Retour à Munich

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Je prends connaissance de ce texte lucide et courageux de Raphaël Glucksmann, relayé par le réseau convivialiste, comment ne pas reproduire ici cet appel à la résistance ? Ou à l’indignation devant la répugnante collusion de ces deux gredins, Trump et Poutine, qui en effet ont tout pour s’entendre sur notre dos ? Le parallèle avec 1938 décidément crève les yeux… Voici ce qu’écrit Glucksmann :

Bonjour à toutes et tous,

Je craignais ce triste jour depuis le 24 février 2022 et nous y sommes: après 3 ans de résistance héroïque des Ukrainiens, l’Occident s’apprête à les lâcher et à offrir à Poutine la victoire politique que le terrain militaire lui refusait. 

Oui, nous sommes aujourd’hui arrivés à ce tournant de la guerre que Poutine attendait depuis l’échec de son blitzkrieg sur Kyiv: l’effondrement, non pas du front ukrainien, mais de l’arrière-front occidental. La soumission non pas des soldats ukrainiens qui risquent leur peau jour et nuit et ne cèdent rien, mais des dirigeants occidentaux qui ne risquent rien, eux, et sont prêts à tout céder.

Nous voilà revenus à ce moment 1938 de notre Histoire, ce moment Daladier et Chamberlain qui revient toujours et que, connaissant la faiblesse insigne des élites occidentales, je redoutais depuis 3 ans.

À Munich, la Tchécoslovaquie fut offerte à Hitler sur un plateau d’argent dans des négociations dont ses dirigeants furent exclus. Là, Trump a engagé des discussions avec Poutine sur l’Ukraine sans l’Ukraine. Sans l’Ukraine et sans l’Europe. 

En sacrifiant – avec cette légèreté si vulgaire et si caractéristique d’une Administration pour laquelle le destin des peuples pèse moins qu’un deal immobilier – avant même le début des négociations, l’intégrité territoriale de l’Ukraine et son avenir dans l’OTAN. Une pseudo-négociation, donc, comme en 1938, qui consiste à satisfaire les volontés du tyran en espérant vainement que nourrir un ogre calmera son appétit.

L’arrivée d’un businessman corrompu, autoritaire et narcissique à la Maison Blanche, lié aux mafieux de l’ex-KGB depuis les années 90, n’était pas qu’une « mauvaise nouvelle » pour l’Europe, c’était un désastre sécuritaire pour un continent qui a confié les clés de sa défense à Washington depuis 80 longues années. Les commentateurs pseudo-réalistes et les dirigeants à courte-vue qui relativisaient les risques ont une nouvelle fois fait preuve de leur naïveté confondante.

Ils se trompent sur tout depuis 20 ans. Ne les écoutez plus. Et ne pensez surtout pas qu’un cessez-le-feu fondé sur le dépeçage de l’Ukraine marquera la fin de la guerre. Cela ne fera que lancer sa seconde phase. Et cette seconde phase consistera à s’étendre sur le sol même de l’Union européenne. 

Voilà ce que disent les services de sécurité allemands, danois ou polonais: la guerre viendra sur notre sol, avant 2029. Voilà pourquoi les armées baltes, polonaises et scandinaves se préparent activement à la confrontation militaire, voilà pourquoi des tranchées sont creusées sur le sol de l’Union européenne au moment où j’écris ces lignes. 

Face à cette trahison américaine, l’Europe se résoudra-t-elle à un destin de serpillère? Nos élites mettront-elles leur tête dans le sable comme d’habitude en priant vainement pour que la tempête à venir les épargne?

Alors que notre avenir à tous se décide dans les heures et les jours qui viennent, nous sommes aphones et apathiques, comme des lapins pris dans les phares d’une voiture. 

Pourtant nous pouvons encore agir: saisissons enfin les avoirs publics russes gelés dans nos banques, augmentons enfin drastiquement nos livraisons d’armes à la résistance ukrainienne, lançons l’emprunt de 500 milliards pour la défense européenne, faisons enfin tourner nos usines à plein régime et rendons enfin nos sanctions cohérentes. 

Et que nos dirigeants aillent tous à Kyiv le 24 février délivrer ensemble ce message simple: les Américains peuvent bien vous trahir, nous ne le ferons pas. Jamais. Car le prix de cette trahison serait notre chute à tous et non seulement la vôtre. 

Slava Ukraini! Et vive l’Europe libre! 

Seule, mais digne et libre.

Raphaël Glucksmann

25 réponses à “Retour à Munich”

  1. Avatar de Aurore
    Aurore

    Bonjour et bonne fête des amoureux !

    Mais ce cher Monsieur Glucksmann au prénom et au visage d’ange, qu’attend-il pour prendre son fusil, dans sa bouche une rose, et s’en aller en guerre défendre sur le champ de bataille la cause qui lui est chère ?

    Il est tellement plus facile de bien parler devant les micros de la chaîne nationale où officie sa petite amie et de faire peur aux gens avant les élections, en restant bien au chaud dans son salon doré !

    D’accord, c’est une vision des choses partisane !

    D’aucuns on fait une anagramme avec « Les initiales de Bernard-Henri Lévy », à savoir :

    « En hiver, il ira dans le désert libyen »

    Avec le laïus du député européen, grand voyageur qui s’y connaît en mélange, on pourrait peut-être concocter une transposition, qui lui irait à merveille, qui sait !

    Ne manquez pas, ce soir, Monsieur de Villiers sur la 16 qui va sans doute nous parler de « parentés invisibles » et du destin de
    la France !

    En toute amitié

    Aurore, la caissière

    1. Avatar de Daniel Bougnoux
      Daniel Bougnoux

      Aurore, je suis moi aussi, comme JFR, navré de votre réaction !… Je vous imaginais derrière votre caisse, rêvant d’anagrammes, de fanfares et de Gaston Bachelard. Pourquoi cette diatribe contre le député européen ? Ce qu’il écrit dans cet appel à notre conscience n’est-il pas courageux, lucide, nécessaire en ce jour crucial pour l’avenir de l’Ukraine et, qui sait, de l’Europe ? Ou faut-il se résigner, se coucher devant leq grandes manoeuvres trumpiennes ? Expliquez-vous mieux sur le fond je vous prie !

  2. Avatar de JFR
    JFR

    Merci au Randonneur d’avoir transcrit l’intégralité du texte prophétique d’André Glucksmann. Aurore vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre nez ! Retournez à l’école et révisez vos cours d’Histoire… Abandonner l’Ukraine aujourd’hui à Munich c’est exactement ce que Chamberlain et Daladier ont fait en 1938 dans la même ville. Ils ont eu et le déshonneur et la guerre, selon le mot de Churchill.

  3. Avatar de Anetchka
    Anetchka

    Au delà des querelles, j’´éprouve surtout une grande tristesse de voir notre Europe bien peu à la hauteur, inapte à faire face avec indépendance aux dangers venus de divers horizons. Et là , l’horizon est sur notre continent. Au lieu de se réarmer dans l’après- guerre et durant les décennies successives, pour éviter l’état de vassalisation par rapport aux
    Etats- Unis et assurer son indépendance, l’Europe s’est quasi-endormie. Aider et soutenir l’Ukraine- de manière complètement autonome, avoir la maîtrise de nos décisions, sans compter encore et toujours sur le parapluie de l’´Oncle Sam – à la merci d’alternances gouvernementales ou encore de conflits plus accaparants à ses yeux – cela ne nous a hélas pas été possible:

    Où était notre réaction « d’Européens unis » lors de l’annexion de la Crimée en 2014? . Au deuxième coup de Poutine, au tout début du conflit, Aidez- nous à fermer le ciel » imploraient sans relâche les Ukrainiens à notre adresse. L’aviation n’est arrivée que beaucoup trop tard, les obus et bien d’autres matériels ont manqué aussi. Avec nos moyens, nous avons soutenu l’Ukraine tant bien que mal, mais pas suffisamment pour qu’elle obtienne la victoire, la réintégration des territoires perdus. Tout juste pour aboutir à cette affreuse stagnation des fronts, engloutisseuse d’hommes. Bilan bien amer..,

    Les deux géants Est-Ouest ont beau jeu maintenant de passer au dessus de nos têtes, et de « régler » cette guerre contre notre gré, contre nos positions, qui de plus sont loin d’être homogènes, d’une nation à l’autre. L’unité est encore une vue de l’esprit…

    L’Ukraine subit toutes les conséquences cruelles de notre manque de prévoyance et de nos divergences.
    Est-ce que ce sera un électrochoc pour nous Européens de parvenir enfin à une véritable indépendance? Quand on voit le niveau des débats au Parlement français, et les préoccupations premières qui en émergent, déjà, on peut en douter.. .

  4. Avatar de JEAN CLAUDE SERRES
    JEAN CLAUDE SERRES

    Merci d’avoir publier l’intégralité du texte de Raphaël Glucksmann. Sa prise de recul semble très pertinente. Je pense pourtant que l’histoire ne se répète pas et poursuit ce chemin d’incertitude civilisationnelle. Les grandes bifurcations des idéologies politiques sont trans frontières comme la révolution française, les idéologies communistes démocratiques.

    Ce qui paraît aujourd’hui transfrontière c’est le retour aux nationalismes, le rejet démocratique, la revalorisation du machisme pour contrer les avancées féministes. L’idéologie MAGA portée par 50% des électeurs américain (dont de nombreuses femmes !) n’est pas si éloignée que ça de l’idéologie djihadiste. En Europe, cette idéologie traverse la plupart des pays et fragilise grandement la posture européenne comme l’idéologie démocratique. Le Brexit en a été l’un des premiers signaux. Le terreau en est le monde rural, périphérique aux grandes métropoles et villes désindustrialisées, paupérisées.

    Si l’on regarde le temps long entre 1870 et 1970, de grandes tragédies humaines (guerres mondiales et colonisations ) ont côtoyé les grandes innovations technologiques (voiture , chemin de fer, aviation , cinéma etc.). De 1970 à 2070 sur une période analogue, des mutations technologiques majeures ont transformé la planète ( exploration spatiale, numérique, culture intensive). En quelques décennies, une poignée de cerveaux très organisés (ceux des GAFAM) ont transformé nos modes de pensées et d’occupations pour le meilleur comme pour le pire. En parallèle les tragédies guerrières, les flux migratoires n’ont cessé de faire leur ravages en pertes humaines (délocalisées ou au cœur de l’Europe. Nous sommes exactement en 2025 au milieu du gué avec des bifurcations majeures (au moins 15 catastrophes-métamorphoses ) dont certaines comme la pollution des sols ou la fonte des glaciers étaient perceptibles dès 1970. La rapidité de ces évolutions (accélération de H Rosa – l’effet trottinette à Grenoble !, etc.) mettent à mal les processus de décisions démocratiques et génèrent une multitude de lois marginales mal organisées et fort peu appliquées.

    Pour traverser ce gué il nous faudrait inventer une autre idéologie politique “post démocratique et résiliente » qui reste un impensé à ce jour, du moins en Europe.

    Accepter ce niveau grandissant et multipolaire d’incertitudes, avec humilité et réalisme ne nous interdit pas à chacun d’essayer d’offrir du sens à la vie.

    Jean Claude

  5. Avatar de Aurore
    Aurore

    Bonsoir, chers amis bien lointains du blogue !

    D’abord, un constat. Nous devisons grâce à notre maître randonneur, à cette heure, en vacances à la neige, sur des sujets qui parfois fâchent et qui peuvent nous diviser. Cependant, chacun sur sa position, essaye de voir un peu plus loin en écoutant le propos de l’autre…Et pourquoi pas pour le nuancer, voire le contredire ?

    Notre petit espace où, manifestement, ça ne se bouscule pas au portillon est une chance pour nous.

    Me voir comme la petite caissière qui lit du Bachelard et qui fait de la grosse caisse dans la fanfare municipale, ma foi pourquoi pas ! Mais on peut aussi ne pas me réduire à des équations faciles et même si mon pauvre bout de nez n’est pas bien long, j’en ai quand même, parbleu ! Aussi, si je devais me retrouver à titre payant sur un divan, je proposerais à mon honorable docteur de s’asseoir aux « Tables » de Monsieur Serres où l’odorat glisse du savoir à la mémoire et de l’espace au temps; sans doute des choses aux êtres. Voulez-vous les références, cher estimé et estimable Monsieur J-F R ?

    Parler de Munich de 1938, oui, vous avez raison ! Mais je vous invite à vous informer un peu sur les analogies dangereuses dénoncées avec force par des historiens qui ne sont pas nés de la dernière pluie.

    Munich aujourd’hui, c’est du sang innocent qui coule…Le terrorisme islamique, vous connaissez ?

    Munich aujourd’hui, c’est Monsieur le Vice-président des États-Unis d’Amérique dans une conférence sur la sécurité, qui en appelle au respect de la liberté d’expression dans nos démocraties occidentales.

    Quand on se fiche des résultats d’un referendum et qu’on décide de supprimer une chaîne de télévision, c’est quand même difficile à avaler pour le citoyen ordinaire !

    Oui, sans doute, la voix du peuple n’est pas forcément la voix de Dieu… Et comment ne point se remémorer la fable de l’excellent Monsieur de La Fontaine, n’est-ce pas ? Mais dites-moi, Monsieur le psychanalyste des Beaux-Quartiers,

    c’est quoi exactement la voix de Dieu ?

    Vous avez fait des grandes et belles études et vous n’avez point la mémoire courte, alors, de grâce, répondez-moi, répondez-nous, Messire !

    J’en parlerai aux copines du supermarché et à l’unisson, nous chanterons vos louanges.

    Dans un chapitre sur la fonction d’une illusion, Régis Debray que vous avez lu, bien sûr, se sert d’un ouvrage comme support propédeutique pour faire trois observations sur l’amour et la haine qui disent le contraire en se répétant.

    Cet ouvrage est signé André Glucksmann ( le papa de votre va-t-en-guerre qui fait de la politique) Il s’intitule « La Cuisinière et le Mangeur d’hommes ». Je l’ai écouté un jour à la radio parlant de M. Heidegger, il y a des lustres.

    J’ai griffonné sur un bout de papier deux ou trois mots de lui qui m’ont fait tilt !

    Peut-être qu’un jour, dans un autre monde, on publiera « La Caissière et le Dévoreur d’intellectuels » qui sait !

    Combien de malfaisants s’attendent aujourd’hui à la défaite de ceux qui agissent pour faire la paix, avec des actes et pas seulement avec des mots ?

    Oui, nous avons besoin de frontières, de contours et de conteurs, comme vaccins contre l’épidémie des murs, remède à l’indifférence et sauvegarde du vivant, précise Régis Debray.

    Alors, bien sûr, on peut « s’inter-dire », en s’invitant au voyage au cœur d’une révolution permanente, celle de la liberté humaine enfin assumée. Sur terre « l’abîme le plus profond et le ciel le plus élevé » comme disent Père et Fils Glucksmann dans un essai sur mai 68 expliqué à un Président de la république française, en citant Shakespeare.

    S’inviter ne veut pas dire le faire…Profondeur bleue et voyage en soi !

    Me reste le voyage où tout n’est pas gratuit, offert par le député ou le sénateur, heureux comme tout, de faire visiter à quelques administrés choisis, les ors de la république, aux Palais Bourbon et du Luxembourg.

    Ne me cherchez pas en telle compagnie, je préfère mon chez moi, mes cymbales et mes caisses !

    Aurore

  6. Avatar de JFR
    JFR

    Aurore, j’apprécie dans votre réponse et votre ton et votre style. La modération et l’appui sur la seule pensée doit effectivement être notre horizon. J’ai réagi aux allusions « ad hominem ».de votre premier envoi. Je ne vis pour ma part ni dans les beaux Quartiers ni à Bobigny. Glucksman n’est ni le fils de son père ni de ses ancêtres juifs polonais lorsqu’il pense avec nous.. Le randonneur n’est pas plus fixé à ses montagnes ou à sa sa névrose infantile lorsqu’il nous parle.. Je lui fait toute confiance quand sa pensée nous élève au dessus des cimes. Ave et Vale.

  7. Avatar de JFR
    JFR

    « Vox populi, vox Dei ? » questionne la belle Aurore. Elle intime que les Beaux-Quartiers lui réponde…Un nez furtif le conduit en l’an 798 grâce à l’IA, jusqu’à Charlemagne et au théologien Alcuin.  » Il ne faut pas écouter ceux qui ne cessent de dire que la voix du peuple est la voix de Dieu. La vocifération d’une foule est toujours proche de la folie, dit-il à l’empereur à la barbe fleurie… « Le peuple doit être dirigé selon les lois divines et non être obéi. » Il faut donc renforcer la théocratie royale et le seul pouvoir du roi des Francs. Machiavel dira l’exact contraire, un peu plus tard, expliquant que le peuple est doué « de la faculté occulte de prévoir aussi bien les biens comme les maux ». Quand à Jean de la Fontaine, auquel Aurore fait allusion, sans indiquer le nom de la fable auquel il se réfère, il dit exactement ceci dans « Démocrite et les Abdéritains ».  » Que j’ai toujours haï les penseurs du vulgaire !… Enfants d’un cerveau creux, invisibles fantômes… Le peuple est juge récusable. En quel sens est donc véritable Ce que j’ai lu dans certain lieu Que sa voix est la voix de Dieu ? » Doctus cum libro, nous disait jadis au lycée notre professeur d’histoire… Cum IA , devrait-on dire aujourd’hui. Ai-je encore la moindre faculté de penser seul ? Suis-je dans les beaux quartiers ou dans le 93 à Bobigny? Aurore existe-t-elle ? Où est la caissière du Bon Marché? Dans quel état, j’èrre …? Cela s’appèle l’Aurore ou le Crépuscule des dieux ?

  8. Avatar de Aurore
    Aurore

    Bonsoir, chers amis !

    J’ai bien lu le commentaire de mon honorable interlocuteur.

    Et à la caisse, ce jour, je me demandais comment lui répondre.

    Pas de Lucien Jerphagnon comme client pour me conseiller !

    Peut-être m’eût-il soufflé un mot, un mot ou une simple lettre, tel un l’ devant mon prénom.

    Juste pour dire le dernier mot d’ELECTRE. Le mot du mendiant dans la pièce de Jean Giraudoux.

    Aujourd’hui, je reçois d’une amie, par l’inquiétante extase, autrement dit Internet, sa pièce de théâtre.

    Elle en a fait un livre dont le titre est un prénom, celui d’une princesse, d’une magicienne : « ARMIDE ».

    Le Tasse, vous connaissez, bien sûr !

    Tout le monde, cher Monsieur J-FR, n’est pas Démocrite. Tout le monde n’est pas Hippocrate.

    Mais ils sont légion les abdéritains.

    Une Apostille au Crépuscule en appelle à un « intellectuel collectif ». Un sacré chantier…

    Quèsaco ? Répondez Docteur.

    Moi, je ne suis qu’une pauvre caissière.

    Bonne soirée

    Aurore

    1. Avatar de Daniel Bougnoux
      Daniel Bougnoux

      Cest en effet à notre ami JF que vous interpellez si finement de vous répondre, sibylline Aurore, car vos derniers « commentaires » ont provoqué quelques vagues dans notre petit cercle.

  9. Avatar de Aurore
    Aurore

    Bonjour les amis du petit cercle des poètes revenus !

    Hier soir, après le boulot, j’écoutais dans ma petite voiture, cette belle chanson de notre blonde Michèle :
    MICHELE TORR une vague bleue

    Sans faire de vagues, on peut exprimer ses idées et les soumettre à la critique argumentée de ses amis.

    J’ai apprécié, hier soir, la déclaration sur l’Ukraine de Monsieur notre Président de la république.

    Et pour répondre à mon interlocuteur préféré, Monsieur JR, que j’aurais bien invité à venir boire un petit coup à la maison, si par bonheur sur ma route, je l’eusse rencontré, il me plaît de citer Cicéron (De amicitia, XXV-XXVI) lui-même cité par Nicolas Machiavel dans « Discours sur la première décade de Tite-Live », IV » :

    « Les peuples, quoique ignorants, sont capables d’apprécier la vérité et ils s’y rendent aisément quand elle leur est présentée par un homme qu’ils estiment digne de foi ».

    Dans notre univers impitoyable, d’aucuns peuvent apprécier ce que dit un vendéen, salle Gaveau, ou un américain à Munich.

    Qui oserait dire au sein de notre petit cercle que chez ces gens-là, Monsieur, on ne pense pas, on prie ?

    Sûrement pas notre Capitaine… Ô mon Capitaine !

    Aurore

  10. Avatar de Anetchka
    Anetchka

    En ce charmant Val d’Azun où je me trouve perchée momentanément, en écumant les caissières de Proxi ou autre supérettes au savoir surprenant, je n’ai guère croisé que des locutrices du béarnais et du bigourdan, doux patois familiers à notre PM. Les langues antiques semblant en hibernation dans ce val comme dans les cîmes, d’aucune d’elles on ne pourrait dire – en détournant Le titre d’un érudit dictionnaire d’Henri Behar – « elle parle grec sans le savoir ».

    Alors, parler par énigmes, comme le serpent du Petit Prince, ou comme les Egyptiens pharaoniques à la fameuse Écriture énigmatique (variété de crypto langue) paraît au dessus de leur force!
    Puisque certains échanges échauffent notre « petit groupe », je m’amuserai, en ma qualité de chasseur (e?) de langues, de noter en passant l’esquive acrobatique et épique par petites touches associatives en référence à la noble langue Hellène.

    Tel le roi Philippe VI défié par Édouard Iii voilà 7 siècles, Philippe passa son tour, ayant plus à perdre qu’à gagner à relever le défi, la caissière de ce blog jette aux orties en quelque sorte l’ancien terme dépréciatif de « recreant  » des romans de chevalerie, en référence au statut d’insulté.
    « Hersent es riche, Hersent plume;/ maldite soit la siene englume / que elle a plus eu de cops/ qu’il n’a de fuelles en cents fois » (Roman de Renart, p.141, v. 542-546).

    Si le philosophe matérialiste et atomiste Démocrite en compagnie des Abderitains réplique au philosophe médecin Hippocrate, selon une transposition en ce blog, on peut s’en amuser plus que s’en échauffer, par delà les divergences de fond, même sérieuses. « Electre, écoute mon dernier mot. Je passe sur tout, tes chimères, tes injures » : la joute oratoire est plus plaisante que la Botte de Nevers en plein front pour les lecteurs…Àux catégories de detractio , maledictio, injuria, blasphemia de Barthelemy de Pise on pourra préférer ici en ces lignes celle prévue par Thomas d’Aquin, l’insulte – plaisanterie sans intention de nuire. Ce qu’en Suède on nomme joliment okvädingsord « mots de provocation »…

    Ainsi on peut s’envoler tranquillement sur son jars même par vents contraires…

  11. Avatar de Anetchka
    Anetchka

    PS rectificatif :
    « Hersent escorche Hersent plume;/ «  (maudit correcteur automatique qui escorche les mots!)

  12. Avatar de Martin
    Martin

    Chapeau bas Mme Anetchka !

    Et si de vos cimes, il doit tomber dans l’abîme, les dieux se souviendront de votre panache, laissant aux humains le loisir de pérorer à l’envi sur la pluralité des perspectives de la louve du roman médiéval.

    En vous lisant, Madame, j’ai pensé à la « Courte supplique au roi » d’un correspondant de naguère, où icelui nous parle du silence d’Egisthe qui est celui des tranquillisants. Et de renchérir : La France est atteinte d’un mal indolore.

    Vous m’incitez, Madame, à me plonger dans la scène VIII du second acte de la pièce de J.Giraudoux jouée pour la première fois, en mai mil neuf cent trente-sept au Théâtre de l’Athénée.

    Devenir une nouvelle Grèce, tel était le vœu au sommet de l’État français dans la préface inédite d’un projet écrit pour le peuple dans les années septante. Bel hellène, face à ton mur des ombres, as-tu brisé tes chaînes ?

    Alors, levant les yeux au ciel, je vous vois passer sur le dos de votre jars, égérie de la randonnée inachevée, carnavalesque et pensive…

    Point d’imprudence, babil, sotte vanité et vaine curiosité.

    Avec ma petite amie Aurore (On travaille dans le même magasin, près d’Aucun, elle aux caisses et moi, aux étagères), on aimerait tant vous suivre…Tous unis vers Cythère.

    Martin

  13. Avatar de JFR
    JFR

    Ah,.. ébloui comme Martin depuis ses étagères par Anetchka au parler périgourdin surréaliste.
    Je ne suis pas Chrysale et elle n’est pas Bélise.
    Molière est bien trop loin qui disait dans ses vers :
    « C’est à vous que je parle, ma soeur.
    Le moindre solécisme en parlant vous irrite ;
    Mais vous en faites, vous, d’étranges en conduite.
    Vos livres éternels ne me contentent pas ;
    Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats,
    Vous devriez brûler tout ce meuble inutile,
    Et laisser la science aux docteurs de la ville ;
    M’ôter, pour faire bien, du grenier de céans,
    Cette longue lunette à faire peur aux gens,
    Et cent brimborions dont l’aspect importune
    Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la lune,
    Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous,
    Où nous voyons aller tout sens dessus dessous.
    Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes,
    Qu’une femme étudie et sache tant de choses.
    Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants,
    Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens,
    Et régler la dépense avec économie,
    Doit être son étude et sa philosophie.
    Nos pères sur ce point étaient gens bien sensés,
    Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez
    Quand la capacité de son esprit se hausse
    À connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse.
    Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ;
    Leurs ménages étaient tout leur docte entretien,
    Et leurs livres un dé, du fil et des aiguilles,
    Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles.
    Les femmes d’à présent sont bien loin de ces mœurs :
    Elles veulent écrire, et devenir auteurs.
    Nulle science n’est pour elles trop profonde,
    Et céans beaucoup plus qu’en aucun lieu du monde :
    Les secrets les plus hauts s’y laissent concevoir,
    Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir ;
    On y sait comme vont lune, étoile polaire,
    Vénus, Saturne et Mars, dont je n’ai point affaire ;
    Et, dans ce vain savoir, qu’on va chercher si loin,
    On ne sait comme va mon pot, dont j’ai besoin.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux
      Daniel Bougnoux

      Je ne sais, cher JFR, comment Anetchka lira cette diatribe antiféministe, ni ce que Molière lui-même pensait sur ce sujet, car entre Les Précieuses ridicules et Les Femmes savantes, il aura beaucoup chargé la satire, mais sur le fond ? Moquer la prétention des femmes au savoir était un combat patriarcal et réactionnaire, soutenait-il ce parti ? Ou au contraire moquait-il ceux qui avancent de pareils arguments ? Car Molière comme Descartes pouvait dire « larvatus prodeo », egt le génie consiste pour lui à se masquer…

  14. Avatar de Dominique
    Dominique

    Bonjour, chers amis du blogue !

    Non, ce n’est pas possible, nous ne sommes pas du genre, en ce petit cercle, à nous battre entre nous, comme des chiffonniers !

    Bien sûr, cher Monsieur notre Maître, nous attendons instamment la réponse de notre petite « Nils » sur son jars, au commentaire si pertinent de Monsieur J-F R.

    Personne ici cherche à nous « encarter » (anagramme de « recréant ») mais chacun a bien le droit et la liberté de vouloir mettre son petit carton dans le grand livre du pensif randonneur.

    La belle réponse de J-F R nous interroge, nous interpelle et nous ne pouvons pas rester indifférents à cet envoi à la Cyrano auquel, bonnes gens, il ne messied pas de vouloir répondre.

    Quelle beauté dans cette longue citation d’un extrait de la scène VII des « Femmes savantes » !

    Monsieur Molière est un homme savant et je me demande qui connaît, aujourd’hui, parmi les gens cultivés, le sens des mots « solécisme » et « brimborion » ! Est-ce pour autant qu’il faille considérer comme nice la femme de ménage qui essaye de s’en sortir en lisant les livres de Danièle Sallenave, par exemple ?

    Il y a par anagramme « le génie de l’amour » dans la « langue de Molière ».

    J’ai pensé et j’y pense encore, à ces mots de Jean Ferrat :

    « On envoie des hommes sur la lune et nos filles sont incapables de faire la soupe ! »

    Oui, c’est vrai, une soupe en cube, achetée au supermarché d’Aurore et de Martin, ce n’est pas les miscellanées composées avec les saveurs des légumes du jardin, mes bons seigneurs.

    Mais encore faut-il avoir un jardin et le courage de relever ses manches pour le cultiver !

    N’en doutons pas, il nous faut inventer le masculin ! Le principe féminin incarné dans l’homme est son avenir…

    Dans « La poétique de la rêverie » de Gaston Bachelard, on retient cet essentiel :

    « Et nous voici au centre de la thèse que nous voulons défendre dans le présent essai : la rêverie est sous le signe de l’anima. Quand la rêverie est vraiment profonde, l’être qui vient rêver en nous c’est notre anima. »

    Lire non pour briller dans les salons, mais pour trouver les moyens de sa libération, ce n’est pas être savant, c’est tout simplement tenter l’aventure dans un milieu, une histoire, une conscience…Une aventure qui pense, une pensée qui s’aventure. Allez ça-voir, mon Capitaine, ô mon Capitaine !

    Notre petite princesse Anetchka s’envole et le divin docteur J-F R résiste…Peut-on allier ces deux qualités pour aller plus haut, plus profond sans craindre la chute d’Icare et la noyade des nymphes du Nil ?

    Ensemble, nous allons, peut-être, trouver une réponse…

    Avec toute mon amitié

    Dominique

  15. Avatar de Anetchka
    Anetchka

    J’habite Aucun (quelle intuition chère caissière!) et je suis Personne…
    Enfin affairée à la soupe nommée « garbure » en Val d’Azun… »On envoie des hommes dans la Lune et nos filles sont incapables de faire la soupe » chantait avec dérision Ferrat? Eh bien notre spationaute nationale Claudie Haigneré semble avoir fait un joli pied de nez à la ritournelle, n’ayant pas pour autant posé son tablier terrestre…

    Quant à notre grand auteur Molière (je salue au passage l’anagramme de Dominique Langue de Molière- Génie de l’Amour), il avançait résolument masqué, comme tu le suggères, cher Daniel: Larvatus prodeo! Rire des ignorants boursoufflés , rire des pédants et des pédantes, rire des précieuses creuses et des savantes qui se vantent, rire des puissants et des faibles crédules, tout le spectre humain était vu comme une pathétique petite fourmilière, ces petits « brimborions » humains vus de l’éther, d’où notre spationaute nous observait l’œil mi-ironique mi-admiratif sans doute…

    L’honnête homme (et l’honnête femme, le terme restait générique à l’époque, on ne s’embarrassait pas de l’écriture ponctuée – brisée) était une vertu du siècle, et Molière piquait avec délectation tous les excès extravagants…

    Pour revenir à « notre mal français indolore », en écho à l’Electre de Giraudoux, et au rêve de « devenir une nouvelle Grèce », je ne me souviens pas de cet énoncé émis par l’un de nos chefs d’Etat, mais en revanche de l’un de ses brillants ministres – auteur de l’Espoir- qui, en 1957, aspirait à «  unir la lance et la pensée ». … L’Acropole, disait-il, est le seul lieu du monde hanté à la fois par l’esprit et le courage »…. Deux singularités qui manquent passablement à nos hommes d’Etat du présent!

    Sur ce, le petit Nils retourne sur son jars en s’élançant du haut de Hautacam!

  16. Avatar de Ladenret
    Ladenret

    Bonjour Madame Personne !

    Je me présente : je m’appelle Ladenret et je suis tenté de vous dire que je suis de nulle part.

    En mon néant, je vous ai vu passer sur votre jars magnifique.

    Dans la vallée, chère aucunoise, je vous ai vue s’élancer tout schuss des cimes et des faîtes, tel un éland d’Afrique, vers je ne sais quelle ligne d’arrivée et pour ne rien vous celer, je vous ai même suivie jusqu’à vos fourneaux pour vous voir préparer une sacrée garbure, dont mon petit nez a perçu les divins arômes. Je suis persuadé que cette soupe – de la vraie, pas en boîte ou en sachet – faite avec vos choux à vous, du Bacalan hâtif, sans doute, va enchanter plus d’un de mes congénères, gente dame de la planète Terre.

    Alors, s’il vous plaît, mettons-nous à table, palsambleu, comme on dit, chez vous ! Sans oublier d’inviter l’amphitryon de votre blogue absent des agapes littéraires des commensaux de Médium-n° 28, avec un ministre à la page.

    Qu’il était beau ce discours du vingt-huit mai mil neuf cent cinquante-neuf, prononcé à Athènes, par Monsieur André Malraux. Il se termine sur un mot, un joli mot : « aurore » :

    « Et si cette nuit est une nuit du destin – bénédiction sur elle, jusqu’à l’apparition de l’aurore ! »
    Je me souviens…

    Non, il n’était pas le ministre de celui nommé par le brigadier Coussinet, s’adressant à Monsieur Schopenhauer, en ces termes :

    « Demain, le notaire, le docteur, le pharmacien, vont voir des soucoupes! J’en verrai dans mon potage ! Le préfet en verra sur sa descente de lit ! Et si ça continue Giscard va en voir dans le soutien-gorge d’Anne-Aymone ! »

    Monsieur Valéry Giscard d’Estaing était le président de la république française en mil neuf cent soixante-seize, année où il a publié, en septembre, son projet pour Marianne et pour Gavroche. Cette année-là, André Malraux s’en est allé dans un rayon de lumière…

    L’année suivante, en décembre, l’auteur de « Démocratie française » s’est plu à ajouter à son livre, une préface inédite où l’on peut lire, cette conclusion :

    « D’abord rechercher l’excellence (…) être une nouvelle Grèce. Puis aider à germer les idées qui conduiront la survie politique du monde et celle de notre espèce. Le laboratoire où elles se cherchent ne peut pas être localisé. Je souhaite qu’il soit proche de nous. Mais le jour où la lumière d’une nouvelle idée civilisatrice s’allumera quelque part, j’assure que nous serons les premiers à la reconnaître. (Authon, décembre 1977) »

    Cette année-là, La France remportait l’Eurovision avec une inoubliable chanson… Et elle avait vingt ans votre égérie de la cité des étoiles qui devint ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies, après s’être envoyée en l’air, comme astronaute du CNES en effectuant un vol de 16 jours à bord de la station orbitale russe Mir dans le cadre de la mission franco-russe Cassiopée. Elle est l’auteur d’un chapitre dans le beau livre intitulé « Lettre à tous ceux qui aiment l’école » sans faire la différence entre une locution adverbiale et un substantif, page 166. Dans les chaumières de France et de Navarre, cette imprécision a dû faire grincer les dents des pauvres gens, si tant est qu’il en eussent, à la vue de ce trait d’union inapproprié.

    Peut-être que Littré s’éloigne de « La Chaire du génie » où, chère amie terrienne, on trouve l’anagramme de « Claudie Haigneré ».

    Et la soupe dans tout ça, sa soupe à la belle de l’espace ?

    Voyez plutôt ce qu’elle nous disait au Banquet scientifique scientifico-culinaire à l’occasion de l’ouverture de la Fête de la science à Paris, le 15 octobre 2002 :

    « Nous savons tous, pour en avoir fait un jour le constat émerveillé, à quel point les enfants et les jeunes sont fascinés par tout ce qui touche à la préparation des repas ; nous avons des souvenirs d’enfance ou des images d’enfants affairés avec une cuillère en bois découvrant, de manière à la fois simple et ludique, certains des principes élémentaires de la matière. La démarche de la cuisine scientifique paraît alors s’imposer elle-même en ce qu’elle permet de transmettre aux plus jeunes ces briques élémentaires d’une culture générale scientifique.
    En cette matière nous sommes tous également appelés à redevenir des enfants, le temps de nous étonner qu’on puisse préparer une mousse au chocolat sans uf(sic) ou une mayonnaise sans moutarde. Les émulsions, mousses, aspics et soufflés voient ainsi leur sens enrichi d’une dimension physico-chimique qui comblent (sic) en nous le curieux qui s’ignore. Sans oublier le plaisir gastronomique que ne peuvent manquer de produire ces réalisations audacieuses » (Fin de citation)

    Si loin, à des parsecs de la soupe aux choux de Madame Personne, d’Aucun !

    Par ici la bonne soupe et suivez mon regard :

    Le journal brandissant « la « canne de l’anarchie » qui cache en ses lettres transposées « Le canard enchaîné », mentionne son salaire de 21 000 €/mois, ainsi que des rémunérations complémentaires liées à ses mandats d’administratrice de fondations : « elle a pu conserver son statut international dérogatoire, et donc échapper au régime fiscal français. » ( Le Canard enchaîné, no 4920, 11 février 2015.)

    Donc, rêver d’avoir les fesses en l’air, telle cette française Uranie…Pourquoi pas? Mais pour quoi faire, gente dame ?

    En bas, sur le plancher des vaches, où il faut attendre plus de deux ans pour percevoir, en travaillant, le salaire mensuel mirifique de la citoyenne encensée et décorée de partout, Mme Haigneré, on fait ce qu’on peut avec ce que l’on a…les pieds bien sur terre.

    Et peut-être, dans la nuit froide et noire, éclairé par quelques rares lucioles, apercevoir dans le taillis, une minuscule chaumière où riche ou pauvre, peut venir pour un sourire, manger la soupe…

    Une chaumière où il y a Personne, ce très beau nom à la page des « Regards » du physicien, en quête de réel.

    Ladenret

  17. Avatar de Roxane
    Roxane

    Eh bien, voici maintenant le blogue du randonneur envahi par les extraterrestres…C’est quoi, cette coquecigrue ?

    Au secours Monsieur J-FR ! Mme ou M.Ladenret (On ne sait pas s’il y a confusion des genres sur sa planète ou son

    lopin de lune !) m’a l’air bien informé (gardons le masculin) sur ce qui se passe ici-bas.

    Lui, qui semble très à cheval sur la politesse de notre langue oublie quand même le s final à « ils » (si tant est qu’ils eussent ) parbleu !

    Quèsaco, docteur ?

    Oui, on connaît la chanson en rapport avec l’allumeur de foudre qui, longtemps, doit être un nuage.

    Voici quelques ritournelles dans la même moulure :

    « […]Tout ce qui est profond aime le masque. Les choses les plus profondes éprouvent même une certaine haine à l’égard des images et des symboles.

    […]Tout esprit profond a besoin d’un masque. Je dirai plus encore : autour de tout esprit profond grandit et se développe sans cesse un masque, grâce à l’interprétation toujours fausse, c’est-à-dire plate, de chacune de ses paroles, de chacune de ses démarches, du moindre signe de vie qu’il donne. »

    Friedrich Nietzsche – Par delà le bien et le mal, Chapitre II : L’Esprit libre 1886

    J’aime beaucoup la teneur et la tenue des commentaires du discret et pertinent Monsieur J-F R, de la skieuse érudite et pleine d’entrain du val d’Azun et de l’intrépide caissière. Tout ça bien tempéré par le maestro du blogue, Monsieur Daniel Bougnoux.

    Transparaît en filigrane dans tous ces commentaires quelque chose d’indéfinissable qui semble vouloir aller au delà…
    Oui, mais pour quel au-delà ?

    Impossible quête, inaccessible étoile, impensable trait d’union. Qui saura ?

    Autant ne pas se casser le ciboulot et s’en aller de ce pas cultiver son jardin, fût-il imparfait !

    Quid de ce jardin extraordinaire, à l’heure ou le potager tombe dans les oubliettes pour faire place nette au gazon tondu par un robot qui ne dit pas bonjour au voisin et qu’on ne peut inviter à venir boire un p’tit coup, à la maison ou sous les tonnelles ?

    Retour à Munich. On a voté aujourd’hui…Le peuple s’est exprimé.

    Roxane

  18. Avatar de Anetchka
    Anetchka

    Selon votre nom anagrammique, Ladenret, il semblerait qu’on puisse retrouver une certaine trace suédoise : peut-être Niclas, Marcus ou Kirsten Ternedal (de Stockholm)? Vous auriez pu alors assister aux vols retour au pays du petit Nils sur son jars…

    Mais revenons à une toute autre envolée, et notamment à notre femme savante modèle, spationaute nationale, Claudie Haigneré (bravo pour la prouesse permutative « la chaire du génie ») : une figure de femme assez complète, en somme. Mère de famille et de surcroît adepte du banquet culinaire scientifique, sur le plancher des vaches. Sans doute n’ignorait-elle pas la chaire de Jean-Marie Lehn au Collège de France et sa retentissante physico-chimie de la gastronomie moléculaire. Un chef catalan de Barcelone s’en était emparé de façon aussi baroque que loufoque. Et j’avoue que le spaghetto de parmesan et l’œuf givré à paillettes ne vaut par la bonne garbure et la robuste tartiflette aucunoises, ainsi que des contrées Gave de Pau et Pic du Midi. Toujours est-il que notre spationaute a un peu contribué à la cuisine revitaliste pour parcours cosmique et, à sa manière, à l’opération chère à Georges Charpak « la main à la pâte », indispensable à toute initiation et parcours scientifiques.

    La classe politique ferait bien de s’en inspirer, soit dit en passant, et descendre quotidiennement des tours de Sciences Po vers la rue du bas -peuple …

    Mais pour l’heure, le petit Nils savoure sa position à mille lieues des tumultes et déchirements politiques, Munich, Kiev, et autre Washington, de cultiver son potager au choux, et de voltiger quand bon lui semble de la Brèche de Roland â Luz St Sauveur en quête de souffle et d’inspiration..,

  19. Avatar de Aurore
    Aurore

    « LADENRET », chère Anetchka, c’est « la tendre » enfance, toute de « lins » vêtue

    Celle qui a le goût et le sourire de l’avenir.

    Pardon pour ce commentaire si compendieux.

    J’ai ma caisse à tenir, demain, aux aurores.

    Aurore

  20. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Bonjour les amis !

    Deux chaînes de télévision ont été supprimées
    On en parle beaucoup…

    Entre base qui regarde et sommet qui décide, il y a peut-être, ici, place à la discussion.
    Au maître de voir !

    Kalmia

    1. Avatar de Daniel Bougnoux
      Daniel Bougnoux

      Bonjour Kalmia, Je ne sais à peu près rien des remous provoqués par Cyril Hanouna (et je ne connais rien non plus de ce personnage), mais sur France inter ce matin, circa 9.30, il y a eu un dialogue précis et instructif entre Denis Olivennes et l’avocat de la chaîne supprimée. Bonne journée !

  21. Avatar de Anetchka
    Anetchka

    N’étant pas spectatrice de ces chaînes, n’étant tombée que deux-trois fois sur le plateau de Cyril Hanouna, j’ai été néanmoins signataire de la pétition pour contrer ce nouveau coup de canif contre la liberté d’expression. Par principe. Il existe de multiples chaînes et chacun est un adulte qui choisit à sa guise.

    Il est factuel que la cancel culture progresse dans notre pays, ex-berceau de la libre parole, de la disputatio sur le parvis de La Sorbonne voilà quelques siècles. Des universitaires comme Sylviane Agacinski, Elisabeth Badinter, Florence Bergeault-Blacker, Caroline Eliacheff, Alain Finkielkraut, Michel Onfray, et autre Gilles Kepel – la liste s’allonge de jour en jour!- se retrouvent blacklistés, no conference zone sur les campus et dans les grandes écoles, dans les mairies et salles dédiées, zéro plateau de radio-télé sur les médias main stream….Apparemment, 9 petits hommes gris de l’instance Arcom qui n’ont pas été élus par le peuple peuvent décider, pouce en bas de Jules César, du sort d’un canal d’’expression, l’affaire est grave aux yeux de nombreux citoyens de notre pays. Le muselage a toujours un effet boomerang et on ignore quelle forme il prendra.

    Si la Hongrie avait frappé d’interdit deux chaînes de télévision et muselait une série d’orateurs universitaires, tous seraient à juste titre vent debout. Or c’est en France que cela est advenu… À quand l’éveil de torpeur?

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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Les derniers commentaires

  1. Loin des étranges actions et propos du maire à l’étiquette « écologique » , on s’envole plaisamment avec M vers les sphères…

  2. N’étant pas spectatrice de ces chaînes, n’étant tombée que deux-trois fois sur le plateau de Cyril Hanouna, j’ai été néanmoins…

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