Perquisitions

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Je reçois de mon ami François Galichet le texte suivant. François s’est beaucoup impliqué à Grenoble, autant qu’au plan national, dans l’association « Ultime liberté » que j’ai déjà présentée sur ce blog, et à laquelle mon épouse Françoise et moi-même avions adhéré, avant que le cancer ne l’emporte (en juin 2016).

Il m’a proposé de le cosigner, ce que je fais bien volontiers, en compagnie d’André Comte-Sponville ; le journal Le Monde hélas n’a pas jugé utile de le publier, alors qu’il touche à un très réel problème de société. Samedi dernier 19 octobre, l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut a touché à cette douloureuse question de l’euthanasie, lui-même et Pascal Bruckner s’y déclarant favorables, tandis que Robert Redeker s’y opposait au nom de vagues arguments heideggeriens qui m’ont paru bien fumeux (« l’arraisonnement » de l’homme par la technique, qui mettrait entre nos mains ce qui doit demeurer de l’ordre de l’inaccessible, ou de la Providence.) Avec le même raisonnement, on interdisait avant la loi Veil aux femmes de décider librement de donner, ou non, la vie. Elles se rendaient donc en Suisse, ou aux Pays-Bas, pour obtenir cet avortement qui, jusqu’en 1975, est demeuré chez nous un crime.

On criminalise toujours et de la même façon les personnes qui, lasses de souffrir ou de mener une vie dégradée, voudraient précipiter leur mort : il leur faut aujourd’hui en passer par de coûteuses filières, en Suisse, ou se procurer en le commandant d’abord en Chine, puis après l’interruption de cet approvisionnement au Mexique, un précieux produit vendu sous le manteau. Pascal Bruckner distinguait fort bien samedi une euthanasie à usage personnel, qui ne peut que rencontrer notre approbation, et les implications sociales de cette mise à disposition : comment faire pour que le contenu du sachet n’atterrisse pas dans l’orangeade de la vieille tante à héritage ? François énumère dans son texte les pays qui, bien conscients de ce danger, ont néanmoins légalisé cette pratique ; il faudrait étudier leurs traitements des dérives, et comment ces risques y sont contenus, au jour le jour et au cas par cas. La loi belge, que j’ai examinée, me semble plutôt sage et je ne vois pas pourquoi nous demeurons, vis-à-vis de nos voisins, dans un tel retard.

En bref, voici ce texte par lequel, avec beaucoup de personnes qui souffrent de notre retard juridique, nous aimerions faire bouger la loi. Le sujet est sensible, et il appellera peut-être  votre  commentaire, ou votre témoignage. Ces partages font progresser la prise de conscience nécessaire, et  vous n’aurez, pas plus que moi-même j’espère, à encourir  par cet échange l’épreuve d’une matinale perquisition.

« Trafic de barbituriques » ou moyen de vivre mieux ?

 Ces derniers jours ont eu lieu un peu partout en France, sur ordre du parquet de Paris, des opérations de police chez des personnes ayant commandé à l’étranger du pentobarbital afin de pouvoir mourir dignement si nécessaire : au total 125 perquisitions à domicile. Des personnes âgées, voire très âgées, ont vu débarquer chez elles, souvent très tôt le matin ( 6 h !) des policiers qui ont fouillé leur appartement, retourné leurs affaires, inspecté leur ordinateur et leur téléphone portable. Beaucoup en ont été traumatisées.

Il ne s’agit pas, comme certains articles de presse le suggèrent, d’un  « trafic » , mais de personnes qui, soucieuses d’échapper à des fins de vie catastrophiques (AVC, Alzheimer, cancer, maladie de Charcot, etc.) ont cherché à se procurer ailleurs un moyen qu’elles obtiendraient si elles habitaient la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas ou le Canada.

Une enquête menée auprès de certaines d’entre elles montre que la possession de ce produit leur permet de mieux vivre, de se sentir plus libres, plus sereines, et parfois d’affronter des épreuves qu’elles n’auraient pas acceptées sans cela.

Au moment où la France doit faire face à une vague de terrorisme sans précédent et où les réseaux de trafiquants de drogues prolifèrent impunément, la police n’a-t-elle rien de mieux à faire que de traquer des retraité(e)s paisibles comme s’ils étaient de dangereux malfaiteurs ?

Ces personnes n’ont commandé le produit leur permettant une mort digne et tranquille que parce que la France, contrairement à d’autres pays, refuse jusqu’à présent de voter une loi qui légaliserait l’aide à mourir.

Il serait temps que les députés français légifèrent sur la fin de vie, conformément au vœu, d’après les sondages, de plus de 90% de la population. Alors qu’ils viennent de le faire pour la GPA, qui ne touche qu’un petit nombre de femmes, la fin de vie concerne des millions de personnes, et potentiellement tout un chacun.

François Galichet

Ancien professeur de philosophie à l’Université de Strasbourg, auteur de Mourir délibérément (Presses universitaires de Strasbourg, 2014) et de Vieillir en philosophe (Odile Jacob, 2015).

28 réponses à “Perquisitions”

  1. Avatar de jaimetroplavie
    jaimetroplavie

    Les personnes qui aiment la vie n’aiment pas l’agonie. J’en fais partie.

    Mais me faudra-t-il passer par une mort violente (Pendaison, RER, égorgement sanguinolent, …) parce que, par idéologie, ON m’interdit, à moi, une mort choisie douce ? alors que ce ON ne me connait même pas!

    Ma soeur après 7 ans de maladie s’est jetée sous un RER. Qu’en pensent les centaines de banlieusards qui partaient travailler et garderont à jamais l’image de son corps répandu sur les rails?

    Ma mère bientôt 100 ans, totalement grabataire depuis 5 ans, me demande régulièrement un oreiller sur son pauvre souffle qu’un bon coeur maintient. Qui peuvent les soins palliatifs ou la loi Claeys Leonetti face à sa demande ?
    Que peut y faire ce ‘ON’ tout puissant? Du temps de ma grand mère un dicton disait « ON c’est un CON ».

    Dans l’antiquité le suicide était un acte digne et respecté. Plus récemment les guerres ont mutés en héros de pauvres jeunes soldats fortement encouragés à tuer d’autres pauvres jeunes soldats. Là est la honte! Mais moi avec mon myélome multiple incurable, si je préfère partir vite et sans souffrir, y a ‘ON’ qui veut pas ? ‘ON’ préfère l’agonie la plus longue possible mais sous morphine dans un lit de soins palliatifs où défile la famille jour après jour jusqu’à ce que …
    Je dis ici à ‘ON’ : décide pour toi je te laisse libre, mais tu ne décideras pas pour moi. Ma mort est à moi.

  2. Avatar de ANDRE-JACQUES HOLBECQ
    ANDRE-JACQUES HOLBECQ

    Avons-nous maintenant le droit d’avoir une corde chez nous?
    J’adhère et je soutiens « ultime liberté, et je n’hésiterai pas, lorsque ça sera nécessaire, à commander le pentobarbital auprès d’amis du Pérou (où il est en vente quasiment libre).
    Soyons tous « hors la loi » sur ce sujet.

  3. Avatar de Alix
    Alix

    Mon commentaire
    Je fais partie des réquisitionnés. J’ai 88 ans et veux rester libre. J’ai du mal à m’en remettre.

  4. Avatar de Jenappartienskamoimême
    Jenappartienskamoimême

    « ON » deux lettres qui résonnent et font mal comment dans le mot « hONte » .
    Oui j’ai hONte de cette FRANCE qui marche sur la tête et décide à notre place.
    Ma vie n’appartient qu’à moi, et très cher « ON » ; Ma fin de vie n’appartient qu’à moi même également ; Moi seule possède le plein pouvoir de décider du moment où je partirai dans un monde d’où l’on ne revient jamais dignement, sans souffrances, en pleine possession de mes moyens décisionnels, alors que mes moyens physiques, vitaux, viscéraux m’auront abandonnée ne me permettant plus l’autonomie totale.
    Très cher « ON » je ne suis pas votre chose, votre objet.

  5. Avatar de Rita
    Rita

    Je m’oppose à tout acharnement thérapeutique, à toute méthode barbare pour maintenir à tout prix une vie qui ne serait plus une vie, par exemple si je me trouve dans le coma, ou si un accident me laisse handicapée m’ôtant mon entière autonomie.
    Je ne veux pas, je refuse d’aller en Unité de Soins Longue durée en complète dépendance.
    Je souhaite rencontrer un médecin qui comprenne que son rôle est de m’aider à achever ma vie dans les conditions les moins mauvaises possibles, entourée de mes enfants et petits enfants, et ce, fût-ce au prix d’un anesthésique ou autre qui pourrait hâter le moment de la mort et me laisserait partir sereinement. »
    Ni la compassion, ni des convictions religieuses ou philosophiques ne sauraient justifier la prétention de se substituer à cette libre décision et de m’imposer de vivre ou de mourir sans mon consentement explicite.

  6. Avatar de micha
    micha

    Mon commentaire : ce qui m ‘indigne le plus c’est d’apprendre que les policiers qui ont effectué ces perquisitions étaient bien informés , ce qui veut dire que nous sommes bien sous surveillance policiére sans en etre informé .Cette atteinte a la vie privée est un véritable scandale .
    Il est grand temps que le législateur fasse voter une loi de LIBERTE afin que les personnes qui le souhaitent , soient en mesure de mettre fin à leurs jours en toute légalité.

  7. Avatar de W.Jaroga
    W.Jaroga

    Bonsoir!

    J’ai lu ce billet ce matin et j’ai pris tout de suite la décision d’envoyer immédiatement le texte au député et au sénateur de ma circonscription, accompagné d’un message court leur demandant de me faire connaître la suite qu’ils comptent donner à cet appel.
    Si réponse, il y a, je vous promets de la publier en ce blogue..
    Je n’ai pas vu l’émission « Répliques » regardant si peu la télévision mais j’aurais bien aimé.
    Hasard sans doute! Juste avant de lire ce billet, ce matin aux aurores, j’ai adressé un message à un éditorialiste d’un quotidien régional. Il y était question de la volonté d’en finir pour trop de gens de mon espèce sociale. Mais pas seulement…
    Je vais tout à l’heure envoyer copie de ce message à Messieurs Bougnoux et Galichet.
    Est-il vrai que plus le deuil est profond, et plus appelle en lui, reposante, la joie?
    Martin Heidegger que l’on a vu cité dans « Médium » exigeait peut-être de penser encore plus loin que lui…
    Parler d’arraisonnement ( « Das Gestell », traduit par A. Préau) est un mot pour entendre Heidegger. Il ne messied pas de dire qu’il vaut mieux en telle contrée – allégir.
    Je vous souhaite une bonne et belle nuit éclairée par quelque luciole mystérieuse sur vos chemins d’existence, signe de croît de l’être.

    Walther

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Cher Monsieur Jaroga, Vous n’avez pu voir « Répliques » et pour cause : cette émission d’Alain Finkielkraut constitue depuis de longues années un fleuron de France culture, chaque samedi matin, et je m’étonne qu’un homme aussi lettré que vous ne l’écoute pas !

  8. Avatar de Suzy
    Suzy

    Mon commentaire
    Bonjour,
    Je viens de lire votre blog que j’ai énormément apprécié, et je voudrais apporter mon témoignage.
    Scientifique retraitée de l’enseignement supérieur et de la recherche, j’occupe mon temps dans différentes associations, après avoir subi il y a quatre ans le suicide très violent de mon époux: il s’est jeté par la fenêtre presque sous mes yeux, après avoir demandé, à notre médecin et à moi-même, de le faire rentrer à l’hôpital où il aurait probablement été transformé en légume, ce que nous avons refusé. Il était atteint d’une maladie neurologique dégénérative et était partiellement conscient de sa maladie qui l’avait stoppé à près de 80 ans dans une vie encore active d’enseignant et de chercheur. Bien qu’adhérents tous les deux à l’ADMD depuis de nombreuses années, nous ne prévoyions pas une évolution très rapide de sa maladie, et nous n’avions rien préparé pour une mort anticipée.
    Depuis, j’ai eu connaissance de la possibilité de me procurer le nembutal, et voulant éviter d’avoir moi aussi un jour à recourir à un suicide violent, j’ai commandé le produit il y a environ six mois.
    Je fais donc partie des perquisitionnés à 6 heures du matin, et, ne sachant pas mentir, j’ai « avoué » posséder le produit, et je l’ai donné aux deux gendarmes qui m’interrogeaient. Pire, je les ai laissés fouiller dans mon ordinateur (mais ils m’ont dit qu’ils l’auraient fait de toute façon). Et comme je n’avais pris aucune précaution, ne pouvant imaginer malgré les quelques mises en garde qu’on m’avait adressées, qu’une telle chose pouvait m’arriver, ils ont rapidement trouvé toute ma correspondance à ce sujet. Et ce qui est pire, ils possèdent maintenant le nom de plusieurs personnes au courant de mon projet, qui sont donc de ce fait devenues suspectes, j’imagine.
    Ce produit m’avait apporté la tranquillité, car je ne veux en aucun cas devenir dépendante, et je me sentais ainsi tranquillisée, d’autant que je savais que plusieurs amies seraient prêtes à m’aider à partir si je le désirais. Il ne me reste maintenant plus que la Suisse comme recours…
    J’espère que vous pourrez parvenir à publier votre article, et en tout cas, à faire connaitre largement votre opinion!
    Suzy Zahn

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci Suzy pour ce témoignage combien touchant, et navrant ! Vous soulevez le même point capital que François dans sa tribune : la détention de ce produit (qu’on vous a arraché) apporte confiance et sérénité vis-à-vis de nos inenvisageables fins de vie, sa détention ne devrait donc pas faire l’objet d’une telle suspicion. J’aimerais à ce sujet sur ce blog, hébergé par La Croix, que des catholiques prennent position et disent clairement les raisons qu’ils auraient de soutenir la position officielle ; ou que des médecins, qui ont actuellement le monopole de nos fins de vie, s’expriment aussi à ce sujet. Car je crois moi, viscéralement, que je suis le seul à décider de quand et comment je devrai partir, sans en demander permission à quiconque, ni avoir à rendre des comptes sur la recherche de ce produit, indiscutablement bienfaisant.

  9. Avatar de Roxane
    Roxane

    Bonjour à tous!

    Comment ne point ouïr en cette vallée de larmes, ce cri qui vient des profondeurs?
    Et au nom de quel principe juger celle ou celui qui en a les moyens financiers de mettre fin à ses douleurs, comme il le souhaite et l’entend?
    Brisons là.
    Je trouve que vous êtes un peu sévère avec W.Jaroga, Monsieur Bougnoux!
    Il est libre de préférer couper son bois plutôt que d’écouter la radio…et de parler à sa manière bleue aux choses de la nature.
    Pour ma part, j’ai bien tendu l’oreille en les cinquante et une minutes et quarante et une secondes de cette émission. J’ai aussi pris quelques notes.
    Suis-je plus avancée maintenant? Reconnaissez que c’est discutable.
    En tout cas, je suis bien au diapason avec l’un des orateurs de profession quand il parle très justement du lien où le corps et l’âme se croisent, s’attachent et se nouent. Et ce lien c’est la sexualité.
    Comment pouvez-vous, cher Monsieur Bougnoux, être aussi sévère avec Monsieur Redeker, sur ce point vital, alors que vous êtes l’auteur d’un article dans le numéro d’une revue de grande qualité, consacré totalement à EROS; article sur cette « chose mentale » que vous traitez avec une grande érudition et beaucoup de sensibilité?
    Que l’arraisonnement heideggerien soit vague, je vous l’accorde mais pour sauver l’obscur, comme l’écrit notre donneur magistral de leçons, Monsieur Finkielkraut, il faut peut-être aussi se risquer dans le maquis des mots, palsambleu!
    Je ne me souviens plus du nom du poète qui parlait du grillon qui se plaignait de sa condition en voyant dans le ciel virevolter un papillon…Mais des enfants passant par là l’attrapent et c’en est fini de la petite bête volante, légère et aussi colorée.
    Que vaut un envol sans qualités de résistance? La chute d’Icare devrait, me semble-t-il, nous inciter à la prudence, vertu cardinale…Avant de nous envoyer en l’air!
    Alors à quoi bon se triturer les méninges avec l’air et les songes d’un auteur qui savait bien qu’elle était rouge la petite fleur bleue? Puisque, nous disent ces messieurs, il n’y a rien après la mort…Rien, plus rien. Circulez, y’a rien à voir!
    Mais ce sont là des philosophes, non des physiciens qui parlent dans les microphones de France Culture. Iceux auraient peut-être quelque chose à nous dire sur ce vide , ce rien, ce néant…dans une autre conversation d’ordre scientifique.
    Sait-on jamais, un autre son de cloche au fond d’une vallée! Autre descente…En toute liberté
    Qui saura? Qui saura?

    Roxane

  10. Avatar de Jacques
    Jacques

    Je relis dans le silence de l’abbaye ce billet « policier » et ses commentaires.
    Je comprends et compatis sur l’essentiel de cette nécessaire démarche.
    En cette chambre monacale, mon devoir est peut-être ailleurs sur la sente empruntée par les deux commentateurs qui font justement référence à la revue dirigée par Régis Debray « Médium ». Je ne pense pas que dans cette revue, les travailleurs manuels, les gens du peuple se soient exprimés…Je sais en revanche qu’un moine – un ami bénédictin – le frère Anselme, d’En Calcat – a signé quelques articles dans « Médium »
    Maintenant en version électronique avec un blogue hébergé par Marianne, je ne sais si le Directeur de la revue va passer ses nuits à répondre aux commentaires qui ne vont pas manquer de déferler sur la place publique…Pourquoi pas?
    En tout cas, c’est bien par l’entremise de cette revue que j’ai pu rencontrer l’auteur du beau livre « Un certain âge – Éloge de la vieillesse – » à l’Université Paris Descartes et au salon de l’agriculture (Les deux portes faisant parfois la part belle aux retraités de mon espèce qui ne font commerce ni de livres, ni de miel du couvent) Icelui cite, si ma mémoire est bonne, le poème de Jean-Pierre Claris de Florian « Le Grillon » que plus d’un pourrait lire dans L’Enclave des papes ou sous le ciel de Paris – Et c’est peut-être de ce poème dont fait mention Roxane!
    Ne quittons pas Psyché de sitôt et voyons maintenant si ce rien après la mort, comme ils disent, contient ou non quelque chose…ou du moins quelque matière étrangère. Le vieil ermite que je suis n’a pas à répondre à la question de savoir de quoi le vide est-il plein?…Il sait simplement que le philosophe des sciences qui pose la question y répond en vingt-sept pages. Et ce n’est pas rien!
    On imagine, du haut de sa tour d’ivoire, une femme de trente ans, aujourd’hui, au-dessus de la vallée des larmes de la trentenaire du roman de Honoré de Balzac, tout émerveillée en posant la question :

    « Qu’est-ce que la Terre devant ces vallées supérieures de pétillement d’étoiles? »

    Et d’une seule voix musicale et physicienne, l’écho, argonaute de l’esprit, de lui répondre avec les mêmes soixante-cinq lettres de la question :

    « Le vide quantique est et reste la source réelle de l’espace-temps et de l’Univers »

    Et de ce pas au delà, je m’en retourne à mon alcôve, en laissant dans mes rêves, la source chanter au milieu du bois.

    Jacques

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Trop beau, mon cher Jacques ! J’admire décidément la télépathie qui circule désormais entre quatre personnes, telle que si je confie dans une missive personnelle à M. Filinger un mot, « grillon » , celui-ci circule aussitôt dans votre trio. Ne cherchons pas à percer ces mystères, aussi beaux que les anagrammes quand ils descendent de la voûte étoilée… Et remercions plutôt l’ermite en sa cellule, la béguine en son prieuré et Walther entre ses vaches de se pencher aussi fidèlement sur ce modeste blog, en y faisant retentir la triple note d’un commentaire reconnaissable entre tous. Je formulais ici même l’espoir qu’un lecteur catholique m’écrive pourquoi sa religion lui interdit formellement l’usage du pentobarbital ; vous préférez, Jacques, vagabonder en d’autres chemins, puisse la prière vous inspirer une réponse car les voix de Dieu sont pour moi peu audibles, autant que ses voies impénétrables, et je ne trouve dans la loi morale (ou dans les représentations que j’en ai) aucune incompatibilité de principe avec l’usage d’un produit que la police saisit, à l’aube, au domicile des pauvres gens.

  11. Avatar de Jacques
    Jacques

    Cher Daniel, je vous dois en effet une réponse…Certes pas facile, mais bon, je vais quand même essayer!
    D’abord, cette réponse reçue de mon député dont voici le contenu :

    « Actuellement, l’Assemblée Nationale est saisie sur l’étude de la fin de vie.

    Je suis membre du groupe d’étude évoquant ce sujet, et nous avons déjà auditionné depuis plusieurs mois de nombreuses personnes.

    Le travail continu sur cette thématique.

    Bien cordialement, » (Fin de citation)

    Je vous transfère de suite ce courriel reçu, ce jour, à toutes fins utiles.
    Il va sans dire qu’un homme de lettres reconnu, possédant des titres et des qualités réelles pouvant s’afficher au bas d’une signature, a quand même plus de chance d’être écouté qu’un simple bouvier, une nonne dans son prieuré ou un moine dans son abbaye.
    Si d’aventure, je reçois du Sénat quelque réponse, elle sera recta portée à votre connaissance…Et vous ferez des messages de ces parlementaires ce que bon vous semble. Tant mieux si quelque part, ils peuvent aider!
    Vagabondages? Peut-être…Venant d’un randonneur estimable, j’accepte le mot.
    Mettre des chansons dans les cœurs est une bonne chose, mais cela ne suffit pas!
    Un homme de « La Croix », Monsieur Metin Arditi, par exemple, saurait, j’en suis certain, sur un tel sujet, nous dire quelque chose…Puisse-t-il nous donner sa parole, puisque c’est vers elle que nous nous acheminons!
    Nenni, mon bon Seigneur, point de télépathie entre nous!
    Quand vous nous parlez de voûte étoilée et de loi morale, comment voulez-vous que vos interlocuteurs ne songeassent point, aussitôt, à la Critique de la Raison pratique d’un certain Emmanuel?
    Cet Emmanuel que vous nommez dans votre billet du 21 février 2017, commenté subtilement par un autre du même prénom, qui nous parle avec aisance du « percepteur d’Alexandre », en mentionnant le début d’un Livre biblique sans références précises.
    Quid de la source kantienne, cher Monsieur Bougnoux?
    La « chose en soi » comme le fait même de la représentation, nous dit un épigone de Kant. Des représentations qui nous seraient données, que nous ne les produisons pas nous-mêmes…Données par quoi ou par qui? Par rien ni personne, répondent certains. Est-ce bien là une réponse véritable et définitive? Demandons plutôt au physicien qui traite de la chose et on verra bien s’il est en mesure de dissiper le nuage noir qui s’invite finalement au développement pointu et très argumenté de cette problématique…
    Ici, à l’abbaye, retiré du monde, sans personnalité, je ne suis pas avec les habitants de Jupiter et de Saturne, classés par E. Kant parmi les sublimes créatures rationnelles, dans un curieux ouvrage de jeunesse.
    Je suis tout simplement aux anges quand sur cette terre, on peut aider les pauvres gens à vivre… sans sérotonine.
    L’âme dans son histoire naturelle se nourrit aussi de mots, de lettres assemblées et de jolies petites phrases. Le physicien et le pianiste se réjouissent à leur manière quand sur le papier « La théorie de la relativité restreinte » avec ses mêmes trente-trois lettres devient comme par enchantement « Vérité théâtrale et loi intersidérale »
    Alors rideau, je vais de ce pas retrouver l’alcôve.
    Bonne nuit à tous.

    Jacques

  12. Avatar de Alex
    Alex

    Si les gens pouvait,avoir un minimum d’empathie et ce mettre à la place du malade. Mais comme pour l’affaire du voile, « çà ne le regarde pas » .Je soutiens l’association et j’espère que la loi évoluera.

  13. Avatar de Roxane
    Roxane

    Bonjour!

    Béguine, nonne…Eh bien Messieurs, vous en avez de ces qualificatifs!
    Pour votre information, je ne suis point cloîtrée et la lorraine dans son prieuré affiche en quelques recoins des tableaux de Courbet et de Van Gogh et quelques livres jaunis par le temps. Et si « L’origine du monde » est « Religion du démon », selon de renversantes anagrammes, il n’en demeure pas moins, chers correspondants, que la tentation d’un saint, en cet espace, peut être libération.
    Un prieuré peut conserver une rémanence religieuse, certes, sans pour autant être un lieu de prières pour novices. Un état des lieux pourrait vous le confirmer.
    Brisons là.
    Je ne sais, Frère Jacques, si une réponse de député va satisfaire Monsieur Bougnoux qui ne croit pas au Père Noël…
    Faut-il brandir la canne de l’anarchie pour faire valoir ce qui nous semble juste et bon pour le peuple dans son ensemble? Au fait « canne de l’anarchie » n’est-ce pas l’anagramme du journal « Le Canard enchaîné »? Peut-être qu’un jour, quelqu’un de La Croix, levantin ou dervis, aimant les mots et notre belle langue française, sortira de sa bulle culturelle en étant charitable…
    Quid de l’éthique de la connaissance et connaissance de l’éthique?
    Dans son essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Jacques Monod au chapitre « Le royaume et les ténèbres » où le mal de l’âme est à la page, écrit :
    « Le seul espoir du socialisme n’est pas dans une « révision » de l’idéologie qui le domine depuis plus d’un siècle, mais dans l’abandon total de cette idéologie.
    Où donc alors retrouver la source de vérité et l’inspiration morale d’un humanisme socialiste réellement scientifique sinon aux sources de la science elle-même, dans l’éthique qui fonde la connaissance en faisant d’elle, par libre choix, la valeur suprême, mesure et garant de toutes les autres valeurs? » (Fin de citation)
    Bien des années plus tard, l’ami Jean Staune, dans son célèbre et bel ouvrage « Notre existence a-t-elle un sens? -Une enquête scientifique et philosophique – » citant un extrait du passage susmentionné, écrit : « un humanisme réellement socialiste », page 25. Dans l’édition suivante, en deux mille huit, même page, il corrige sur les remarques de quelqu’un qu’il remercie gentiment à la fin de son livre mais, détail oblige, il omet de mettre en italiques l’adjectif scientifique.
    Nous sommes en mil neuf cent soixante-seize, un soir de janvier, le temps est froid, M.Giscard d’Estaing n’a pas encore publié « Démocratie française » et une autorité culturelle vient dans ma ville pour y parler « culture ». Sa présence sent l’intelligence, j’ai dans la main l’essai de Jacques Monod mais point de réponse sur notre mal de l’âme, de la part du conférencier qui fut par la suite député du Vaucluse, de 1978 à 1986.
    Science, politique, culture…On en sait pourtant des choses et les « disputeurs catégoriques » ne manquent pas!
    Et l’homme dans tout ça?
    Allez ça-voir!

    Roxane

  14. Avatar de ero_mocsi
    ero_mocsi

    Je suis adhérente UL,ADMD, DIGNITAS. Donc je m’attends à tout.

    Je viens de lire le livre « Le piège américain » , donc OUI, nous sommes totalement surveillé et ce qui est arrivé n’est guère étonnant. Je n’ai pas commandé de Nembutal mais je suis habitée par une angoisse permanente.
    Bienheureux l’animal qui bénéficiera d’une mort douce chez le vétérinaire. Son maître pourra lui s’en aller vers « la vie » selon M. Leonetti: Agonie sans doute , faim et soif.

    L’Antigone de J. Anouilh s’écriait- « Vous me dégoutez tous avec votre bonheur. Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte… ».
    La mort de faim et de soif lui sera épargnée de façon brutale:Hémon , le fiancé l’étranglera avant de se suicider.
    Cré(ON) -« maître avant la LOI, plus après ».
    MME Agasinscki, qui tente de rendre un peu d’éthique au « droit à l’enfant » ,se voit elle aussi en danger.
    Nous devons rester en vie à tout prix, mais vivons nous?
    Les régimes totalitaires , lorsqu’ils pouvaient » récupérer » un suicidé l’envoyaient mourir à petit feu dans des camps. Est-ce vers cela que nous allons de façon insidieuse ?
    RENEE

  15. Avatar de Jean Claude
    Jean Claude

    Cent fois sur le travail remettons notre ouvrage….
    Je pense qu’il est très utile de poursuivre cette réflexion sur un sujet aussi difficile.

    Sur la partie formelle de la perquisition combien regrettable, « on » ne contrôle bien que ce qui est contrôlable et sans trop de prise de risque, il y aura des moyens qui s’inventeront pour contourner ces contrôles. Détenir chez soi une substance illicite est une forme de désobéissance civile.

    C’est sur le fond qui me parait plus important de se questionner et d’engager une désobéissance « morale ». Je reviendrai plus loin sur ce point. Détenir chez soi une substance si précieuse pouvant donner la mort ne me parait pas très sain mentalement ni recommandable. Chacun n’est pas à l’abri d’une défaillance dépressive qui peut engager un acte irrémédiable. Il y a dans cet acte une volonté de maîtrise de la mort en solitaire, un exercice de toute puissance. Est-ce souhaitable ?

    L’euthanasie est un terme détestable pour exprimer simplement qu’une personne décide d’arrêter de vivre. Cette prise de décision ne peut être un point dans le temps mais un processus engageant une prise de recul, un témoin présent (personne de confiance, référent…). L’obtention de la modalité d’arrêt de vivre peut être traitée dans une logique de flux tendu sans stockage, sans désobéissance civile, quand le moment se présente. N’oublions pas que seulement 16% des personnes qui veulent arrêter de vivre donnent suite à leur intention initiale (en suisse). Cette durée pour acter la décision pourrait être de quelques jours à quelques semaines par exemple. Et puis, ne pas mourir seul. Il y a tant de belles choses qui s’échangent aux derniers instants.

    Décider d’arrêter de vivre de manière humaine, concerne aussi les 6000 suicides annuels (4000 hommes) qui par pendaison, fusil, explosion d’une bouteille de gaz, ou sur les rails d’un train, autant de solutions violentes, solitaires qui traumatisent les proches et les témoins,
    Comment aider à arrêter de vivre dignement quand la personne en a confirmé son intention ?

    L’Etat, la loi ne peuvent contribuer à résoudre ce problème. Comme l’a si bien évoquer le philosophe Thiery Menissier dans un autre cadre (sur l’Intelligence Artificielle et l’homme augmenté) la raison morale est plurielle, dialogique, indécidable donc singulière pour chaque cas. Examinons quelques exemples :

    a) La déontologie médicale : combien de médecins ou personnel médical travaille à contre emploi dans ce rapport à la mort, eux mêmes n’ayant pas du tout envie de se questionner personnellement ou même d’établir leurs propres directives anticipées.

    b) Le conséquencialisme : quelle logique, quelle norme, quelle loi commune et partagée dans une communauté de territoire multiculturel en fonction d’un but commun ?

    c) Vertus et vice : justice, bonté, solidarité… suivant les courants de pensées

    d) Valeur supérieure d’un dieu pour les croyants, de la nation pour les républicains, de la nature pour les écologistes.

    e) Et plus encore le questionnement sur le sens de la vie, sur son esthétique, sur l’éthique de la joie de vivre, sur ce que peut être une « vie réussie » de son début à sa fin, thématique hautement singulière, propre à chacun de nous.
    Je terminerai par cette remarque d’un courant de pensée plus asiatique qui est encore un autre axe d’approche « d’ordre moral » : « la mort » ou processus d’obsolescence naturel, débute à la naissance, se poursuivant de petits renoncements en plus grands, tout au court de la vie. Le dernier ne nous appartient pas vraiment. Il advient. C’est une prise de risque continue, mal contrôlée et non choisie au départ, que de vouloir cheminer dans la vie.
    Jean Claude

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Mes amis, Jean-Claude, Walther, Alex, Jacques, Roxane, Je suis en déménagement, sans wifi possible pendant, je le crains, quelques temps ! Je vous répondrai dès que possible…

  16. Avatar de W.Jaroga
    W.Jaroga

    Et maintenant au tour du sénateur de répondre :

    Monsieur,

    « En réponse à votre mail, Monsieur le Sénateur tient à vous informer qu’il a bien reçu et pris connaissance des informations que vous lui avez adressées.

    Il tenait à ce que vous sachiez qu’il a bien pris note de votre position sur le sujet.

    Restant à votre écoute,

    Cordialement, »

    Avec ce retour de votre serviteur :

    « Je n’ai pas de position sur le sujet.

    Je vous ai simplement transmis un avis autorisé publié dans « La Croix ».

    J’attendais de vous un point de vue examiné sur telle problématique, certes difficile et délicate, et la suite que vous comptez donner à la réflexion de

    Monsieur François Galichet.

    Vous êtes un élu libre et responsable très bien payé par les contribuables, ainsi que le personnel de votre secrétariat, dans un pays qui compte près de 10 millions de pauvres.

    Prendre note est une bonne chose, mais agir en est une autre…

    Bon courage et bonne chance dans vos entreprises.

    Je vous remercie de votre aimable attention et vous prie d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de mes cordiales salutations.

    P-S : Copie à votre collègue de notre département et à Mme Marine Le Pen pour laquelle votent en toute légitimité des millions de gens dans la misère, notamment dans nos campagnes.

    Donné le vingt-huit octobre deux mille dix-neuf »

    Et de poursuivre céans avec cette pensée de Gaston Bachelard :
    « C’est la difficulté qui nous donne la conscience de notre moi culturel.(…) Or, dans la culture scientifique, tout travail prend un aspect personnel. On devient nécessairement le sujet conscient de l’acte de comprendre ».
    La loi n’est pas intangible, me dit un ami. Elle suit les mœurs. Encore faut-il trouver les mots participant aux choses vécues. Quand une élite est en faillite, c’est bien ce à quoi nous convie l’exigence de la pensée.
    Puisse ce petit commentaire encourager notre randonneur à poursuivre en cette fin de mois d’octobre, « le mois où toutes les écoles sont jeunes, le mois où tout recommence pour la pensée studieuse » comme l’écrivait encore, à le fin du « Rationalisme appliqué », ce cher et inoubliable Gaston Bachelard.
    Bien à vous tous.

    Walther

  17. Avatar de Jacques
    Jacques

    Ah, cher Monsieur Bougnoux, occupez-vous bien de votre nouvelle demeure et de toutes les choses petites ou grandes qui vont avec…Vous reviendrez ensuite vers nous dans votre blogue qui peut attendre! Il y a un temps pour tout, nous dit un livre sapiential.
    Cependant dans la nuit profonde, un « je/nous » sort du lit pour vous écrire.
    En effet, nous nous sommes mis d’accord, Roxane, Walther et moi-même pour vous adresser ce commentaire d’une seule voix, une fois n’est pas coutume, palsambleu!
    Puisque paraît-il, nous avons des points communs…
    Je rêve d’une rencontre en quelque vieille auberge d’un bourg reculé où nous pourrions, à loisir, deviser de vive voix dans une arrière-cuisine, ensemble, chers commentateurs inconnus…Dans mon panier garni, point de citations savantes en grand nombre ni de reliefs d’ortolans en guise de miettes sociologiques, mais quelque chose d’autre qui fait du bien au corps et peut-être aussi, agréable au palais.
    Peut-on changer des peines en joie souveraine? Personne n’oublie, les drames que vous avez vécus, Daniel, Jean-Claude…Des drames journaliers que tant et tant de familles vivent chaque jour.
    Vous avez su vous aider en aidant vos proches avec vos mots, vos gestes et de ces choses-là, il ne messied pas de dire qu’il vaut mieux garder le silence, seule positive attitude, peut-être, en mesure de nous faire signe pour de possibles actions d’homme, en ce monde où les hommes d’actions ne manquent pas.
    Bien évidemment, jamais nous nous rencontrerons sur les berges d’un torrent corse ni au pied d’une montagne dauphinoise…Et pourtant, cette rencontre ici et maintenant existe puisque vous êtes là, en train de lire ce commentaire singulier et pluriel. Le rêve devient réalité. Je dis que c’est un bon heur.
    Nous sommes fort aises de relire le commentaire d’essence morinienne de Jean-Claude où dans un dernier exemple, il parle de « vie réussie ».
    Comment ne point rouvrir le livre de Luc Ferry qui pose la question : « Qu’est-ce qu’une vie réussie? »On connaît sa réponse : un frêle bonheur.
    Parlant dans son « Contrat naturel »de terme long et court, Monsieur Serres (Michel de son prénom) veut donner la parole aux gens du dehors (rien à voir avec une croisière dans le Pacifique Sud des gens de court terme)
    Peut-être ont-ils dans leur besace ou leur chemise, une certaine idée de la chose…que l’on sait incandescente.
    La lumière dans les yeux de Booz, c’est de la belle poésie.
    Une cerise sur le gâteau, le dessus du panier? Peut-être…
    Il y a là une lettre de quelqu’un qui m’avait demandé de ne point acheter son livre.
    Il est question de petite loupiote dans la nuit. Je l’ai acquis son ouvrage, des décennies plus tard. L’auteur n’était plus, comme on dit, « de ce monde », assassiné au siège d’un hebdomadaire parisien, en janvier deux mille quinze.
    J’ai conservé cette épistole dans un bonheur-du-jour. Elle vit sans doute, comme son scripteur …dans un autre monde.
    Mais qui peut dire cette vie de la vie qui n’est pas sans détachement, sans pourtant se limiter à la nécessaire théorie de la méthode?
    Chers amis, peut-être avez-vous la réponse…
    Grâce à « Internet, cette inquiétante extase » (expression qui constitue le titre d’un livre édifiant que l’un des auteurs, très connu de la revue « Médium »M. Paul Soriano, m’avait, un jour, envoyé), nous aurons la possibilité de la lire.
    Bonne fête de tous les saints entre les allées de la mémoire au jardin de la folle espérance.

    Jacques

  18. Avatar de W.Jaroga
    W.Jaroga

    Bonsoir!

    Avec un train de sénateur qui n’est pas en grève, je vous adresse ce commentaire et vous propose de lire quelques extraits d’une épître argumentée, reçue, ce jour, d’un élu de mon département siégeant au Palais du Luxembourg, qui m’écrit de son village natal, en ces termes :
    « Suite à une publication d’une tribune dans Le Monde, le premier mars dernier, et signée par 156 députés appelant à une modification de la loi en faveur de l’euthanasie, avec plusieurs de mes collègues sénateurs, nous avions cru nécessaire de répondre pour que puisse être privilégié et gardé l’équilibre de la loi Claeys-Léonetti .
    Si, bien sûr, tout le monde est d’accord sur le droit de mourir dans la dignité et dans le moins de souffrance possible, la ligne de démarcation sur la nécessité de légiférer sur l’euthanasie et/ ou sur le suicide assisté pose vraiment question. Tout d’abord, alors que la loi Claeys-Léonetti est à peine mise en oeuvre, mal connue et à fortiori non encore évaluée, cela soulève le problème de l’insuffisance des soins palliatifs, pour ne pas parler de grande misère.
    C’est pourquoi, ouvrir la porte à la législation de l’euthanasie, serait un encouragement de cette pratique, dans une société déshumanisée, hygiéniste, qui rejette la mort devenue indécente. Il s’agirait donc de trouver une solution expéditive à une vie qui serait tout à coup devenue inutile. Quant au fait d’affirmer que c’est un liberté à conquérir, cela me paraît exactement le contraire. Vouloir une loi, dans un cadre normatif, pour la fin de vie, ce serait alimenter et aboutir à une société de contrôle. (…) ce n’est pas une loi pour ceux qui veulent mourir mais pour ceux qui vont mourir et, comme le disait Jean Léonetti, « dormir pour ne pas souffrir avant que de mourir ». (Fin de citation)
    Je vais transférer cette longue lettre dans son intégralité à Monsieur Bougnoux qui pourra, s’il le souhaite, publier d’autres éléments dudit courrier pour que son lectorat puisse éventuellement en assimiler la substantifique moelle.
    Je pense que ces quelques réflexions du législateur pourront aider les uns et les autres à mieux comprendre ce sujet si difficile…Puissions-nous comprendre pour mieux aimer.
    Un train peut en cacher un autre et « le » politique en sait quelque chose…
    A une prochaine gare, peut-être!

    Walther Jaroga

  19. Avatar de alex
    alex

    Bonjour Mme ZAHN,
    serait-il possible de communiquer par mail car je souhaite obtenir ce produit?
    Vous est-il possible de communiquer par mail?
    merci

  20. Avatar de Pascal Landa
    Pascal Landa

    Daniel
    Je suis le fils du fondateur de l’ADMD et ai été Président et Administrateur pendant plus de 30 ans. j’ai beaucoup évolué sur ma position « pour » une législation sur l’Euthanasie. Si ma conviction reste ferme, les modalités légales pour ce faire nécessitent une approche toute autre que celle qu’envisagent nos représentants. La preuve est que la loi de 2005 revue en février 2016 n’est toujours pas ou mal ou rarement appliquée bien que sur le terrain les choses évoluent … un peu.
    Je serais preneur d’une conversation sur le sujet avec vous.
    En bref, je pense que  » l’acte médicale irréversible », l’ablation, certains traitements qui changent la vie pour toujours, etc …. y compris l’Euthanasie doivent tous être des actes encadrés par une législation orientée vers les médecins qui leur laisse sous certaines conditions le libre arbitre pour pratiquer la médecine, cet ART (et non pas une science) du soin de la VIE. Ceci a l’avantage de faire entrer l’Euthanasie dans une « norme » médicale qui protège le praticien tout en s’assurant d’une protection du patient qui en fin de vie est souvent malmené tant par ses proches que par la société.

    Toute personne qui veut terminer sa vie de manière simple et sans douleurs s avec des moyens légaux et sans frais le peut, j’ai écrit un livre à ce sujet. Mais cela n’est pas accessible à ceux qui physiquement ne sont pas capable d’agir, bien que les gestes soient simple.

    Toute personne qui veut faire appel à un tiers, doit admettre que ce tiers doit avoir le droit du libre arbitre et se soumettre à un protocol social qui s’assure que les faibles et personnes influençables
    sont protégées par la société.

  21. Avatar de jean-pierre
    jean-pierre

    Bonjour Monsieur

    Je cherche à me procurer votre ouvrage Autodelivrance2.
    Pourriez vous me renseigner afin de me le procurer.
    Merci d’avance.
    Je vous prie d’agreer Monsieur,l’expression de salutations distinguées
    JP His

    7 Rue de la Nature B04
    11370 Leucate
    France
    06 75 12 26 45

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Monsieur, Vous faites erreur, je ne suis pas l’auteur de cet ouvrage, que d’ailleurs je ne connais pas. Bien à vous, DB

  22. Avatar de JF SCHNEIDER
    JF SCHNEIDER

    Monsieur Landa,

    Vous écrivez « Toute personne qui veut terminer sa vie de manière simple et sans douleurs s avec des moyens légaux et sans frais le peut, j’ai écrit un livre à ce sujet. » C’est aussi ce que dit M. Léonetti… Des moyens « simples », effectivement, il y en a. Des moyens « sans douleurs » et j’ajouterais « qui ne seront pas des horreurs à vivre pour les proches » et « qui n emettront pas ces proches en situation juridique précaire », je n’en connais pas de « légaux » ! Si vous avez des lumières à ce sujet, merci de nous en faire part, à nous, militants d’Ultime liberté. Nous sommes preneurs !

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Ce commentaire ne m’est pas destiné, écrivez à phlanda@gmail.com !

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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