Rien n’arrête la calomnie

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Pardon pour le long sommeil du Randonneur, j’étais quinze jours en Italie, avec une équipe d’amis cyclistes, et peu d’internet…

Et de retour aux questions courantes, je tombe ce matin samedi sur Répliques, à France culture, où Alain Finkielkraut questionne (en solo) Régis Debray sur son dernier livre au titre attirant, Où de vivants piliers,  qui ouvre une collection de Gallimard destinée, si j’ai bien entendu, à traiter des auteurs qui ont compté pour l’auteur… Régis doit me l’envoyer mais je ne l’ai pas encore reçu. J’entends avec plaisir les deux compères se retrouver sur Mauriac, sur Daniel Cordier, sur Roland Barthes, et s’interroger plus longuement sur le développement du mot de Gide ; non seulement, argumente Régis, « on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments », mais il faut définitivement renoncer au « kalos-kagathos » grec : le beau n’a rien à voir avec le bien, la morale et la qualité esthétique d’une œuvre ne s’épaulent pas. Quelle que soit notre envie, assez spontanée, de voir converger ces valeurs, l’art ou la littérature les délient assez souvent, et dans le cas de Paul Morand ou de Céline par exemple, un auteur peut penser bassement, ou comme une crapule sur le plan moral et politique, tout en écrivant de superbes livres. Cette observation, reconnaissons-le, heurte de plein fouet notre moralisme et peut donc déplaire, mais il faut néanmoins soutenir que le Bien, en matière d’art, n’est ni une garantie ni un adjuvant de la réussite esthétique.

Ce qui, s’empressent de préciser nos deux complices, ne veut pas dire qu’il suffit d’être un salaud pour mieux écrire !

Je reviendrai bientôt sur ce livre qui me semble stimulant de Régis, dès que je l’aurai lu. Dans le feu de cette discussion malheureusement, j’ai été choqué d’entendre Régis ajouter, pour glisser des  auteurs de livres aux réalisateurs de films, « par exemple on ne confierait pas sa fille à Woody Allen »… (Sous-entendu, par ailleurs grand cinéaste). Et voilà repartie l’accusation d’inceste ou de child abuse, dans la bouche autorisée d’un homme et sur le plateau d’une émission écoutée par plusieurs centaines de milliers d’auditeurs !

Alain Finkielkraut a eu la présence d’esprit de corriger aussitôt son invité, non la justice a deux fois blanchi Woody (en fait deux commissions successives d’enquête, qui ont l’une et l’autre conclu qu’il n’y avait simplement « pas de cas »). Pourquoi relever ici ce minuscule dérapage ? Parce que la parole de Régis est pour moi de celles qui comptent, et que dans le cas de Woody Allen je lui avais envoyé mon livre Génération Woody, qui réfute toute l’accusation en reprenant un peu en détail ce très noir « dossier ».  Or Régis m’a dit l’avoir lu, l’avoir apprécié ; à quoi cela sert-il si à la première occasion ou par étourderie, l’opinion basse ou calomnieuse d’elle-même fuite, pfuitt ? Comment un esprit aussi averti que celui de notre ami  peut-il si facilement propager  le mensonge ? Mia Farrow a décidément de la chance, de trouver des alliés si haut placés !

Comment endiguer la calomnie, pourquoi la bonne information ne terrasse-t-elle pas une fois pour toutes la mauvaise ? D’où les fake news tirent-elles leur persistant pouvoir ? Je croyais avoir au moins vacciné mes lecteurs contre ce type de croyance, et le plus illustre d’entre eux m’assène le contraire, à rien ne sert d’argumenter, de rappeler les témoignages des principaux intéressés, d’en faire un livre, le cliché a pris racine, la cause est close et définitivement entendue, Woody Allen « par ailleurs grand cinéaste » est aussi un abuseur d’enfants… Et mérite donc notre mépris.

Je me suis entretenu -de ce sujet avec Thierry Frémaux en mars dernier, quand il m’a invité à une soirée de défense et illustration de Woody Allen à l’Institut Lumière de Lyon. Là aussi il a fallu commencer par remonter le courant, et rassurer le public en blanchissant d’abord Woody de ces sordides accusations, avant de parler de son art. Mais Thierry, qui le connaît bien, était de son côté catégorique : jamais la campagne déchaînée par Mia Farrow n’a eu le moindre commencement de preuve, ni même de vraisemblance. On entre dans son jeu en prenant le temps de la réfuter, cela ne se discute même pas ! (Ou plutôt, le temps pris pour la discuter lui reconnaît déjà un minimum de crédibilité, argumenter contre certains adversaires est leur faire trop d’honneur, quel piège !…)

Pour ce qui est de Répliques de ce samedi 20 mai, le mal est fait, on ne reviendra pas en arrière et aucune gomme n’effacera la phrase malheureuse de Régis. Oui la calomnie est un piège, une redoutable glue – mais garder contre elle le silence ne suffit pas, comment s’en débarrasser ?

26 réponses à “Rien n’arrête la calomnie”

  1. Avatar de Roxane
    Roxane

    Bonjour!

    Quel plaisir de retrouver notre cycliste randonneur mettant pied à terre sur le sol de notre dolce France!

    Et le maître de s’offusquer des mots de Monsieur Régis Debray prononcés, hier, sur France-Culture à la 34 ème minute et 10 secondes de l’émission « Répliques », animée par Alain Finkielkraut, dans lesquels se trouve l’adverbe « peut-être »…

    Now déloyal Woody Allen? Vous aurez au passage observé l’anagramme en dix lettres du cinéaste dans la question posée. Autrement dit : Et maintenant fourbe Monsieur Allen?

    On comprend l’indignation de l’auteur de « Génération Woody ». On peut aussi essayer de comprendre le propos de l’invité sur une chaîne nationale de radio dont le nom « France-Culture », par ses lettres permutées, a vocation à « lancer ce futur » qu’il nous faut inventer. Notre homme peut alors provoquer à dessein…Qui peut rejeter en bloc ce jeu des possibles?

    Il sait parfaitement que son ami Daniel dans la fosse aux lions, ne va pas se laisser manger sans même lever le petit doigt.

    Sa réaction ne s’est pas fait attendre, palsambleu!

    Il est aussi des filles qui ne se laissent pas embrigader et qui n’ont nulle envie de présenter les armes chez les bourgeois gauchistes d’Amérique latine. Mais en même temps rendre un hommage critique à leur papounet chéri avec Molière à l’entrée et le hasard objectif à la sortie…Aussi, on peut imaginer ici-bas des filles de ce tempérament qui sauraient avec ou sans recommandation paternelle, prendre leur distance avec un cinéaste en vogue, se promenant sur la Croisette.

    Alors que dire, que penser quand « Le Vrai, le Bien et le Beau » sont sur la même ligne pour faire apparaître en ses lettres interverties une « Belle litanie, beau rêve »?

    Je n’ai pas la réponse et, ce matin, le message reçu d’un linguiste qui cite régulièrement Gaston Bachelard dans ses ouvrages, m’incite à penser, que mon questionnement n’est peut-être pas tout à fait à côté de la plaque.

    Vous l’avez peut-être vu et entendu, hier soir, sur la chaîne privée CNEWS qui fait moult fois référence et non allégeance à Régis Debray, présenter son livre sur les moutons de la pensée. Il s’agit de Jean Szlamowicz.

    Alors, quid du dernier livre de RD qui va sortir en quelques jours?

    Son titre m’a fait rouvrir « Le feu sacré », page 235 où nous le trouvons, ce titre, dans un vers de Charles Baudelaire.

    Baudelaire se moque, nous dit l’auteur. Les symboles ne sont pas des arbres dotés d’yeux et de bouches. C’est nous qui plantons ces forêts, où résonnent nos propres murmures, précise Monsieur Debray.

    Le livre sur les fonctions du religieux refermé, entre les Béatitudes et les Cahiers rationalistes, je n’entends rien même pas les « cris d’un temple épars » dont les lettres constituent « Le sacre du printemps » lui-même, en tel jeu de lettres, « empli de purs nectars ». Je lis simplement que l’amour du destin ressemble à celui des chats : n’attendant rien en retour. Hier matin, une correspondante amie de la région parisienne m’écrivait que mes chats ressemblent aux siens : un bonheur et une grande tendresse.

    Si loin des chats de Venise et des confrères sérénissimes de l’auteur d’un Credo de passage qui dédie le chapitre final à ses confrères sérénissimes, à toutes fins utiles, pour toute fin, devant leurs terminaux.
    Dans la nuit où tous les chats sont gris, on peut toujours se faire du cinéma!

    Roxane

  2. Avatar de JFR
    JFR

    Mon commentaire la meilleure façon de résister ? S’en foutre et chanter avec Rossini. https://www.dailymotion.com/video/x79qo7

  3. Avatar de Jacques
    Jacques

    Bonsoir!

    J’ai bien écouté cette émission où Régis Debray semble bifurquer pour les uns ou déraper pour les autres.

    L’animateur a rectifié sans réplique de l’invité. Donc affaire classée.

    Dans « L’angle mort », Régis Debray, page 69, cite Woody Allen : « Je ne crois pas à l’éternité mais je prendrai tout de même des vêtements de rechange ». Reste à savoir si le co-auteur du « Dictionnaire culturel du tissu » en son itinérance a trouvé quelque part un tailleur à sa mesure…Mais sur quel portulan situer la vraie vie?

    Notre monde, on le sait bien, a ses affaires, ses intrigues et ses énigmes et chacun, comme il peut, essaye de sortir sans faire trop de casse, de ses « Cerisaie et ses September ». On se fait toujours du cinéma, son cinéma!

    Un jour quelqu’un m’a écrit une belle lettre conservée dans un bonheur-du-jour, qui me disait : « Ne lisez pas mon livre! »

    Je l’ai pourtant lu ce livre quand l’auteur a quitté ce monde. Notre cher Régis Debray m’a appris, hier, que cette personne, auteur du livre « Les Sept péchés capitaux des universitaires » était le gendre de Maurice Genevoix.

    Décidément il a neigé sur Yesterday et avec l’invité de France-Culture la neige brûle, palsambleu!

    A quand les « Sept chapelets spéciaux », anagramme du syntagme  » Les sept péchés capitaux » pour absoudre les fautes de l’Alma mater, aujourd’hui? Les anagrammeurs, physicien et artiste, qui voient un sens caché du monde dans leur jeu de lettres, ont-ils la réponse?

    Heureusement, nous avons à « MARIANNE » un bon Père, le très humble et vénérable Jacques Julliard qui, dans son prêche du 19 au 25 janvier 2023 a su nous administrer un sacrement, institution de base de notre République.

    Ce sacrement n’est autre qu’un exercice d’attention dans un monde tout entier organisé pour favoriser la distraction, renchérit le Père Jacques Julliard qui, en chaire, fait de cet exercice une question de moralité publique et la condition de ce fameux vivre-ensemble dont on nous rebat les oreilles.

    Dans un beau livre dédié au pape académique de la chose, le président de la république des lettres, son éclaireur et son ami, Régis Debray montre à quel point il défend la politesse de notre langue.

    Et pourtant, sur le quai, le petit garçon court toujours après l’omnibus…Et « l’art choral des démons » (1) poursuit son noir chemin entre Zizi Jeanmaire et les Évangiles, le violoncelle et la vacherie…

    Un jour, peut-être, couleur d’orange, tous unis vers Cythère, vers un autre rivage.

    Qui saura?

    Bonne soirée à tous.

    (1) Anagramme de « Les chants de Maldoror »

    Jacques

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Jacques, Roxane, je demeure stupéfait de vos anagrammes, mais je me demande toujours où nous mènent ces petits tourbillons locaux de lettres qu’on dirait aimantées… Une stupeur qui ne débouche sur aucune pensée, juste le constat d’un heureux hasard, ou d’une économie paradoxale du réemploi. Qu’en dire ? Sur le fond, je crains que ce billet ne me brouille avec notre ami Régis, mais comment réagir autrement ? Car le dérapage, ou la divergence, montrent une inattention pénible (au moins pour moi) envers un livre qu’il m’assurait avoir lu, apprécié… Et puis patatras, à rien ne sert d’argumenter, de publier des livres.

  4. Avatar de M
    M

    Très juste Monsieur J-F R

    Avec les paroles :
    Les paroles de la chanson « Air de la calomnie
    https://www.paroles.cc › chanson,air-de-la-calomnie,8..
    Armand Mestral

    « La rumeur, elle aussi, est une déesse » (Hésiode, Les travaux et les jours, 764)

    « Rumeurs – Le plus vieux média du monde –  » (Jean-Joël Kapferer)

    Puisque l’anagramme a droit de cité en cet espace, on dira « des bruits de couloir »

    qu’ils sont « les récits du boudoir ». Rien d’original!

    Autant descendre au jardin, les cheveux au vent Paraclet connaître l’intime de l’humus.

    Bien à vous tous

    M

  5. Avatar de Vyrgul
    Vyrgul

    Bonjour
    pour votre info, Regis Debray sera à Chambéry au musée savoisien le 29 juin pour une conférence gratuite
    Bonne journée

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Bonjour Vyrgul, merci pour cette info ! Et moi j’espère être chez Régis dans la seconde quinzaine de juin, pour une réunion entre médiologues… S’il ne me tient pas rigueur de mon billet, sur lequel je n’ai pas enregistré sa réaction.

  6. Avatar de DH47
    DH47

    La flèche du Parthe ?
    Revenant d’Espagne je découvre la chronique « Rien n’arrête la calomnie »…
    Après ma lecture de « Génération Woody », je m’étais demandé si Daniel Bougnoux aurait éprouvé le même besoin d’écrire son livre si Woody Allen n’avait pas été victime de l’ignoble cabale l’accusant d’ « inceste et child abuse ».
    Mon sentiment est que la certitude de l’injustice commise par une partie de l’opinion a conforté mais modifié l’initial projet du Randonneur : rendre hommage au scénariste-réalisateur et à son oeuvre ; d’où – excusez du peu – les 21 premières pages consacrées à l’ « Affaire » et la totalité de l’ultime chapitre 5 qui revient opportunément sur les « aveuglements mimétiques du lynchage » .
    Comme beaucoup, j’ai éprouvé consternation et indignation en écoutant Régis Debray dans « Répliques », le 20 Mai . Fidèle à son personnage d’ « homme qui ne sait pas ne pas réagir » (Kundera), la « réplique » d’Alain Finkielkraut fut instantanée : elle prit la forme d’un démenti catégorique pour tenter d’arrêter ou de dévier cette « flèche du Parthe » tirée par un Régis Debray que je lis et écoute avec intérêt depuis toujours et que pas grand monde n’attendait dans ce rôle , ce jour-là . Debray renonça à faire appel.
    J’étais présent le 23 Mars dans la grande salle de projection de l’Institut Lumière à Lyon ; la présentation liminaire du conférencier Daniel Bougnoux fut l’occasion pour Thierry Frémaux de devancer et de déminer d’éventuelles interpellations bruyantes par des adeptes de la « cancel culture »… En effet, il n’était pas impossible – dans le contexte actuel – que charivari et banderoles jaillissent des travées dès le début de la conférence .
    Que croyez-vous qu’il arriva ? …Néant, rien d’extravagant hors l’écoute attentive ! Preuve qu’une cinéphilie raisonnée et sans passion pouvait rester victorieuse en cette soirée .
    Bien entendu, jetant ma consternation à la rivière, je lirai sans tarder « Où de vivants piliers »…

  7. Avatar de Daniel Bougnoux

    Mon commentaire En effet cher DH47, la soirée du 23 mars à l’Institut Lumière fut paisible, voire lumineuse, et j’en garde un beau souvenir. Dans quel ordre ai-je écrit mon livre ? Je ne sais plus.Mais c’est un ami éditeur qui, lisant le premier le tapuscrit, m’a conseillé de permuter les chapitres en commençant par réfuter la cabale (alors que je commençais par l’analyse des films), les journalistes s’en foutent me dit-il, ils ne s’intéresseront dans ce que tu écris qu’au dossier instrumenté par Farrow…

  8. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    Bonjour,
    Mon ignorance sur l’affaire Allen /Farrow m’interdit de prendre parti.
    Il m’est juste insupportable de savoir que Mr Allen vient de soutenir Rubiales.
    Ce qui entache tout de même sa moralité.
    Il serait dommage que des excuses lui soient trouvées parce que merveilleux cinéaste.
    Non?

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Soutenir Rubiales ? Qu’a-t-il dit exactement ? Je ne suis pas au courant. Je suis certain en revanche qu’il est innocent de ce dont Mia Farrow l’accuse.

  9. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    24 h plus tard,vous êtes vous renseigné ?
    Ou peut être une petite dissonance cognitive?
    Ce soutien assez lamentable a été bien analysé hier soir sur Arte.

  10. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Mon commentaire

    Bonjour Monsieur Spartacus !

    Contente de vous retrouver et j’espère en bonne santé.
    Je m’attendais à cette réaction.
    Bien sûr, on ne va pas défendre ce geste pour le moins déplacé.
    Que Luis présente en privé ses plates excuses à Jennifer et on n’en parle plus, palsambleu !
    Mais c’est une affaire médiatique et nous ne savons pas tout des rouages de la grande machine de l’information, des lois et des interactions de la conscience collective. Monsieur Allen sait sans doute ce qu’il fait…
    Analyser un soutien, c’est une chose, le comprendre dans sa totalité, en est une autre…
    Cher Monsieur Spartacus, gladiateur estimé de ce blogue édifiant, savez-vous qu’un « art de la comédie » embrasse les lettres « de la démocratie » ? Est-ce par un pur hasard ou par la force des choses ?
    La langue à ses baisers et la beauté de l’art lui ouvre sa bouche d’ombre.

    Belle et bonne soirée.

    Kalmia

  11. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    Bonjour Kalmia,
    Ainsi vous êtes l’avocate de MR Bougnoux.
    Sans expressément le dire,mais c’est bien une défense d’un silence complice que vous faites
    Ha harcelées,touchées,frottées dans le métro,embrassées sur la bouche par un mec immonde,les femmes ne sont vraiment jamais contentes du bonheur qu’on leur procure .Mais enfin que ces salopards s’excusent et hop on passe à autre chose .
    C’est médiatique,on ne sais pas tous les rouages hein .
    Ha bon ,pas de vidéo vue par des millions de gens?
    Mr Hallen sait ce qu,il fait , et cela vaut pour absolution,argument qui ouvre la porte aux pires soutiens.
    Ha faut comprendre mon petit monsieur,faut bien peser le pour et le contre, hein qui sommes nous pour juger.
    Femme harcelées,violees,vous avez des amies dont je me passerais si j’étais vous.
    Est ce que toute cette abjection qu’on croirait venue d’un flic macho prenant la plainte d’une femme violee,a un rapport avec une morale construite sur la psychanalyse?
    Bonne journée,j’ai un doute.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Vous haussez le ton, Spartacus, et la discussion nécessaire y perd, que répondre à votre diatribe ? Je n’ai pas vu Arte, j’aimerais donc que vous explicitiez un peu votre grief, qu’a dit Woody Allen d’à ce point révoltant ? Je me contente pour ma part de plaider son innocence face aux accusations de Mia Farrow, j’ai détaillé cela dans mon livre et je n’y reviens pas, l’affaire est classée, ceux qui s’acharnent à le poursuivre ignorent le témoignage de son fils Moses, et lui font un mauvais procès. Je reviendrai prochainement ici sur Woody Allen puisque son dernier film va sortir, le 27 septembre prochain.

  12. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    Ainsi la colère légitime devant une défense des femmes agressees nuit à la discussion selon MR Bougnoux.
    Comprenne qui pourra.
    Et non je n’hausse pas le ton.Cessez donc de faire le prof.
    Vous n’avez pas vu Arte ?,faut chercher chercheur.
    Évidemment ne rien voir permet le non savoir et cela rassure.
    Cette agression de Rubiales a fait le buzz planétaire,vous dormez?
    Askolovitch en a fait sa tribune sur Arte.
    Quant à l’affaire Allen /Farrow,je ne connais pas très bien,aussi je me garde bien d’un jugement.
    Cependant jamais pour moi un jugement de justice aura valeur ipso facto de vérité.
    Jean Barois m’a appris cela.

    Ha une référence littéraire cela peut il participer d’une diatribe ?

    Au troisième post MR Bougnoux aurons nous encore une réponse à la Pilate?

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Spartacus (!), vous devenez franchement désagréable, et pourtant je valide… Vous hurlez avec les loups, au mépris d’une oeuvre et d’un homme qui, dans ses films, a témoigné très tôt d’une réelle sensibilité féministe. Mais vous n’en avez cure, vous préférez répandre votre moraline, c’est plus facile que d’exercer un jugement critique digne de ce nom. Je ne sais pas ce qu’a pu récemment déclarer WA, peut-être une bourde ? Cela n’annulera jamais à mes yeux l’immense artiste, qui nous laisse tant de chefs d’oeuvre. Car, que je sache quel crime a-t-il à vos yeux (si perçants) commis ?

  13. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    Relisez moi.je n’hurle avec personne.
    Je condamne les propos de Mr Allen sur Rubiales’qui sont un soutien à un agresseur sexuel et en creux une insulte à la jeune femme agressee.
    Je redis mon ignorance sur l’affaire Farrow.

    ses paroles sur le sélectionneur agresseur.c’est cela mon propos
    Le féminisme de Woody dans ses films ne vaut pas absolution pour ses tristes paroles.
    J’affirme ici Mr Bougnoux qu’il m’est impossible de vous croire quand vous dites ignorer les paroles
    prononcées par Woody Allen.
    Ce serait faire injure à votre intelligence.
    MR Allen n’a pas commis de crime,arrêtez de caricaturer mes écrits,il a juste dit une saloperie machiste que toute les femmes condamnent .Répandent elles aussi leur moraline?

  14. Avatar de Aurore
    Aurore

    Bonjour la compagnie et notamment Mme Kalmia, M.Bougnoux et M.Spartacus !

    Très bon et sain débat entre vous, Madame, Monsieur…Il faut répondre, dire quelque chose, car on ne peut rester entre gens de bonne volonté sur un malentendu. Je vais essayer d’apporter ma petite pierre sans préjuger du résultat de ce lancer, sachant qu’en face il y a des tonnes de connaissances qui honorent nos deux interlocuteurs, en cet espace de liberté.

    C’est une évidence, M.Bougnoux a entendu parler de ce baiser forcé auquel, la gente dame aurait pu répondre incontinent par une paire de claques. Même l’Émile du chanteur Gérard Lenorman, appelé « IL » qui coupe son bois sans s’occuper des bruits du monde, est au courant de la chose, j’imagine !

    On n’embrasse pas de force une femme, comme on ne soulève pas impunément sa jupe.

    On connaît ce refrain et ce n’est pas une moraline désuète…Tout simplement un code de bonne conduite.

    (J’écris désuète avec un seul t, même si au chapitre des « confettis de la fête », ligne 9 de la page 144, ils sont deux pour

    les poses dans l’adjectif qualificatif, palsambleu !)

    Puisque nous y sommes, en pleine littérature de la « Génération Woody », relisons pour notre gouverne, la fin du chapitre susmentionné :

    « Avec beaucoup de tact et de pudeur, Woody nous redit ici comment la plupart des hommes (et des femmes) n’accèdent pas au drame, ni à l’Histoire, mais à une stupeur légère et vite oubliée devant le peu d’accomplissements de leur existence, le peu d’être qu’ils apportent au monde. Distraits ou divertis, évaporés, formatés par la platitude (de l’écran), par la course fluide de ses images. »

    Cela tombe sous le sens, on ne peut cautionner un tel geste. M.Bougnoux et Mme Kalmia ne vous diront pas le contraire, Monsieur Spartacus.

    Alors pourquoi, une belle intelligence telle que Monsieur Allen se risque à défendre l’accusé ?

    Quelle raison motive ce parti pris ? Les médias nous cacheraient-ils quelque chose sur les secrets et enjeux du mouvement de la conscience collective qui fait, à sa manière, son cinéma ?

    En telle hypercomplexité, ce cher Woody, va-t-il s’étendre en moult explications face aux caméras ou à l’oreille d’une groupie, à la porte de sa chambre d’hôtel ? Oh, que nenni !

    Hier, je prenais le serein avec un brave paysan, sur le banc de pierre, d’en face.

    Il fut question de la chose et lui de me dire en toute candeur et sincérité :

     » Je préfère ne pas m’occuper de tout ça, j’ai bien d’autre chose à faire ! J’y connais rien et tout leur cinéma, ça me dépasse, alors…

    Enfin, je me rappelle de ce député, dans le poste, qui disait : »Mon père, retraité agricole, touche une retraite de 350 euros par mois et il vit bien.
    J’aurais bien voulu être à côté de ce gugusse cravaté, je lui aurais mis une sacrée baffe et ça m’aurait fait du bien ! »(Fin de citation)

    Il est vrai que nos intellectuels assis dont nous sommes, puisque nous prenons la plume face à l’écran, le postérieur dans une chaise, n’ont pas, à ma connaissance, réagi… Et c’est grave !

    Brisons là.

    Allez, autant se quitter sur ce « don du saint-Esprit » qui nous fait penser à « La Prisonnière » de la Recherche du temps perdu !

    Et pour me faire pardonner telle outrecuidance, je vous propose tout de go de lire ces lettres interverties qui font la « Libido rassurée » dans « Le baiser du soir ».

    Aurore

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      J’ai entendu parler bien sûr du baiser forcé, mais je n’ai pas eu connaissance du commentaire qu’en aurait donné WA. Je m’élève donc, dans le propos (véhément) de Spartacus, contre une charge que je trouve excessive : n ‘y a-t-il pas mieux à entendre et à rapporter de Woody que ces propos de caniveau ? Pour moi, le degré-zéro de la critique se com^laît dans ces rumeurs, au lieu de considérer ce qui fait la valeur de cet homme :son oeuvre.

  15. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    Aurore,bien évidemment Mr Bougnoux a entendu parler de ce baiser force,mais vous répondez mal car c’est du commentaire de Mr Hallen dont il est question.
    Et depuis 11 jours,oui 11 Mr Bougnoux n’est toujours pas au courant
    Ou Mr Bougnoux est dans un Ehpad sans internet ni journaux ou bien ……
    Mais qui ici va accuser le bon prof qui vous permet de placer vos cultures,vos anagrammes,vos references.
    Je suis véhément hé oui ,quand on se tait sur des soutiens à un agresseur de femmes je vois vous rouge..
    Rumeurs dites vous.Ha bon Arte fait dans la rumeur ?
    La valeur d’un homme ne sera jamais son œuvre.
    Trop facile,à cette aune Céline est intouchable.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Woody Allen = Céline ? J’ai pour habitude de valider les « commentaires », aussi mauvais soient-ils, pour fixer le idées sur une certaine bassesse contemporaine. Et je ne corrige pas vos fautes d’orthographe : Hallen !!!

  16. Avatar de Aurore
    Aurore

    Bonsoir, chers amis de l’arène !

    Voici l’information qu’il ne messied pas d’apporter, en toute sérénité.

    « En marge de la présentation de son dernier long-métrage, Coup de chance, à la Mostra de Venise, Woody Allen a estimé auprès du quotidien espagnol El Mundo que Luis Rubiales ne devrait pas être licencié en raison d’un « simple baiser ». « Le baiser sur la joueuse de foot était une erreur, mais il n’a pas incendié une école. Il doit s’excuser et avancer. Ils ne se sont pas cachés, et il ne l’a pas non plus embrassée dans une ruelle sombre, a déclaré le cinéaste. Il ne l’a pas violée. C’était juste un baiser et elle, une amie. Qu’est-ce qu’il y a de mal là-dedans ? », a questionné le cinéaste à qui l’on doit Annie Hall et Match Point, dans cet entretien relayé par l’Agence France-Presse. » (Fin de citation)

    Vous me prêtez, Monsieur Spartacus, des qualités que je n’ai pas.

    Je ne suis titulaire ni d’un DEA ni d’une thèse de sociologie. Je ne suis pas Madame Allen, une femme de ville, qui possède toutes ces choses, vous savez !

    L’année de naissance de Colette Destouches, un instituteur obtint le Prix Goncourt pour un livre, dont voici les premières phrases :

    « L’air était vif et jeune ; la terre fumait. Derrière le versoir mille petites haleines fusaient, droites, précises, subtiles ; elles semblaient vouloir monter très haut comme si elles eussent été heureuses d’échapper enfin au poids des mottes et puis elles se rabattaient et finissaient par s’étendre en panaches dormants. »(Fin de citation)

    Quel rapport avec l’objet de notre discussion ? Aucun, bien sûr !

    Juste une occasion pour placer ces vers de Victor Hugo, écrits un jour sur son île d’exil :

    « Ô générations aux brumeuses haleines,
    Reposez-vous ! pas noirs qui marchez dans les plaines !
    Dormez, vous qui saignez ; dormez, vous qui pleurez !
    Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés !
    Tout est religion et rien n’est imposture. » (Fin de citation)

    On aimerait en cette arène, qu’une fraîche haleine, odorante et légère, vînt subsumer notre discussion.

    Dans sa bouche une rose, tout simplement…

    Si le rétiaire et le tribun peuvent encore la sentir.

    Ce serait, à mon humble avis, un sacré coup de chance, palsambleu !

    Bonne nuit

    Aurore

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci chère Aurore pour cette tentative de médiation, et ces utiles précisions qui me permettent enfin de connaître ce qu’a dit WA, déclenchant la fureur de Spartacus. Je n’avais pas en effet, du fond de l’EHPAD où il me voit si élégamment végéter, connaissance des propos tenus ; grâce à vous c’est chose faite, et j’aurais dit à peu près de même…

  17. Avatar de Spartacus
    Spartacus

    Quelle médiation en effet,je propose que dans les commissariats toutes les femmes embrassées sans consentement et qui ne sont pas violees,serrent la main de leur agresseur qui en échange reconnaît une erreur.
    Juste une erreur.juste un baiser.
    Bravo W.A et D.B qui se solidarise .
    Et Aurore j’aime à la folie votre féminisme .
    Fin du débat pour moi.

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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