré.
    Il a été enlevé, de peur que la malice n’altère son jugement
    ou que la fourberie ne séduise son âme ;
    car la fascination de ce qui est vil obscurcit le bien et le tourbillon de la convoitise gâte un esprit sans malice.
    Devenu parfait en peu de temps, il a fourni une longue carrière.
    Son âme était agréable au Seigneur,
    aussi est-elle sortie en hâte du milieu de la perversité. »

    Du temps d’Isaïe, il y a plus de 2000 ans, les accidentés , chute de cheval ou autres, mourraient rapidement de mort naturelle, ne pouvant pas survivre à leurs blessures.

    Mais au troisième millénaire, la science toute puissante fait l’impossible. La folie singe la sagesse comme il est dit dans un autre passage biblique.

    Le juste aurait-il été empêché de trouver le repos ?
    Est-ce juste ?

  80. Avatar de Melchior
    Melchior

    Quelque chose persiste à m’étonner dans ces commentaires : c’est qu’on invoque la notion de « laisser partir » alors que Vincent, justement, n’est pas en train de partir et empêché de le faire.

    Même s’il avait rédigé des directives anticipées, je ne suis pas sûr du tout qu’elles auraient changé quoi que ce soit, parce que dans son cas, victime d’un accident très grave mais pas mortel, la seule « sortie » consiste en une euthanasie active.

    Or, à nouveau, à ce jour, la loi ne le permet pas.

    Maintenant, si le fait d’être nourri et hydraté est être empêché de partir, on est tous en train de partir. Bien sûr vous me direz, la différence c’est que nous nous nourrissons de notre propre gré, manifestant le désir de vivre.

    Ca pourrait tenir, mais ça ouvre certaines perspectives dont il faut tenir compte : tout le monde ne peut pas exprimer un désir de vivre. Rien ne permet pour autant d’affirmer que dans tous les cas, cela signifie un désir positif de mourir. Or, pour exaucer un tel souhait, il faut qu’il n’y ait aucun doute.

    Et enfin, j’insiste, la loi ne prévoit absolument pas de dispositif visant à satisfaire un désir de mourir, de qui que ce soit. Elle permet seulement de ne pas empêcher de mourir quelqu’un qui fait ce choix. Et là c’est le statut du mode d’alimentation et d’hydratation de Vincent qui est en question. Mais ce n’est pas la maladie, ou le traumatisme, qui fait mourir Vincent, ici ce serait une cause extrinsèque. Auquel cas, il faudrait impérativement « faire ça proprement » c’est-à-dire avec une injection, plutôt qu’en le faisant mourir de faim et de soif. Encore faut-il que ceux qui lui veulent tellement de bien, osent le faire. Mais voilà, chacun sait qu’il irait aux Assises.

    Ce que vous voulez sans forcément le dire (à tout le moins, pas tous) c’est une loi sur l’euthanasie active.

    Et Vincent est instrumentalisé par ce désir pas forcément assumé. Parce que j’en lis qui pensent en l’occurrence à eux, à « si c’était eux ». Sauf que « si c’était nous », il faudrait tenir compte du fait que survivre à un tel accident et demander qu’on nous achève, c’est demander à quelqu’un de se mettre gravement hors la loi.

    Bien sûr, qu’on a le droit de ne pas vouloir survivre à ça, mais en l’espèce, il y a ce qu’on veut, et ce qui, malheureusement dans un tel cas, vous arriverait : vous ne mourez pas. Personne ne peut se substituer à une nature qui refuse de vous achever.

  81. Avatar de Cécile
    Cécile

    @ Francy: Ceux qui se scandalisent que les avocats aient pu se réjouir que Vincent ne soit pas tué, se désolent en fait surtout qu’il ne soit pas tué…
    Que Vincent puisse désormais enfin être transféré dans unité de soins adaptés à son handicap! La présentation de ces soins mérite d’être lue par ceux qui jugent la vie de Vincent: http://www.espace-ethique.org/ressources/article/la-prise-en-charge-des-patients-en-%C3%A9tat-v%C3%A9g%C3%A9tatif-chronique-et-pauci-relationnel. On peut notamment y lire: « Contrairement aux idées reçues, prendre soin de ces personnes au quotidien avec l’implication dans l’interaction que cela nous impose et dans le respect de tout ce qui les définit, nous fait redécouvrir une autre facette de l’humanité loin des modèles admis. » C’est autrement plus charitable que ceux qui, tout en se disant chrétiens, invoquent des critères financiers de dignité (à ce sujet, une journée dans une unité EVC EPR est de 300€ quand celle dans une unité de soins palliatifs est de 900€), ou insultent les parents de Vincent, notamment sur le fondement de leur foi (on aurait pu espérer que le jugement de quelqu’un sur sa seule appartenance religieuse relevait de temps sombres révolus et ne se retrouveraient pas dans une publication autorisée par un journal se disant chrétien). Merci notamment à Fayfranzie, Thorketill et Agnès. Vincent est vivant et mérite d’être aidé dans une unité de soins adaptée à son handicap.

  82. Avatar de Jean-Pierre Fy
    Jean-Pierre Fy

    Bonjour,
    Je vous félicite pour votre texte. Je suis athée, bouquiniste, écrivain et journaliste pigiste.
    Votre analyse est surprenante venant d’un journal d’obédience religieuse. Cela donne de « l’épaisseur » à vos convictions, ma femme étant soignante je crois pouvoir analyser le fait aussi bien que vous l’avez fait avec un ton populaire.
    Il est évident que la mère du pauvre garçon est une extrémiste, n’importe quel psy. pourrait le prouver, mais les journalistes ne donnent pas cette analyse.
    « De quel côté des portes « d’ivoire et de corne » ? Insituable, il dérange ; il donne à voir le cadavre, sans s’y identifier tout-à-fait puisqu’il respire. » est une belle mélodie cynique.
    Je plains toutes victimes rencontrant cette mère (le terme est difficile à accepter) dans un régime EXTREMISTE et d’avoir à faire à elle, un procès serait alors humain pour cette marâtre.

    Merci
    Bonne journée
    Jean-Pierre

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci à vous, Jean-Pierre, pour ces quelques quelques gouttes d’eau rafraîchissantes parmi des commentaires haineux, qui me vouent aux flammes de l’enfer ! J’espère ne pas être déplacé sous le parrainage de La Croix, qui accueille ce blog en me laissant toute latitude d’expression.

  83. Avatar de Gabrielle
    Gabrielle

    je tombe par hasard sur les avis de quelques athés. Quand ils mourront , Eh bien, ils sont bons pour l’enfer. Il faut les plaindre, ils n’ont jamais été au Catéchisme, ils n’ont jamais lu l’ancien et le nouveau testament, donc ils sont ignares. Ils ne connaissent pas le 5ème commandement de DIEU, donné à Moïse sur le mont Sinaïe  » tu ne tueras pas » Caïn tua Abel par jalousie » et Caïn se cacha partout pour échapper à la voix qui le poursuivait pour se repentir » et se cacha dans une tombe e »t dit Vicitor Hugo (que ces gens ne doivent pas connaître » mais L’OEIL était dans la tombe et regardait Caïn. » Vous qui êtes pour tuer alors tuez vous, vous -même … Je connais des jeunes handicapées de naissance ou d’accidents, ils vont à l’université, travaillent, et n’ont pas envie de mourir, ici on est pas à Dachau, sinon que de personnes seraient mortes par la bêtise de ces bien -pensant, et ce n’est pas le gouvernement qui est le mieux, franc-maçon et athés, d’ailleurs le Président invite souvent les obédiences à dîner pour parler de ce qu’il faut faire, brûler la cathédrale, tuer, avortement, incinérer car l’incinération fut proposé par les francs-macs pour nier la résurecction à la fin des temps.Voilà ,alors l’épouse en a marre du mari et voudrait bien se remarier pour baiser, enfin,mais vu le facies, elle ne trouvera personne qui veuille se dévouer.Tous ceux qui sont pour la mise à mort, auront du sang sur les mains qui les suivra jusqu’à leur mort.

  84. Avatar de Melchior
    Melchior

    Ben nous v’là beaux…

  85. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Tôt matin … Je pensais me faire une promenade de santé en retrouvant le blog. Il est entre 3 et 4 heures et je guette le chant du coq.

    Cher Daniel Bougnoux, je vous trouve en pleine guérilla contre quelques frères catho autant détestés que détestables.

    Oh ! Oh ! Daniel … C’est parce que vous êtes hébergés dans La Croix que j’ai plaisir à vous lire. Tant pis pour les grognons, je persiste à me réjouir de l’audace de mon journal. Non celle de plaire, mais d’ouvrir des espaces pour interroger, confronter, élargir autant l’esprit que le cœur.

    Catho ? Aïe … Certaines contributions m’incommodent.

    Mais, revenons à monsieur Lambert ! Qui croit dans les contributions lues ici à … la Vie Eternelle pour justifier sa prison ?

    Pôvre de lui ! “Tu quitteras ton père et ta mère “. Il y a une forme de sadisme dans le vœu de ses géniteurs de le garder sous leurs yeux coûte coûte. L’enfer … l’enfer toujours pavé de bonnes et pieuses intentions.

    C‘est à son enfant à lui que je pense. Deuil possible … impossible ? Comment et qui va l’accompagner dans ce déferlement de haines

    Pour moi, le Christ est celui qui remet debout : “Je suis venu pour que vous ayez la Vie”. Et, une forme de culte du « mort-vivant » me dérange. Reprenons la page de l’Evangile avec les Béatitudes : il y a beaucoup de justes combats pour les hommes de bonne volonté. Choisissez pour une terre plus humaine, le reste est soit du verbiage soit des foutaises.

    Mais ces combats si importants ne conduisent pas le chrétien en première ligne médiatique. Tant pis !

    Dernière observation
    Avis contraires chez nos évêques ? J’ai envie de leur dire qu’il est néfaste de se prendre pour le jugement de Dieu. Nous approchons de Pentecôte. Demandons à l’Esprit-Saint d’éclairer au mieux les compétences professionnelles concernées. Et restons modestes ! Une recommandation pour responsables mitrés aussi.

    Semaine de l’Ascension. « Je ne vous laisse pas seuls … je vous fais une place » aurait dit le Christ. Et puis, la belle fête de la Visitation où Marie va à la rencontre dElizabeth pour célébrer la Vie dans un partage de tendresse partagée.

    Cher Daniel Bougnoux , ce sont mes croyances ! Celles qui me mettent debout et ne me font pas craindre une mort qui est inscrite de toujours à toujours. Quant au poids de souffrances à endurer, celles du quotidien suffisent au purgatoire à assumer.

    Pitié !!!! N’en n’ajoutons pas pour autrui.

    Cordialement à ceux qui passeront sur le blog. À vous aussi, Daniel.

  86. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    L’enfer ?
    Dans certains mots qui tuent.
    Comme un vent mauvais …
    Beurk ! Rien que du vent.

  87. Avatar de Melchior
    Melchior

    Cécile d’Eaubonne, vous insinuez que Vincent est mort (puisque son enfant ne pourrait donc, pour le moment, faire le deuil de son père).

    Prouvez-le.

    Si vous y parvenez, je me range de votre côté.

    Quant à « il est néfaste de se prendre pour le jugement de Dieu », je vous suggère de réexaminer ce que vous proposez pour Vincent, à la lumière de cette affirmation..

  88. Avatar de Merlette
    Merlette

    Que l’on laisse à l’épouse de Vincent prendre une décision, c’est elle qui est tutrice et non
    la mère ! Cette femme qui prétend être catholique……alors que dans le passé elle était
    amante du vieux gynéco et a déchiré deux familles….
    En plus elle parle à Vincent comme a un bébé, c’est elle qui veut être au milieu et se faire
    connaître par la société.
    Que le Bon Dieu aide Vincent à partir et mette fin à ses souffrances.

  89. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Mon commentaire
    Melchior, bonsoir
    Que voulez- vous me faire dire ? Continuez de vous questionner … Beaucoup de participations en début de de ce blog nous y invitent. Cependant que vous -même semblez me mettre au défi de vous convaincre ?

    S’il vous plaît, pourquoi tant de résistances à souhaiter la paix à monsieur Vincent Lambert ? J’ose imaginer et espérer que cet état végétatif lui évite toute forme de conscience. De fait, je le vois manipulé et manipulé encore et encore au physique comme au moral.
    Où est le respect que l’on doit à un être humain ? Je suis révoltée du sadisme justifié par ces personnes qui lui « veulent du bien ». Vous convaincre au lieu et place qui signifie … vaincre ?

    Pitié, pitié pour lui … laissons-le s’endormir à jamais pour rejoindre un espace où sa dignité ne sera plus jamais blessée et bafouée. Monsieur Vincent Lambert n’est plus un bébé à langer, biberonner. Il a eu une place reconnue dans la société avec famille, amis, travail et engagements. S’en souvenir pour fuir les fausses pieuses raisons.

    C’est ma vérité. Et je n’y vois en rien une démarche assimilée à l’euthanasie. La vie a du sens parce que l’homme doit aussi affronter sa mort. La pierre et la roche sont éternelles, mais non-vivantes.

    Que dire d’autre et autrement ?
    Cordialement pour ce temps de partage.

  90. Avatar de Eagle
    Eagle

    @Cécile d’Eaubonne
    Vous écrivez « laissons-le s’endormir », pourquoi utiliser un tel euphémisme qui est erroné et ne pas dire la vérité : vous devriez dire « laissons-le décéder de déshydratation », ce serait plus honnête.
    Ceux qui militent pour son décès utilisent des faux-semblants et un vocabulaire trompeur. Cela en dit long sur leur honnêteté intellectuelle. Il est vrai que vous auriez l’air beaucoup moins généreuse en nommant clairement les choses. Car si le terme « le laisser s’endormir » semble bienveillant, la vérité scientifique qui consiste à le laisser décéder de soif l’est beaucoup moins ! On peut trouver ce point commun chez les gens favorables à son décès : ils utilisent un vocabulaire faux et manipulateur pour désigner son état médical et la façon dont il était prévu de le faire décéder.

    Quand c’est flou c’est qu’il y a un loup.

  91. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    A Eagle,

    Certain de tout maîtriser, monsieur Eagle ? Pas sûr que vous pourrez grand chose pour vous- même à l’heure de votre mort. Vous subirez donc le verdict du corps médical ! Ne vous déplaise …

    Je m’appuie simplement sur ce qu’en dit l’équipe du CHU qui a pris le malade en charge. Et demande un peu de pitié aux fanatiques de cette guerre perdue.

    Ça ne vous convient pas comme réplique ? Je vous souhaite le meilleur, la haine qui s’est répandue sur le blog en moins virulente.

  92. Avatar de Poetee
    Poetee

    Merci d’avoir exposé ce point de vue, je partage votre avis, et vois même dans cette situation une sérieuse atteinte à la dignité. Comme vous le dites, plus rien qui constitue le fait d’être humain n’habite ce corps; par ailleurs il est possible qu’il y ait une forme de souffrance physique, qui puisse être encore perçue par les maigres fonctions actives du cerveau… Un jour, si la science pouvait nous maintenir vaguement en vie dans un exo-squelette, quelle serait la dignité de la vie, et la cruauté de la mort? Qui souhaiterait se retrouver dans la peau de V.Lambert? La vraie question qui déchaîne les passions, c’est celle de la fin de vie dans la dignité… l’euthanasie !

  93. Avatar de Eagle
    Eagle

    @Cécile d’Eaubonne :
    l’équipe du CHU est spécialisée dans la gériatrie et les soins palliatifs, or Vincent Lambert relève des unités spécialisées dans les soins aux polyhandicapés. Voilà pourquoi il faut le changer de service. Il est absurde de mettre un patient qui n’est pas en fin de vie dans une unité spécialisée dans la fin de vie. (la durée moyenne dans un service de soins palliatifs est de 15 jours, Vincent Lambert y est depuis 11 ans, quelle preuve supplémentaire vous faut-il que ce n’est pas sa place).

    Sans les idéologues de tous poils, il aurait passé les 10 dernières années dans une unité gérée par des médecins neurologues spécialistes de son état, avec davantage de confort : kinésithérapie, sorties, promenades, verticalisation progressive, écoutes musicales, chaleur de ses proches, ergothérapie… Comme le prévoit la circulaire Kouchner de 2002 qui a créé les unités EVCEPR. Quitte à demander par la suite qu’il ne continue plus à vivre s’il souffre (les experts ont bien certifié que son état ne relève pas de l’urgence ni de l’obstination déraisonnable). Au lieu de cela, à cause de certains militants, il est depuis 10 ans coincé dans une chambre fermée à clé à regarder le plafond, dans l’angoisse qu’on mette de nouveau fin à son hydratation.

    Laisser mourir un patient de soif n’est pas l’image que je me fais de la « pitié » que vous nommez.
    Si vous voulez vous instruire sur ce débat, regardez les émissions dans lesquelles les avocats des parents et des médecins spécialistes sont invités, vous serez édifiés : SudRadio, RMC, Europe1, Radio Courtoisie, France24, CàVous sur France 5… A chaque fois leurs arguments clouent le bec de leurs contradicteurs. Les podcasts sont disponibles. Vous avez besoin d’enseignement sur les sujets philosophiques et scientifiques !

  94. Avatar de Aurélie.
    Aurélie.

    J’ai prolongé de 5 ans la vie d’une personne âgée de plus de 80 ans à laquelle les médecins de l’hôpital de BLIGNY ne donnaient plus que trois à quatre mois à vivre. Elle ne marchait plus lorsque je suis allée la chercher à TOULON en Janvier 1999 pour la rapproche de son fils (qui était mon compagnon) et de ses deux petits enfants. Je m’en suis occupée au détriment de mon activité professionnelle, mais Joséphine a remarché dès Juillet 1999.
    Elle a passé les derniers mois de sa vie en maison de retraite à DREUX. L’hôpital de DREUX nous a appelés fin septembre 2003 pour nous annoncer son décès. Nous avons immédiatement pris la route en direction de l’hôpital.

    Mon père, victime d’une erreur médicale, a été enterré dans le coma en Octobre 1988.

    Lorsque je suis arrivée dans la chambre de Joséphine avec son fils à l’hôpital de DREUX, j’ai voulu m’assurer qu’elle était bien décédée. Je ne voulais revivre ce qui est arrivé à mon auvre
    père.
    Je me suis obstinée à la masser du bas vers le haut, (jambes, bras, torse, cou) tout en lui parlant et en lui rappelant durant plus d’une heure les moments qu’elle avait vécus avec nous. Elle était encore tiède.

    J’ai demandé à son fils si j’avais eu une hallucination lorsque j’ai vu l’ oeil gauche de sa maman cligner. Non, je n’avais pas la berlue. Il a vu la même chose.Puis Joséphine s’est mise à gémir, puis à me demander pardon parce qu’elle avait fait des bêtises et qu’elle voulait rentrer à la maison. Je l’ai réveillée. Nous sommes restés auprès d’elle durant plus de deux heures.

    Un médecin et deux infirmières se sont avancés vers nous et nous ont présenté leurs condoléances lorsque nous sommes sortis de sa chambre. Je leur ai alors annoncé qu’elle était réveillée. Très interpellés, ils m’ont demandé comment j’avais fait. Et bien, j’ai fait comme je viens de le décrire. Son fils et ses petits enfants pourraient le confirmer.

    Non, personne n’a le droit de mettre fin à la vie de Vincent LAMBERT. Je suis persuadée qu’il entend et qu’il ressent tout l’amour que ses père et mère lui donnent. Ce garçon a l’âge et ressemble à mon fils. Ces pauvres gens vivent un véritable cauchemar et pour leur remuer le couteau dans la plaie, l’Etat n’a rien trouvé de mieux que de former un Pourvoi en Cassation contre la décision de la Cour d »Appel de PARIS.C’est d’une cruauté et d’une violence inouïes.

    Je voudrais pouvoir mettre un visage sur ces personnes qui ont été capables de prendre une telle initiative?… Ont-elles des enfants?… Accepteraient-elles de les faire euthanasier s’ils étaient à la place des parents de Vincent LAMBERT?…

    Nous devons les aider à sauver la vie de Vincent.

  95. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    A Eagle
    Selon vous, de quoi aurais-je besoin ? … Injonction fallacieuse qui fait preuve d’un pouvoir pervers ! …
    Un pouvoir qui Infantilise, culpabilise et régente ma conscience.
    – Je crois aux échanges transversaux où chacun donne et reçoit.
    – J’ai entendu et j’ai probablement mieux compris la valeur donnée à l’existence d’un malade « décérébré ». J’ai été surtout en empathie dans l’écoute des douleurs familiales, quand l’heure d’une fin de vie bouleverse tant.

    – Et vous que retenez-vous de ce que je peux r exprimer ? Je serais juste un type de femme contestataire et emmerdeuse. Oh …oh !

    Ce qui me surprend dans votre discours, ce ne sont pas tellement vos choix que votre posture incapable d’accepter le moindre dialogue.

    De fait, la présence de ce cher Vincent Lambert dans le monde des Vivants vous importe peu. Elle ne serait qu’un prétexte à la nécessité d’une victoire à remporter. Est-ce que je me trompe ?

    Et moi ? Avec mon libre arbitre et mon bonheur de … penser, je me contente de réfléchir sur la complexité du monde et de ses difficultés.

  96. Avatar de rootard
    rootard

    Eagle pense pour tous. voilà mon sentiment.

  97. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Monsieur Bougnoux,
    Votre mérite est de ne pas avoir employé, comme tant d’autres, et parmi les plus importants médias, le terme d’ »état végétatif », qui ne convient pas ici, et est systématiquement employé à des fins idéologiques, pour ramener Vincent Lambert vers le végétal, le « légume » (terme terrible et populaire).
    « Etat végétatif » n’est en effet plus employé depuis des années par la médecine qui s’appuie sur la classification CIM10. On parle désormais de « syndrome d’éveil non-répondant », lequel n’est ni le coma, bien sûr, ni l’ »état de conscience minimal » appelé aussi « état pauci-relationnel », ni enfin le « locked-in syndrome » ou « syndrome de verrouillage ».
    L’erreur dans laquelle tombent la plupart au sujet de Vincent Lambert semble venir d’un certain emploi du langage. Alors que l’ancien EVC (état végétatif chronique) est la même chose que le syndrome d’éveil non-répondant, le premier nous porte vers l’image du corps que vous décrivez, sans mouvements, une sorte de coma yeux ouverts, alors que le second terme peut convenir à quelqu’un capable de mouvements. Il faut comprendre qu’il y a bien sûr continuité entre les états, avec variations du plus au moins, d’où la difficulté.
    Là où l’on comprend que vous n’avez malheureusement pas vu de vidéo de Vincent Lambert, c’est lorsque vous parlez de son regard sur une photo. Or Vincent Lambert tourne la tête, la lève, se nourrit en déglutissant (même s’il est relié à un système nutritif, courant en Maison d’accueil spécialisé). Il fait des mimiques, des moues (que certains ont interprété récemment comme des pleurs).
    Il y a donc bien un problème Vincent Lambert, c’est bien pour cela que la situation est très difficile.
    Il n’est plus possible de continuer ainsi à désinformer en faisant croire que Vincent Lambert est quasiment dans le coma. Je ne prétends pas réfuter les avis médicaux ni annuler les décisions judiciaires. Je dis simplement que la plupart des gens parlent aujourd’hui de ce qu’ils ne savent pas.

    Il faut donc commencer par regarder cette vidéo et la faire circuler largement: https://youtu.be/OFPcHs_yU1g

    Bon courage, Daniel Bougnoux, c’est une bonne chose que cette page existe pour faire avancer le débat, qui pour l’instant est fort mal parti, opposant de manière pratiquement haineuse partisans de l’euthanasie qui ne semblent pas savoir de quelle situation ils parlent (une situation de handicap grave), et des « pro-vie » dont les facultés rationnelles ne semblent pas ce qu’ils emploient le plus spontanément . Je me désolidarise pour ma part de ces deux camps, et choisis celui de Vincent Lambert, en espérant que pendant ces six mois, on va arriver à mieux communiquer avec lui, pour qu’il puisse dire s’il souhaite mourir ou vivre. Il y a plusieurs moyens de communication possibles, utilisés couramment en MAS, si le battement des paupières ne répond pas, et d’autres: observer une variation de la respiration (communication par contrôle de la respiration), placer devant ses narines ou sa bouche un papier à cigarettes léger fixé à une baguette pour voir si Vincent « souffle » pour dire oui, ou une paille ou un contacteur posés sur la langue puisqu’il est capable de déglutir. S’il peut déglutir à la demande, la communication pourrait s’établir.
    Si aucun de ces moyens ne fonctionne, je n’ai pour ma part pas de diagnostic à donner, je ne suis pas médecin.
    Ce que je crains, c’est qu’on n’ait pas encore tout tenté. D’une part, du côté « pro-vie » de peur d’entendre Vincent exprimer un souhait d’abréger sa vie, d’autre part, côté médical, par crainte de l’inverse et de voir Vincent tenir à cette vie même si diminuée.
    Si cette page pouvait devenir le lieu d’un véritable débat « neutre » sur cette question, on avancerait beaucoup. J’appelle débat « neutre » celui qui ne prétend pas savoir d’avance si Vincent « pense » ou « ne pense pas », mais qui fait effort honnêtement pour le savoir.
    Il me semble enfin que si Vincent était en MAS, avec des stimulations nombreuses, le contenu d’une éventuelle communication pourrait être plus positif que dans une chambre d’hôpital.
    Je me range donc, par prudence, du côté des partisans d’un déplacement de Vincent Lambert en MAS. Je rappelle aussi, à toutes fins utiles, que Audrey Vanhaudenhuyse et Stephen Laureys estiment à 40% les erreurs de diagnostic:
    http://www.coma.ulg.ac.be/images/(Vanhaudenhuyse_Namur).pdf
    On ne peut qu’être inquiet devant la précipitation du gouvernement à faire casser l’arrêt favorable au maintien en vie de Vincent Lambert, et on ne peut que s’alarmer sur l’avenir des 1100 personnes qui sont hospitalisées en ce moment dans un état assez comparable à celui de Vincent Lambert.
    Espérant avoir apporté dans cette page des éléments objectifs, n’agressant ni les uns ni les autres, permettant de voir autrement la situation que sous le voile des préjugés.
    Encore une fois, c’est par ici qu’il faut commencer :
    https://youtu.be/OFPcHs_yU1g

  98. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Un problème d’intime conviction?
    Aux USA, une décision de l’équivalent de nos cours d’assises ne peut se prendre qu’a l’unanimité. On ne peut qu’apprécier cette manière de faire, incomparablement plus rationnelle que la décision à la majorité et selon l’intime conviction, comme en France. Car là où est la raison, le vrai et non le faux, il ne peut y avoir « majorité » ou « minorité » qui tiennent. On aurait aimé que le droit européen des droits de l’homme s’inspire de l’exemple américain, et que pour tout problème important, la cour des droits de l’homme ne se sépare pas avant d’avoir obtenu un avis unanime. C’est la facilité, hélas, que semble suivre la cour des droits de l’homme en Europe (CEDH), en prenant ses décisions à la majorité.
    D’où la critique extra-ordinaire de cette cour, par cinq des juges qui y ont siégé, et voulaient que l’on continue à nourrir Vincent Lambert. Leur désaccord est total et ils vont jusqu’à remettre en question la Cour elle-même, ce que l’on avait jamais vu.
    L’ »affaire Lambert » est d’une telle importance (il s’agit de cesser d’alimenter et d’hydrater un être humain vivant, en cessant donc de considérer que l’alimentation et l’hydratation sont nécessairement liées à la dignité de l’être humain en vie) qu’elle remet en cause de l’intérieur le fonctionnement même de la cour européenne!
    Les arguments des 5 juges peuvent être trouvés dans Wikipédia, « Affaire Vincent Lambert », paragraphe « Opinion en partie dissidente », ou ici:
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/07/01016-20150607ARTFIG00214-affaire-lambert-cinq-des-juges-fustigentla-decision-de-la-justice-europeenne.php

    Enfin, il semble que les capacités de communication de Vincent Lambert aient baissé, ce que nul article dans les médias n’évoque, alors que cela pourrait justifier davantage un arrêt des soins.
    Ainsi, en 2011, il y a une première expertise médicale de Vincent Lambert au COMA Science Group de Liège. L’expertise constate « une perception de la douleur et des émotions préservées ; l’essai de contrôle volontaire de la respiration met en évidence une réponse à la commande ».
    Nous avons évoqué dans notre précédent post cette possibilité de communication par la respiration, classique en MAS. Une forme de communication était donc alors possible. Ce fait est largement documenté, notamment par le Conseil d’Etat (voir les notes de l’article de Wikipédia).
    Selon le rapport, « Vincent Lambert est dans un état pauci-relationnel impliquant la persistance d’une perception émotionnelle et l’existence de possibles réactions à son environnement et que, dès lors, l’alimentation et l’hydratation artificielles n’avaient pas pour objet de le maintenir artificiellement en vie ».
    L’article de wikipédia aujoute pour l’année 2014:  » L’évolution clinique est marquée par la disparition des fluctuations de l’état de conscience qui avaient été constatées lors du bilan effectué en juillet 2011 au Coma Science Group du centre hospitalier universitaire de Liège, ainsi que par l’échec des tentatives thérapeutiques actives préconisées lors de ce bilan, ce qui suggère « une dégradation de l’état de conscience depuis cette date ».
    Souhaitons que grâce à Daniel Bougnoux, cette page devienne -entre quelques échanges extrémistes- le lieu d’une réflexion réellement attentive à Vincent Lambert en tant que personne, et cela par-delà les préjugés « pro-euthanasie » et « pro-life ».
    Pour ma part, la position que je soutiens est que faire cesser l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert est une mise à mort. J’aimerais savoir, en tant que concitoyen de Vincent Lambert, si cette mise à mort est celle d’un homme ayant encore une conscience d’exister, ou non. Pour ma part, il me semble que la question vaut la peine de reprendre une tentative de communication par la maîtrise de la respiration ou par le souffle, puisque les clignements de paupière ne « fonctionnent » pas (situation classique en MAS, où la communication par le souffle est recherchée alors).
    L’erreur serait de croire que l’on peut savoir seulement de l’extérieur si un humain est conscient ou non. Comme si l’humain était un objet qu’on observe. Seule une expression de sa part, ou une absence totale d’expression « à propos », c’est-à-dire une expression de son intériorité peut nous faire construire notre avis.
    Pour ma part, des « pleurs » à propos, c’est-à-dire après l’annonce de l’arrêt du traitement, suffiraient largement pour comprendre que nous sommes devant une émotion, et donc une conscience humaine bien présente. L’arrêt de l’alimentation serait alors une forme particulièrement odieuse d’assassinat, puisque lâche, imposée à un être absolument sans défense.
    Mais voilà, j’ai beau voir et revoir la célèbre vidéo où l’on nous dit que Vincent « pleure », et je n’arrive pas à me persuader qu’il pleure.
    Ses proches peuvent tenter l’ultime entrée en communication, avant la décision de la cour de cassation en juillet.
    Qu’ils n’hésitent pas à s’exprimer ici, quoi qu’ils pensent du terme de « zombie » malheureusement choisi par Daniel Bougnoux, lequel a néanmoins le mérite d’avoir entièrement relancé la réflexion avec aussi les inattendus commentaires de cette page, qu’il offre généreusement au débat. Qu’il en soit remercié.

  99. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Intime conviction à la française contre réfutation à l’américaine.
    _____________________________________________________

    La difficile situation de Vincent Lambert remet en cause le statut même de la cour européenne des droits de l’homme (voir ci-dessus) et jusqu’à notre notion de vérité.
    Est-il vrai que Vincent Lambert est en fin de vie?
    Oui, pour l’intime conviction subjective, de celles et ceux qui considèrent qu’il ne s’agit que d’une survie qui ne vaut pas la peine d’être vécue.
    Non, pour les partisans de la réfutation qui cherchent des preuves, car sans un acte d’arrêt d’alimentation, Vincent Lambert vivrait encore de nombreuses années.
    Est-il vrai que Vincent ne peut communiquer?
    Oui pour les partisans de l’intime conviction subjective.
    Non pour l’année 2011, car il est irréfutable qu’il a répondu aux demandes lui proposant de varier sa respiration. On ne sait pas pourquoi une communication à partir de ce fait n’a pas été instaurée. Manque d’informations?
    Il semble que tout soit fait pour que l’information du public soit minimale. Qu’en a-t-il été du contenu des séances d’orthophonie? Ont-elle inclut la respiration dans les méthodes de communication?
    Y a-t-il des responsables de cela? Les partisans de la vie à tout prix qui ne veulent pas que l’on sache que Vincent ne peut plus communiquer et donc qu’il est devenu non-conscient? Ou qu’il pourrait communiquer son souhait de mettre fin à sa vie? Les partisans de l’euthanasie qui, à l’inverse, ne veulent pas que l’on mette en avant une forme de communication?
    Des affirmations ne peuvent être objectivement réfutées, et seule une intime conviction avec une certaine mauvaise foi peut y être oppose: c’est un fait que Vincent Lambert est vivant, c’est un fait qu’il est une personne en situation de handicap particulièrement lourd, c’est un fait que l’euthanasie est interdite en France, c’est un fait que l’action de mettre fin à l’alimentation et à l’hydratation de Vincent Lambert le tuerait, c’est donc un fait qu’il s’agirait d’un cas d’euthanasie.
    Maintenant, on peut opposer l’intime conviction et la subjectivité personnelle: continuer à l’alimenter est déraisonnable compte tenu de ses choix subjectifs passés, une telle vie n’est pas une vie, lui-même s’était oralement opposé à vivre une telle situation, il serait bon que l’euthanasie soit enfin acceptée, etc.
    Au fur et à mesure que s’approche l’échéance de juillet (cour de cassation), le débat devient plus clair.
    On aimerait surtout que l’on cesse de confondre le non-réfutable et l’intime conviction. Car à les confondre, on pourrait considérer que c’est un fait que toute personne dans sa situation doive être euthanasiée.
    Ce qui est dramatique, c’est cette généralisation de la situation: comme nous avons presque tous vu des photos ou des vidéos de Vincent Lambert, nous avons tous un avis (la plupart du temps subjectif) et nous serons involontairement engagés dans la décision de juillet, compte tenu du caractère public de la situation. C’est quelque chose de grave, car il ne s’agit (objectivement) ni plus ni moins que de mettre à mort une personne lourdement handicapée. Ou alors dans le monde postmoderne, les mots ont perdu leur sens, et seules l’intime conviction et la subjectivité ordonnent.

  100. Avatar de Eagle
    Eagle

    @Sennelier : vos considérations intellectuelles sont bien jolies mais elles ne doivent pas faire oublier l’essentiel : dans un pays civilisé on ne peut pas faire mourir un patient de faim et de soif.
    Mourir de faim est particulièrement horrible comme le souligne l’humaniste Jean Ziegler : https://youtu.be/smmb2n_rxkg?t=811
    Mourir de soif l’est tout autant. Les deux camps qui s’affrontent devraient logiquement se rejoindre sur cette constatation et donc refuser de laisser Mr. Lambert sans hydratation ou sans alimentation. Le camp d’en face ne reconnait même pas cette évidence, preuve de l’irrationalité de leur posture.

  101. Avatar de rootard
    rootard

    Eagle, Arrêtez de penser pour les autres, Mr Vincent Lambert avait exprimé ce qu’il voulait en pareille circonstance, même si cela à l’air de vous décontenancer.

    Vous ne pouvez pas penser pour les autres, même si j’ai le sentiment que cela vous coûte énormément.

    « Faire mourir de faim et de soif », arrêter vôtre manque d’honnêteté intellectuelle, s’il vous plait.

    On peut être catholique et accepter qu’un être humain veuille partir dans la dignité selon sa volonté personnelle, même si celle-ci est d’être de mourir aussitôt en fonction de l’état.

    Pour moi ça fait partie du respect de l’humain, même si personne ne détient la vérité.

  102. Avatar de Melchior
    Melchior

    Eagle, vous m’étonnez, parce que je ne comprends pas du tout les contributions de Sennelier de la façon dont vous semblez les comprendre.
    Mais c’est peut-être une affaire de parti-pris, qui biaise fatalement l’interprétation, et que révèle ce très délicat « vos considérations intellectuelles ». Est-ce qu’il va falloir s’excuser de penser, maintenant ? Est-ce que le cas de Vincent Lambert n’a pour vous par encore assez souffert de n’avoir été abordé, spécialement ici, que par la fibre émotionnelle, parfois complètement irréfléchie ?
    On serait nettement plus avancé si tout le monde dans ce petit fil de discussion -et généralement à propos de la vie de Vincent- avait pris autant de soin à réfléchir avant de parler/écrire, quelle que soit la position.

  103. Avatar de Eagle
    Eagle

    @Melchior : je soulignais simplement que la plupart de ceux qui abordent cette affaire se demandent « peut-on le laisser vivre dans cet état ? » alors que la première question à se poser devrait être « a-t-on le droit en France de faire mourir un patient de soif ? ». Pour moi la réponse est évidente, c’est non.

    La loi Leonetti stipule que c’est possible mais ce ne sera pas la première à être inconstitutionnelle. Je remarque également que les médias font le grand écart au sujet de l’arrêt de l’hydratation : par exemple le magazine LePoint s’est scandalisé qu’aux USA des gardiens de prison aient laissé mourir un prisonnier de soif (et ils ont raison d’être scandalisés) : « Mourir de soif en prison, le scandale qui agite les Etats-Unis ». https://www.lepoint.fr/monde/mourir-de-soif-en-prison-le-scandale-qui-agite-les-etats-unis-02-05-2017-2124240_24.php
    Ils utilisent des termes très forts :
    Je cite LePoint : [« Le calvaire du détenu va durer sept jours, au cours desquels il perd 16 kilos… Son avocat n’hésite pas à employer le mot « torture ». Terrill Thomas a enduré une mort atroce. Il a passé sept jours privé d’eau. Des témoins l’ont entendu implorer de l’eau vers la fin »]

    En revanche lorsque cela concerne Vincent Lambert sans qu’il ait manifesté sa volonté, les médias désignent cela par « un accompagnement dans la dignité ». Comme par enchantement ils n’utilisent plus les mêmes termes, mourir de déshydratation n’est plus une « torture », une « mort atroce » ni « un calvaire ». Les médias ont donc bien un combat idéologique au détriment de l’honnêteté intellectuelle.

    En ce qui me concerne j’ai fait le tour de la question sur cette affaire. Libre à vous de vous informer davantage. (Je ne répondrai plus sur ce fil)

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Mon sentiment, Eagle, est que la sédation profonde prévue par la loi Leonetti, et ses conditions d’application qui interviendraient dans le cas de Vincent Lambert, ne peuvent être assimilées à une torture ; je trouve donc votre rapprochement avec le cas du détenu américain inutilement polémique. Il est évident que Vincent s’éteindra en douceur, s’il bénéficie de cette mesure. Ou, si vous en doutez, votre doute pourrait aussi porter sur les souffrances qu’il endure actuellement : privé de communication, de mobilité, d’espoir de guérison, etc. Cet état n’est-il pas pire qu’une mort douce ?

  104. Avatar de Dawid
    Dawid

    Monsieur Bougnoux, vous venez d’écrire :

    « la sédation profonde prévue par la loi Leonetti, et ses conditions d’application qui interviendraient dans le cas de Vincent Lambert, ne peuvent être assimilées à une torture.
    Il est évident que Vincent s’éteindra en douceur, s’il bénéficie de cette mesure. »

    Qu’en savez-vous ?

    De grâce, monsieur le pourfendeur d’intégristes religieux, gardez vos « évidences » dogmatiques pour vous…

  105. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Je crains de m’être mal exprimé, donc je résume, en remerciant encore une fois Daniel Bougnoux pour l’hospitalité de sa page.
    Je ne crois ni au paradis ni à l’enfer, ce que je partage peut-être avec Daniel.
    En revanche j’en tire des conséquences différentes: je considère humain de s’accrocher donc encore plus à la vie.
    J’admire Vincent, qui a tenu pendant trente jours sans alimentation en 2013, et qui semble accepter d’être nourri à la cuillère. Il est capable de tourner la tête et d’exprimer des refus, au point que les personnes qui s’occupent de lui avaient cru pouvoir interpréter des sortes de refus de soins, comme une volonté de mourir. Je leur laisse leur interprétation: à mon avis, en MAS, tout se serait mieux passé.
    La peine de mort est un traitement dégradant et inhumain. Décider d’arrêter l’alimentation serait une mise à mort. Les nazis qui éliminaient les personnes en situation de handicap devaient certainement le faire en pensant que c’était aussi « pour leur bien ».
    Etre nourri et hydraté est un droit de la personne humaine. Ce n’est pas un soin. Il ne saurait être question de priver quiconque de ce droit sans basculer, nous, dans l’inhumanité. Certes, Vincent ne parle pas. Cela nous interdit encore plus ce geste.
    Les énormes souffrances que vous avez vécues, Daniel, dont perdre votre fils puis juste ensuite votre épouse, n’ont rien de « normal », on aurait voulu que vous n’ayez pas à les connaître. Mais cela a dû modifier votre jugement.
    Vous ne semblez donc pas voir à quel point votre description d’un mort « douce » est absolument inadmissible pour certains de vos lecteurs. Vous vous appuyez pour cela sur la connaissance que nous croyons avoir des souhaits de Vincent. Mais admettez que si on laisse cela de côté, nous sommes en plein eugénisme et nazisme, malgré le caractère policé de notre « correspondance » et de nos échanges sur internet. Or 1) le témoignage humain oral n’est pas fiable et 2) même s’il s’agissait de suivre les souhaits de Vincent, on serait là dans un cas d’euthanasie, or celle-ci est interdite.
    Il n’y a donc pas d’autre solution humaine, c’est à craindre, que de conduire Vincent en MAS.
    Il y a d’ailleurs une contradiction dans le discours de certains: si Vincent est si peu conscient qu’on le dit, peu lui importe de vivre ainsi, c’est d’ailleurs le lot de plus de 1500 personnes en France, que leurs familles vont voir régulièrement, qui ont droit à des bains relaxant, à se promener dehors, etc.
    Je m’étonne, Daniel, qu’après avoir étudié la philosophie, vous n’ayez pas davantage de défiance vis-à-vis de nos cruautés inconscientes, de notre barbarie à chacun, de notre fascisme personnel et sociétal.
    Ne nous préparons-nous pas à un spectacle qui rappelle les jeux du cirque, où une victime désignée, un faible, va se battre à armes inégales et perdre publiquement la vie? Sommes-nous tellement plus moraux qu’il y a deux-mille ans, ou qu’il y a seulement soixante-dix ans? Le nazisme est-il mort et bien mort avec la victoire de 1945, ou bien le nazisme est-il une part permanente de nous-mêmes, qui doit être contenu par l’éducation et par des échanges comme les nôtres sur cette page où vous me permettez d’écrire?
    Pour ma part, il ne saurait être question de donner la mort à quelqu’un qui n’est pas en état de parler. Savoir que cela peut avoir lieu dans mon pays me semble absolument inacceptable, un comble de cruauté, une réjouissance barbare de l’inconscient, une toute-puissance que nous devons absolument interdire. Et encore une fois, je n’ai rien d’un intégriste religieux ou d’un « pro-life » qui considère que les seize cellules d’une « morula » de quatre jours ont la même valeur qu’un enfant né ou un adulte.
    Simplement, on ne tue pas quelqu’un incapable de se défendre et qui n’a pas mis par écrit ses souhaits. C’est un assassinat prémédité, la barbarie la plus horrifiante (toute une société ou presque contre un seul, absolument sans défense).

  106. Avatar de Dawid
    Dawid

    Merci beaucoup, Sennelier !
    Moi qui crois au paradis et à l’enfer, mais surtout au Dieu d’Amour et de miséricorde, j’approuve entièrement votre excellent commentaire.

  107. Avatar de rootard
    rootard

    @Dawid

    « Qu’en savez-vous ? »

    Ben le sédatif couramment utilisé en pareille situation est le midazolam, utilisé également en anesthésie.

    J’ai déjà été opéré (et ma femme aussi), et on a eu aucune souffrance lors de l’opération…

    Les produits anesthésiques ça fonctionne, et heureusement d’ailleurs.

  108. Avatar de Dawid
    Dawid

    Désolé, rootard, mais cette sédation, si douce soit-elle, ne saurait jamais effacer la dimension criminelle d’un meurtre légal médicalisé par arrêt de l’alimentation et de de l’hydratation…
    Mettre à mort sera toujours tuer…

  109. Avatar de rootard
    rootard

    @Dawid,

    Non, ce serait respecter sa volonté (qu’il a exprimé clairement et avec certitude). En plus de respecter sa femme qui est par ailleurs sa tutrice légale, mais elle, visiblement elle « n’existe pas ».

    D’ailleurs, je constate que les personnes qui sont contre les volontés de Mr Vincent Lambert, n’ont aucune considération pour sa femme, et encensent les parents.

    Simple constatation.

  110. Avatar de Dawid
    Dawid

    Désolé, rootard, si quelqu’un veut se suicider par lui-même ou avec l’aide d’un tiers, cela demeure un acte intrinsèquement mauvais.

    Quant à la volonté soi-disant exprimée par Monsieur Lambert, avant son accident, de voir sa vie abrégée eu égard à son état actuel, outre que ce souhait n’a jamais été consigné par écrit par l’intéressé, et quand bien même il l’aurait effectivement été, il est avéré que les faits viennent contredire cette interprétation.
    En effet, Monsieur Lambert a déjà vu son alimentation arrêtée et son hydratation réduite à un verre d’eau quotidien pendant 31 jours consécutifs au printemps 2013.
    Le fait objectif qu’il ait résisté à un mauvais traitement d’une telle cruauté et aussi long, ne peut signifier qu’une chose : Monsieur Lambert tient à la vie, au point de ne plus la lâcher !

  111. Avatar de rootard
    rootard

    @Dawid

    Vous êtes complètement dans la croyance, rien ne vous fera changer de position, j’ai bien compris.

    C’est quand même malheureux… Aucun respect.

    Enfin, en tout cas, maintenant de plus en plus de personnes formalisent leurs désirs pour pareille situation, et ça c’est un point positif dont Mr Vincent Lambert est responsable.

    On peut (pas vous) être fier de lui pour ça !

    Le coup de l’acte ‘intrinsèquement mauvais », explique très clairement le pourquoi de vos propos en tout cas…

  112. Avatar de David
    David

    @rootard

    Désolé, mais votre « mauvaise foi » qui m’accuse d’être « complètement dans la croyance », vous empêche de considérer les faits irréfutables et avérés que je me suis contenté de rapporter concernant la résistance de Vincent à la tentative d’euthanazie qu’il a déjà subie en 2013…

    Alors, vos leçons de « respect »…

    En revanche, je vous rejoins à propos des directives anticipées.

    Enfin, vous aurez beau tourner le mot dans tous les sens pour tenter de le déformer, tuer sera toujours tuer, même si cet acte est commis dans un cadre médical et aseptisé, « sous la protection de la loi »…

  113. Avatar de Jean Daniel Reuss à Rebais
    Jean Daniel Reuss à Rebais

    Merci à Daniel Bougnoux qui facilite la réflexion sur un questionnement sociétal (que j’estime être important) grâce à cet « affrontement entre des opinions contradictoires, mais sur le fond d’une entente possible, d’une résolution des contraires, ou dans l’horizon d’attente d’un compromis ».

    Préambule N°1 – Albert Camus a écrit une sentence ressemblant à :
    «Mal préciser le sens des mots, contribue aux malheurs du monde.»

    Il n’y pas une terminologie qui soit en elle-même meilleure qu’une autre. Il s’agit seulement de convenir d’un langage commun.
    Je pense donc qu’il sera nécessaire de prendre le temps de se mettre d’accord sur le sens précis de plusieurs mots souvent polysémiques, tels que :
    suicide, suicide assisté, euthanasie, sacrifice, homicide, assassinat…………..

    Mais dans l’immédiat, il me suffit de signaler que je distingue foncièrement le « suicide assisté » qui est effectué selon la volonté du patient et sur la demande, alors que Vincent Lambert, étant dans l’impossibilité de s’exprimer, suscite un questionnement sur « l’euthanasie » qui est pratiquée par compassion.

    Préambule N°2 – L’impossibilité de sortir Vincent Lambert de l’hôpital de Reims a intrigué plusieurs commentateurs dont :

    ****** Thorketill | Le 26 mai 2019 à 14:12
    *** «….le premier scandale: le garder dans un CHU alors qu’il n’a besoin que de….»
    ****** Gaston Toucan | Le 3 juin 2019 à 19:51
    *** « Pourquoi ce refus de le transférer ? »
    ****** Jean Claude Serres | Le 6 juin 2019 à 17:37
    *** «Vécu du conjoint ou responsable légal»
    ****** Sennelier | Le 7 juin 2019 à 1:54
    *** « Je n’arrive pas à comprendre …. comment on a pu ne pas permettre à Vincent d’aller en MAS. Pourquoi ce refus de le transférer ? »

    °° Voici mes annotations (à compléter et à vérifier) sur ce point particulier :

    ——> D’après l’article 238 du code civil français:
    Lorsque les deux époux ont mis fin à leur vie commune depuis au moins deux ans, l’un d’entre eux peut demander le divorce pour altération définitive du lien conjugal. Si la rupture de la vie commune est prouvée, le juge aux affaires familiales prononce automatiquement le divorce.

    ——> Livre : Rachel Lambert (auteur) – Fayard- 24 septembre 2014
     » VINCENT Parce que l’aime je veux le laisser partir  »
    Recopie d’une ligne de la préface qui porte la date 14 avril 2014 :
     » On m’a dit que je devais divorcer. Je ne peux pas m’y résoudre. D’ailleurs pourquoi le ferais-je ? J’aime toujours mon époux .  »

    ——> 10 mars 2016 : Rachel Lambert a été nommée tutrice de son mari par le juge des tutelles de Reims(Marne).
    ( Cette décision avait créé un effet de surprise car les différents acteurs de ce dossier s’attendaient à ce que le tuteur désigné soit extérieur au conflit familial)
    9 juin 2016 : L’avocat (Jean Paillot) des parents Lambert a saisi la cour d’appel contre la décision du juge des tutelles et souhaite reprendre la procédure judiciaire du transfert de Vincent Lambert vers un établissement spécialisé.
    8 juillet 2016 : La cour d’appel de Reims a confirmé que Rachel Lambert est bien la tutrice de son mari. L’union départementale des associations familiales de la Marne (UDAF) est subrogé tuteur.

    ——> Selon le droit civil français actuel :
    Lorsque la personne sous tutelle ne peut s’exprimer c’est le tueur qui prend les décisions, particulièrement celles qui ont « pour effet de porter gravement atteinte à l’intégrité corporelle de la personne protégée », mais après avoir obtenu au préalable l’accord du juge des tutelles.

    ——> Dans son article paru le 4 juin 2019 sur le site jforum.fr , Marie Autesserre évoque :
    « …le concours de l’Hôpital Sébastopol de Reims, qui, un médecin remplaçant l’autre, a instillé auprès de Rachel Lambert son souhait d’arrêter les soins de Vincent Lambert, portés par leurs propres convictions. ….. Dans un contexte non apaisé et sans pouvoir disposer de discussions contradictoires propices à des choix ou des orientations sereines, l’Hôpital a favorisé l’isolement de la jeune femme et accentué sa vulnérabilité. En la nommant tutrice de son époux, on lui empêchait une possible distanciation, en même temps que les choix de cette femme se confondaient de fait avec le souvenir de ceux de son époux. »
    À suivre.

  114. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Je vous prie de bien vouloir m’excuser, je n’ai pas eu le temps de lire les nouveaux avis ci-dessus, j’ai passé le plus clair de mon temps en d’autres lieux à cette lutte pour la sauvegarde de la vie de Vincent Lambert.
    J’espère que la cour de Cassation, même si son rôle est l’examen de la forme d’une décision, et non son contenu, saura temporiser, pour permettre à la réflexion de se développer dans ces cadres qui, comme cette page offerte par Daniel Bougnoux et le journal La Croix, permettent aux concitoyens de Vincent Lambert d’échanger.
    L’avis des juges qui se séparèrent de l’avis majoritaire de la CEDH en 2015 mérite d’être connu. Parmi d’autres remarques, voici celle-ci, impressionnante et éclairante :

    « Si réellement M. Vincent Lambert avait eu la volonté ferme de ne plus vivre, si
    réellement il avait « lâché » psychologiquement, si réellement il avait eu le désir
    profond de mourir, M. Vincent Lambert serait déjà, à l’heure actuelle, mort. Il n’aurait
    en effet pas tenu 31 jours sans alimentation (entre le premier arrêt de son alimentation,
    le 10 avril 2013, et la première ordonnance rendue par le tribunal administratif de
    Châlons-en-Champagne, le 11 mai 2013 ordonnant la remise en place de son
    alimentation) s’il n’avait pas trouvé en lui une force intérieure l’appelant à se battre
    pour rester en vie. Nul ne sait quelle est cette force de vie. Peut-être est-ce,
    inconsciemment, sa paternité et le désir de connaître sa fille ? Peut-être est-ce autre
    chose. Mais il est incontestable que, par ses actes, Monsieur Vincent Lambert a
    manifesté une force de vie qu’il ne serait pas acceptable d’occulter.
    À l’inverse, tous les soignants de patients en état de conscience altérée le disent :
    une personne dans son état qui se laisse aller meurt en dix jours. Ici, sans manger, et
    avec une hydratation réduite à 500 ml par jour, il a survécu 31 jours. »

    Ce que personnellement je ne comprends pas, c’est pourquoi la famille de Vincent ne semble pas tenter des communications actuellement, en utilisant les techniques classiques (dont la maîtrise de la respiration, dont j’ai déjà parlé, laquelle peut être mise en évidence avec un papier très léger comme un papier à cigarette déroulé).
    On aura compris que dans mes interventions, c’est la vie de Vincent qui me préoccupe et non des questions abstraites tournant autour du caractère sacré de la vie ou de l’amour absolu de la maman de Vincent. Au contraire, je m’inquiète: ne fait-on pas tout pour empêcher cette communication, de peur d’entendre Vincent dire « oui » à la question « veux-tu mourir et nous quitter maintenant? ».
    Pourquoi, dans la page écrite par Daniel qui s’appelle « Vincent Lambert, post-scriptum », une lectrice appelée « Basaltine », qui signe « Marie-Geneviève Lambert », disparaît-elle dès que j’évoque sur ces deux pages l’avantage qui consisterait en une tentative de communication avec les moyens usuels en MAS? C’est la communication qui va finir par paraître impossible dans la famille de Vincent Lambert. « Quelque chose ne va pas », disais-je. Cela devient de plus en plus évident.
    Qui torture Vincent et l’empêche de pouvoir évoluer dans un cadre favorable: les médecins, l’épouse, la mère, la soeur, le neveu, les partisans de l’euthanasie, les pro-life qui l’envoient directement à la mort s’ils ne tentent pas une entrée en communication? Mais qu’est-ce que c’est que ça?
    Le seul qui semble savoir vire, en attendant, dans ce cadre terrible, c’est Vincent, et mon admiration pour lui est immense. Lui s’accroche à la vie absolument. On pourrait sauver un suicidaires en lui disant: « Viens voir Vincent, il est resté en vie après 31 jours avec seulement 500ml d’eau par jour. On a voulu le tuer et il est en vie, il s’est accroché. Et toi, dan ta vie, qu’est-ce qui ne va pas pour que tu veuilles partir alors que lui veut rester, avec la vie qu’il a? »
    Merci, Vincent. Et bon courage à toi. Nous sommes nombreux à vouloir t’aider. Moi j’ai passé cette journée du 12 juin en démarches, je n’ai pas perdu de temps en prières, n’ayant pas pensé une seconde que cela puisse être utile. Il y en a des centaines, des milliers comme moi, simples citoyens, avocats, religieux et religieuses, qui agissent autrement mais dans le même sens, prennent contact, parlent, essaient de négocier, postent des commentaires. On ne te laisse pas, Vincent.
    Merci à Daniel et à La Croix de pouvoir nous laisser parler, continuer. Sans relâche.
    Il reste 12 jours.

  115. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Voilà que je participe moi-même à la désinformation concernant Vincent, pourtant bien suffisante.
    J’ai dit ci-dessus que l’avis des juges comprenait un point présentant la capacité de Vincent à s’accrocher à la vie. Certes les juges approuvent le point de vue et c’est pourquoi ils le citent, mais il s’agit d’une citation des dépositions des requérants. Toutes mes excuses. L’avis intégral est ici, en pdf:
    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=10&ved=2ahUKEwiI7rHfjOXiAhXd6eAKHZvLCqsQFjAJegQICBAC&url=https%3A%2F%2Fwww.verein-eras.ch%2Fuploads%2Ffiles%2Fpdf%2FAFFAIRE-LAMBERT-ET-AUTRES-FRANCE.pdf&usg=AOvVaw02gWwGjSTbTAJB0cqzWz9Z
    Le passage auquel je me référais est dans le passage intitulé « opinion dissidente » des juges.
    Voici un passage qui n’est pas des requérants, mais des juges, je le trouve sensé, correct:

    6. En aucun cas on ne peut dire que Vincent Lambert se trouve dans une situation « de fin de vie ». De manière regrettable, il se retrouvera bientôt dans cette situation lorsqu’on cessera ou qu’on s’abstiendra de le nourrir et de l’hydrater. Des personnes se trouvant dans une situation encore pire que celle de Vincent Lambert ne sont pas en stade terminal (sous réserve qu’ils ne souffrent pas en même temps d’une autre pathologie). Leur alimentation – qu’elle soit considérée comme un traitement ou comme des soins – a pour but de les maintenir en vie et, dès lors, demeure un moyen ordinaire de maintien de la vie qui doit en principe être poursuivi.
    7. Les questions relatives à l’alimentation et à l’hydratation sont souvent qualifiées par le terme « artificiel », ce qui entraîne une confusion inutile, comme cela a été le cas en l’espèce. Toute forme d’alimentation – qu’il s’agisse de placer un biberon dans la bouche d’un bébé ou d’utiliser des couverts dans un réfectoire pour amener de la nourriture à sa bouche – est dans une certaine mesure artificielle, puisque l’ingestion de la nourriture passe par un intermédiaire.

    Daniel, encore toutes mes excuses.

  116. Avatar de Dawid
    Dawid

    Merci beaucoup, Sennelier, pour vos derniers commentaires.

    Moi aussi de mon côté, je fais ce que je peux avec des amis pour sauver Vincent d’une nouvelle euthanazie.

    Vous évoquiez avec justesse l’influence néfaste que doit subir Rachel Lambert de la part de certains membres du CHU de Reims.

    Il ne faut pas sous-estimer non plus la main mise de l’ADMD de Jean-Luc Romero sur François Lambert, le demi-neveu de Vincent, et partisan de son euthanazie…

    Et merci à Monsieur Bougnoux de nous donner l’occasion d’échanger sur ce sujet qui nous concerne tous.

  117. Avatar de Jean Daniel Reuss à Rebais
    Jean Daniel Reuss à Rebais

    *** (I) ***
    Toutes rédactions structurées cessantes, j’interviens précipitamment car je lis, sans en comprendre la portée réelle, que « la Cour de cassation devra trancher sur l’arrêt ou non des traitements de Vincent Lambert, le 24 juin 2019 », c’est à dire dans peu de jours.
    J’indique donc sommairement quelques réflexions qu’il serait, à ce qu’il me semble, souhaitables de vérifier et de préciser.

    *** (II) ***
    Je suis un partisan de l’euthanasie mais seulement sous des conditions rigoureuses, particulièrement de clarté et de vérité, qui sont indispensables pour éviter des dérives évidentes. (Attention ! Je répète que dans ma terminologie l’euthanasie est différente du suicide assisté.)
    Or depuis le 10 avril 2013, date du commencement de la première tentative d’euthanasie et donc, pour l’historien, la date qui marque le début de l’Affaire Vincent Lambert, c’est le contraire que je constate.

    § II-1 • Je rend hommage à la franchise du Dr Éric Kariger qui (dans son livre « Ma vérité sur l’affaire Vincent Lambert ») explique qu’il a agi selon sa conscience sans se rendre compte de sa désinvolture et de sa légèreté (qui sont excusables). Néanmoins il ne s’est pas rendu compte de la perte de confiance et des conséquences à long terme qu’impliquait sa décision cachée d’euthanasie. Ainsi l’Hôpital, et en somme tout le Corps Médical, que l’on croyait chargés de soigner pour prolonger nos vie en toutes circonstances, est capable de nous liquider discrètement sur la décision d’une opaque décision collégiale ( et qui semble être dispensé de répondre de ses actes).

    § II-2 • Que des partisans sincères pro-vie (plus ou moins intégristes) s’affrontent ouvertement avec les partisans pro-euthanasie (qui défendent d’ailleurs diverses convictions) et ceci en utilisant les lois et les moyens juridiques manifestement inadaptés dont ils disposent (CHU,CEDH,CEDH,CDPH,CIDPH,CCNE,TA.Châlons-en-Champagne,C.Appel.Reims,Cour de Cassation,…etc.) est compréhensible.

    Ce qui me paraît moins édifiant, ce sont ces formes de propagande indigne, et aussi ces arguties juridiques, qui interviennent dans cette dispute entre grands notables (juristes, législateurs, médecins chefs,….et autres sages) pour conquérir ou consolider leur pouvoir (gratifiant socialement) de décider, quelles sont « les vies qui ne valent pas la peine d’être vécues ».

    § II-3 • J’approuverais, sous réserve de précautions supplémentaires pour exclure tout risque de dérives, l’article premier de la proposition de loi de l’ADMD (38e assemblée générale du 6 octobre 2018) qui demande la légalisation des deux formes de suicide,
    (et qui se garde sagement d’aborder la question de l’euthanasie dans le sens où je l’utilise, qui, elle, relève d’une problématique entièrement différente).

    * Suicide assisté: ==>  » la demande d’aide à mourir doit être évidemment libre, consciente, réitérée et révocable à tout moment. »
    * Suicide médicalement assisté: ==>  » qui est le fait par un médecin de mettre fin intentionnellement à la vie d’une personne, à la demande expresse de celle-ci. »
    J’approuve aussi: ==>  » la dignité est une convenance envers soi dont chacun est seul juge.  »

    § II-4 • Les Lois Claeys-Léonetti (particulièrement l’article L. 1110-5-1 du code de la santé publique) sont mauvaises du fait qu’elles utilisent des formulations (volontairement ?) ambigües ou subjectives, ce qui laisse donc la porte ouvert aux dérives qui justement sont à craindre.

    – Ainsi sont : « obstination déraisonnable », « soins disproportionnés », « actes qui n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie » .

    – Par ailleurs l’euthanasie qui est décidée :
    « à l’issue d’une procédure collégiale définie par voie réglementaire », suppose un climat de confiance qui à présent a été détruit.

    – Dans cet ordre d’idée, il y a aussi l’Article L. 1111-11.
    « Les directives anticipées s’imposent au médecin…sauf…lorsque les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale ». Ce qui revient à dire que si mes directives anticipées ne plaisent pas au médecin, elles ne servent à rien.

    § II-5 • Deux points sont inadmissibles :
    1° – L’alinéa : « La nutrition et l’hydratation artificielles constituent des traitements qui peuvent être arrêtés ».
    2° – Le montage légal qui maintient Vincent Lambert prisonnier dans l’hôpital de Reims.

    § II-6 • L’Histoire m’a convaincu que « l’obstination euthanasique » est plus dangereuse que ne « l’est l’obstination déraisonnable (à continuer les soins »).

    *** (III) ***
    Peu m’importe l’évaluation (de toutes façons difficile, cf.CCNE-5 mai 2014) du niveau de conscience exact de Vincent Lambert.
    Ce qui est apparu comme étant certain c’est :
    il est vivant, il n’est pas dans le coma, et l’on peut raisonnablement supposer, et c’est là le point essentiel, qu’il est trop diminué pour ressentir de grandes souffrances tant physiques que psychiques. (A contrario des « locked-in syndrome »).

    Alors à la question: === « Pourquoi vouloir l’euthanasier? » ===

    Hormis quelques réponses de moindre valeur (à discuter ultérieurement);
    je ne vois qu’une seule réponse sérieuse : parce que les moyens financiers consacrés à sa survie sans espoir d’améliorations notables pourraient être plus utilement être employés ailleurs.
    C’est le thème de l’article d’Alexandre Delaigue (qui a l’inconvénient de mal distinguer les cas EVC-EPR des situations de fin de vie qui sont pourtant très différentes).
    https://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2015/06/14/vincent-lambert-la-mort-et-les-impots.html

    Mais essentiellement, l’Affaire Vincent Lambert nous pose la question :
    === « Quel monde voulons nous ? » ===

    § III-1 • Il serait d’abord intéressant de pouvoir comparer les dépenses impliquées par différents secteurs d’activités et ceci sans omettre les frais annexes qui sont tout sauf simples à apprécier (ce dont je suis incapable étant particulièrement ignare dans les domaines économiques et financiers).
    – D’une part, la survie des EVC-EPR est modérément coûteuse. Ce sont des patients qui nécessitent des soins permanents, mais basiques, sans traitements, ni médicaments spéciaux.
    – D’autre part, on peut recenser des domaines de dépenses dont la nécessité n’est pas évidente pour tout le monde et dont l’ordre de grandeur s’évalue en centaines de millions d’euros. Je cite au hasard, à titre d’exemple pour fixer les idées :
    ** L’introduction de centaines de loups en France, (« le coût du loup »).
    ** Les spectacles de feux d’artifice (20000 par an) qui ne procurent plus le même enchantement qu’autrefois.
    ** L’emprisonnement prolongé, dans des quartiers de haute sécurité, de djihadistes ou autres, qui sont trop dangereux pour que la Société puisse les laisser en liberté.
    ** Et certainement une foule de toutes sortes de dépenses somptuaires…

    § III-2 • C’est l’idée de Dawid | Le 7 juin 2019 à 7:35 – [Vincent Lambert, post-scriptum] :
    «12. Les soins palliatifs sont incompatibles avec l’euthanasie».
    Steven Laureys, Jean-Yves Nau, Lionel Naccache et beaucoup d’autres spécialistes ont écrit :
    « 1500 à 1700 sujets sont en état d’éveil sans réponse ou en état de conscience minimale ».

    – Dès lors il est évident (en dépit de la campagne de désinformation massive qui accompagne cet aspect) que l’euthanasie de Vincent Lambert serait le feu vert pour éliminer une partie de ces personnes dont la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Non pas brutalement du jour au lendemain, mais un à un, après une décision collégiale de médecins mus par la compassion et sincèrement convaincus que leur devoir de les « laisser partir ».
    – Ensuite beaucoup de MAS seront devenues inutiles et il sera logique de les fermer.

    § III-3 • A contrario le maintien en vie de Vincent Lambert, et en conséquence de tous ses compagnons dans l’adversité, aurait un impact civilisationnel indéniable.
    En particulier toute une industrie actuellement non rentable pourrait naître et se développer progressivement :
    Robots de nursing pour les EVC-EPR qui pourraient remplacer les soignants humains dans plusieurs activités répétitives et fastidieuses: toilette, massages, mobilisation…
    Robots infatigables, présents et vigilants 24 heures sur 24, d’une patience à toutes épreuve, souvent aussi adroits qu’un professionnel expérimenté, et qui pourraient de plus, être utilisés pour d’autres handicaps physiques lourds (quadriplégie, locked-in syndrome….).

    *** (IV) ***
    L’Affaire Vincent Lambert apparaît surtout comme un acharnement de la part des systèmes politiques et judiciaires qui au lieu d’aborder franchement et démocratiquement les problèmes soulevés par l’euthanasie voudraient éviter les difficultés en cherchant à modifier progressivement l’opinion publique par une désinformation aussi pernicieuse que regrettable. (cf. Albert Camus: Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde).

    § IV-1 • Ainsi, le président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Jean-François Delfraissy, parlant de Vincent Lambert le 21 mai 2019, en arrive à déclarer en substance:
    « On ne peut pas parler d’euthanasie…
    Il ne s’agit pas d’un arrêt mais d’une modulation des soins, avec un arrêt des perfusions et de l’alimentation mais une poursuite des (autres) soins quotidiens ».
    Sachant que nul ne peut survivre à une privation d’eau de plus de 3 ou 4 jours, Jean-François Delfraissy veut probablement signifier qu’il s’agit d’une mise à mort, en principe indolore, quoique se prolongeant durant plusieurs jours.

    § IV-2 • Je préfère de beaucoup Jacques Attali pour son honnêteté intellectuelle (…et son courage car il sait que sa position ne fera pas l’unanimité), aux idéologues qui avancent masqués en utilisant une terminologie qui prête à confusion.
    Les descriptions prospectives de Jacques Attali (évidemment conjecturales par définition du mot prospective) sont vraisemblables et cohérentes et facilitent la compréhension des enjeux civilisationnels impliqués par l’Affaire Vincent Lambert.
    Il aborde les deux thèmes des suicides et de l’euthanasie, qu’il semble distinguer nettement (conformément à ma terminologie) tout en les mélangeant, dans sa prévision d’une civilisation future qui serait dirigée par des technocrates et économistes compétents, et d’inspiration socialiste (ou de tendance capitaliste ?).

    Chacun pourra, selon ses convictions, soit souhaiter que les prévisions de Jacques Attali se réalisent effectivement, soit oeuvrer pour qu’elles ne se réalisent pas….
    Extraits, sous réserve de vérifications, de l’interview de Jacques Attali, publié par Michel Salomon dans le livre : « l’Avenir de la Vie » (Segher éd.), 1 Février 1981, pp 274-275.
    que l’on retrouve en partie dans « L’homme nomade » , Ed. Le Livre de Poche, 2005

    ===> « La vieillesse est maintenant un marché mais il n’est pas solvable.»…..
    ===> « Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé soient les plus réduites possible en termes de coût pour la collectivité. Il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement.
    L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure.
    Je suis pour ma part, en tant que socialiste, contre l’allongement de la vie.
    L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportables ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. » (pp. 274-275).

  118. Avatar de Albatros8
    Albatros8

    @rootard

    Pourriez-vous expliquer en quoi la Fondation Lejeune est « abjecte » ?

  119. Avatar de Sennelier
    Sennelier

    Oui, la question, derrière la situation personnelle de Monsieur Vincent Lambert, est la question: quelle société voulons-nous? Encore merci à Daniel Bougnoux pour cette page exceptionnelle, qui nous permet de découvrir le point de vue de Jacques Attali, lequel mérite d’être connu et diffusé, en effet.
    Pour faire le contrepoint, je propose la lecture d’un texte de Jean Rostand:
    venant du « Courrier d’un biologiste » :
    « Je pense qu’il n’est aucune vie, si dégradée, si détériorée, si abaissée, si appauvrie soit-elle, qui ne mérite le respect et ne vaille qu’ on la défende avec zèle. J’ai la faiblesse de penser que c’est l’ honneur d’une société que d’assumer, que de vouloir ce luxe pesant que représente pour elle la charge des incurables, des inutiles, des incapables; et je mesurerais presque son degré de civilisation à la quantité de peine et de vigilance qu’ elle s’impose par pur respect de la vie…
    Quand l’ habitude serait prise d’éliminer les monstres, de moindres tares feraient figure de monstruosités. De la suppression de l’ horrible à celle de l’ indésirable, il n’y a qu’un pas… Cette société nettoyée et assainie, cette société où la pitié n’aurait plus d’emploi, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu’absorbent jusqu’ici les anormaux et les faibles, cette société qui renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche, je ne suis pas sûr qu’elle mériterait encore d’être appelée une société humaine ».

  120. Avatar de Dawid
    Dawid

    Merci, Sennelier, pour cette magnifique citation qui nous fait parfaitement mesurer la descente dans l’abîme pour notre civilisation qu’inaugurerait l’euthanazie de Vincent Lambert…

  121. Avatar de Jean Daniel Reuss à Rebais
    Jean Daniel Reuss à Rebais

    *** La mort de Vincent Lambert, maintenant certaine à la date du 8 juillet 2019, va peut-être permettre d’étudier un peu plus posément les questions éthiques centrés sur les valeurs respectives des vies humaines. Les questions impliquées par l’euthanasie (d’une personne incapable de communiquer sa volonté) et du suicide assisté (selon les volontés confirmées du patient) ont des rapports lointains mais réels avec d’autres thèmes de réflexion tels que la notion de sacrifice (de certains au profit d’autre), l’eugénisme, le transhumanisme, le racisme, le mépris de classe, le racialisme, etc.

    Tous ces sujets sont vaste et ardus. (De plus, sur le plan pratique, la terminologie est flou et polysémique).

    Une multitude d’auteurs ont passé une partie de leur vie à réfléchir sur ces questions, en voici quelques-uns parmi les plus anciens.

    Karl Ludwig Lorenz Binding (1841-1920) et Alfred Erich Hoche (1865-1943), Alfred Ploetz (1860-1940),
    Charles Richet (1850-1935) et Alexis Carrel(1873-1944) (2 prix Nobel français), Henri Decugis (1874-1947), Arthur Vernes (1879-1976), Julian Sorell Huxley (1887-1975) et son frère Aldous Leonard Huxley (1894-1963), Jean Rostand(1894-1977)…….

    *** Vincent Lambert n’était pas en fin de vie , n’était pas dans le coma et semblait trop diminué mentalement pour pouvoir penser et souffrir (mais cette dernière assertion reste contestable).

    L’obstination euthanasique de l’État français est alors remarquable.

    La loi Leonetti-Claeys de 2016, a été conçue pour permettre une forme déguisée d’euthanasie, d’abord par l’emploi de termes très insuffisamment définis (obstination déraisonnable, maintien artificiel de la vie, procédure collégiale…)  :
    « Art. L. 1110-5-1.-Les actes mentionnés à l’article L. 1110-5 ne doivent pas être mis en œuvre ou poursuivis lorsqu’ils résultent d’une obstination déraisonnable. Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris, conformément à la volonté du patient et, si ce dernier est hors d’état d’exprimer sa volonté, à l’issue d’une procédure collégiale définie par voie réglementaire.

    Ensuite voila ce qui est à la fois absurde et inadmissible :
    « La nutrition et l’hydratation artificielles constituent des traitements qui peuvent être arrêtés conformément au premier alinéa du présent article. »
    ( Évidemment avec une ration d’eau journalière insuffisante le patient ne survivra que pendant quelques (trop longs) jours).

    Remarque supplémentaire entre parenthèses : Pour les déviants comme moi qui veulent rester en vie le plus longtemps possible, quoi qu’il arrive, et donc qui défendent le droit de mourir dans l’indignité (l’INdignité) au sens de l’ADMD, les directives anticipés ne serviront pas à grand chose. En effet :
    « Les directives anticipées s’imposent au médecin ….sauf …..lorsque les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale. »

    *** On peut justifier une mise à mort au nom de la pitié, de la compassion, ce que les américains appellent le « mercy killing », les français l’euthanasie. (L’assistance au suicide selon la volonté du patient est, elle, beaucoup plus facile à défendre).

    L’argument économique est également valable et est indissociable de la notion de sacrifice.
    C’est ce qu’avait, en somme, exprimé Friedrich von Bodelschwingh en 1931 (Institution Bethel en Wesphalie), en parlant de ses patients très diminués mentalement : « Aujourd’hui une aide de l’État leur est apportée dans une telle [importante] mesure qu’on peut se poser la question de savoir si cette aide n’est pas donnée au détriment de ceux qui sont moins atteints »

    *** Trois anomalies restent à élucider.

    1) – Thorketill | Le 26 mai 2019 à 14:12
    « Là réside le premier scandale: le garder dans un CHU alors qu’il n’a besoin que de nourriture et d’hydratation
    : il faudrait qu’il puisse prendre le soleil, promené sur un fauteuil au milieu des arbres, [être verticalisé ou incliné intelligemment et quotidiennement], être plongé dans une piscine, aquathérapie, kinésiologie, massages, ostéopathie, musique, etc … bref un environnement stimulant. »

    Cet emprisonnement à Reims résulte d’une astuce de l’État français datant du 10 mars 2016 : Rachel Lambert a été nommée tutrice de son mari par le juge des tutelles de Reims(Marne).
    ( Cette décision avait créé un effet de surprise car les différents acteurs de ce dossier s’attendaient à ce que le tuteur désigné soit extérieur au conflit familial)

    2) – Beatrix Paillot et d’autres ont conjecturé :
    « Après Vincent Lambert, ce sont de nombreuses personnes jeunes en état pauci-relationnel, et aussi les vieillards « fortement Alzheimer » (et autres maladies neurodégénératives graves) qui vont connaitre le même sort. »

    Aucune explication sérieuse n’est venu contrecarrer ces suppositions. Au contraire on a assisté à un déni de réalité, un refus d’admettre la cohérence réelles de ces inquiétudes.

    3) – La résolution 1859 du 25 janvier 2012 du Conseil de l’Europe commence par :
    « L’euthanasie, dans le sens de l’usage de procédés par action ou par omission permettant de provoquer intentionnellement la mort d’une personne dépendante dans l’intérêt allégué de celle-ci, doit toujours être interdite. »

    Cette résolution devra être modifiée et nuancée intelligemment car, en fait, elle condamne les autorités officielles au déni de réalité ou à la mythomanie (pour poliment ne pas dire au mensonge).

    Ainsi le président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Jean-François Delfraissy, avec beaucoup d’autres personnalités (médecins, juristes, journalistes…) se sentent obligé de déclarer, contre tout bon sens, que la mort de Vincent Lambert n’est pas une euthanasie , ( le processus de déshydratation avec sédation va durer plusieurs jours et s’achèvera « de manière naturelle », prétendent-ils).

    Alors qu’il existe beaucoup d’autres moyens moins extravagants et bien plus rapides (quelques secondes ou quelques dizaines de secondes) tels que l’utilisation de pentobarbital.

    C’est ici qu’il est opportun d’invoquer, une fois encore, Albert Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. »

    *** Pour finir, une devinette. Qui a écrit :
    « Il ne s’agit pas de cas légers, mais de cas très graves. Seul le médecin prend la décision. Le consentement des parents n’est pas non plus demandé, d’abord à cause du secret, mais surtout parce qu’un profane ne peut juger de l’état d’un parent malade. D’ailleurs, on ne peut pas laisser un parent décider de la vie ou de la mort de quelqu’un d’autre. Le médecin soutenu par l’État doit prendre sa responsabilité. » ??

    Réponse : Ce n’est pas un médecin français actuel. C’est Karl Brandt, le médecin organisateur de l’Aktion T4 qui, je le rappelle, s’est terminée le 24 août 1941. (Les épouvantables génocides qui sont advenus ensuite dans les zones sous contrôle nazi n’ont pas grand chose de commun avec l’Aktion T4.)
    ( Citation tirée du livre(1976) de Philippe Aziz : Karl Brandt, page 75 )

    Contrairement à la juridiction française de 2019 qui pratique l’euthanasie sans le dire, Karl brandt(1904-1948) avait déclaré :
    « J’ai toujours combattu en conscience pour mes convictions, avec droiture, franchise et à visière ouverte [mit offenem Visier]. »
    Et personne n’a pu le contredire sur ce point…….

  122. Avatar de Albatros8
    Albatros8

    Vincent Lambert est la victime de nos gouvernants, qui détruisent notre civilisation. Ces gens-là sont plus que fous, ce sont des criminels qui savent ce qu’ils font. Qui agissent en déni des accords internationaux. Dont la lâcheté les font s’attaquer toujours plus aux plus faibles.
    Et l’incompréhensible neveu, qui reconnaît lui-même que « L’arrêt des traitements « est un processus extrêmement éprouvant. » ! « Sur son corps, les effets sont très violents. Physiquement, on voit qu’il y a une lutte et un départ qui se préparent. »… C’est tout ce que ça lui fait ? Il veut mettre de la musique auprès de Vincent ; de la musique pour accompagner la mort programmée et les souffrances de l’agonie de son oncle… On se demande qui tient un langage « contradictoire ».
    Honte à la France.

  123. Avatar de Dawid
    Dawid

    Merci Jean Daniel Reuss à Rebais et merci Albatros8 pour vos excellents commentaires.

    Jean Daniel, permettez-moi une petite remarque : Vincent n’est resté dans le comas que quelques jours après son accident. Une fois qu’il en est sorti, il s’est retrouvé en état pauci-relationnel.

    Bien entendu, cela ne change rien à l’ignoble scandale de sa mort programmée et « médicalement assistée »…

  124. Avatar de Dawid
    Dawid

    En tant que responsable des Veilleurs de Châlons-en-Champagne,
    je rejoindrai avec des amis les Veilleurs de Reims
    devant l’hôpital Sébastopol de Reims, ce mardi soir à 20h00.
    C’est dans cet hôpital que Vincent est en train de mourir…
    Nous serons présents pour dénoncer cet ignoble scandale
    et aussi pour alerter sur les autres victimes à venir…

  125. Avatar de Dawid
    Dawid

    Voici un courriel que j’ai envoyé vendredi dernier :

    « Monsieur le Président du Conseil national de l’Ordre des médecins,

    Je tiens à vous faire part de ma très grande inquiétude concernant Monsieur Vincent Lambert.
    En effet, la décision prise par le docteur Sanchez de l’euthanasier depuis mardi dernier, 2 juillet, ouvrirait la porte à l’élimination légalisée de toutes les personnes les plus faibles de notre société : handicapés, personnes âgées en grande dépendance, personnes en fin de vie.
    Car Monsieur Vincent Lambert, présenté à tort par la plupart des médias comme se trouvant en fin de vie (depuis 11 ans !), est en réalité bel et bien gravement handicapé.
    Or, 1 700 autres patients en France se trouvent dans un état pauci-relationnel similaire à celui de Monsieur Lambert. Quel signal est donc envoyé à ces personnes, ainsi qu’à leurs proches et à leurs soignants, par le docteur Sanchez qui a repris l’euthanasie de Monsieur Lambert ?
    Je tiens à préciser que je suis d’autant plus touché de près par cette angoisse du fait que j’ai pour ami un jeune homme handicapé moteur cérébral, dont l’état est plus grave que celui de Monsieur Lambert, étant donné que mon ami a été réanimé suite à une mort subite du nourrisson, ce qui a empêché son cerveau de se développer normalement. Malgré cela, mon ami est capable d’entrer en relation avec ses proches et ses soignants, certes, à sa manière, mais réellement et intensément, ce qui ne permet à aucun moment de douter de sa dignité pleinement humaine…
    Ultimement, c’est tous les citoyens français qui pourraient se sentir menacés d’un tel sort, étant donné que nous pouvons tous être victimes, un jour ou l’autre, d’un accident comme celui qu’a subi Monsieur Lambert, vous comme moi, Monsieur le Président…
    La grande question de fond que soulève cette « affaire » est celle de la dignité de tout être humain indépendamment de son état : qu’il soit en parfaite santé ou fortement diminué par la maladie, le handicap ou la vieillesse, tout homme mérite d’être considéré comme un humain à part entière, avant tout.
    Aussi, la loi Claeys-Leonetti devrait être revue afin qu’elle ne considère plus l’alimentation et l’hydratation comme des traitements médicaux, mais bien comme des soins de base dûs à toute personne humaine, quel que soit son état de santé.
    Car comment accepter que la loi française autorise de laisser mourir de faim et de soif un patient, même sous sédation continue, par des médecins censés le soigner et le maintenir en vie, en deçà de tout acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable, bien entendu ?
    Si l’euthanasie se voyait légalisée en France, que pèserait donc encore le Serment d’Hippocrate qui, dans sa dernière version revue en 2012, fait promettre à tout futur médecin : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » ?
    Quant à la volonté soi-disant exprimée par Monsieur Lambert, avant son accident, de voir sa vie abrégée eu égard à son état actuel, outre que ce souhait n’a jamais fait été consigné par écrit par l’intéressé, et quand bien même il l’aurait effectivement été, il est avéré que les faits viennent contredire cette interprétation. En effet, Monsieur Lambert a déjà vu son alimentation arrêtée et son hydratation réduite à un verre d’eau quotidien, pendant 31 jours consécutifs au printemps 2013, par le docteur Kariger. Le fait objectif qu’il ait résisté à un mauvais traitement d’une telle cruauté, ne peut signifier qu’une chose : Monsieur Lambert tient à la vie, au point de ne plus la lâcher !
    Monsieur le Président, je vous supplie de bien vouloir considérer la souffrance et l’angoisse des parents de Monsieur Lambert. Madame Lambert va-t-elle se résoudre à recevoir, dans quelques jours, le corps sans vie de celui qu’elle a porté pendant neuf mois et aimé toute sa vie ?
    Monsieur le Président, je ne suis pas le seul à vous demander que Monsieur Lambert soit transféré dans un centre médical adapté à son cas précis, c’est-à-dire celui d’un patient en état pauci-relationnel. Des centaines de médecins et de juristes ont publié des tribunes dans ce sens dans la presse, près de 140 000 Français ont signé l’appel « Sauver Vincent tout simplement »…
    Le dimanche 19 mai, la veille du premier processus d’euthanasie mis en place par le docteur Sanchez le lundi 20 mai, une mobilisation avait réuni 300 personnes devant l’hôpital Sébastopol de Reims, où se trouve emprisonné Monsieur Lambert. J’ai eu l’honneur d’y participer avec des amis.
    Cette sordide situation n’a que trop duré, et elle ne peut être résolue que par le haut, c’est-à-dire par plus d’humanité.
    Enfin, ne trouvez-vous pas paradoxal, Monsieur le Président, alors que la peine de mort a été abolie par François Mitterrand, de devoir aujourd’hui demander grâce pour un innocent ?
    Or, l’actuel gouvernement devrait s’illustrer par le respect de la signature par la France de la convention internationale du Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU.
    Enfin, si l’euthanasie des personnes adultes est légalisée en France, qu’est-ce qui pourrait empêcher de normaliser celle des mineurs et des enfants, comme c’est déjà le cas, depuis 5 ans, en Belgique ?
    Comptant sur votre bienveillance, ainsi que sur votre sens de l’honneur eu égard au Serment d’Hippocrate que vous vous êtes engagé à respecter vous-même, et à faire respecter par vos confrères, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président du Conseil national de l’Ordre des médecins, l’expression de mon profond respect. « 

  126. Avatar de Luna
    Luna

    La question ne se serait pas posée si vincent n’avait pas été réanimé après son accident..là est la question. A quoi bon le progrès de réanimer une personne qui était en arrêt cardiaque ?

  127. Avatar de Melchior
    Melchior

    @luna, c’est le problème que j’évoquais plus haut, et pas la moindre des questions soulevées par ce cas.
    Cependant, vous m’apprenez qu’il était en arrêt cardio respiratoire, j’ignorais ce point et il est de première importance.
    Dans le cas contraire, tout le problème (et qui oppose ici les opinions), c’est que la fatalité ait été assez horrible pour que Vincent ait un accident qui le laisse PRESQUE mort. Mais pas mort. PAS mort. Lourdement handicapé, mais bien vivant. La raison précise pour laquelle on affirme qu’il n’était pas en fin de vie. Ce qui confère au protocole mettant un terme, non à ce qui le retient de mourir depuis l’accident, mais à sa vie, un statut très particulier, et à mon sens, directives anticipées ou pas, hors de ce que prévoit pour l’instant la loi française.

    La question ici n’était pas « si je suis en train de mourir, doit-on me laisser mourir ? », à laquelle répondent les DA ; mais « si je ne suis pas en train de mourir mais très lourdement traumatisé par l’accident, faut-il m’achever? » et cette question n’est pas posée par les DA.

    Vous avez raison, aux premières loges il y a le SAMU/SMUR qui doit prendre la décision -et donc savoir immédiatement pour que ça ne se décide pas onze ans plus tard à l’hôpital- de ranimer ou non.

    Et là, en l’absence de cette connaissance précise de la volonté du patient en arrêt cardio-respiratoire, franchement, pensez vous vraiment qu’ils peuvent facilement décider de ne pas réanimer, même en sachant qu’ensuite, peut-être, la personne ne sera plus jamais en état de fin de vie véritable et ne pourra plus voir ses DA en mesure d’être observées ?

    Mais surtout, si jamais la victime est très, très lourdement traumatisée, mais PAS en arrêt cardio-respiratoire, PAS en fin de vie à aucun moment, croyez-vous qu’un médecin puisse décider, même si la victime est encore assez consciente pour en exprimer le désir : « celui-ci ne meurt pas mais va avoir une vie de merde donc on l’achève. » ? Comment voulez-vous qu’un truc pareil soit possible ? Même, au delà de l’aspect moral, simplement en droit français ?

    Je suis d’accord, pour ce pauvre Vincent tout s’est joué sur les lieux de l’accident, pendant ce court laps de temps où son droit au refus d’une obstination déraisonnable, s’il avait été connu et SEULEMENT s’il avait été connu de l’équipe qui l’a réanimé, aurait pu être respecté.

    Mais êtes-vous bien sûr qu’il a été en ACR ?

    Parce que si ce n’est pas le cas, nous voilà revenus à la case départ ; et si c’est le cas, ça signifie que les médecins, pompiers etc. devraient porter sur eux, dans l’urgence, sur les lieux, cette décision d’une extrême gravité : laisser le patient en ACR, alors même qu’ils ne savent peut-être pas encore s’il est un peu, beaucoup, énormément handicapé par l’accident. Si la personne est en ACR mais qu’elle a eu le temps de se garer proprement sur le côté, on fait quoi ?

    Les DA c’est une chose mais on ne se promène pas avec. Moi j’ai toujours sur moi une carte avec ma photo et ma signature sur laquelle il est écrit en gros « NE PAS RÉANIMER » parce qu’il y a beaucoup plus de chance qu’elle soit trouvée. J’ai même entendu parlé d’un américain qui se l’est fait tatouer sur la poitrine (et ça a marché). Faut juste être sûr qu’on n’aurait pas changé d’avis au dernier moment.

    Mais si on est ravagé par l’accident, mais PAS tué, comment voulez-vous qu’un personnel soignant puisse décider de vous laisser vous vider de votre sang si seulement vous saignez assez abondamment ? Et dans le cas contraire, comment, par Jupiter, voulez-vous qu’il décide d’activement vous achever ? Je ne parle même pas de la mise en œuvre.

    Le cas de ce pauvre Vincent soulève des questions très au delà de la simple application des DA. Ça interroge la médecine d’urgence, sa capacité à connaître la volonté d’un patient manifestement en train de mourir, à pouvoir évaluer ses chances de bonne reconstruction… C’est impossible, franchement !
    Quant à leur demander, même sur prescription des DA, d’achever activement une victime PAS EN ACR parce qu’elle aura probablement une vie grevée par un handicap lourd, c’est du roman d’anticipation.

    Marie je suis d’accord sur un point : la réanimation à tout prix sur les lieux de l’accident, pour transmettre la gestion des questions graves à posteriori dans le calme d’une situation stabilisée, c’est possiblement priver la victime de la seule et brève occasion qui s’était présentée à elle d’être « laissée mourir ». Ce qui n’était de toute façon pas possible avec Vincent, faute ne serait-ce que de directives anticipées (je vois mal l’urgentiste sur la route appeler toute la famille pour savoir s’il doit ou non réanimer l’accidenté)

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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